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Greenville 1989, le dark side du Dixit

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Ce jeu, je l’attends depuis des mois ! Pour être encore plus précis, depuis le salon d’Essen 2018 où j’ai pu le tester. D’ailleurs, j’avais déjà accroché aux jeux de cette maison d’édition francaise Sorry We Are French avec tout d’abord Ganymède et par la suite, Immortal 8.  Si vous avez testé ce dernier qui je l’avoue est destiné à un public Geek,  vous aurez sans aucun souci remarqué le style graphique super appréciable commun avec Greenville. Nous le devons à ce jeune graphiste mais talentueux, David Sitbon.

Tout le monde fait le raccourci super rapide pour dépeindre l’univers dans lequel on se trouve, on dit « Tu connais Strangers Things sur Netflix ? » Si on vous répond positivement et en plus, les joueurs autour de la table accrochent à la série, tu es sûre que cela va marcher. On est dans un univers américain des années 80 qui fera vibrer n’importe quel trentenaire ayant passé son adolescence à vivre de VHS, de série Sci-Fi et passer ses après-midis en vélo à sillonner les rues de son quartier.

Comme tout bon univers américain des années 80, vous vous retrouvez dans une bourgade où se retrouve la boutique de Comics, le cinéma, un diner à l’américaine (comme chez Pop’s dans Riverdale autant faire des références à Netflix) mais sans oublier les événements paranormaux et dérangeants. Nous devons ce super jeu à la fois à la maison d’édition, son graphiste mais aussi et surtout son auteur, Florian Fay. Ce jeu est également distrbué par Novalis (et non Asmodée comme j’ai pu le dire sur Twitter *moment gênant*).

Voici le synopsis de la boîte : « Alors que vous rejoigniez vos amis à une soirée bowling, le monde a d’un seul coup changé ç Vous êtes toujours à Greenville, mais celle-ci semble s’être vidée de ses habitants. Des phénomènes étranges se déroulent sous vos yeux. Vous pensez à un mauvais rêve ou à un cauchemar, mais cela semble bien être la réalité… Comment êtes-vous arrivés ici ? Comment allez-vous en sortir ?

Comment fonctionne ce jeu ?

Tout d’abord, chacun des joueurs prends un personnage et sélectionne sa tuile ainsi que 3 tokens lui faisant référence. Sur le plateau de jeu, vous placez un des trois tokens sur le centre et sur les bulles spéciales, vous y placer des « Joker » à utiliser durant la partie. Ces jetons sont illustrés d’éléments faisant bien évidemment référence à l’époque allant du canard en caoutchouc à Simon (faites une recherche Internet… Voilà, vous avez tous fait « Ah ouai ce jeu »). Le premier narrateur est désigné (c’est celui qui a en dernier regardé une série ou un film d’horreur) et vous distribué une carte à chacun des joueurs qu’ils placent devant lui.

Ensuite, en commençant par le narrateur, vous allez décrire la carte tant sur ce que vous voyez que les émotions mais aussi sur les actions que vous allez faire dans cette situation. Je vous le rappelle, c’est un jeu narratif, racontez une histoire, cela fera vivre votre aventure et rendra cela encore plus fun. Vous me dites mais on est perdu aux quatre coins d’une dimension parallèle et on peut discuter… No sense ! Vous avez de la chance dans cet univers, vous avez des pouvoirs télépathiques *Chouette*

Une fois que vous avez présenté chacune de vos cartes, le narrateur va piocher le nombre de joueurs plus une carte et les placer autour du plateau de jeu en respectant à la fois les emplacements et l’ordre de tir. Grâce à vos super récits, le narrateur va vous associer à l’une des cartes présentes autour du plateau. Pour cela, il utilisera l’un des tokens vous représentant et le placera face cachée. Attention, ici, vous devrez aussi déterminer laquelle des cartes est associée à l’ectoplasme. L’univers n’a pas envie que vous vous retrouviez, je vous le dit…

Une fois l’association faites par le narrateur, les joueurs doivent s’associer aux différentes cartes avec le token restant les représentants. On est parti pour des grands débats et discussion sur ce qu’à pu voir le narrateur.

L’objectif est qu’il y ait une association correcte entre le token posé par le narrateur et celui que vous poserez. Dans le cas où il y a une correspondance, vous ne reculez pas dans les limbes de cet univers et vous récupérez la carte qui vous servira de point de départ pour la suite de votre histoire. Dans l’autre cas, vous reculez vous perdant dans cet univers hostile et lors du tour suivant, vous continuerez à décrire la même carte avec plus de convictions que la première fois pour ne pas entraver la réussite du groupe…

Eh oui, Greenville est un jeu 100% coopératif, il n’y a pas d’autres issues possibles. Pour gagner une partie, il faut que chacun des joueurs ait devant lui 4 cartes avant que l’un des joueurs ne soit à la fin du chemin qu’il a entrepris sur le plateau de jeu.

Pour nous, on lui donne 10/10. Vous me direz la perfection n’est pas de ce monde. C’est vrai mais, ce jeu a tellement de qualité et à chaque fois que je le sors, il plait. Je n’ai pas encore eu quelqu’un qui m’a dit :  « Franchement, il ne vaut rien ». Bien sûr, il y a des personnes qui ne vont pas aimer car ce n’est pas leur univers, ce n’est pas la mécanique de jeu qu’ils apprécient.

Maintenant objectivement, on peut clairement souligner que le travail visuel est d’une très grande qualité et demande un travail énorme. Il n’y a pas une illustration qui n’est pas réfléchie et chacune apporte un étonnement durant une partie.

Ensuite, la mécanique de jeu est claire, limpide et facile à mettre en place. Ils sont allé à la plus simple expression des règles. C’est un aspect que j’appréciegrandement. On n’a  pas de sentiment de superflu. Même si je me pose la question du troisième token ectoplasme… Serait-il possible qu’un joueur prenne son rôle ? Cela pourrait être fun non ?

Pour finir, la question de l’interaction se résume en : « C’est le cœur même de ce jeu ». Vous n’allez pas arrêter de discuter, de débattre afin de gagner la partie.

Le seul micro point d’ombre est qu’il faut être 3 pour y jouer, pas toujours facile mais Gus & Co a résolu le problème ! Merci à lui en tout cas.

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Contract, une affaire de famille ?

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Aujourd’hui, je vais vous parler d’un jeu qui est un vrai coup de cœur pour moi ! Avant toute chose, pour vous mettre dans l’ambiance du jeu, lancez la musique, fermez les yeux et imaginez-vous dans le New-York des années 30 où les bretelles, le borsalino et les richelieus aux pieds sont en vogue. Vous êtes attablés au bar de votre café préféré où la lumière tamisée des ampoules Edison se reflète dans la couleur ambrée de votre Whisky. Le temps n’est plus à la fête, vous passez dans l’arrière salle où la lumière n’arrive pas à transpercer l’épais écran de fumée émanant des cigares de vos adversaires…. Mettez-vous à table, remportez les trafics les plus juteux et asseyez votre domination sur la pègre new-yorkaise ! Attention, tout à un prix mais reste à savoir lequel…

Le décor est planté, maintenant, un petit tour de présentation du jeu. Alors, l’auteur et l’illustrateur, c’est Vincent Joassin (un belge « Applause ») déjà connu avec son jeu Mauw. Contract est édité chez Yoka By Tsume. Durant une partie, vous aurez l’occasion d’incarner avec maximum 4 autres personne le rôle d’un trafiquant au moment des années folles à New-York pour une durée de 40 minutes. Encore une petite référence à la belgitude, lorsque l’on joue à Contract, on ne peut que penser à Al Capone dans Tintin en Amérique.

Avant d’entamer l’analyse et mon ressenti vis-à-vis de celui-ci, comment on y joue ?

Après avoir installé le matériel et distribué les éléments aux différents mafieux, vous allez avoir la possibilité de faire 5 actions :

  • Influencer : dépenser de l’influence sur un mafieux de son choix avec l’obligation de jouer un ou plusieurs jeton(s) accompagné d’une ou plusieurs carte(s) « influence ». Un point important, c’est que vous ne pourrez influencer que 3 mafieux maximum car chaque joueur n’a que 3 jetons en sa possession tout du long de la partie. Dernier petit point, vos cartes influences ont une couleur et vous ne pourrez les utiliser que sur le mafieux de la même couleur. Dans le cas où il n’y a pas de match de couleur, vous la retournez sur son autre face et cela ne vaut qu’1/2 d’influence.
  • Renforcer : Ajouter des jetons/cartes influences sur un mafieux que vous influencez déjà. C’est clair qu’ici, nous nous retrouvons dans un jeu de majorité afin de prendre possession du mafieux.
  • Payer Copper (les pots-de-vin c’est la base !) : C’est un peu le passage à tabac, vous pouvez dépenser 1/2 d’influence afin de déplacer Cooper sur un mafieux présent sur la table. Malheureusement, pour lui, il va devoir livrer un membre de sa famille à la police.
  • Engager Vicelard (un mafieux sans homme de main, no possible !) : Payez-le avec 1 dollars pour le déplacer sur un mafieux sur la table. Son avantage est de protéger votre mafieux du passage à tabac.
  • Passer son tour : Cette possibilité est mise en place lorsque quelqu’un n’a pas d’action intéressante à mener.

Une fois les actions faites, la manche prend fin permettant le décompte d’influence. Il se fait comme suit. On commence par le mafieux le plus à gauche et on comptabilise la somme de ses points d’influence et ainsi de suite. Le joueur ayant misé le plus d’influence remporte le mafieux et le place dans sa zone de jeu. Ensuite, l’auteur a rajouté des objectifs qui s’obtiennent soit en cours de partie soit en fin de partie. Ils prennent la forme de mallettes remplies d’argent.

Après 5 manches à 2 joueurs, il est temps de décompter l’ensemble des points. Les joueurs vont devoir scorer la somme des points obtenus par leur mafieux. Une fois cette étape réalisée, le joueur avec le meilleur score dans sa famille (les cartes de même couleur) obtient la tuile premier trafic et le second obtient la tuile second trafic. Lorsque c’est fait, on comptabilise le plus riche et c’est celui qui en a le plus dans sa poche qui remporte la victoire !

Vous l’aurez très vite compris, j’ai vraiment adoré ce jeu et je l’attendais avec impatience. J’ai pu le découvrir lors du salon du BGF en août 2018. Lorsque l’on découvre un jeu, le premier élément auquel tu es exposé, c’est l’esthétique. Je peux vous assurer que j’adore le style graphique du jeu. Le style embrasse la thématique développée par l’auteur (lui-même illustrateur du jeu). Ceci explique peut-être cela. C’est une chose mais, je vous l’écris en gras, il y a un véritable souci de fourni un produit fini et de qualité. Tant le visuel est excellent (et c’est une question de goût) que la qualité du matériel est exceptionnelle tout autant que les finitions de celui-ci. Vous pouvez le voir dans la vidéo, l’épaisseur des éléments cartonné est top, la présence de jetons de poker avec un certain poids donnant de la matière en main mais aussi les différentes cartes avec la présence d’un double vernis. Ouvrir cette boîte et la découvrir a été un vrai plaisir et surtout, le thermoformage de rangement est lui aussi réfléchi à la perfection ! Ici, je ne peux que donner la note maximale pour le côté esthétique/Matériel 10/10 !!!!

Pour le côté interaction, on est à un haut niveau d’interaction du fait que l’on est face à un jeu d’enchères et de majorité auquel s’ajoute la mécanique « coupe de p… » de Cooper et Vicelard. Dans la pègre new-yorkaise, c’est sans pitié. Tenez-vous prêt lorsque vous jouez avec vos ami(e)s. Mais, c’est ça qui est super fun, on ne voit pas toujours les coups venir et c’est juste délicieux. Nous lui donnons avec un grand plaisir la note de 9/10

Pour la mécanique, nous lui donnons aussi la même note (9/10) pour différentes raisons. La première, c’est un jeu simple et on peut se lancer super rapidement. Les règles tiennent sur 4 faces A4. C’est un jeu qui ne nécessite pas une grande connaissance du monde ludique, il est accessible pour tout le monde. Chouette, on peut le sortir avec ces potes et même les non-joueurs. Et ce, sans perdre en qualité tactique. Good point ! Ensuite, ce jeu repose sur une courbe d’apprentissage pas trop élevée permettant aux novices de rapidement intégrer le fonctionnement et donc de progresser. Pour finir, ce jeu offre à la fois des choix tactiques intéressants au sein d’une mécanique fluide et poussée à sa plus simple expression. L’ensemble des actions proposées ont du sens. Maintenant, il faut tout de même souligner que si vous n’êtes pas fan du hasard, vous aurez du mal avec ce jeu. En effet, vous tirez au hasard vos cartes influences

En tout cas, nous, on a adoré et je le recommande plus que vivement. C’est du bon et c’est du belge, what else ?