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The Great Split où l’art de couper ! 

Je vous le dis d’emblée, ce jeu est un énorme coup de cœur. Nous avons ici la proposition d’un jeu stratégique pouvant monter (et fonctionner !) jusqu’à 7 joueurs. Merci à Horrible Guild de nous avoir permis de découvrir ce superbe jeu que je recommande de placer dans toutes les ludothèques.

           Au commande ici, Hjalmar Hach et Lorenzo Silva. Ce qui est amusant, c’est qu’ils sont tous les deux à l’origine d’un autre jeu qui nous a fait vibrer pendant des mois la team et moi : le Dilemme du Roi. Il est alors amusant de voir que the Great Split est basé également sur une mécanique de « dilemme ». A la peinture, nous trouvons Weberson Santiago. En allant un peu checker ses travaux, je me rends compte qu’il est probablement une étoile montante dans le milieu. Récemment, il a travaillé sur la Famiglia (Feuerland-SuperMeeple) et la réédition d’Avalon (Matagot). J’aime beaucoup ses illustrations souvent très colorées et très vives. Elles attirent rapidement l’œil et savent appâter les joueurs !

           The Great Split nous plonge dans l’univers des riches collectionneurs d’œuvres d’art et qui vont chercher à investir puis revendre leurs achats afin de récolter des points de prestige. Ces achats vont se faire à travers une mécanique de draft et le scoring se fera à la fin de trois rounds du jeu sur les 6 le constituant.

           Collection ? Draft ? N’aurait-on pas ici un 7 Wonders dans un univers à la Gatsby ? Et bien non ! L’originalité du jeu se trouve justement dans ce draft. Chaque joueur possède une main de minimum 5 cartes (elle grandira avec les tours) et va devoir la diviser en deux groupes. Ces deux lots de cartes sont alors passés au joueur de gauche qui va devoir choisir lequel il souhaite conserver. Entre-temps, vous aurez reçu la main du joueur à votre droite et devrez choisir la moitié qui vous intéresse. Ce que vous ne prenez pas, vous le renvoyez au joueur qui vous a donné les cartes. Votre main finale est donc constituée d’une moitié que vous avez choisie et d’une moitié dont votre voisin n’aura pas voulu. Vous devez donc vous efforcer à créer des lots de telle sorte que vous puissiez récupérer ce qui vous intéresse.

           C’est cette mécanique qui nous a immédiatement enflammés Renaud et moi. Le jeu fonctionne superbement à trois, à quatre et donc jusqu’à 7. Comme dans 7 Wonders, tout se joue de façon simultanée et il n’y a donc pas de temps mort. Une partie dure 30 min si vous êtes lents et que vous aimez papoter, expliquer votre dilemme … 20 minutes sinon. C’est alors là la deuxième force du jeu, on peut facilement le remettre en place et rejouer (contrairement à 7 Wonders !). Stratégiquement, le jeu développe les concepts de delta de points, d’incitants marchands et de planification.

           Ce qui m’a vraiment plu dans ce jeu, c’est la mise en exergue de la mécanique de draft. Ici, on est constamment dans le « choisir c’est renoncer » et cela à deux niveaux puisqu’il faut choisir les lots mais également leurs constitution. Je trouve la réflexion très intéressante. 

           Il serait présomptueux de dire que « The Great Split » est le nouveau 7 Wonders. Ludiquement, il est un peu moins poussé. Il n’y a pas d’interaction agressive entre les joueurs ou de gestion de ressources. Toutefois, il faut avouer ce jeu est parfait pour des gens qui veulent jouer à beaucoup, avec quand même  de la stratégie et rapidement. Et au-delà de son intérêt ludique, le jeu est superbe. Les illustrations nous plongent parfaitement dans l’univers de Gatsby le Magnifique et mettent le thème en exergue.

           C’est Iello qui va le localiser en français et bravo à eux d’avoir su ferrer le poisson. En tant que sommelier du jeu à mes heures perdues à La Luck – Bruxelles, ce jeu a tout le potentiel de devenir un nouveau classique sur les grandes tables. En tout cas, il sera toujours plus simple à sortir et à expliquer que 7 Wonders. 

Je (Renaud) ne peux qu’être entièrement d’accord avec Son et son analyse. Avant d’arriver sur le salon, j’avais évidemment été repérer les différentes sorties afin de faire mon planning. Contrairement à ce que vous pensiez, j’ai hésité longuement avant d’inclure The Great Split dans ma sélection. Sans avoir eu aucune présentation ou explication, juste en me basant sur le descriptif, je trouvais qu’il y avait un décalage entre l’histoire racontée et le matériel que je trouvais assez froid. 

            J’ai quand même craqué et l’ai intégré dans ma sélection en me disant « Vivons des aventures ludiques » ! Au pire, je n’aurai qu’à expliquer ce qui ne m’aurait pas plu dans ce jeu. J’allais d’abord voir Horrible Guild pour Evergreen et dans la foulée, ils m’ont présenté aussi The Great Split avec un petit tour de jeu. Mon dieu, ça été une révélation. Pour finir, j’étais plus convaincu par The Great Split que par Evergreen.

            On est sur un jeu ultra fluide, une mécanique de coupe et de contrainte intéressante qui ne demande qu’à être rejoué. Les parties s’enchainent et on ne s’en lasse pas. On est dans du temps réel et dans une interaction constante avec ces joueurs de droite et de gauche. Il est vrai que si on joue à 7, on ne sera pas en interaction avec ce joueur alors qu’à 4 ou 5 joueurs, l’interaction est plus homogène. Si vous jouez à 7, je vous invite à alterner les places entre les parties afin de varier les plaisirs.

            Il faut souligner que le jeu est textless ce qui permet de pouvoir faire participer tout le monde sans cette barrière de la langue, c’est super appréciable. 

            L’édition graphique et matériel est top ! Je n’ai rien à redire. Un thème gatsby, du double layer pour maintenir les cubes. Des belles dorures, des jolis petits cubes argentés le tout dans un style épuré.

            On valide, on recommande, a avoir dans votre wishlist lors de sa sortie en VF chez Iello. 

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Des lumens qui font pschitt ?

Partons d’une mécanique classique qui est le contrôle de territoire et ajoutons-y une mécanique récente de Roll & Write. Qu’est-ce que cela peut donner ?

C’est au FIJ, à Cannes, que Steve et moi nous faisons pitcher Lumen par Xavier de Lumberjack. On sort de cet entretien avec des étoiles plein les yeux. Honnêtement, je suis très enthousiaste à l’idée de pouvoir y jouer. Ajoutons à cela que le jeu est superbement illustré par Vincent Dutrait, je m’attends vraiment à vivre un bon moment.

En un coup d’oeil

2 joueurs
12 ans et +
45 minutes
Bruno Cathala et Corentin Lebrat
Vincent Dutrait
Lumberjack Studio

Retour du FIJ ; je fais une première partie. Immédiatement après celle-ci ; que j’ai perdue, je demande à mon meilleur ami d’en faire une deuxième tant qu’on est chaud. Cette fois-ci, je gagne. Et on débrief. 3 jours plus tard, je retrouve Steve et on joue. Je ne lui avais pas donné mon avis car je ne voulais pas l’influencer. Je gagne. On débrief. Steve a le même avis que moi.

Je possède plusieurs jeux de contrôle de territoires dans ma ludothèque. Ayant grandi avec des jeux vidéos comme Age of Empire, Anno ou Civilization j’ai acquis quelques gros titres comme Root ou Pax Pamir. Le Roll n Write je n’en ai pas mais je connais bien Trek12 auquel j’ai beaucoup joué sur BGA. C’est un jeu que j’apprécie beaucoup pour sa simplicité et pour sonimmersion.

Avant de parler du jeu, je dois d’abord vous expliquer comment je range mes jeux. Hors du classement, on a tous les jeux à identités secrètes purs et les jeux d’ambiance. Ensuite, je classe Familial, Initié et Expert. Un jeu familial est un jeu dont la mécanique et les pistes de victoire sont simples. Un jeu initié sera un jeu où l’une des deux composantes devient plus compliquée et le jeu expert ce sont les deux.

Certaines mécaniques se classent alors naturellement dans ces catégories. En particulier, les jeux de contrôle de territoire sont en général dans la catégorie Initié tandis que le Roll n Write en Familial. Que donne alors ce mix de mécaniques ?

Et bien pour moi, ça cale. Ça cale beaucoup même. Ce que j’aime dans les jeux de contrôle de territoires, c’est le fait de chercher à être plus malin que son adversaire, à lui mettre la pression ou à lui tendre une embuscade. Tous ces aspects contiennent évidemment un peu de facteur chance mais ce dernier ne constitue pas 90% de ceux-ci. Piéger ou capturer son adversaire demande de l’anticipation et de la planification.

Malheureusement dans Lumen, même si le lancer de dés peut être balancé par les différentes opérations mathématiques possibles, on ne garde pas beaucoup de contrôle sur son jeu. Et si en plus, les unités disponibles à envoyer sont tirées au hasard. On ne peut vraiment pas établir de stratégie à long terme.

Dernier aspect qui m’a vraiment dérangé ce sont les tuiles contenues dans le sac neutre. Celui-ci contient des tuiles puissantes qui peuvent renverser le cours de la partie mais, encore une fois, seul le hasard « contrôlé » vous permettra de les acquérir et de les jouer. Dans un premier temps, il vous faudra écrire plusieurs résultats supérieur à 7 dans votre plateau joueur puis piocher une tuile au hasard. Parmi celles-ci, il y a des objectifs privés qui vous donneront des points en fin de partie. Pas de bol ; elle ne vous aidera pas durant la guerre. 

Sur mes trois parties, j’en ai gagné deux mais jamais je ne me suis senti fier d’avoir gagné. Je ne me suis pas senti plus malin, plus filou ou plus stratège que mes deux adversaires. Bref, aucune sensation de victoire.

Mais du coup ? Est-ce que le jeu est vraiment un échec ou est-ce que je ne suis simplement pas le public visé ? Si je devais être honnête, je ne pourrais pas vous dire que ce jeu est réussi. Ce jeu n’est clairement pas adressé aux joueurs initiés, nous venons de le démontrer plus haut mais il n’est pas non plus destiné aux joueurs de catégorie familiale. Trop d’îcones, trop de règles particulières pour rentrer dans ce groupe de jeux. Le Risk est d’ailleurs beaucoup plus accessible avec un hasard que je trouve plus « fun ».

Lumen est un jeu que j’aurais voulu aimer. Il a un thème qui me plaît (j’aime guerroyer) et une direction artistique du tonnerre. Chapeau à Vincent Dutrait car j’ai dû voir 3 ou 4 jeux qui vont sortir cette année et qui ont tous été illustrés par lui. Je n’ai pas l’habitude d’écrire pour souligner ce qui ne fonctionne pas dans un jeu et j’essaie toujours de chercher et de mettre en exergue les éléments positifs du jeu mais là … Forcé de constater que ce jeu, à mon avis, a juste été mal pensé. On peut toutefois saluer l’idée du jeu et retenir que cela n’a pas été la bonne façon d’imbriquer les deux mécaniques.

Je finirai en remerciant encore Lumberjack de nous avoir reçus et nous avoir confié cette boîte. Je ne l’ouvrirai probablement plus pour y jouer mais je la garderai d’office pour orner ma ludothèque car les illustrations sont vraiment magnifiques. Au moins, vous êtes une maison qui tente des expériences et qui sait rebondir de ses échecs. Continuez de nous surprendre, en bien comme en mal car ce n’est qu’en échouant qu’on progresse !

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🎄Notre sélection à mettre sous le sapin 🎄

C’est devenu un incontournable des fêtes ! Différents médias proposent leurs sélection de Noël.

Nous nous sommes aussi prêtés à l’exercice. Il n’a pas été simple de déterminer les balises mais, on y est arrivés ! Nous avons décidé de ne proposer que 3 jeux par rédacteurs et dans une gamme de prix différents pour que cela corresponde à toutes les bourses.

Nous nous sommes pas engagés dans des classifications du style familiale, duo, party game, etc. L’exercice semblait trop compliqué et on risquait d’y perdre ceux pour qui ce type d’article est destiné. En effet, nous ne pensons pas que le ludovore a besoin d’une sélection de Noël pour savoir ce qu’il veut pour les fins d’année.

Commençons avec Son !

Galileo Project

Un tour, une action à choisir parmi 3 mais chacune a un impact profond sur votre stratégie. Le jeu ravira clairement les amateurs de gros jeux mais qui sont à la recherche de quelque chose de plus rapide à prendre en main. Mon coup de cœur de Essen 2022 remplit clairement ses fonctions et son prix est parfaitement en accord avec ce qu’il offre !  

50 euros.

Namiji

Le plus beau jeu de l’année. Ouvrez sa boîte d’un blanc immaculé et découvrez la mer du Japon. Passez par les différents ports tout en prenant le temps de pêcher, contempler les animaux marins … Namiji est pareil à Tokaido mais en plus compétitif, raison pour laquelle je le préfère. Je possède la version Deluxe mais honnêtement, le jeu de base est vraiment magnifique à regarder.

35 euros.

Bag of Chips

Votre ami aime bien jouer mais pas trop non plus ? Bag of Chips. Un jeu d’ambiance avec ce gout de reviens-y si propre à ces rondelles de pomme de terre frites. Le jeu s’apprend en 5 minutes et on enchaîne les parties jusqu’à être complètement rassasié.

15 euros.

Poursuivons avec Ariane

Petit budget et jeu d’ambiance : Maudit mot dit (environ 15 euros)

Un jeu au design si parfait qu’il s’emporte et se joue partout sans sortir de sa boîte ! C’est mon jeu d’ambiance chouchou de 2022 grâce à son accessibilité et son universalité. En fait c’est un peu comme un Dixit, on va très vite continuer à jouer sans compter les points ni les tours… signe que ça marche 😉 !

Moyen budget et jeu d’enquête : Tracks (environ 33 euros)

Ce micro macro sonore vous fera une claque dès la première partie ! Ca a l’allure d’un jeu super nouveau et c’est pour autant si immédiat dans la mécanique qu’on aurait aimé avoir l’idée nous même. Pour les grands et les petits groupes, les amateurs d’enquêtes et les nocives. Bref, le jeu pour tous par excellence de 2022. 

Gros budget et jeu expert : Twisted Fables (environ 50 euros)

À offrir à tous les fans de deckbuilding et d’affrontement. On a enfin un jeu expert de deckbuilding à la hauteur d’un Aeon’s End mais où on peut se taper dessus. Mécanique légèrement twistée, univers complètement fou et rejouabilité énorme : c’est le jeu pas si connu qui ravira les joueurs ayant déjà la Kallax qui deborde.

Continuons avec Steve !

Nous devions uniquement choisir 3 jeux que l’on conseillerait à mettre sous le sapin.
C’est un exercice terriblement difficile de se limiter car il faut prendre en considération un budget abordable, un certain type de public et pas forcément ses goûts persos (donc des jeux qui pourraient peut-être être moins appréciables pour un public plus général)
J’ai donc décidé de m’axer sur un public familial avec jeunes enfants pour les 3 jeux que je vais vous conseiller.
Ces jeux sont donc sortis en 2022 et ont su se démarquer selon mon ressenti et celui de mes loulous (à l’instant T où j’écris ces lignes car un avis peut être selon moi fluctuant dépendant du moment).
C’est donc tout à fait possible que d’autres jeux de cette catégorie, et de belle qualité, soient passés sous mon radar et ne sont donc pas cités ici.

La colline aux feux follets

Dodo

Flashback

Terminons avec Renaud !

Pour ma part, j’ai mis en premier lieu Flamecraft pour son rapport qualité/prix (30-35 euros) et l’effet waow qu’il aura lors du déballage et à l’ouverture de la boîte. En effet, la cover est ultra mignonne, cela donne le sourire quand on la voit je trouve. J’ai d’ailleurs pris ce cadeau pour l’opération Papa Noël pour un petit garçon de 10 ans ! J’espère que cela lui aura fait plaisir. Ensuite, le matériel est vraiment de très bonne qualité, tapis de jeu en Néoprene, cartes solides, jetons de score en bois. Pour finir, il est très chouette à jouer familial tout en étant avec une belle réflexion. Il présente un mode solo et des variantes pour complexifier légèrement le jeu.

Je suis parti sur Hellton Palace car c’est un deux joueurs. Même si Noël est une fête de famille, ce n’est pas pour autant que cela ne se fait pas en petit comité ! Ici, on va gérer un hôtel en enfer et évidemment avec des clients particuliers… On va être sur un jeu de programmation et de croche patte. Chouette si on accepte de se faire tacler et voir sa stratégie capoter mais surtout, si on a l’esprit revanchard ^^ On est sur un budget de 20-25 euros

Pour finir, Dinosaur Island Rawr’N’Write, un jeu plus costaud et un peu plus cher autour des 35 euros mais où vous trouverez le plaisir à construire votre parc dans le thème de Jurassique Parc. Si comme mon compagnon, le destinataire de ce jeu aime dessiner en plus, c’est bingo ^^ On est sur du stratégique et de l’optimisation dans le choix de dés le tout mêlé à du roll and write. La diversité des cartes permet une belle rejouabilité. Mon compagnon a apprécié le jeu tant pour son côté ludique que son côté artistique durant la partie ^^ Moi j’ai vraiment kiffé optimiser mes choix de dés pour faire un super parc avec pleins de Dino mais aussi des attractions pour maximiser le plus de points.

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[Tiwanaku – Qui a dit que les mayas aimaient les maths ? ]

En un coup d’oeil

Olivier Grégoire
60 – 120 min
14 ans +
2-4
Raphaël Samakh
Sit Down !

Un jeu belge édité par une maison belge ! J’avais eu l’occasion avec les copains du blog de le tester en avant-première lors de l’édition spéciale du Brussels Games Festival 2021. A l’époque, le jeu s’appelait encore Pachamama et se préparait pour une campagne KS. Campagne qui malheureusement échouera pour des raisons obscures. 6 mois plus tard, elle sera relancée sous le nom de Tiwanaku et ça sera le grand succès ! Octobre 2022, le jeu arrive dans les ludothèques des backers.

Tiwanaku se déroule en Amérique du Sud et les joueurs vont incarner des Quechua, des sortes de devins qui vont chercher quels sont les meilleurs emplacements pour leurs cultures. Votre but est alors d’être un meilleur devin que les autres joueurs.

A votre tour de jeu, vous allez dans un premier temps beaucoup vous déplacer afin de glaner des informations. Chaque position est bien définie et vous vous servirez alors de la Roue pour savoir quel est le type de culture associée à la case où vous êtes. Ces types de cultures ne peuvent pas s’agencer n’importe comment et à l’aide des contraintes de placements, vous pouvez même anticiper quelles sont les cultures que vous allez rencontrer. 

Une fois une grosse partie de ces cultures révélées, vous allez devoir deviner les tailles de ces cultures allant de 1 à 5. Là aussi, il y a des contraintes de placements et à l’aide des informations sur le terrain, vous saurez deviner ces numéros. Vous l’aurez compris, on a affaire ici à un mix entre un Sudoku et un Démineur associée à un jeu compétitif. 

L’avis de Son

Chapeau ! Chapeau à Olivier Grégoire pour cette perle ludique ! Un jeu comme je n’en avais jamais vu avant ! Son originalité constitue à la fois sa qualité première mais également son défaut. Pour apprécier ce jeu, il faut aimer chauffer son cerveau, il faut aimer faire beaucoup de calculs. En tant que mathématicien, ce jeu ne pouvait que me parler mais je peux comprendre que certaines personnes ne prendront aucun plaisir à y jouer.

Ajoutons à cette mécanique un matériel de qualité et vous avez là tous les ingrédients d’un jeu qui me fait craquer. L’élément principal est évidemment cette roue qui contient le scénario de la partie et qui a été très intelligemment conçue pour divulguer exactement chaque bonne information. Je n’arrive même pas à imaginer la quantité de boulot pour concevoir un scénario mais sachez que le jeu vient avec plus de 20 scénarios différents pour la version KS (15 dans le jeu de base) !!! J’ai personnellement acquis les éléments en bois qui donnent un côté très satisfaisant à manipuler et qui subliment l’ensemble du jeu.

Le jeu est un OLNI en tant que jeu de plateau et saura vous faire vivre une expérience que vous n’aurez jamais eue auparavant. Amateurs de mathématiques, vous prendrez beaucoup de plaisir et ressentirez beaucoup de satisfaction à déduire toutes les cases du plateau. Testé, approuvé mais surtout recommandé !

L’avis de Steve

Dans ce jeu compétitif de 1 à 4 joueurs (mode solo mais aussi coop), il va falloir judicieusement explorer des régions pour révéler des zones dans lesquelles il va falloir développer des cultures selon les héritages de la Pachamama! Si on l’honore dans les règles instaurées par la Pachamama (plusieurs scénarios différents, entendez par là des configurations différentes), nous serons récompensés sinon nous subirons sa colère !!!

Un jeu où notre cerveau fume et où il va falloir calculer et bien déduire l’emplacement des cultures et ce grâce à un très beau matériel. Pour moi, un mélange de démineur et sudoku mais complètement amélioré. Une édition du tonnerre (la roue, les tuiles en bois sont tops uniquement achat supplémentaire), un jeu de déduction avec un esprit hyper logique mathématique. Je suis clairement le public cible !

Qu’est-ce que je pourrais lui reprocher ? Des pions lamas trop petits pour mes gros doigts ?! Le fait qu’avec un autre thème ça aurait pu aussi fonctionner ? Je chipote vraiment là. Bref, j’adore ce jeu !!!

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[ Yak – Un jeu auX poilS ]

En un coup d’oeil !

Michael Luu
2-4
8+
30 – 60 min
Chris Quilliam
Pretzel Games
Asmodee

On parle souvent de devoir avoir tel ou tel classique dans sa ludothèque. Je trouve qu’en partant de cette idée, on se restreint à ne pas posséder d’autres jeux qui risquent de faire « doublons » avec d’autres jeux de votre ludothèque. Yak en est un très bon exemple.

Il s’agit d’un jeu de pick and delivery comme il en existe tant d’autres. On collecte des ressources, on achète des pierres et celles-ci doivent former une pyramide avec les meilleurs agencements possibles. Trois chariots composent le marché commun mais un seul vous est accessible par tour. Il faut donc anticiper l’arrivée des nouveaux produits pour optimiser ses actions. Prenez juste garde à l’arrivée du brouillard qui peut renverser toute votre planification en changeant l’ordre de venue des carioles !

La force de Yak, c’est son matériel. Le jeu vient avec 4 gros yaks tirant une charrette et un bébé yak qui fera office de jeton premier joueur. Les chariots peuvent parfaitement accueillir 9 ressources et 4 pierres et roulent sans difficulté sur le plateau. Le matériel du jeu, c’est ce qui m’a fait craquer en tant que collectionneur.

Mécaniquement, rien de nouveau à l’horizon. C’est un excellent pick & delivery où il faut anticiper à deux tours près, ce qui le rend facile à apprendre. Ceux qui ont déjà un Takenoko se retrouveront forcément dans ce jeu et à moins d’être un collectionneur, ne l’achèteront sûrement pas. Mais pour des gens qui ont une jeune ludothèque et qui cherchent un superbe jeu familial à ajouter à leur collection, Yak est un choix de première catégorie ! Un très beau matériel, des règles abordables à partir de 10 ans, un jeu qui fait travailler votre planification et votre anticipation… A l’approche du mois de décembre, si vous ne savez pas quoi offrir à votre foyer de ludistes, je vous recommande Yak !

Merci à Asmodée de nous l’avoir envoyé, j’ai adoré toutes mes parties avec ce jeu !

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Maui – Une plage au carré… Enfin, rectangle !

Dans ce jeu votre objectif sera d’organiser de la façon la plus optimale l’agencement des serviettes sur votre plage en vue de scorer un maximum de points.

En un coup d’oeil !

2 à 4 joueurs
8 ans et plus
30 minutes
Grégoire Largey, Frank Crittin, Sébatien Pauchon
Chris Quilliams
Next Move Games

Prenez Azul et Kingdomino, demandez-leur de faire un enfant et voilà Maui. Ici, pas de terrains ou de carrelages à placer mais bien des serviettes de plage. En connectant deux serviettes de la même couleur, vous allez marquer des points sur les pistes correspondantes. Dépendant de l’endroit où vous effectuez la connexion, vous avancerez plus ou moins vite. Parfois, vous parviendrez même à faire plusieurs liens en un coup. Pour cela, vous allez devoir vous rendre au marché central qui contient deux rivières de tuiles. Les premières sont gratuites et les suivantes sont payantes en fonction de leur éloignement. Si à un tour, vous souhaitez temporiser, vous pouvez toujours récupérer l’argent déposé par les autres joueurs. Le joueur qui cumule le plus haut score avec les 5 pistes l’emporte.

Un jeu familial qui aurait probablement dû sortir avant le début de l’été. Le thème de la plage aurait sûrement incité les gens à le mettre dans leurs valises pour partir en vacances. Le jeu est très plaisant et très fluide. La plupart du temps, on râle car les tuiles ne sont pas dans le sens que l’on veut ou bien parce qu’un autre joueur a acquis la tuile que vous vouliez. C’est en cela que je retrouve en Maui un mix entre Kingdomino et Azul en beaucoup moins profond.

Le jeu vient avec deux version : une où on tentera de récupérer des bonus représentés par des parasols lors des placements et l’autre où on tentera d’éviter des malus représentés par des crabes qui, en plus de leur scoring négatif, annuleront la couleur de nos serviettes. A vous de choisir comment vous voulez comment vous voulez vous installer à la plage !

L’été a beau être terminé, Maui a des qualités ludiques solides qui sauront ravir et amuser les familles. Son graphisme est mignon, détente … La farniente quoi ! Je suis obligé d’émettre deux défauts du jeu.

Le premier est son matériel un peu cheap. Edité par la même maison qu’Azul, on pouvait éventuellement s’attendre à des plateaux un peu plus solides ou en tout cas, plus épais qu’une feuille cartonnée pliée. Les tuiles sont plaisantes et agréables à prendre en main mais les plateaux joueurs … Bof … Cela m’amène alors à son deuxième défaut : son prix. Entre 30 et 35 euros, pour ce jeu, c’est vraiment beaucoup. Pour moins cher, vous avez Kingdomino (20 euros) et pour un peu plus cher vous avez Azul (40 euros). Le jeu n’est pas mal fait mais il n’a aucun argument en sa faveur pour affronter ces deux grands classiques du jeu. 

Je ne peux pas vous le déconseiller parce que le jeu est propre, bien fini et malgré ses plateaux de qualité moyenne, est joli mais je ne peux pas vous le conseiller car à côté, il y a deux jeux au rapport qualité-prix qui le surplombent complètement. Dommage.

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Londres, l’équilibre entre gentrification et paupérisation à la sauce Martin Wallace

            Avant de jouer à ce jeu, j’avais vaguement entendu parler de Martin Wallace. Je savais surtout que c’était un auteur de jeux lourds mais aux règles bien ficelées. J’avais toutefois acheté ce jeu parce que je suis un amoureux de la ville de Londres. Je n’avais donc que de bonnes raisons de m’y essayer …

            Dans ce jeu, les joueurs incarnent des architectes de Londres qui vont chercher à la reconstruire suite au Grand Incendie qui a ravagé la ville. Chacun va alors pouvoir s’emparer de projets à bâtir pour remplir les différents districts de la ville.

            Le jeu n’est pas lourd dans ses règles mais lourd dans sa gestion de celles-ci. Les joueurs n’ont qu’une seule action à faire par tour et doivent la choisir parmi 4 qui sont jouer, activer ou acheter des cartes ou construire un district. Les deux premières actions citées seront celles qui rythmeront la partie et elles doivent en chaque instant être bien évaluée car elles peuvent être lourdes de conséquence.

            Le jeu pourrait s’apparenter à un simple jeu de cartes-effet tel Seasons (Libellud) : je joue une ou plusieurs cartes, j’en paye le prix et j’active les effets en essayant de combotter ceux-ci. Mais si ça n’était que ça, le jeu ne pourrait pas être un Martin Wallace. La particularité réside dans la génération des points de pauvretés qui constitueront une réserve de points négatifs en fin de partie.

            Chaque joueur a devant lui plusieurs zone sur lesquelles il peut poser des cartes. Tant que ces zones sont vides, il n’y a aucune conséquence. Dès le moment où elles sont occupées pour la première fois, jusqu’à la fin de la partie, elles généreront un point de pauvreté chaque fois que le joueur activera ses cartes. Mais le joueur prendra en plus un point de pauvreté supplémentaire par cartes restantes dans sa main ! Cette mécanique oblige les joueurs à optimiser les actions d’achats et de poses de cartes et par moment, cela peut être un véritable casse-tête. Et pour pimenter le tout, à la fin de la partie, le joueur qui aura généré le moins de pauvreté sera exempté des points négatifs engendrant alors un marché sur lequelle il faut absolument rester concurrentiel.

            Londres est mon premier Martin Wallace et je craignais de ne pas pouvoir y rejouer rapidement au vu de la réputation du monsieur. Je n’avais pas envie de terminer la partie par un « il en faut d’autres pour maîtriser » en sachant que je n’allais pas le ressortir de sitôt. Ce n’est pas une question d’avoir avec qui jouer mais quand ! On ne le dira jamais assez … J’ai trop de jeux à tester.

            Londres est fluide et simple à prendre en main. Une seule action à choisir parmi 4 à chaque tour, des conséquences simples à comprendre … On a là la recette d’un jeu que je pourrais qualifier de « mon premier expert » pour ceux qui n’auraient pas l’habitude de jouer à des jeux de grosse ampleur. On se prend beaucoup la tête à planifier ses achats et ses poses de cartes afin de générer le moins de points de pauvreté tout en se faisant des points de victoire.

            Le jeu est à la base né en 2010 mais a pu bénéficier d’une refonte en 2017. J’ai été très attiré par cette boîte bleu turquoise à l’illustration très simple mais épurée du National Gallery Museum. En l’achetant, j’avais l’impression d’avoir un livre (je suis collectionneur de beaux livres) entre les mains. Chapeau à l’équipe pour cette nouvelle édition car je me serais moins probablement intéressé à la première malgré le thème.

            Je terminerai sur un point qui semble faire consensus au sein de la communauté des joueurs : les règles ne sont pas super bien écrites ou plutôt, elles sont mal organisées. Martin Wallace semble toujours démarrer celles-ci en décrivant en premier l’anatomie des élément. Cela ne poserait pas de problèmes s’il n’y mentionnait pas des exemples ou des situations qu’on ne peut pas comprendre tant qu’on n’a pas abordé la question de la mécanique. Je dis cela car j’ai reçu tout récemment Anno 1800 du même auteur (merci la team !) et j’y ai retrouvé le même style de rédaction. Il faut lire les règles 4-5 fois pour être sûr de retrouver rapidement les réponses des éventuelles questions que se poseront les joueurs.

            Sur le blog, on a l’habitude de parler des nouveautés car elles permettent à la communauté de lire un avis sur un jeu qu’elle ne trouvera pas tout de suite à l’emprunt dans une ludothèque mais j’avais aujourd’hui eu envie de vous parler de Londres. Il est certes sorti en 2017 mais en le découvrant, j’ai trouvé en lui une référence de jeu. J’aime son côté « introduction à l’expert » et sa direction artistique. Je ne me suis pas forcément senti architecte mais j’ai réellement eu la sensation de me promener dans les petites rues pavées de Londres. Bref, si vous êtes un jeune joueur qui souhaite évoluer vers du plus gros, Londres est le jeu parfait !

Les + :

  • Une très bonne introduction aux jeux experts
  • Un gameplay simple et fluide à prendre en main
  • Une direction artistique soignée

Les – :

  • Des règles un peu bordeliques pour les joueurs non-habitués.

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Nouvelles Contrées, la rencontre entre littérature et le monde du jeu, c’est bien ouej !

            Constamment à la recherche de jeux plus originaux les uns que les autres, je ne pouvais pas ne pas m’attarder sur Nouvelles ContRées. Je vais immédiatement rentrer dans le vif du sujet : je suis raide dingue de ce jeu et c’est clairement mon coup de cœur 2021 ! Je ne l’ai pas placé dans mes recommandations de Noël car d’une certaine manière, si lire ne vous touche pas, alors ce jeu ne vous fera aucun effet. Mais si je devais choisir un seul jeu à retenir de toute cette année, alors « Nouvelles Contrées » est l’ultime jeu !

            L’auteur, Winzenschtark, ancien de TricTrac, nous propose ici un jeu coopératif mêlé à du Dixit-like. Ce n’est pas pour rien que je suis fou de ce jeu : Dixit est mon jeu ultime, celui que je n’échangerai pour rien au monde. La grande particularité du jeu est que celui-ci requiert un petit livre (100 pages) de votre bibliothèque. Ce livre, peu importe sa nature, vous servira de plateau de jeu et peut potentiellement augmenter la difficulté du jeu. Croyez-moi, il est plus simple de jouer avec un Harry Potter plutôt qu’un DaVinci Code …

            Le principe est plutôt simple. Un joueur servira d’éclaireur et avancera dans le livre d’un certain nombre de pages. Il lira dans sa tête les 6 premières lignes et l’associera avec l’un des 4 signets révélés par le jeu. Ces signets sont la composante Dixit du jeu. Ils sont soigneusement et superbement illustrés par Jeanne Landart (Cartaventura – BLAM !). Les autres joueurs vont alors devoir deviner, sur base de l’extrait lu par l’éclaireur, l’illustration choisie par ce dernier. S’ils choisissent la bonne image, l’équipe avancera dans le bouquin ; sinon, ils perdront des lettres qui leur servent de points de vie et resteront sur place. Le but du jeu sera d’avancer jusqu’à la Cité Perdue représentée par un signet placé au début de la partie dans le livre.

Si ça n’était que ça, le jeu ne serait pas bien fou comparé à Stella – Dixit Universe de chez Libellud. Si cette composante du jeu impose d’analyser le fond de l’extrait lu, une seconde demande d’en analyser sa forme. Les joueurs qui ne sont pas l’éclaireur auront également la tâche de relever durant la lecture des configurations d’écriture particulières. Par exemple, le fait qu’il y ait 6 mots avec des doubles lettres « tt », « ll » ou qu’il y ait un retour à la ligne… 

C’est là que pour moi toute la magie opère. Je ne me suis jamais rendu compte que je ne prêtais jamais attention (ou quasi jamais) à la forme d’un livre. Se concentrer sur le fond et la forme n’est clairement pas chose aisée et je suis content que ça soit un jeu qui m’ait mis ça en exergue.

J’ai joué à énormément de bons jeux en 2021 mais « Nouvelles ContRées » aura été ma plus grosse claque de l’année. Je n’ai pas encore pu jouer avec tous les modules de difficultés mais le jeu de base m’a vraiment mis en émoi. Je tire mon chapeau à l’auteur pour nous avoir offert un jeu comme je n’en ai jamais vu. C’est fou comme avec des mécaniques déjà connues mais adaptées à la contrainte que le plateau est n’importe quel livre, on obtienne un jeu frais et innovant. 

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7 Wonders Architects, le risque d’avoir les deux mains dans le même sabot !

Simplement en citant 7 Wonders surgit dans votre esprit d’Antoine Bauza et très certainement Repos Production ! C’est évident car le jeu dont est tiré cette version est le jeu de plateau le plus primé au monde, ce n’est pas rien. 

Dans cette version l’auteur, Antoine Bauza a souhaité faire revivre les sensations de 7 wonders dans une version simplifiée, accessible et familiale. Dans cette version illustrée par Etienne Hebinger et distribué par Asmodee, votre objectif sera de finaliser le premier votre merveille… Pour autant, finir le premier ne dit pas être le gagnant ! 

Le jeu est conçu pour des joueurs dès 8 ans pour des parties d’environ 25 minutes allant de 2 à 7 joueurs. Donc, soyons bien au clair, ceci n’est pas une extension, c’est un pur standalone pour la famille. 

Dans la boîte, vous y retrouverez 8 boîtes de rangement. Les 7 premières regroupent les merveilles et leur sabot respectif. Vous aurez l’occasion de tenter de construire Olympie, Alexandrie, Éphèse, Halicarnasse, Babylone, Rhodes et Gizeh. La 8e boîte reprend le sabot central, les jetons « Progrès », « Conflits » ainsi que le jetons premier joueur. 

Lors de la mise en place, vous prenez votre boîte, construisez votre merveille en faisant attention de le placer côté « Construction ». Ensuite, à partir du 1er joueur dans le sens horaire, vous placez le sabot de votre merveille à votre gauche. A la fin de la mise en place, vous devez avoir un sabot à votre droite et votre gauche ainsi que l’un au centre. 

Durant votre tour, vous devrez prendre une carte parmi les 3 sabots à votre disposition. Mais, il faut savoir que ceux à votre droite et votre gauche, les cartes sont face visible tandis que le central, elles sont face cachée. Une fois que vous avez fait votre choix, vous la disposez dans votre espace de jeu et en appliquez les effets éventuels. 

Dans les sabots, vous avez différentes cartes à savoir : 

  • Les cartes grises représentant les ressources pour construire sa merveille.
  • Les cartes jaunes représentent un joker pouvant remplacer n’importe quelle ressource
  • Les cartes bleues rapportant des points secs en fin de partie ainsi que le pion « chat ». Ce dernier en plus de rapporter des points, il vous permet de regarder secrètement la 1ere carte de la pioche centrale… Tant que vous l’avez en votre possession
  • Les cartes vertes vous permettent d’obtenir des jetons « progrès ».
  • Les cartes rouges vous apportent des boucliers et celles possédant des Cors vont avancer la piste de guerre. 

Lorsque vous avez les ressources nécessaires à la construction d’une étape de votre merveille, vous êtes obligé de le faire. Certaines parties de votre merveille vous offre aussi des pouvoirs supplémentaires et spécifiques à chacune des merveilles. On peut dire que cela en fait tout de même d’un jeu légèrement asymétrique. 

Lorsque la guerre se déclenche, vous allez devoir comparer le nombre de boucliers avec vos adversaires de gauche et de droite. Pour chaque résultat supérieur, vous prenez un jetons « Victoire militaire ». Si vous avez un résultat inférieur, vous ne perdez rien mais ne gagnez rien ! 

L’avis de Renaud

Il est important de savoir que j’ai découvert ce jeu dans sa version bêta sur BGA. Après les premières parties, j’étais positif, et au fur et à mesure, mon enthousiasme a fléchi car j’avais clairement le sentiment de n’avoir aucune prise sur le jeu en fait. Le jeu était en développement, il est important de l’avoir à l’esprit. 

Lorsque j’ai appris sa sortie définitive sur le marché, je ne pouvais pas me permettre de ne pas y jouer. Je souhaitais découvrir les équilibrages apportés. Dans un premier temps, j’ai joué en mode deux joueurs. Et, je tiens à le dire, pour moi, il n’est pas un deux joueurs. On a accès à tout et tout le temps, je ne retrouvais pas cette tension vécue dans mes parties numériques. 

Ni une ni deux, je suis parti sur une nouvelle configuration de partie avec 4 joueurs. Pas n’importe lesquels ! Ma mère et ma belle-mère, toutes les deux non joueuses (à force de tester avec ma belle-mère, elle va finir par rentrer dans l’autre catégorie) et cela s’est très bien passé. Mais, surtout, cette tension manquante à 2 était bel et bien présente. 

Quand un jeu propose un mode 7 joueurs, c’est pour l’utiliser ! Je l’ai apporté à mes élèves lors de mon club de jeux. Petit souci, on était plus que 7, on a formé des équipes de 2 et le probème a été résolu. Mes élèves de 15 ans ont réussi à prendre en main le jeu et réaliser une partie en moins de 40 minutes. Ils en redemandent en plus. Le pari est réussi de la part d’Antoine Bauza d’avoir voulu créer un jeu familial tout en transposant le plaisir et les sensations vécues avec son grand frère. 

L’interaction est belle et bien présente avec ces sabots communs à tous et restreint à 3 joueurs. On peste quand on révèle une pièce d’or ou du plaisir quand on se dirige vers la guerre et que ses voisins sont sans bouclier. On prend du plaisir dans l’interaction avec les autres sans créer de vilaines frustrations. Un équilibre entre tension et plaisir autour de la table. 

Du côté du matériel, cela a fait parler pas mal de monde côté rapport qualité/prix. Personnellement, je le trouve justifié. Lorsque je jouais numériquement, pour moi, cela allait tenir dans une petite boîte comme Parks pour vous donner une idée. Lorsque j’ai vu la boîte la première, je me suis dit mais ils ont mis quoi dedans ? En fait, un rangement, facile et efficace. Tout se range en quelques minutes, les étiquettes donnent les indications nécessaires pour comprendre les pouvoirs et construire sa merveille. De plus, dans chaque boîte, il y a un sabot intégré pour ranger les cartes mais aussi éviter que les piles s’écroulent lors de la partie. C’est un très bon point. 

Pour moi, cette édition permettra d’initier des nouveaux joueurs dans le monde des jeux de société contemporains sans prise de tête. La famille pourra se retrouver autour de la table sans avoir le sentiment de ne pas être assez expert ou habitué pour se lancer dans une partie. On peut dire que cela pourrait devenir un classique mais pas comme son grand frère ! Ici, ce sera un classique pour tout public.  

L’avis de Son 

Le retour que j’ai le plus souvent lu sur « Architect » est « C’est 7 Wonders mais en plus simple » alors que dans le fond, ce n’est pas 7 Wonders. Les deux jeux utilisent le même thème, les mêmes couleurs mais est-ce qu’on ne pourrait pas dire la même chose de tous les jeux de construction de civilisation ? 

            Ce que j’aime dans Architect, c’est de pouvoir voyager, vivre une expérience 7 Wonders sans y jouer : je construis une civilisation autour d’une des 7 Merveilles du Monde et j’essaie d’y apporter tous les meilleurs éléments possibles. 

Le jeu développe une autre façon de drafter qui se fera à deck ouvert. Pour les jeunes joueurs, c’est très intéressant car en regardant la situation des autres joueurs, ils développent une réflexion pour potentiellement les inciter à faire ou ne pas faire une certaine action quitte à en parler ouvertement.

            Avec Architect, nous avons droit à la combinaison de deux mécaniques simples : le draft et le pick & collect. C’est cette dernière qui « simplifie » 7 Wonders – j’insiste sur le fait que nous n’avons pas affaire à un 7 Wonders édulcoré. Grâce à cette mécanique ludique plus simple, les objectifs sont devenus plus clairs pour les jeunes joueurs : construire sa merveille tout en allant gratter des points à gauche à droite et en essayant de limiter le scoring des adversaires.

Les jeux considérés comme grand classique aujourd’hui soit ceux qui choisisse une mécanique mais poussée à l’extrême, soit ceux qui introduisent des mécaniques tout en gardant un jeu simple mais profond. Architect est pour moi l’une des plus grosses références de 2021 et toute les ludothèques devraient en avoir un exemplaire.

L’avis de Steve

Antoine Bauza nous a littéralement pondu une petite merveille, et oui! Il a réussi à adapter superbement ce monument du jeu de société. De plus, il est magnifiquement édité par Repos Production (vive la Belgique).

Pari ô combien réussi donc pour cette version hyper familiale, compétitive évidemment et très accessible dans l’univers de 7 wonders. Le but sera de construire sa merveille le plus vite possible en ayant le plus de points. Tout cela en choisissant une carte dans 3 pioches disponibles: soit la 1ère carte (visible) du deck de sa merveille, soit la 1ère (visible également) de son voisin de droite, soit la pioche centrale. Le premier qui finit de construire sa merveille met fin directement à la partie et on compte les points.

Les parties sont rapides à mettre en place et à jouer avec un énorme goût de reviens-y! On les enchaîne littéralement. L’équilibrage est aux petits oignons. Le matériel est juste parfait avec un rangement optimal. Chaque merveille dans sa propre boîte s’il vous plaît! Les règles sont courtes, précises et concises.
Ici il n’y a plus de draft, il n’y a qu’une seule mécanique principale, on pioche une carte. Autant dire que c’est très facile à apprendre. Ce jeu tombe à merveille pour les fêtes de fin d’année.

P.S : Il a une petite saveur particulière pour moi car oui, petite fierté que d’avoir mon nom cité dans les relecteurs de ce jeu (ainsi que testeur du proto sur Board Game Arena). Du coup, avec les membres du groupe qui ont testé le jeu des heures et des heures durant sur BGA, on s’est fait une impression 3D d’un buste. Car oui, le chat était, à l’origine du jeu, un buste!!!

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Stella Dixit, des paillettes dans les yeux !

            Clairement le jeu que j’ai le plus attendu cette année. Je le dis très souvent, Dixit est mon jeu ultime. Ce n’est pas le jeu auquel je préfère jouer, ce n’est pas le jeu que je vais sortir à toutes mes soirées jeux, ce n’est pas le jeux avec lequel je vais le plus m’amuser MAIS c’est LE jeu auquel j’aurai toujours envie de jouer, c’est LE jeu que je peux sortir à n’importe quelle soirée jeux et c’est LE jeu avec lequel je m’amuserai toujours. Dixit est mon jeu de cœur, pour rien au monde je ne l’échangerai de ma ludothèque.

Stella est un jeu qui va utiliser les cartes de Dixit. Il propose une nouvelle mécanique d’association d’idées en imposant cette fois-ci l’indice. Sur la table seront étalées 15 cartes et on va révéler un mot qui aura le même rôle que l’indice du conteur dans le jeu original. Les joueurs vont alors devoir choisir secrètement la ou les cartes qui leurs font penser à ce mot avec le but d’être le plus possible en connexion avec les autres. On est presque dans une fusion d’Unanimo avec Dixit. L’avantage par rapport au jeu original, c’est qu’on empêche les privates jokes qui pouvaient avec certains groupes court-circuiter le jeu (j’ai déjà eu ce genre de partie). Ici, on cherche surtout à être raccord avec tout le monde.

La nouvelle mécanique est très prenante et peut s’avérer fort drôle. Certains mots peuvent inspirer trop d’images tandis que d’autres vont demander d’aller regarder chaque détail afin de trouver la correspondance. J’ai adoré me fâcher gentiment lorsque mes partenaires n’étaient pas en accord avec moi !

Stella offre également cette envie de « encore une » que Dixit permettait moins. Dixit se termine lorsqu’un joueur atteint 30 points et le jeu peut donc potentiellement s’éterniser. Ici, toutes la parties font quatre manches pour quatre mots indices. Le jeu se bouclant en 20 minutes maximum, on a tout de suite envie d’y revenir pour découvrir de nouvelles illustrations et pour les associer à des nouveaux mots.

            Lorsque Libellud a annoncé Stella, un jeu qui se joue avec les cartes de Dixit, j’étais tout émoustillé. Je vais le dire directement : je suis complètement biaisé. Je suis un grand fan des jeux d’association d’images-idées (Mysterium, Détective Club …) mais Dixit a une place particulière dans mon cœur. Les illustrations oniriques de Dixit me touchent et me font rêver plus que les autres jeux. C’est purement personnel mais j’encenserai Dixit jusqu’à la fin de mes jours. J’aurais pu ici discuter de la mécanique des scores, de la prise de risque mais ça serait passer à côté de ce que Dixit offre de plus beau : passer un moment à rêver tous ensemble.

            Dixit et toutes ses extensions sont le reflet parfait de ma recherche du jeu beau. On n’a là que de simples cartes illustrées mais qu’est-ce qu’elles sont belles. Tant sur la forme que sur son fond, Dixit est magnifique. Il est à l’image de son propriétaire et des gens qui y jouent et donc toujours conforme à notre imaginaire. 

            Si vous n’avez pas encore d’exemplaire de Dixit, courrez vous procurer celui-ci. Que ça soit Dixit, Dixit – Odyssey ou Stella – Dixit Universe, vous ne serez jamais déçu. Et pour prolonger le plaisir de vivre encore des nouvelles expériences, prenez au passage quelques boîtes d’extensions qui vous offriront des illustrations supplémentaires.

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