Posted on

Les pionniers, il ne faut pas confondre pépite et pyrite !

Au premier regard, le thème n’est pas celui sur lequel je fonce. Je ne suis pas un amoureux des western spaghettis. Mais, ici, même si l’on se retrouve sur une thématique déjà bien explorée dans l’univers du jeu de société et vidéo, on est sur une mécanique intelligente et une sacrée rejouabilité. 

Dans ce jeu édité par Sylex et distribué par Atalia de Matthew Dunstan et Chris Marling, votre objectif sera de sillonner l’Ouest américain en survivant aux intempéries tout en répondant aux besoins des différents villages sur votre chemin. 

Depuis l’arrivée de l’éditeur Sylex, je n’ai jamais été déçu par ses choix éditoriaux et cela se confirme avec Les pionniers. On est sur du très bon jeu et de qualité. Sylex s’est fait remarquer grâce à Mystic Vale, Roméo & Juliette ou encore Dreamscape. 

Cet éditeur sait dégoter des jeux d’une très bonne qualité ludique. Mais il prend aussi à cœur de fournir un produit de qualité et joliment fignolé. Je tiens tout de même à émettre une remarque au sujet de ce jeu. C’est un détail, c’est la taille des compteurs de point. Ils sont d’une belle épaisseur et en bois mais, suite à cela ne facilite pas le comptage des points car ils prennent un peu trop de place. On aurait apprécié qu’ils soient un peu plus petit et ça aurait tip top. 

Revenons sur la qualité ludique du jeu, elle est top. On n’en attendait pas autre chose de la part des auteurs Matthew Dunstan et Chris Marling connu pour Raids, Professeur Evil ou encore Elysium. 

Cette fois-ci, les auteurs vous emmènent sur la piste de l’Oregon Trail pour une durée de 45 à 60 minutes pour des joueurs âgés de 12 ans et plus. Même si la mécanique est extrêmement simple, je ne mets pas ce jeu dans la catégorie des familials plus. Je le mets dans la catégorie expert débutant. 

Mais comment gagner ? Chaque fin de semaine, les joueurs marqueront des points en fonction des effets fin de semaines de leurs colons, la taille de leur troupeau ainsi que les faveurs obtenues dans les villages visités lors de cette manche. 

Voyageons léger ! 

La mise en place est ultra rapide ! En effet vous : `

  1. Prenez un pionnier en version standard (recto) ou avancée (verso)
  2. Prenez une tuile chariot sur sa face grand chariot ainsi que les ressources de départ (variant selon le mode standard ou avancé)
  3. Installez la piste de score, le plateau central avec la piste désastre et le général store
  4. Préparez la rivière de colons (pour cela, vous mélangez deux sets de cartes de la même catégorie marquée par une lettre A,B,C,D ou E. )
  5. Le sac de dés (le nombre de dés varie en fonction du nombre de joueurs) et le sac contenant les pépites d’or. 
  6. Créez le deck village en prenant 9 cartes au hasard parmi les 18 disponibles

C’est fini, tout est en place ! 

Attention aux DÉSastres

Pour la partie, tout se fait à partir des dés que vous allez piocher au hasard dans le sac. Après avoir révélé deux cartes villages vous donnant des informations sur les objectifs finaux de la manche, prenez un nombre de dés équivalent au nombre de joueurs plus un. Vous les lancez et c’est à partir d’eux que vous ferez l’ensemble de vos actions. 

Vous aurez la possibilité de : 

  • Activer l’un de vos équipements si vous celui-ci porte le même symbole que le dé
  • Récupérer de l’argent de la valeur équivalente à la face qu’il représente. Sur le plateau principal, chaque face est associée à une valeur
  • Recruter un colon. Chaque face de dés est aussi associée à un colon. 
  • Activer le pouvoir du dé en fonction du symbole visible 

Mais que faisons-nous du dé excédentaire ? C’est le dé du désastre ! La couleur de celui-ci fera avancer l’une des 4 pistes désastres d’une case. A l’exception du dé noir faisant avancer l’ensemble des pistes d’une case. Bien évidemment chaque désastre à sa conséquence. 

Une fois que la pioche de dés est épuisée, vous pourrez contenter les villages que vous rencontrez en vue d’obtenir des faveurs. Elles sont importantes dans le décompte des points en fin de partie. 

Mon avis 

J’ai reçu ce jeu en février par Atalia et je vous en avais déjà parler dans mes stories insta car j’ai été épaté par la qualité du matériel. L’épaisseur des tuiles, je n’en avais pas encore vu des aussi épaisses. C’est top ! j’ai lu sur un site que l’on arrive à 2,8 kg avec ce jeu et c’est clairement lié à l’épaisseur de celles-ci. Dans le matos, il y a un truc que je n’apprécie pas plus que ça, c’est le sac en velours… Mais c’est strictement personnel, j’aime pas la sensation sous mes doigts. Je reviendrais plus loin sur les illustrations et la thématique. 

Un point que j’apprécie peu importe le jeu réside dans l’équilibre entre un jeu offrant une vraie diversité dans ses possibilités de combos et de scoring tout en restant très épuré dans sa mécanique ainsi que les choix offerts. Actuellement, je constate une tendance à l’explosion de matériel et d’une multitude de points de règles dans les jeux, c’est strictement personnel, mais cela me donne l’impression que ce sont des jeux pas assez aboutis. 

Ici, le hasard contrôlé offert par le draft de dés donne un sentiment de contrôle sur la partie tout offrant ce degré d’incertitude comme nous pourrions le ressentir si nous devions partir sur un chemin lors de la conquête de l’Ouest. Nous pouvons anticiper le matériel qui pourrait nous être utile tout en étant totalement surpris par les aléas que l’on pourrait rencontrer. 

Dans ce même ordre d’idée, il y a une belle interaction entre les joueurs grâce au dé excédentaire. On peut totalement la jouer fairplay pendant un certain temps durant la partie en limitant le plus possible la montée des cataclysmes… Par contre, dès que l’occasion se présente, surtout en fin de partie, on laisse le dé bien embêtant pour certains joueurs. Malgré que l’on se retrouve sur une interaction indirect, on a le sentiment d’aller interagir dans le jeu de l’autre au même titre que voler un objet ou d’autre chose de ce genre. 

Si je devais le catégoriser, je ne pourrais pas le mettre dans du familial. Lorsque je lis qu’il est destiné à du 10+, je trouve que c’est trop d’informations et de possibilités pour un enfant même si les tâches demandées lors d’un tour de jeu sont d’une très grande accessibilité. Je peux me tromper mais j’ai le sentiment que les enfants joueront sans problème mais n’auront aucune prise sur la partie et seront vite dépassé par le degré d’anticipation nécessaire lors d’une partie. 

C’est pour cette raison que je le mettrais dans la catégorie des jeux experts mais dans un cadre débutant. Il est évident que nous avons d’autres jeux experts bien plus compliqués et touffus que celui-ci. Il est une belle introduction pour les joueurs voulant passer dans une catégorie de jeux plus compliqué. 

Un autre point qui m’a convaincu dans ce jeu, c’est la rejouabilité proposé par celui-ci. D’une part, nous avons 8 personnages chacun recto et verso. A chaque partie, on mélange deux familles parmi les 5 disponibles chacune composées de 12 cartes. Sans oublier, l’aléatoire des dés rendant difficile des parties identiques.

J’ai déjà abordé la qualité du matériel. Pour ce qui est de l’esthétique, il y a deux catégories soit on adore soit on déteste. Christophe, mon compagnon, n’aime pas du tout l’esthétique. Pour ma part, ici, j’accroche. Le style graphique correspond parfaitement à la thématique et au jeu. Une belle uniformité entre les éléments. Rien ne dénote. 

Ici, on approuve. Si vous voulez un jeu de qualité avec une belle rejouabilité sans un livret de règles faisant 42 pages, je vous le recommande. Une belle découverte de 2021. 

Posted on

Roméo & Juliette, je pense qu’il y a de l’eau dans le gaz !

On peut dire qu’actuellement Sylex ne sort que du tout bon ! Ils ont commencé crescendo avec Dreamscape et montent d’un cran à chaque nouvelle sortie dont Mystic Vale et dernièrement, Roméo & Juliette.

Ce jeu coopératif fonctionnant sur un principe de communication entravée, nous le devons à Jean-Philippe Sahut, Julien Prothière. Ce dernier ayant déjà sorti une sacrée pépite ludique avec Kosmopolit ! Ils se sont associés avec David Cochard, illustrateur connu dernièrement grâce au dernier jeu de Bruno Faidutti, Ménestrels. La ressemblance avec Macron pour l’un des personnages m’a fait clairement fait sourire ! Cet illustrateur a travaillé aussi sur un jeu bien connu, Alchimistes.

En s’attaquant à un sacré classique, les auteurs ont relevé un défi important à mes yeux. Ne pas trahir la pièce d’origine. J’aurai tellement été déçu d’avoir simplement une licence (si on peut parler de ça dans notre cas) simplement plaquée sur une boîte de jeu. D’ailleurs, je trouve que cela arrive de plus en plus souvent et je trouve ça tellement triste.

L’histoire met en avant deux protagonistes, Roméo & Juliette, vous avez compris que c’est jeu uniquement pour deux joueurs avec une durée de partie de 30 minutes. Il est réservé aux joueurs de 14 ans et plus. Pour cette fois, je trouve que l’âge est bien choisi. Ce jeu va demander une bonne dose de réflexion pour un jeu deux joueurs. On y va en profondeur.

Habituellement, je vous parle de la mise en place avant de vous donner mon avis. Mais, cette fois, je commence par mon avis. Et en plus, je vais commencer par l’esthétique et le matériel du jeu.

L’avis de Renaud

On peut presque dire que je suis tombé amoureux de ce jeu dès l’ouverture du carton. La boîte est magnifiquement illustrée. On a l’impression de recevoir un véritable cadeau lorsque l’on a cette boîte entre les mains. On est face à un bel objet et on ne l’a pas encore ouvert. Je peux déjà vous dire cela m’a mis des paillettes dans les yeux.

L’ouverture est juste fabuleuse. La boîte est elle-même le plateau. L’ouverture de la boîte est pour moi une belle allégorie de la pièce de théâtre où les scènes se dévoilent à chaque ouverture d’un pan. Pour retrouver au centre, le cœur de l’action de l’histoire, l’amour et la haine qui font rage dans les rues de Vérone.

En dessous du plateau central, vous retrouverez l’ensemble du matériel nécessaire à la partie. A savoir, les jetons « missives », les personnages de Roméo et de Juliette, le cœur servant à valider ou non un lieu, les cartes pour les joueurs, le pion haine, amour et acte. Mais, aussi, des jetons en bois pour chacun des membres de la famille des Capulet et des Montaigu ainsi que les cartes événements amenant du rebondissement dans votre idylle. Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué comme ça ^^

La qualité du matériel est exceptionnelle. Je n’avais pas encore vu autant de soin et de réflexion accordé à la conception même d’une boîte de jeu. Tout est très justement réfléchi tant dans la disposition que dans la haute qualité du matériel. Tout tient dans une assez petite boîte mais une fois ouverte prend une jolie place sur la table. D’ailleurs, l’ouverture est réglée grâce à un système magnétique.

En termes de conception, d’optimisation et d’esthétique, c’est clairement mon numéro 1. Je suis resté bouche bée à l’ouverture.  Sachant que son coût est de 25,90€. Il y a certains éditeurs qui devraient s’en inspirer.

Avant de me lancer dans mon avis sur la mécanique et l’interaction, passons en revue la mise en place et les actions lors d’un tour de jeu.

La mise en place

  1. Chacun choisi d’incarner Roméo ou Juliette
  2. Chaque joueur prend le deck de cartes en fonction du personnage choisi. Rouge pour Roméo et Bleu pour Juliette
  3. Chaque joueur sépare les decks de cartes de sa couleur deux pioches, l’une pour les lieux et l’autre pour les chaperons
  4. La boite-plateau de jeu est entièrement dépliée et placée au centre de la table
  5. Les marqueurs haine et amour sont placés au début de leur piste respective
  6. Les joueurs choisissent un scénario (il y en a 9 au total dans le jeu)
  7. Le scénario indique la mise en place des chaperons, les cartes événements nécessaires à ce chapitre ainsi que les jetons missives de départ pour Roméo & Juliette.

L’objectif du jeu est de faire grandir l’amour avant que la haine s’empare de la ville de Vérone. Pour cela, il faudra que Roméo et Juliette se retrouvent au même endroit. Mais attention, si des membres des familles adverses se retrouvent dans un même lieu, la haine grandira !

Le déroulement d’un tour

  1. Les joueurs prennent 4 cartes à la fois du paquet lieu et du paquet chaperons
  2. Les joueurs peuvent discuter uniquement par l’envoi d’une missive. Celle-ci est placée sur le lieu où l’un des deux joueurs souhaite se rendre. En fonction de sa main, l’autre joueur choisi le côté « Passion » ou le côté « Raison ».
  3. Chaque joueur joue une carte lieu et chaperon face cachée sur la table
  4. Les personnages se déplacent en débutant par Roméo & Juliette. Ensuite, on effectue les déplacements offerts par les lieux où se situe nos protagonistes.
  5. Une fois que l’ensemble des déplacements sont effectués, on passe au dénouement de la scène en vérifiant qu’il n’y ait pas de conflit entre des familles.
  6. Si Roméo & Juliette sont dans le même endroit, l’amour grandit entrainant l’apparition d’une nouvelle carte événement.  Ces cartes événements ont des effets immédiats ou permanents jusqu’à ce qu’elle soit couverte par une nouvelle carte.

Le jeu se joue en 3 actes. Les actes prennent fin à partir du moment où vous vous retrouvez sans possibilité de piocher de nouvelles cartes dans votre deck lieu et chaperon.

La partie prendra fin :

  • si le marqueur amour est à son maximum
  • si le marqueur haine est à son maximum
  • si à la fin des 12 scènes (en 3 actes), l’amour n’est pas arrivé à son maximum.

Revenons-en à mon avis !

La mécanique pour un jeu à deux joueurs est vraiment excellente ! Ce jeu est vraiment captivant. On est en total tension tout au long de la partie grâce à cette communication non verbale un peu old school avec les missives.

Habituellement les jeux deux joueurs peuvent finir par être laçant et un peu répétitif. Dans ce jeu, ce n’est absolument pas le cas, pour y avoir déjà joué une dizaine de partie avec différents joueurs, je n’ai jamais eu deux fois la même chose.

On tente de prévoir au mieux ce que l’autre joueur va faire pour éviter que la haine augmente. Mais je vous le dit déjà, il y a peut être que moi, mais je n’ai pas réussi à faire une partie sans que la haine n’augmente pas. C’est un peu le fond de commerce de cette histoire ^^

Il a une mécanique très accessible et pourtant il recèle à l’intérieur de ce coffret une bonne dose de stratégie ainsi qu’un peu de hasard mais totalement contrôlable. Celui-ci venant tout droit du tirage des cartes en début de scène. Le choix « amour » ou « raison » permet de contrôler ce hasard mais aussi en faisant appel à sa mémoire car vous savez ce qui a été joué et ce qui reste dans le paquet de l’autre joueur.

Pour finir, le côté évolutif du jeu est clairement un gros gros plus ! On peut s’améliorer à force d’y jouer et augmenter la difficulté. Actuellement, j’en suis qu’au niveau 2 que j’arrive pas à passer  -_-‘ C’est peut être un peu la honte mais je vis avec ^^

Pour finir, même si on ne parle pas avec de manière verbale, il y a énormément d’interaction qui se passe entre les joueurs. C’est un jeu idéal pour jouer à deux en couple ou avec des ami.e.s.

J’apprécie énormément aussi la fidélité avec l’histoire où l’on retrouve les personnages principaux de l’ouvrage. Une belle manière d’introduire le courant romantique dans sa classe avec l’analyse de la boîte de jeux et des jetons en parallèle avec l’ouvrage. Il pourrait être envisagé de demander aux étudiants de reconstruire une scène du livre à l’aide du jeu ou encore jouer quelques parties et construire une nouvelle scène à l’intérieur de l’ouvrage.

L’avis de Son

Je suis un joueur qu’on qualifierait de « superficiel ». Une belle boîte, de belles illustrations et paf dans l’œil, crac un trou dans le portefeuille. J’ai malheureusement parfois eu quelques déceptions en achetant des jeux ainsi. Mais toute cela n’est point le cas si j’acquérais « Roméo et Juliette ».

Je suis autant amoureux du design de la boîte, du matériel et des dessins que Madame Capulet de son Montagu. Il n’y a vraiment rien à dire à part que c’est du très bon. La boîte qui se déplie en le plateau de jeu est ce qui m’a fait vibrer !

Le jeu maintenant ! Après une lecture (et une bonne relecture) des règles, on finit par vite prendre le jeu en main avec Renaud.

La partie avance en fait très vite. Sur un acte, on peut difficilement faire monter la jauge d’amour de plus de quatre dû au fait qu’on doive également s’occuper des conflits familiaux et que des rebondissements surviennent à chaque rencontre entre Roméo et Juliette. On joue quelques coups et sans s’en rendre compte, on est déjà au dernier acte ! Horreur, il nous faut encore trois entrevues !

Et quand ce n’est pas le retard qui nous turlupine, c’est la jauge de haine ! Il suffit que l’ire sévisse 5 fois et la partie s’arrête. Il n’est vraiment pas évident de gérer celle-ci. Renaud et moi nous étions plusieurs fois retrouvé à nous « dire » (sans se parler !) qu’on n’avait simplement pas le choix. Ô rage ! Ô désespoir !

De manière générale, j’adore les jeux à communication non verbale et ici, le concept marche du tonnerre. Je trouve qu’il se prête parfaitement bien au thème et au contexte de la pièce. On s’écrit des missives secrètes et se voit en catimini. On a réellement l’impression de jouer le rôle des deux amants tout en essayant d’aboutir à la fin heureuse à laquelle nos deux protagonistes n’ont pas eu droit (spoiler !).

Les jeux coopératifs souffrent souvent du syndrome « joueur dominant-dominés » mais ici, il n’y a clairement pas ce problème puisqu’on ne se « parle » pas. On ne peut qu’analyser les conséquences de ses actes et de ceux de son partenaire.

Le twist c’est qu’en plus de se donner rendez-vous au bon endroit, il faut également gérer les chaperons qui nous accompagnent. Le Frère Laurent permet d’annuler tous les conflits mais il faut l’utiliser avec clairvoyance et ne pas jouer ensemble cette carte afin de ne pas la gaspiller. On se prend vraiment beaucoup la tête, autant pour le choix du lieu que celui du chaperon.

Je n’ai jamais lu ni vu l’œuvre, je n’en connais que les grandes lignes mais à travers ce jeu, j’ai eu l’impression de la connaître beaucoup mieux. Nous avions réussi à passer le chapitre I mais sommes restés bloqués au chapitre II même si nous étions à un doigt de la victoire lors de notre dernier essai. J’ai passé un excellent moment en jouant à « Roméo et Juliette », je ne peux que le recommander !

Pour finir, ce jeu que m’a été envoyé par Atalia à ma demande, je ne le regrette pas du tout ! Il faut savoir que je l’avais déjà découvert à Essen et que je m’étais empressé d’envoyer un email à Atalia afin de savoir quand il sortirait effectivement. Dès l’email reçu d’atalia, ni une ni deux, j’ai demandé un exemplaire car je savais déjà que je ne serai pas déçu. On peut presque dire que je suis amoureux de ce jeu tellement il est bien. C’est vraiment l’énorme coup de cœur de mon année 2020 dans les jeux à deux joueurs.

Posted on

[🦉Mystic Vale, Panoramix n’a qu’à bien se tenir !🏞️]

Dans cette vidéo, retrouvez mon avis sur le jeu Mystic Vale édité en VO par AEG et localisé en VF par Sylex et distribué par Atalia. Attention à la fin de la vidéo, je dit les mêmes évolutions alors que je voulais dire les meilleures -_-‘

Posted on

Dreamscape, un jeu parfait pour S. Freud : « Le rêve ne pense ni ne calcule ; d’une manière générale il ne juge pas : il se contente de transformer »

Follow by Email
Facebook
Instagram

« Installez-vous confortablement dans votre lit »

« Prenez la position la plus agréable possible »

« La lueur de la lumière s’estompe petit à petit et vous vous apprêtez à passer une belle et douce nuit de sommeil »

« Maintenant, vous vous sentez aspiré dans votre rêve »

« Vous êtes au milieu d’une clairière et vous assemblez des palets bleus pour former des rivières »
« Vous avez besoin de prendre de la hauteur grâce à une montagne, superposez ces deux palets gris »

« Que vois-je au loin, un autre personnage… Je ne me sens pas à l’aise en sa présence… Mes rêves deviennent sanglants… Je chute dans un trou pour tomber dans un autre univers bien moins accueillant… Je nage en plein cauchemar »

Vous vous sentez prêt à relever le défi en devenant un DreamBuilder ? C’est ce qui vous est proposé avec Dreamscape de David Ausloos édité par Sylex et distribué par Atalia. Votre objectif est d’aider au mieux votre esprit à construire et développer ces songes. Dans les parties d’introduction, vous vivrez des magnifiques rêves mais une fois aguerri, M. Cauchemar fera son apparition ! Ce jeu se joue avec maximum 4 rêveurs (à partir de 10 ans) autour de la table pour des parties allant d’une heure à grand maximum 2 heures. Il faut compter en moyenne 25 minutes par joueur.

Voici ce que nous dit le pitch de départ : « Vous avez du mal à dormir… Perdu dans les méandres de vos nuits de veille, en quête d’un moyen de reprendre le contrôle de vos songes, votre esprit finit par divaguer et vous emmène aux confins d’un monde inexploré, où le mouvement des paysages est perpétuel. Avide de découvrir ce qui se cache dans ces lieux mystérieux, vous décidez de plonger dans cette expérience de rêve éveillé ».

Avant même de parler de la mécanique ou des étapes d’un tour, je veux souligner le travail d’illustration réalisé mais, aussi, et, surtout, la cohérence entre le thème et sa mécanique. La dernière phrase de l’introduction est une belle synthèse de mon ressenti, on est vraiment dans un rêve éveillé lorsque l’on y joue. Même s’il faudra être bien éveillé pour réaliser les meilleurs déplacements.

Les illustrations sont totalement magiques et superbes. Vous voyagez au même titre que votre rêveur. La manipulation des pièces en bois ainsi que des sapins rendent ce jeu très immersif et donne vraiment envie de réaliser sa carte « objectif » au-delà de se voir conférer un certain nombre de points. J’avoue totalement, je suis tombé sous le charme de ce jeu déjà par son esthétique mais aussi pour sa mécanique, je vous en dis plus tout de suite.

Boîte de jeu

Mise en place

  • On place le plateau principal sur la table
  • Chaque joueur reçoit un plateau individuel nommé « Dessein » et un jeton initiative donné au hasard
  • Placez le plateau « marqueur de tour » grâce à l’horloge ainsi que les decks « Objectif » nommé carte rêve en 3 pile en rassemblant les cartes numérotées 1, 2 et 3. Sans oublier de tirer au hasard 3 tuiles « Desseins » qui seront des objectifs communs à vérifier en fin de partie.
  • Placez les fragments de rêve dans leur sac.
  • Sur le plateau principal, les joueurs placent leur dormeur en fonction du numéro de leur jeton initiative et tire au hasard le nombre de fragments de rêve pour chacun des lieux du plateau principal. Le nombre de fragment tiré dépend du nombre de joueurs.
  • Les fragments « Arbre » sont placés sur le côté.

Comment y jouer ?

Le jeu est divisé en 3 phase :

  • L’émergence (cette étape est ignorée lors du 1er tour)
  • Le voyage
  • La création

Lors de l’émergence, vous devrez :

  • Réapprovisionnez les lieux où des fragments sont manquants
  • Déplacez l’horloge vers le prochain cycle
  • Les joueurs récupèreront les fragments posés sur leur carte « Rêve » vers leurs mains
  • Distribution du jeton « Initiative » en fonction de l’endroit d’arrivée de son dormeur.

Lors du voyage, vous devrez réalisez maximum 4 actions (identiques ou différentes) :

  • Collectez des fragments rêves en vous déplaçant sur les lieux du plateau central. La collecte se fait toujours du fragment le plus à droite.  Avec la subtilité que vous ne pouvez pas avoir plus de deux fragments identiques dans vos mains.
  • Se déplacez vers un autre lieu vous coûte une
  • Utilisez les mouvements clefs permettant de se déplacer dans un lieu sans coût d’action. Pour cela, vous devez voir si vous avez dans vos mains un fragment de rêves de la couleur identique à celui présent à côté du symbole « clef » du lieu que vous souhaitez visiter.
  • Utilisez les pouvoirs du monde des rêves en défaussant votre jeton « initiative ».

Lors de la création, vous devrez placer vos fragments en respectant certaines conditions :

  • Placez son premier fragment par l’emplacement d’entrée
  • Placez les futurs fragments de manière adjacente à ceux déjà présents
  • La possibilité de faire entrer votre rêveur dans votre dreamscape quand vous le souhaitez et gratuitement.

Une dernière subtilité, la possibilité de défausser certains de ces jetons :

  • blancs permettant le déplacement de son rêveur
  • n’importe lesquels au nombre de deux pour une autre couleur
  • vert pour planter un arbre

Finalement, on réalise l’ensemble de ces actions pour scorer un maximum de points et c’est si simple que cela.

Mon avis

Vous l’avez remarqué, on est clairement dans un jeu exigeant. Il cache bien son jeu derrière ses dessins oniriques nous emmenant nous promener dans différents univers imaginaires. Après quelques parties, vous vous rendrez compte qu’une erreur de mouvement ou une mauvaise anticipation pourrait vous empêcher d’atteindre la victoire. En d’autres termes, il faut presque dompter ce jeu car sa courbe d’apprentissage n’est pas immédiate et demande un certain travail. C’est ce qui est plaisant, à chaque partie, on découvre des subtilités ou des nouvelles stratégiques pour optimiser au mieux ses déplacements. Personnellement, je le place dans un jeu « expert » car il demande une véritable concentration et réflexion pour le maîtriser. De plus, cette maîtrise ne pourra se faire qu’avec de l’expérience et un retour vers le jeu. Le thème « fleur bleue » est presque antagoniste avec la mécanique. C’est ce qui m’avait marqué la première fois où je l’avais testé lors du Brussel Games Festival de cette année.

Eléments de jeu

Ce qui le rend savoureux, c’est la tactique à mettre en place. Vous devrez contrôler différents paramètres qui peuvent pour certains au début être déroutant. On est vraiment assailli de questions et d’incertitudes. Il faut se laisser aller, presque rêver au coup parfait, à tester plusieurs tactiques plutôt que d’envisager les innombrables possibilités.

Pour résumer, dans une partie vous aurez comme objectif premier, la réalisation de votre carte « Rêve » pour cela, vous devrez vous déplacer pour obtenir des fragments. Et déjà, il faut réfléchir afin d’optimiser son déplacement sachant que l’on a que 4 actions par tour. Dans quel sens, je me déplace pour utiliser la fonction « Mouvement clef ». Ensuite, dans quel sens, je me déplace pour pouvoir activer le pouvoir d’un lieu mais aussi, sur quel lieu je veux m’arrêter pour devenir 1er joueur. Pour finir, il faut tenir à l’œil les objectifs communs.

Une fois que l’on savoure sa récolte de fragment, il faut les placer afin que la forme corresponde à son objectif mais il y aussi des conditions de pose et tout fragment restant dans ses mains est perdu… On est dans un vrai casse-tête ludique qui est génial. On est vraiment à la fois dans de l’optimisation de déplacement et e la programmation afin de prendre dans le bon ordre les bons fragments.

Pour ma part, l’ouverture d’actions que propose Dreamscape tout en laissant suffisamment de contraintes le rende vraiment génial dans sa mécanique. On est sur un 9/10.

Plateau “Objectifs” et “Compteur de tour”
Pions de jeu

Lorsque l’on se retrouve face à un jeu avec une telle multitude de possibilité, cela demande une sacrée réflexion. Vous vous doutez ce qui en pâtit est le côté interactif. Vous n’allez pas jouer avec les autres. Mais, c’est clairement évoqué sur la boîte que l’on est dans de l’optimisation de rêve. L’interaction a été présente lors de nos différentes parties car les joueurs réfléchissaient entre eux à la meilleure tactique pour chacun. Cette situation s’estompe plus les joueurs maîtrisent le jeu.

Zone du plateau central
Zone du plateau central

Dans cette situation, je ne vais pas donner une cote pour l’aspect interactif car ce n’est pas du tout le but recherché par l’auteur. Pour autant, il faut bien être au clair que l’interaction est vraiment limitée dans ce jeu voire absent. Hormis, le fait qu’un autre joueur vous pique un fragment souhaité. Cela rajoute un peu de frustration lors de la partie XD.

Pour le côté esthétique et matériel, on est vraiment sur du très bon tant sur les illustrations qui sont magnifiques. C’est immersif, c’est joli. On est totalement dans le thème. Pour le matériel, on est sur du bon et de qualité.

Cartes “Objectif”

C’est une valeur sûre ! Un excellent cadeau à mettre au pied du sapin. En d’autres termes, une bombe ludique et cela devient de plus en plus rare sachant le nombre de jeux sortant par année. On est face à un travail de qualité, murement réfléchi. On n’est à l’opposé d’un plaquage de thème sur une mécanique. Tout est réfléchi et en harmonie mécaniquement et thématiquement parlant. On se lance dans le jeu sans difficulté grâce à des règles simples mais avec une sacrée courbe d’apprentissage comme ça les Hard Core Game Geek en auront pour leur appétit. Je ne connaissais pas la maison d’édition Sylex et je suis impatient de découvrir leur prochaine sortie même si je sais déjà que je vais méga kiffer leur jeu « Roméo et Juliette », j’en ai déjà eu un aperçu à Essen. Je vous en dit plus dès qu’il est entre mes mains, je suis déjà impatient.