Au premier regard, le thème n’est pas celui sur lequel je fonce. Je ne suis pas un amoureux des western spaghettis. Mais, ici, même si l’on se retrouve sur une thématique déjà bien explorée dans l’univers du jeu de société et vidéo, on est sur une mécanique intelligente et une sacrée rejouabilité.
Dans ce jeu édité par Sylex et distribué par Atalia de Matthew Dunstan et Chris Marling, votre objectif sera de sillonner l’Ouest américain en survivant aux intempéries tout en répondant aux besoins des différents villages sur votre chemin.
Depuis l’arrivée de l’éditeur Sylex, je n’ai jamais été déçu par ses choix éditoriaux et cela se confirme avec Les pionniers. On est sur du très bon jeu et de qualité. Sylex s’est fait remarquer grâce à Mystic Vale, Roméo & Juliette ou encore Dreamscape.
Cet éditeur sait dégoter des jeux d’une très bonne qualité ludique. Mais il prend aussi à cœur de fournir un produit de qualité et joliment fignolé. Je tiens tout de même à émettre une remarque au sujet de ce jeu. C’est un détail, c’est la taille des compteurs de point. Ils sont d’une belle épaisseur et en bois mais, suite à cela ne facilite pas le comptage des points car ils prennent un peu trop de place. On aurait apprécié qu’ils soient un peu plus petit et ça aurait tip top.
Revenons sur la qualité ludique du jeu, elle est top. On n’en attendait pas autre chose de la part des auteurs Matthew Dunstan et Chris Marling connu pour Raids, Professeur Evil ou encore Elysium.
Cette fois-ci, les auteurs vous emmènent sur la piste de l’Oregon Trail pour une durée de 45 à 60 minutes pour des joueurs âgés de 12 ans et plus. Même si la mécanique est extrêmement simple, je ne mets pas ce jeu dans la catégorie des familials plus. Je le mets dans la catégorie expert débutant.
Mais comment gagner ? Chaque fin de semaine, les joueurs marqueront des points en fonction des effets fin de semaines de leurs colons, la taille de leur troupeau ainsi que les faveurs obtenues dans les villages visités lors de cette manche.
Voyageons léger !
La mise en place est ultra rapide ! En effet vous : `
- Prenez un pionnier en version standard (recto) ou avancée (verso)
- Prenez une tuile chariot sur sa face grand chariot ainsi que les ressources de départ (variant selon le mode standard ou avancé)
- Installez la piste de score, le plateau central avec la piste désastre et le général store
- Préparez la rivière de colons (pour cela, vous mélangez deux sets de cartes de la même catégorie marquée par une lettre A,B,C,D ou E. )
- Le sac de dés (le nombre de dés varie en fonction du nombre de joueurs) et le sac contenant les pépites d’or.
- Créez le deck village en prenant 9 cartes au hasard parmi les 18 disponibles
C’est fini, tout est en place !
Attention aux DÉSastres
Pour la partie, tout se fait à partir des dés que vous allez piocher au hasard dans le sac. Après avoir révélé deux cartes villages vous donnant des informations sur les objectifs finaux de la manche, prenez un nombre de dés équivalent au nombre de joueurs plus un. Vous les lancez et c’est à partir d’eux que vous ferez l’ensemble de vos actions.
Vous aurez la possibilité de :
- Activer l’un de vos équipements si vous celui-ci porte le même symbole que le dé
- Récupérer de l’argent de la valeur équivalente à la face qu’il représente. Sur le plateau principal, chaque face est associée à une valeur
- Recruter un colon. Chaque face de dés est aussi associée à un colon.
- Activer le pouvoir du dé en fonction du symbole visible
Mais que faisons-nous du dé excédentaire ? C’est le dé du désastre ! La couleur de celui-ci fera avancer l’une des 4 pistes désastres d’une case. A l’exception du dé noir faisant avancer l’ensemble des pistes d’une case. Bien évidemment chaque désastre à sa conséquence.
Une fois que la pioche de dés est épuisée, vous pourrez contenter les villages que vous rencontrez en vue d’obtenir des faveurs. Elles sont importantes dans le décompte des points en fin de partie.
Mon avis
J’ai reçu ce jeu en février par Atalia et je vous en avais déjà parler dans mes stories insta car j’ai été épaté par la qualité du matériel. L’épaisseur des tuiles, je n’en avais pas encore vu des aussi épaisses. C’est top ! j’ai lu sur un site que l’on arrive à 2,8 kg avec ce jeu et c’est clairement lié à l’épaisseur de celles-ci. Dans le matos, il y a un truc que je n’apprécie pas plus que ça, c’est le sac en velours… Mais c’est strictement personnel, j’aime pas la sensation sous mes doigts. Je reviendrais plus loin sur les illustrations et la thématique.
Un point que j’apprécie peu importe le jeu réside dans l’équilibre entre un jeu offrant une vraie diversité dans ses possibilités de combos et de scoring tout en restant très épuré dans sa mécanique ainsi que les choix offerts. Actuellement, je constate une tendance à l’explosion de matériel et d’une multitude de points de règles dans les jeux, c’est strictement personnel, mais cela me donne l’impression que ce sont des jeux pas assez aboutis.
Ici, le hasard contrôlé offert par le draft de dés donne un sentiment de contrôle sur la partie tout offrant ce degré d’incertitude comme nous pourrions le ressentir si nous devions partir sur un chemin lors de la conquête de l’Ouest. Nous pouvons anticiper le matériel qui pourrait nous être utile tout en étant totalement surpris par les aléas que l’on pourrait rencontrer.
Dans ce même ordre d’idée, il y a une belle interaction entre les joueurs grâce au dé excédentaire. On peut totalement la jouer fairplay pendant un certain temps durant la partie en limitant le plus possible la montée des cataclysmes… Par contre, dès que l’occasion se présente, surtout en fin de partie, on laisse le dé bien embêtant pour certains joueurs. Malgré que l’on se retrouve sur une interaction indirect, on a le sentiment d’aller interagir dans le jeu de l’autre au même titre que voler un objet ou d’autre chose de ce genre.
Si je devais le catégoriser, je ne pourrais pas le mettre dans du familial. Lorsque je lis qu’il est destiné à du 10+, je trouve que c’est trop d’informations et de possibilités pour un enfant même si les tâches demandées lors d’un tour de jeu sont d’une très grande accessibilité. Je peux me tromper mais j’ai le sentiment que les enfants joueront sans problème mais n’auront aucune prise sur la partie et seront vite dépassé par le degré d’anticipation nécessaire lors d’une partie.
C’est pour cette raison que je le mettrais dans la catégorie des jeux experts mais dans un cadre débutant. Il est évident que nous avons d’autres jeux experts bien plus compliqués et touffus que celui-ci. Il est une belle introduction pour les joueurs voulant passer dans une catégorie de jeux plus compliqué.
Un autre point qui m’a convaincu dans ce jeu, c’est la rejouabilité proposé par celui-ci. D’une part, nous avons 8 personnages chacun recto et verso. A chaque partie, on mélange deux familles parmi les 5 disponibles chacune composées de 12 cartes. Sans oublier, l’aléatoire des dés rendant difficile des parties identiques.
J’ai déjà abordé la qualité du matériel. Pour ce qui est de l’esthétique, il y a deux catégories soit on adore soit on déteste. Christophe, mon compagnon, n’aime pas du tout l’esthétique. Pour ma part, ici, j’accroche. Le style graphique correspond parfaitement à la thématique et au jeu. Une belle uniformité entre les éléments. Rien ne dénote.
Ici, on approuve. Si vous voulez un jeu de qualité avec une belle rejouabilité sans un livret de règles faisant 42 pages, je vous le recommande. Une belle découverte de 2021.