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Prosperity, le CO2 de 2013 ?

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J’imagine que vous avez tous entendu parler de la sortie du dernier Lacerda, CO2 : Second Chance. A en lire les différentes analyses, ce jeu a l’air vraiment complet et novateur. J’espère pouvoir le tester rapidement… Actuellement, je n’ai pu que l’apercevoir à Essen.

Mais, il n’a pas fallu attendre 2019 pour voir des jeux basés sur la conscience écologique. Déjà en 2013, la maison d’édition Ystari Games s’était lancée sur cette voie avec Prosperity, un jeu de 2 à 4 joueurs à partir de 12 ans et pour des parties de 60 minutes. Ce jeu réunit des grands noms avec Reiner Knizia, Sebastian Bleasdale, Arnaud Demaegd et Neriac.  Il y a 6 ans, Prosperity avait rencontré un vif succès et avait eu accès à la finale des Meeples Choice Award, a-t-il bien vieilli ?

Pour ce qui est de la thématique, on peut dire qu’elle est plus que d’actualité avec les nombreuses marches pour le climat. Voici le synopsis sur le site d’Ystari : « Vous êtes le leader d’une grande nation en pleine expansion. Au cours des sept décennies que dure le jeu, vous devrez investir afin de construire infrastructures et industries, de fournir votre pays en énergie et de financer les forces vives de la recherche pour rester compétitif. Mais la prospérité a un prix. Vous vous devez de léguer aux générations futures un monde sain. La pollution guette, saurez-vous la limiter ? »

Habituellement, je commence par la mécanique mais, exceptionnellement, je vais commencer par l’esthétique. Lorsque l’on joue à ce jeu, on sent qu’il n’est plus dans les codes graphiques actuels. Il a ce côté enfantin et un peu austère malheureusement. Nous n’avons pas accroché à son univers graphique même s’il remplit sa fonction, les dessins sont suffisamment clairs. Nous lui donnons tout de même la note de 6/10 car le matériel reste de qualité et en 2013, l’univers graphique devait être raccord avec la tendance.

Une fois, l’aspect esthétique, on peut s’attarder sur la mécanique car elle en vaut la peine. Il est clair que c’est un jeu de stratégie qui fonctionne à l’aide d’une règle très simple. Développez votre pays avec une vision écologique en traversant les décennies de 1970 à 2030. Plutôt visionnaire Ystari. De façon générale, durant la partie, vous devrez tendre vers une société prospère tout en développant votre société mais en gardant à l’œil votre production d’énergie, vos émissions de pollution, votre niveau de recherche mais aussi, votre rentabilité… L’économie n’est jamais loin !

Comme je vous l’ai dit la mécanique est simple lors d’un tour de jeu :

  • Le premier joueur révèle la première tuile des décennies. On commence en 1970 et on va jusqu’en 2030. Cela correspond à 36 tuiles et donc 36 tours… Vous êtes déjà en train de vous dire, cela va être long ! Eh bien, absolument pas, le temps passe vite, vite et on court presque après afin de maintenir sa prospérité.  Lors de la révélation de la tuile, un effet s’applique immédiatement à l’ensemble des joueurs en fonction du symbole présent sur celle-ci. Les symboles sont catégorisés en énergie, écologie, économie, recherche et prospérité.
  • Le premier joueur a la possibilité de réaliser deux actions différentes ou identiques parmi les suivantes : Recevoir 100€ ou dépolluer ou augmenter sur l’une des deux pistes sa recherche ou acheter une tuile sur la piste recherche afin de la placer sur votre territoire. Le placement de la tuile fera varier votre niveau de consommation/production énergétique mais aussi votre niveau écologique.

Et voilà, les règles s’arrêtent juste là. C’est cela qui est épatant avec ce jeu, des règles d’une limpidité mais révélant une profondeur tactique et stratégique intéressante. Un petit point négatif, c’est qu’une fois la phase de découverte passée, on a une impression de systématisme. Ce jeu est tellement bien cadré et épuré sur sa mécanique qu’il en devient répétitif. Pour terminer, nous avons relever quelques difficultés avec la piste de score qui ne facilite pas les parties. Nous lui donnons la note de 7/10.

Le dernier point cette fois-ci, c’est l’interaction. Nous ne pouvons pas dire qu’il n’y en a pas car en fonction de son avancement sur sa piste technologique, on va pouvoir prendre les tuiles convoitées par son adversaire. Mais cela s’arrête là. C’est pour moi ce qui manque cruellement dans ce jeu où nous le savons l’enjeu écologique est l’affaire de chacun. C’est dans cette optique que Vidal Lacerda s’est lancé avec CO2, il a développé un jeu sur le même concept mais en tenant compte de l’importance de la coopération entre les individus et les états. C’est pour cette raison que nous mettons la note de 5/10 pour cet aspect.