Retrouvons nos camarades d’aventure de Greenville qui ont eu la bonne idée de revivre leur aventure en retournant dans les souterrains de la ville. Perso, après l’aventure qu’ils ont vécue, je serai resté au bar pour me prendre juste quelques rasades de ponge. On est dans un scénario des bons vieux films d’angoisse où on se demande pourquoi nos héros vont dans la cave d’où provient un bruit bizarre.
Il faut bien créer l’intrigue non ? Comme attendu, ils découvrent un portail magique et sautent dedans. Perso, je serai resté bien tranquille mais, vous savez ce que l’on dit de la curiosité ^^ C’est un vilain défaut.
Et bien bam dans leur face, on les avait prévenu, ils sont maintenant 110 plus tôt et sur un autre continent ! Ils ont enquêté et se sont rendu compte que la secte de l’anneau rouge existait déjà à Paris durant l’exposition universelle. Le leader, l’Abomination, de cette secte devra être stoppé et vous seul pouvez y arriver !
Quand on a une équipe gagnante, on est toujours content de revoir un titre de Florian Fay édité par Sorry We Are French revenir sans compter les améliorations par rapport au premier opus. La question que je me pose est de savoir si ce nouvel opus était déjà dans les boîtes à la sortie du jeu Greenville ou si tout simplement, ils ont entendu les demandes des joueurs et que celui-ci serait une amélioration de la mécanique du premier jeu.
J’avais écrit un article sur le premier titre et il m’avait déjà convaincu même s’il y avait quelques ajustements à faire pour qu’il y ait un renouvellement dans les parties et en conservant la tension jusqu’à la fin du jeu.
Dans cette nouvelle version de ce jeu coopératif de 3 à 6 joueurs, pour moi, l’auteur et les éditeurs ont corrigé les soucis de la première histoire. On retrouve structurellement la mécanique du premier jeu tout en y apportant des nouvelles mécaniques offrant plus de tension lors de la partie. Pour ce qui est des illustrations, elles sont tout aussi sublimement horribles signées David Sitbon.
Dans la première histoire, vous deviez essayer de vous retrouver pour vous sortir de cet univers parallèle. Ici, vous devrez enquêter pour trouver les mystérieux anneaux. Si vous collectez l’ensemble des anneaux du plateau, vous remportez la partie. Par contre, si l’Abomination attrape l’un des joueurs, vous devrez résoudre la Scène finale !
Mise en place
- Placez le plateau au centre de la table
- Chaque joueur choisi son personnage et prends le matériel de sa couleur
- Placez la figurine Monstre sur son emplacement
- Placez les 4 jetons Traque face cachée sur les emplacements correspondants
- Placez un jeton Objet au hasard sur l’emplacement loupe
- Placez les 5 anneaux sur les marques « anneaux »
- Chaque joueur pioche une carte qu’il place face visible devant lui
- Désignez l’enquêteur et remettez-lui la tour Eiffeil, le jeton Monstre et les jetons personnages de chaque joueur.
Tour de jeu
- Phase de narration : Chaque joueur décrit sa carte et sur leurs intentions par rapport à la situation
- Phase de l’enquêteur : l’enquêteur pioche des carte et les révèle autour du plateau et doit associer chacune des cartes révélées un jeton personnage. Seul l’enquêteur connaît les associations.
- Phase d’investigation : les autres joueurs doivent trouver les bonnes associations.
- Phase de résolution : on révèle les associations pour déterminer le sort du groupe. Pour chacune des associations correctes, vous avancez dans votre quête des Anneaux mais pour chaque erreur, l’Abomination se rapproche de vous.
La scène finale s’enclenche si vous n’avez pas récolté l’ensemble des anneaux et qu’un joueur se fait attraper par l’Abomination. Dans cette phase de jeu, vous suivez les mêmes règles que dans un tour de jeu normal mais seuls les joueurs actifs (non capturés) ont encore leur carte face visible. C’est dans la phase 2 que l’enquêteur va utiliser les anneaux découverts pendant la partie pour insister sur un détail des cartes visibles pour permettre l’association. Dans la phase 3, la moindre erreur entraîne l’échec de la partie.
Mon avis
La mécanique narrative est toujours aussi agréable ouvrant vraiment un monde des possibles. On y retrouve une véritablement dimension de roleplay offrant une véritable liberté aux différents joueurs autour de la table. Attention à deux choses, la première, ce sont les joueurs pleins d’engouements qui se laissent emporter dans leur rôle et qui au final donnent trop d’informations et brouillent totalement les pistes mais c’est trop cool car tu vis à fond l’histoire. La seconde, ce sont les joueurs qui n’aiment pas imaginer pleins d’histoire et faire vivre leur personnage et souvent se résument à décrire la carte, c’est pas cool pour l’histoire mais c’est super cool car souvent, on ne se trompe pas dans les associations.
On peut vraiment dire que cette variabilité dans les parties dépendant des joueurs était déjà présente dans la version Greenville. Vu la situation épidémique, je n’ai joué qu’à une version 3 joueurs. Ce que nous avons apprécié dans cette suite, c’est le fait d’une part d’avoir le monstre qui nous poursuit donnant une véritable tension et avoir ce sentiment d’être traqué et poursuivi comme dans un bon film d’horreur. Surtout que si elle vous attrape tout en vous faisant passer un sale quart d’heure, vous voilà projeter dans la résolution de la scène finale ! De l’autre, c’est la résolution via la scène finale pouvant arriver à tout moment dépendant de la qualité de votre partie car plus on aura des anneaux mieux on s’en sortira.
Cette nouvelle fin est moins brutale que dans la première version où cela finissait un peu plouf. Ici, on se dit que l’on peut toujours y arriver jusqu’à la dernière minute même si souvent, on se fait juste bouffer ou pire par la créature -_-‘
Mais ce n’est pas tout, lorsque l’Abomination vient à s’arrêter sur une case spéciale, bardaf ! Un événement est déclenché soit, les joueurs bloqué au départ défausse leur carte et en reçoivent une nouvelle. C’est clairement une amélioration par rapport au premier titre où lorsque l’on galérait avec une carte, on continuait à galérer jusqu’à la fin et cela était méchamment frustrant. Soit, on révèle l’un des jetons Traque et malheureusement, s’il y a le symbole de la créature, celle-ci progresse à nouveau sur le plateau… Ça pique XD
En tant que jeu narratif et immersif, on appréciera aussi la qualité des illustrations totalement horrifiques et encore plus surnaturelles que dans la première version. L’illustrateur David Sitbon a un style graphique permettant une vraie plongée dans l’effroi et donne une identité affirmée et claire pour ce jeu. On prend un véritable plaisir à regarder et y voir des références géographiques ainsi que de la pop culture. L’identité graphique est cohérente et englobante sur l’ensemble des éléments du jeu. J’adore le plateau de jeu qui rappelle clairement celui de la première version mais en apportant une véritable identité et fraîcheur dans cette suite.
L’interaction est omniprésente, c’est la base de la base dans ce jeu. Comme je l’ai dit, j’apprécie tout de même que dans cette version, grâce aux modifications et ajouts dans la mécanique, est clairement alimentée et maintenue tout au long de la partie. On ne sent pas une baisse de régime où l’on se dit, c’est bon pourquoi encore décrire tout est foutu.
Je pense que les joueurs ayant des réticences sur la première version devrait clairement essayer celle-ci qui devrait combler leurs attentes. On est face à une très belle suite d’une toute aussi bonne qualité tant sur le matériel que sur l’immersion proposée par son univers graphique riche et soigné. Pour autant, si je suis content d’avoir eu des sleeves pour protéger les belles cartes, je pense qu’il serait appréciable lors des prochaines éditions à réfléchir à un rangement afin que cela ne soit pas le bordel dans la boîte. Mais, je tiens à rappeler que celle-ci est produite en Europe et ça c’est un bon point pour l’éditeur.
Pour résumé, si vous n’avez pas accroché à Greenville, essayez cette nouvelle version et vous aimerez. Si vous ne connaissez ni l’un ni l’autre, je vous conseille cette nouvelle version aussi car elle a le mérite d’avoir amélioré et gommer les imperfections du premier opus.