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Dream Runners – Un magnifique casse-tête onirique

En tout cas, ça fait rêver !

Dream Runners est un jeu compétitif pour 4 joueurs de Joan Dufour et est le dernier venu de chez Ankama Boardgames, une maison d’édition que j’apprécie tout particulièrement. C’est donc avec beaucoup d’attente que j’ouvris la boîte et découvris ce jeu à la somptueuse couverture aux traits oniriques dessinés par Jade Mosch. Il est distribué sur notre territoire belge par Asmodee.

Première étape, dépuncher tous (beaucoup !) les jetons du jeu ainsi que des pièces de Tetris bien intrigantes. La chose que je redoute le plus lors du dépunchage, ce sont ces bouts de partie imprimée qui se déchirent ou qui restent collés à mes jetons mais ici, tout se détache parfaitement et les pièces sont nickels ! Un premier bon point.

Le thermoformage indique parfaitement où ranger chaque chose, un superbe plus pour les adeptes du rangement et de l’organisation (n’est-ce pas Steve ?!).

D’un point de vue général, le matériel est très joli et les couleurs et les illustrations vous amènent directement dans l’univers du rêve. Chaque joueur a son plateau individuel et démarrera avec 4 tuiles segment, à ses couleurs. Les formes sont identiques pour tout le monde mais les effets peuvent être situés à différents emplacements.

Parmi les éléments les plus jolis du jeu, nous avons les Cartes des Rêves. Elles sont réparties en 4 niveaux. On en sélectionne deux de chaque dont on fera une pile avec les cartes de plus petit niveau au sommet.

On place enfin le plateau central au milieu avec le reste des éléments du jeu, un sablier et c’est parti !

Bonne nuit, les petits !

Le but du jeu est de parcourir les Cartes des Rêves pour y récolter un maximum de trésor tout en faisant face aux effrayants cauchemars.

On retourne la première carte de la pile des Rêves et immédiatement, chaque joueur doit, avec ses pièces, former au mieux un carré 9×9. Vous n’êtes jamais obligés d’utiliser tous vos segments mais prenez garde à ne pas faire trop de trous ou de trop dépasser auquel cas vous recevrez des malus.

Le premier joueur à avoir terminé attrape le sablier, le retourne et prend une pièce d’argent dans la réserve. Son carré est validé et il n’a plus la possibilité de le modifier. Les autres joueurs ont encore 30 secondes pour terminer leur figure.

Ensuite, chaque joueur va « vivre son rêve » en faisant correspondre les cases de son carré avec celles de la Carte. S’il y a des trous ou des bavures, le joueur perdra des points de Sérénité, symbolique d’un sommeil agité.

Les cases carrées qui forment les segments peuvent être de couleurs différentes correspondant aux différentes actions.

S’il y a un trésor et qu’on a joué une case verte, on le ramasse. Parmi les récompenses possibles, il y a des fragments d’étoiles qui se collectionnent par quatre et qui nous aident à monter sur la Piste des Etoiles.

Les cases roses, quant à elles, servent à affronter les cauchemars. Si un joueur a oublié d’en combattre un, il perdra encore plus de points de Sérénité. Le secret du jeu réside vraiment dans le fait de passer une nuit bien paisible.

Dans le cas où vous atteignez (et croyez-moi ; cela peut aller très vite), le bas de la Piste de Sérénité, vous vous réveillez et perdez immédiatement la partie.

Après la phase de parcours vient celle du crafting. Chaque joueur va pouvoir acheter une unique nouvelle pièce Tetris pour parcourir les rêves et l’ajouter à sa main pour la manche suivante. Une fois cette phase terminée, on ouvre le deuxième rêve et on recommence jusqu’à avoir joué les huit niveaux.

A la fin du jeu, on score via trois paramètres : la piste des Etoiles, la piste de Sérénité et les points obtenus sur les segments. Le joueur qui en a le plus remporte la partie !

Ne confondez pas vitesse et précipitation !

            La première chose qui m’a marqué durant mes parties, c’est la vitesse du jeu. Il se joue assez vite. En effet, plus on prend du temps à réfléchir, plus on en laisse aux autres pour optimiser leur figure. Pour gagner, il faut trouver la juste mesure entre vitesse et précipitation. Même si certaines actions peuvent dépendre des autres joueurs, on n’a clairement pas le temps de regarder ce qu’ils font pour agir en conséquence. L’idée est vraiment d’optimiser au mieux son propre rêve. Vivez les vôtres, pas ceux des autres comme on dit !

Tenter de former un carré parfait n’est pas la plus grosse difficulté du jeu. Gérer les cauchemars et la récolte des récompenses l’est ! Les pièces ne s’emboîtant pas forcément comme on le souhaite, on peut très bien finir un tour où on a combattu tous les cauchemars sans pour autant avoir ramassé beaucoup de trésors voire l’inverse. Trop souvent j’ai fini mon carré en me disant « Mince ! J’aurais dû faire ça ! Et ça aussi ! Et ça, ça ne me rapporte rien !».

            Avec ses 30 Cartes des Rêves différentes (6 par niveaux) ; le jeu s’est assuré une grande rejouabilité. Les parties sont constamment nouvelles et ne se ressemblent jamais. Il vous faudra donc constamment renouveler et réadapter vos stratégies en fonction des situations.

Et au réveil, on oublie ou on n’oublie pas ?

            Réponse simple : on n’oublie pas ! Il se joue tellement vite et est tellement rapide à expliquer qu’il fera un parfait « entre deux jeux » dans n’importe quelle soirée 4 joueurs.

            Il s’installe en 5 minutes, se joue en une trentaine de minutes maximum et une fois la partie terminée, on a tout de suite envie d’en refaire une en se disant qu’on ne pourra pas faire pire qu’à la partie précédente.

            J’ai surtout aimé ce côté RPG qui nous demande d’évoluer au cours du jeu. Pour parler en langage néophyte, il vous faut looter afin de crafter des armes pour battre des créatures plus fortes et XP ainsi. Plus clairement, il est impossible d’arriver au niveau final sans acheter de nouveaux segments pour combattre plus de cauchemars.

            Alors, certes, le thème n’est pas plaqué dur sur le jeu mais n’est pas inexistant non plus. Cette idée de sommeil serein reste la guideline du jeu. Par contre, il est vrai que l’idée des coffres est un peu étrange quand on pense à l’univers du rêve (j’aurais plutôt pensé à des portes) mais ça n’est qu’un détail. Après tout, les rêves sont bien propres à chacun !

            Ankama Boardgames signe encore une fois pour moi un excellent jeu.

            Chaque fois que j’acquiert un jeu de leur maison, je suis toujours fasciné par la propreté et le soin apporté au design. Du thermoformage, au livre de règles, en passant par le plateau de jeu et ses éléments, tout est toujours très bien coupé et pensé.

            Les jeux de chez Ankama Boardgames n’ont, à mon humble opinion, pas encore révolutionné les mécaniques de jeu existantes mais s’inspirent toujours des anciennes pour les mélanger avec des concepts modernes et originaux. C’est ce que j’adore chez eux. Après Welkins, Stellium, Draftosaurus, « Dream Runners » saura vous apporter cette touche de légèreté dont toutes les ludothèques ont besoin.

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Roméo & Juliette, je pense qu’il y a de l’eau dans le gaz !

On peut dire qu’actuellement Sylex ne sort que du tout bon ! Ils ont commencé crescendo avec Dreamscape et montent d’un cran à chaque nouvelle sortie dont Mystic Vale et dernièrement, Roméo & Juliette.

Ce jeu coopératif fonctionnant sur un principe de communication entravée, nous le devons à Jean-Philippe Sahut, Julien Prothière. Ce dernier ayant déjà sorti une sacrée pépite ludique avec Kosmopolit ! Ils se sont associés avec David Cochard, illustrateur connu dernièrement grâce au dernier jeu de Bruno Faidutti, Ménestrels. La ressemblance avec Macron pour l’un des personnages m’a fait clairement fait sourire ! Cet illustrateur a travaillé aussi sur un jeu bien connu, Alchimistes.

En s’attaquant à un sacré classique, les auteurs ont relevé un défi important à mes yeux. Ne pas trahir la pièce d’origine. J’aurai tellement été déçu d’avoir simplement une licence (si on peut parler de ça dans notre cas) simplement plaquée sur une boîte de jeu. D’ailleurs, je trouve que cela arrive de plus en plus souvent et je trouve ça tellement triste.

L’histoire met en avant deux protagonistes, Roméo & Juliette, vous avez compris que c’est jeu uniquement pour deux joueurs avec une durée de partie de 30 minutes. Il est réservé aux joueurs de 14 ans et plus. Pour cette fois, je trouve que l’âge est bien choisi. Ce jeu va demander une bonne dose de réflexion pour un jeu deux joueurs. On y va en profondeur.

Habituellement, je vous parle de la mise en place avant de vous donner mon avis. Mais, cette fois, je commence par mon avis. Et en plus, je vais commencer par l’esthétique et le matériel du jeu.

L’avis de Renaud

On peut presque dire que je suis tombé amoureux de ce jeu dès l’ouverture du carton. La boîte est magnifiquement illustrée. On a l’impression de recevoir un véritable cadeau lorsque l’on a cette boîte entre les mains. On est face à un bel objet et on ne l’a pas encore ouvert. Je peux déjà vous dire cela m’a mis des paillettes dans les yeux.

L’ouverture est juste fabuleuse. La boîte est elle-même le plateau. L’ouverture de la boîte est pour moi une belle allégorie de la pièce de théâtre où les scènes se dévoilent à chaque ouverture d’un pan. Pour retrouver au centre, le cœur de l’action de l’histoire, l’amour et la haine qui font rage dans les rues de Vérone.

En dessous du plateau central, vous retrouverez l’ensemble du matériel nécessaire à la partie. A savoir, les jetons « missives », les personnages de Roméo et de Juliette, le cœur servant à valider ou non un lieu, les cartes pour les joueurs, le pion haine, amour et acte. Mais, aussi, des jetons en bois pour chacun des membres de la famille des Capulet et des Montaigu ainsi que les cartes événements amenant du rebondissement dans votre idylle. Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué comme ça ^^

La qualité du matériel est exceptionnelle. Je n’avais pas encore vu autant de soin et de réflexion accordé à la conception même d’une boîte de jeu. Tout est très justement réfléchi tant dans la disposition que dans la haute qualité du matériel. Tout tient dans une assez petite boîte mais une fois ouverte prend une jolie place sur la table. D’ailleurs, l’ouverture est réglée grâce à un système magnétique.

En termes de conception, d’optimisation et d’esthétique, c’est clairement mon numéro 1. Je suis resté bouche bée à l’ouverture.  Sachant que son coût est de 25,90€. Il y a certains éditeurs qui devraient s’en inspirer.

Avant de me lancer dans mon avis sur la mécanique et l’interaction, passons en revue la mise en place et les actions lors d’un tour de jeu.

La mise en place

  1. Chacun choisi d’incarner Roméo ou Juliette
  2. Chaque joueur prend le deck de cartes en fonction du personnage choisi. Rouge pour Roméo et Bleu pour Juliette
  3. Chaque joueur sépare les decks de cartes de sa couleur deux pioches, l’une pour les lieux et l’autre pour les chaperons
  4. La boite-plateau de jeu est entièrement dépliée et placée au centre de la table
  5. Les marqueurs haine et amour sont placés au début de leur piste respective
  6. Les joueurs choisissent un scénario (il y en a 9 au total dans le jeu)
  7. Le scénario indique la mise en place des chaperons, les cartes événements nécessaires à ce chapitre ainsi que les jetons missives de départ pour Roméo & Juliette.

L’objectif du jeu est de faire grandir l’amour avant que la haine s’empare de la ville de Vérone. Pour cela, il faudra que Roméo et Juliette se retrouvent au même endroit. Mais attention, si des membres des familles adverses se retrouvent dans un même lieu, la haine grandira !

Le déroulement d’un tour

  1. Les joueurs prennent 4 cartes à la fois du paquet lieu et du paquet chaperons
  2. Les joueurs peuvent discuter uniquement par l’envoi d’une missive. Celle-ci est placée sur le lieu où l’un des deux joueurs souhaite se rendre. En fonction de sa main, l’autre joueur choisi le côté « Passion » ou le côté « Raison ».
  3. Chaque joueur joue une carte lieu et chaperon face cachée sur la table
  4. Les personnages se déplacent en débutant par Roméo & Juliette. Ensuite, on effectue les déplacements offerts par les lieux où se situe nos protagonistes.
  5. Une fois que l’ensemble des déplacements sont effectués, on passe au dénouement de la scène en vérifiant qu’il n’y ait pas de conflit entre des familles.
  6. Si Roméo & Juliette sont dans le même endroit, l’amour grandit entrainant l’apparition d’une nouvelle carte événement.  Ces cartes événements ont des effets immédiats ou permanents jusqu’à ce qu’elle soit couverte par une nouvelle carte.

Le jeu se joue en 3 actes. Les actes prennent fin à partir du moment où vous vous retrouvez sans possibilité de piocher de nouvelles cartes dans votre deck lieu et chaperon.

La partie prendra fin :

  • si le marqueur amour est à son maximum
  • si le marqueur haine est à son maximum
  • si à la fin des 12 scènes (en 3 actes), l’amour n’est pas arrivé à son maximum.

Revenons-en à mon avis !

La mécanique pour un jeu à deux joueurs est vraiment excellente ! Ce jeu est vraiment captivant. On est en total tension tout au long de la partie grâce à cette communication non verbale un peu old school avec les missives.

Habituellement les jeux deux joueurs peuvent finir par être laçant et un peu répétitif. Dans ce jeu, ce n’est absolument pas le cas, pour y avoir déjà joué une dizaine de partie avec différents joueurs, je n’ai jamais eu deux fois la même chose.

On tente de prévoir au mieux ce que l’autre joueur va faire pour éviter que la haine augmente. Mais je vous le dit déjà, il y a peut être que moi, mais je n’ai pas réussi à faire une partie sans que la haine n’augmente pas. C’est un peu le fond de commerce de cette histoire ^^

Il a une mécanique très accessible et pourtant il recèle à l’intérieur de ce coffret une bonne dose de stratégie ainsi qu’un peu de hasard mais totalement contrôlable. Celui-ci venant tout droit du tirage des cartes en début de scène. Le choix « amour » ou « raison » permet de contrôler ce hasard mais aussi en faisant appel à sa mémoire car vous savez ce qui a été joué et ce qui reste dans le paquet de l’autre joueur.

Pour finir, le côté évolutif du jeu est clairement un gros gros plus ! On peut s’améliorer à force d’y jouer et augmenter la difficulté. Actuellement, j’en suis qu’au niveau 2 que j’arrive pas à passer  -_-‘ C’est peut être un peu la honte mais je vis avec ^^

Pour finir, même si on ne parle pas avec de manière verbale, il y a énormément d’interaction qui se passe entre les joueurs. C’est un jeu idéal pour jouer à deux en couple ou avec des ami.e.s.

J’apprécie énormément aussi la fidélité avec l’histoire où l’on retrouve les personnages principaux de l’ouvrage. Une belle manière d’introduire le courant romantique dans sa classe avec l’analyse de la boîte de jeux et des jetons en parallèle avec l’ouvrage. Il pourrait être envisagé de demander aux étudiants de reconstruire une scène du livre à l’aide du jeu ou encore jouer quelques parties et construire une nouvelle scène à l’intérieur de l’ouvrage.

L’avis de Son

Je suis un joueur qu’on qualifierait de « superficiel ». Une belle boîte, de belles illustrations et paf dans l’œil, crac un trou dans le portefeuille. J’ai malheureusement parfois eu quelques déceptions en achetant des jeux ainsi. Mais toute cela n’est point le cas si j’acquérais « Roméo et Juliette ».

Je suis autant amoureux du design de la boîte, du matériel et des dessins que Madame Capulet de son Montagu. Il n’y a vraiment rien à dire à part que c’est du très bon. La boîte qui se déplie en le plateau de jeu est ce qui m’a fait vibrer !

Le jeu maintenant ! Après une lecture (et une bonne relecture) des règles, on finit par vite prendre le jeu en main avec Renaud.

La partie avance en fait très vite. Sur un acte, on peut difficilement faire monter la jauge d’amour de plus de quatre dû au fait qu’on doive également s’occuper des conflits familiaux et que des rebondissements surviennent à chaque rencontre entre Roméo et Juliette. On joue quelques coups et sans s’en rendre compte, on est déjà au dernier acte ! Horreur, il nous faut encore trois entrevues !

Et quand ce n’est pas le retard qui nous turlupine, c’est la jauge de haine ! Il suffit que l’ire sévisse 5 fois et la partie s’arrête. Il n’est vraiment pas évident de gérer celle-ci. Renaud et moi nous étions plusieurs fois retrouvé à nous « dire » (sans se parler !) qu’on n’avait simplement pas le choix. Ô rage ! Ô désespoir !

De manière générale, j’adore les jeux à communication non verbale et ici, le concept marche du tonnerre. Je trouve qu’il se prête parfaitement bien au thème et au contexte de la pièce. On s’écrit des missives secrètes et se voit en catimini. On a réellement l’impression de jouer le rôle des deux amants tout en essayant d’aboutir à la fin heureuse à laquelle nos deux protagonistes n’ont pas eu droit (spoiler !).

Les jeux coopératifs souffrent souvent du syndrome « joueur dominant-dominés » mais ici, il n’y a clairement pas ce problème puisqu’on ne se « parle » pas. On ne peut qu’analyser les conséquences de ses actes et de ceux de son partenaire.

Le twist c’est qu’en plus de se donner rendez-vous au bon endroit, il faut également gérer les chaperons qui nous accompagnent. Le Frère Laurent permet d’annuler tous les conflits mais il faut l’utiliser avec clairvoyance et ne pas jouer ensemble cette carte afin de ne pas la gaspiller. On se prend vraiment beaucoup la tête, autant pour le choix du lieu que celui du chaperon.

Je n’ai jamais lu ni vu l’œuvre, je n’en connais que les grandes lignes mais à travers ce jeu, j’ai eu l’impression de la connaître beaucoup mieux. Nous avions réussi à passer le chapitre I mais sommes restés bloqués au chapitre II même si nous étions à un doigt de la victoire lors de notre dernier essai. J’ai passé un excellent moment en jouant à « Roméo et Juliette », je ne peux que le recommander !

Pour finir, ce jeu que m’a été envoyé par Atalia à ma demande, je ne le regrette pas du tout ! Il faut savoir que je l’avais déjà découvert à Essen et que je m’étais empressé d’envoyer un email à Atalia afin de savoir quand il sortirait effectivement. Dès l’email reçu d’atalia, ni une ni deux, j’ai demandé un exemplaire car je savais déjà que je ne serai pas déçu. On peut presque dire que je suis amoureux de ce jeu tellement il est bien. C’est vraiment l’énorme coup de cœur de mon année 2020 dans les jeux à deux joueurs.

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Seikatsu, l’harmonie entre les oiseaux et les fleurs

Un jardin japonais …

Seikatsu est un jeu conçu pour deux ou trois joueurs où chacun va contribuer à aménager un jardin japonais en y amenant des fleurs ainsi que des oiseaux.

Chaque joueur choisit une couleur et se place derrière sa pagode associée, dessinée sur un bord du plateau. Cette position est alors un point de vue sur le jardin. A notre tour de jeu, on va placer une tuile dans le jardin de telle sorte à ce qu’elle soit adjacente à au moins une autre et cela jusqu’à ce que le jardin soit complètement rempli. Chaque tuile est composée deux éléments : un oiseau et une fleur.

Le scoring se fait alors en deux phases :

Durant la partie, chaque fois que l’on place une tuile, on regarde le nombre d’oiseaux adjacents et identiques à celui que l’on vient de placer. On crée alors une « nuée d’oiseaux » et on marque autant de points que de volatiles dans la nuée.

A la fin du jeu, chaque joueur va regarder les 7 lignes du jardin de son point de vue et scorer en fonction des fleurs dans chacune d’entre elles. On compte dans chaque rangée le nombre de fleurs en majorité dans celle-ci. Plus il y en a, plus on gagne de points. Ainsi, marquer avec des oiseaux peut se révéler fatal en fin de partie si vous contribuez à une énorme majorité florale pour vos adversaires !

Il reste un tout petit twist. Parmi les jetons, il y en a sur lesquelles sont dessinées des carpes koï. Ces tuiles sont autant des jokers oiseaux que des joker fleurs pour la fin du jeu. Durant le jeu, le joker oiseau n’est valable que lors du tour où le poisson est joué tandis qu’à la fin du jeu, lors de leur comptage, chaque joueur choisira indépendamment des autres le type de fleur que la carpe représentera.

Un jardin zen …

Tranquillité … Passez votre chemin si vous cherchez ici un jeu aux grandes stratégies et coups fourrés.
A la réception du jeu, on se sent déjà apaisé. La boîte est belle, épurée et à l’ouverture de celle-ci, on a la jolie surprise de voir les jetons emboités dans une fleur de cerisier japonais.

Les jetons du jeu sont très jolis. Un sentiment de zen s’en dégage et ils sont très agréables à prendre en main. Faites toutefois attention à ne pas trop les frotter entre eux, vous risqueriez d’estomper les images.

J’émettrai toutefois un petit bémol sur le plateau dont les couleurs sont un peu criardes, en opposition avec le reste du matériel mais honnêtement, ce n’est qu’un détail.

Et de mon point de vue alors ?

Durant notre partie avec Renaud, on sent vraiment le jeu se jouer en deux phases.

Au début, on tente de faire de grandes nuées d’oiseaux tout en tentant de placer quelques groupements de fleurs dans nos rangées. Clairement il ne faut pas se laisser distancer ! Mais à partir du mid-game, on regarde beaucoup moins les oiseaux mais les majorités de fleurs. En effet, le scoring de ces dernières se fait selon une suite triangulaire : 1 point pour une fleur, 3 pour deux, 6 pour trois … Ainsi, placer un oiseau pour 3 points mais en donner 5 à son adversaire n’est forcément pas très rentable. Ça compte mais pas au point de faire chauffer les neurones. Du calcul très agréable.

J’ai retrouvé dans ce jeu ce que je peux ressentir en jouant au Go ou au  Xiangqi : ce côté stratégique mais sans agressivité … Zen … On joue, on prend une gorgée de thé … Zen … Oui on peut compter. Oui on peut over-think mais cela retirerait automatiquement le côté agréable du jeu. Restons cool !

A deux, cela se joue assez vite, en 15 minutes et c’est très fluide. Le jeu se prend vite en main car vous n’avez toujours que deux options et qu’il n’y a pas milles endroits où poser votre tuile pour faire des points. Après une première partie, j’ai directement eu l’envie d’y rejouer (car je ne pouvais pas laisser Renaud sur une victoire !).

Il existe également un mode de jeu pour quatre joueurs en équipe. Chacun joue comme dans une partie normale mais les joueurs ne peuvent pas communiquer ce qu’ils ont en main risquant alors de bloquer leur partenaire dans un mouvement.

Il est également intégré dans les règles un mode solo auquel je me suis essayé avec trois niveaux de difficultés. Dans ce mode, il s’agira de placer ses jetons sans tenir compte des oiseaux. Toutefois, on ne peut placer ses pièces uniquement sur une case adjacente à celle du jeton précédemment placé. De fait, cela nous donne une sorte de contrôle sur la fin de la partie. J’ai essayé le mode normal et difficile et j’avoue être un peu déçu de ne pas avoir pu ressentir plus de tension que ça. J’admets toutefois être très peu fan des jeux adaptés en version solo.

Pour conclure, je dirai simplement c’est un jeu qui me parle. Dès que je l’ai vu, j’ai senti que j’allais y trouver quelque chose de sympa et je ne me suis point trompé.

Durant mes soirées jeux, mes amis aiment bien placer un jeu d’ambiance entre deux gros jeux stratégiques ce que je trouve parfois dommage lorsqu’on a encore les neurones on fire ! Seikatsu pourra très bien pallier ce problème. C’est un jeu qui nous requiert de la réflexion sans trop devoir se prendre la tête.