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Kana Gawa fait rimer stratégie avec poésie

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Laissons-nous transporter vers le pays du Soleil Levant en apprenant à maîtriser les coups de pinceaux afin de réaliser l’estampe la plus harmonieuse possible. Cette délicieuse harmonie se retrouve dans le jeu étant à la rencontre des magnifiques illustrations de Jade Mosch et des deux auteurs, Bruno Cathala & Charles Chevallier. En éditant, ce jeu Iello propose un jeu prenant avec des parties simples où la poésie de l’Extrême-Orient s’invitera à la table.

Autour de la table, vous devrez collectionner les meilleures cartes afin de réaliser la plus belle estampe. Afin de devenir le plus prestigieux des élèves du peintre Hokusai, vous devrez développer votre atelier pour être capable d’immortaliser les éléments de l’environnement au fil des saisons.

Autour de la table, 2 à 4 apprentis-peintres dès 1à ans seront en compétition et devront redoubler d’effort afin de développer leur maîtrise en plus ou moins 45 minutes pour devenir le plus prestigieux élève du maître tokyoïte.

Afin de démarrer une partie, vous devrez installer le tapis de bambou représentant L’école où vous disposerez le nombre de carte Enseignement face visible ou cachée en fonction du nombre de joueurs autour de la table.

Au-dessus de cela, vous placerez par ordre de couleurs et ordre croissant les tuiles Diplôme ainsi que le pion Grand Maître et Assistant.

Pour finir, vous sélectionnerez une tuile Départ déterminant votre saison de prédilection ainsi que le type de Paysage que vous maîtrisez le mieux.

La partie prend fin dans deux conditions :

  • La pioche des cartes Enseignement est vide
  • Un ou plusieurs joueurs possèdent au moins 11 cartes dans leur Estampe.

Dans ces deux cas, on procède au décompte final des points et celui qui en a le plus remporte la partie.

Alors une partie se déroule plusieurs tours constitués des étapes suivantes :

  • On suit l’enseignement du maître où le premier joueur place des cartes depuis la pioche sur la première ligne du plateau Ecole
  • On approfondit ses connaissances en passant son tour afin que la deuxième ou la troisième ligne du plateau Ecole se remplissent ou on passe à la pratique. A ce moment, vous devez choisir une colonne composée de cartes Enseignement sur le plateau Ecole. Une fois que les cartes sont dans votre main, vous avez soit la possibilité d’améliorer votre œuvre ou d’améliorer votre Atelier. Dans cette phase, vous aurez aussi la possibilité de réclamer un ou plusieurs Diplôme
  • On passe à une nouvelle leçon à l’unique condition qu’il reste encore des joueurs à l’Ecole. Dans ce cas, le 1er joueur dépose des cartes sur la deuxième ligne du plateau Ecole.

Quand on regarde les étapes, cela semble d’une facilité déconcertante mais, il y a des conditions de pose qu’il faut avoir à l’esprit comme aussi le meilleur assemblage afin de marquer le plus de points possibles en fin de partie.

La mécanique nous a clairement surpris derrière son aspect simpliste ! On partait dans l’idée d’un très beau jeu où l’on poserait des cartes afin de créer la plus belle estampe. Une fois dans la partie, on s’est vite rendu compte que cela allait nous demander beaucoup plus de stratégie et d’anticipation que cela en avait l’air de prime abord.

Lors d’une partie, vous serez déjà tiraillé entre ramasser les cartes présentes à l’Ecole… ou patienter afin d’en avoir des meilleures mais attention, les apprentis peintres seront aux aguets pour vous les rafler !!! Une fois chose faite, vous devrez faire un choix cornélien, dois-je améliorer mon estampe ou mon atelier ? Pour ma part, je préfère améliorer l’atelier car il donne la possibilité de poser des morceaux d’estampe avec différents sujets. En effet, on ne pose pas son estampe comme l’on souhaite, on doit maîtriser le sujet pour le produire. Pour cela, vous devrez améliorer votre atelier avec le bon symbole et y poser un jeton Pot avec pinceau.

Plus vous avancerez dans la partie, plus vous devrez aussi être attentif à l’espace Diplôme divisé en différentes catégories symbolisées par leur couleur. Certaines catégories contiennent 2 ou 3 ou 4 Dplômes. On se dit tous : « Chouette, on va y aller étape par étape comme dans n’importe quel cursus » Et bien non ! Soit, vous avez une diplomation de niveau 2 sur 4 ou vous tentez le niveau suivant mais pas de marche arrière possible… Vous pourrez vous faire coiffer au poteau par l’apprenti d’à côté !

Pour terminer, vous devrez aussi tenir compte de scoring en fin de partie tenant compte de la taille de ton estampe, la plus grande suite des saisons, les symboles Harmonie présents sur les cartes Enseignement, Atelier et les Diplômes. Vous aurez deux symboles Harmonie si vous détenez le pion Grand Maître (obtenu grâce à une carte Atelier).  

Comme vous avez pu le lire, c’est plus compliqué et demande un savant équilibre pour maximiser le plus de points possibles en fin de partie. Pour la question de la rejouabilité, après quelques parties, et que l’on joue avec la même personne, on sait comment elle va jouer et on commence à bien s’y connaître, ce qui pourrait faire dire à certains que cela devient répétitif… Et justement, Iello a édité une extension palliant à cela 😉 Je vous en parle dans la seconde partie de l’article ! Mais pour nous, la mécanique du jeu vaut bien un 8/10.

L’interaction entre les joueurs reste assez faible car le seul moyen de mettre en difficulté un autre joueur est de rafler les cartes qui l’intéressent mais il faut qu’elle nous intéresse aussi. Et ça, ce n’est pas souvent le cas… De même avec les cartes Diplômes. Pour nous, ce n’est pas un jeu qui demande de l’interaction mais, pour nous c’est un point important du jeu de société, on mettra un 7/10.

Pour finir, l’esthétique, c’est juste  superbe de la boîte aux cartes Enseignement. Déjà la boîte en deux matières est joliment estampillée avec ce cerf observant la ville depuis la falaise. Ensuite chacune des cartes est très joliment illustré et nous plonge dans le style graphique japonais et on prend un vrai plaisir de construire son estampe et voir le superbe paysage de se développer devant soi. C’est un très chouette travail  et de qualité ! Celui-ci se retrouve aussi dans les autres éléments comme les pions en bois qui sont bien plus sympathiques que des simples pions en carton. On lui donne la note de 8/10.

L’extension Yokai stratégie, poésie et interaction !

J’adore quand l’extension vient compléter l’illustration de la première boîte, c’est trop beau !

Du point de vue de la mécanique, cela fonctionne exactement de la même manière mais, maintenant, vous pourrez aussi illustrer des Lanternes, des Ombrelles et des Cerfs-volants. Lors d’une partie, vous devrez choisir deux catégories du jeu de base et deux de l’extension afin de créer votre Pioche. La mécanique ne change pas mais la diversité des cartes apportent la variété attendue mais ce qui change et qui apporte un vent frais sur la version de base (après de nombreuses parties), c’est l’introduction des Yokai. Je peux vous dire que personne n’a envie de se choper ces petits monstres… Ils font perdre des points en fin de partie ! Alors, on peut se les chope quand on prend une carte Enseignement avec ce symbole où lorsqu’un super gentil trop mignon Apprenti pose une carte Enseignement dans son Atelier ou empoche une tuile Diplôme lui donnant le droit de vous le refiler… Et c’est là où l’interaction se développe car on va pouvoir rajouter une petite couche de fourberie intensifiant le jeu. Ce nouvel aspect permet de faire passer la côte en interaction de 7 à 8 sur 10.Côté esthétique, on es toujours dans le même style très poétique et harmonieux. Rien à redire, on est toujours transporté !