Avouez-le, avoir un chien ou un chat de compagnie c’est d’une banalité affligeante. Dresser une Aqua Vache ou un Tigrécureuil en jetterait beaucoup plus !
Heureusement, c’est ce que nous propose le jeu de cartes en duel Mindbug… à condition que notre adversaire ne décide pas de « mindbuguer » nos toutous. Hein, mindbuguer ? Bah oui, nous les piquer et les retourner contre nous, wouf !
Rapide coup d’œil
Sorti en mars 2022 (avant-première au FIJ)
Environ 20 minutes
2 joueurs
À partir de 8 ans
Jeu de cartes d’affrontement rapide et retord, Mindbug est entre autres créé par le célèbre auteur de Magic, Richard Garfield.
On comprend vite la filiation mais ici le jeu s’adresse plutôt à un duo un peu joueur mais pas trop, qui veut s’amuser sur une courte période de temps ou enchainer les revanches.
Créé par Richard Garfield, Marvin Hegen, Christian Kudahl et Skaff Elias et illustré par Jérémie Denis Martynets
Aux éditions Iello.
Présentation et règles
Quand on ouvre la boîte de Mindbug, on trouve des cartes, des cartes et deux petites roulettes. On ne va pas se le cacher, il y a un petit effet déceptif. Toutefois vite masqué par la qualité des illustrations et de l’édition.
En effet, le visuel est assez cartoon mais pas trop, et surtout les noms des cartes et leurs petites phrases d’accroche font mouche : on est sur un ton comique à la Clank! très agréable.
Mais du coup, si ce ne sont que des cartes, retrouve-t-on quand même une originalité quelque part ? Eh bien oui ! Chaque deck comporte 2 cartes dites Mindbug et c’est d’elles que va venir tout le sel du jeu.
Expliquons donc d’abord la mécanique de Mindbug :
Chaque joueur va pouvoir, à son tour de jeu, choisir entre deux actions : jouer une créature ou faire combattre une de ses créatures présente dans sa zone de jeu.
Quand je joue une créature, elle arrive dans ma zone de jeu et, si elle comporte un effet « jouer », celui-ci se déclenche. Mais ! Avant de déclencher cet éventuel effet, mon adversaire peut décider de me la mindbuguer, c’est-à-dire de me la piquer en échange de l’utilisation d’une de ses deux cartes Mindbug. S’il le fait, c’est lui qui prend mon tour et bénéficie de l’effet « jouer » éventuel de la carte, puis la place dans sa propre zone de jeu. Auquel cas, c’est ensuite de nouveau à moi de jouer.
Quand je décide de faire combattre une de mes créature présente sur ma zone de jeu, j’inflige donc un point de dégât à mon adversaire (qui n’en a que 3 en début de partie)… sauf s’il décide de se défendre. Alors il peut affronter ma créature avec l’une des siennes (s’il en a au moins une dans sa zone de jeu bien entendu). Les effets éventuels s’appliquent (je ne rentre pas dans les détails ici) et sinon la créature à la plus forte valeur de combat reste en vie tandis que l’autre meurt, et aucun point de dégât n’est infligé au joueur perdant.
En bref, la mécanique de base est assez simple. Toute la complexité du jeu et son intérêt résident dans les effets des cartes, desquels débouchent toute une stratégie bien plus complexe.
Le langage propre au jeu sera facile à apprendre mais un peu long à intégrer, dans la mesure où ce sont juste 5 mots clés qui vont être utilisés dans tout le jeu. Mais ils vont pouvoir être combinés ensemble, et réagir différemment en fonction du mot clé de la carte adverse… de quoi se faire quelques nœuds au cerveau !
Pas d’inquiétude cependant pour les joueurs habitués aux jeux de cartes car ça reste du très compact, mais pour ceux qui visent un jeu de société très simple… ils seront sans doute un peu déroutés au début. En effet, j’ai lu à droite et à gauche que Mindbug est un jeu très facile d’approche et je ne peux qu’être en désaccord avec cette opinion : il faudra un petit temps pour un joueur novice pour mesurer tous les combos et les stratégies possibles dans le jeu. Ce n’est pas un défaut, au contraire, mais il vaut mieux le savoir avant l’achat !
D’ailleurs Iello propose sur son YouTube quelques guides stratégiques très intéressants, et nous montrant bien que le jeu a une courbe d’apprentissage énorme. Mais, comme tous les jeux de la sorte, il devient alors plus intéressant (et moins décourageant aussi) d’affronter un adversaire de la même expérience que soi.
Une fois au fait de ces quelques points, les sensations de jeu sont très bonnes. C’est un format court et compact mais offrant une profondeur stratégique forte, ce qui fait que Mindbug aura une belle durée de vie.
Le jeu arrive aussi pile au moment où ce type de gameplay est populaire : il suffit de voir le public que des jeux numériques en duo tels que Marvel Snap attire, ou celui qu’Hearthstone continue de fédérer ! Avoir ici une version « papier » et sans achats extras à faire est un beau coup, bien dans l’air du temps.
Mon avis
Fervente amatrice de jeux de combos de cartes, le pitch de Mindbug m’a direct enchantée, ainsi que son style visuel. De ce fait j’avais peur d’être déçue… et ce ne fut pas le cas ! On peut aussi bien enchainer les parties, tout comme jouer la revanche entre deux plus gros jeux, ou entre deux siestes dans le train.
Ses points faibles sont globalement les mêmes qu’un autre jeu du style. A savoir principalement la différence de niveaux entre joueurs novices et joueurs ayant déjà quelques parties au compteur… ce qui devient embêtant assez rapidement si on veut faire découvrir le jeu à des nouvelles personnes. On se retrouve donc à toujours jouer avec le même adversaire. Pas mal si on a cette fibre en couple, ou avec un partenaire de jeux régulier ; et autrement assez pénalisant.
Autre point faible : certes la durée de vie est très longue dans la période de découverte : on va vite arriver à la petite cinquantaine de parties… mais cette durée de vie va ensuite drastiquement chuter car on aura vite fait le tour des cartes. En effet, plusieurs d’entre elles sont présentes en double et les pouvoirs des cartes dans la boîte de base vont vite être brassés. Heureusement, une extension vient déjà d’arriver, à un prix hyper abordable (même pas 10 euros) ! J’espère en voir plusieurs autres prochainement (et une big box 😉 ).
Au niveau du public visé, je pense que les joueurs idéaux pour ça sont les adeptes de jeux de cartes de combo comme moi. Ici le produit renouvelle suffisamment la catégorie pour le rendre intéressant et l’intégrer à toute ludothèque de tels adeptes. Alors pourquoi s’en priver vu le prix ?
Cependant, ça reste une cible assez niche. En effet, comme expliqué précédemment, le jeu va vite paraitre ardu pour des joueurs occasionnels (ou les décourager vite s’ils jouent avec des joueurs habitués à ça) et au contraire Mindbug paraitra trop édulcoré pour les joueurs de Magic ou assimilés.
Conclusion
Mindbug est un jeu à ne rater sous aucun prétexte si vous aimez ce genre de pitch. Vous ne prendrez pas beaucoup de risque à vous le procurer, tant d’un point de vue du gameplay (classique mais avec LE twist bienvenu) que du porte-monnaie.
Par contre il faut aimer ce type de jeu et avoir un adversaire à votre taille sous peine que les cartes ne prennent la poussière…
Assez contraignant donc, mais si vous cochez toutes les cases alors vive les belles heures d’addiction dans le train cet été 😉 !
Les plus
- Un jeu facile à installer comme à expliquer
- Format compact et idéal pour les transports
- Simplicité des règles mais profondeur de la stratégie
- Un vrai 2 joueurs avec un affrontement très direct !
- Rapide et addictif
- Une belle DA
- Le copy aux petits oignons
- Dans la veine de Marvel Snap et autres
- Une extension déjà dispo !
Les moins
- Une boite un peu vide
- Difficile pour les joueurs occasionnel et trop simple pour les joueurs de cartes