Alors celui-ci, lorsque Lucky Duck Games l’a teasé, j’étais hype de fouuuuuuuuu ! Les illustrations, l’esthétisme de la boîte, les dés à douze faces transparents … Celui-là, je savais que j’allais l’acheter même si je n’allais jamais y jouer. Mais du coup … Ludiquement parlant … Je le trouve comment ?
« Le Roi des 12 » est un jeu de Rita Modl, illustré par Robin Lagofun. Le jeu est un subtil mélange de bluff et de guessing pour 2 à 4 joueurs. Chaque joueur est, en début de partie, équipé d’une même main de 7 cartes et d’un dé à 12 faces. Chacun commence par lancer son dé qui déterminera sa force initiale. Puis à chaque tour, chacun sélectionnera secrètement une carte à jouer. Cette dernière aura pour effet de modifier la force de son dé ou celle des autres. Après application des effets des cartes, on regarde qui sont les deux joueurs les plus puissants et ceux-ci marqueront deux ou un point en fonction de leur position. Le but étant d’être le premier à huit points pour remporter la manche. Le premier joueur à avoir remporté deux manches gagne la partie et est proclamé « Roi des 12 » !
A deux, le jeu est sympa mais sans plus. Je ne me décrirai pas comme un expert du mindgame mais j’avoue avoir un malin plaisir à m’immiscer dans la tête des autres afin d’anticiper leur jeu. Je suis un mauvais bluffeur mais un excellent mind reader ! Et alors, en plus, quand on s’appelle Renaud et qu’on a ses pensées écrites en Arial police 25 sur le front … C’est trop rigolo ! Mais voilà, ça a ses limites.
Le jeu trouve vraiment sa saveur dans les parties à trois ou à quatre. En effet, il y a une composante du jeu que je ne vous ai pas encore citée. Comme dans Koh-Lanta, il ne peut toujours en rester qu’un ! Chaque fois que des cartes ou des valeurs identiques surviennent, elles sont annulées. Ainsi, si deux joueurs sortent un 12 et que le troisième a un 1. Ce sera ce dernier qui remportera la manche car les deux premiers se seront annulés l’un et l’autre.
Cette composante permet alors d’anticiper l’action d’un adversaire en prévoyant celle d’un autre et cela m’offre à moi une satisfaction sans comparaison lorsque mes plans se déroulent exactement comme je les prévoyais !
On pourrait penser de prime abord que le jeu ne possède pas une très grande rejouabilité. En effet, une main de 7 cartes et un dé 12, les parties doivent être bien redondantes. Toutefois, le jeu vient avec un total de 12 figures (14 avec les deux cartes promos) différentes et pour chaque partie, il faut constituer le même set de base pour tous les joueurs : la carte du Chevalier et 6 autres. Si j’étais avec mes élèves, je leur ferais calculer le nombre de mains possibles : 1716 ! 1716 configurations différentes potentielles ! Je pense donc que ce ne sera pas demain la veille que vous deviendrez las de vos parties.
Il est en revanche vrai que certaines combinaisons de cartes fonctionnent un peu moins bien et on peut subir la partie à cause de la valeur initiale du dé. Certaines cartes permettent de relancer ou de placer le dé sur une face de votre choix permettant alors une réinitialisation de votre jeu. Mais, n’est-ce donc pas dans ce genre de moment qu’on reconnaît les plus ingénieux ?
J’ai trouvé en « le Roi des 12 » un jeu plaisant aux graphismes plus qu’agréables et qui m’a donné une bonne dose de fous rires. Au cours des parties que j’ai faites, j’ai trouvé très drôle les moments où des joueurs se sont annulés pour alors m’amener sur la première place que je n’avais pas potentiellement prévue.
Le jeu plaira à ceux qui aiment le bluff et l’opportunisme. Je ne peux que vous le recommander !
On vous en parle aussi dans notre vidéo édition spéciale terrasses !
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas joué à un jeu pour 2 joueurs alors que pourtant ce sont ces derniers qui sont les plus propices à cette période. Toutefois, ma compagne n’est pas une grande joueuse. Son profil de jeu consiste en ceux qui sont unidirectionnels. Je veux dire par-là que les jeux qu’elle préfère sont ceux où elle ne doit pas prévoir 2 ou 3 stratégies à la fois. Je savais alors d’avance qu’elle aimerait « Visite Royale ». Elle aime surtout les jeux où elle me bat …
« Visite Royale » est un jeu de Reiner Knizia, connu notamment pour « Schotten Totten » et tout récemment « My City », et sublimement illustré par Karl James Mountford, paru chez Iello. Le jeu consiste en un duel de tire à la corde entre deux joueurs.
Les deux joueurs incarnent deux grands Seigneurs qui cherchent à amener le Roi à visiter leurs Duchés. Ce dernier ne voyage bien évidemment pas seul. Il est accompagné de ses deux Gardes ainsi que de son Fou et de son fidèle conseiller qu’est le Sorcier.
A tour de rôle, chaque joueur va jouer une série de cartes à l’effigie des personnages en jeu afin de les déplacer. Si le Fou et le Sorcier peuvent se mouvoir librement, le Roi est toujours contraint de rester entre ses deux Gardes et il est forcément interdit à ces deux derniers de ne plus être de part et d’autre du Souverain.
Le Fou et le Sorcier sont des personnages spéciaux qui vous aideront à attirer la Cour Royale chez vous. Lorsque le Fou se trouve de votre côté du Royaume, toutes vos cartes Fou pourront déplacer la figure de votre choix tandis que le Sorcier a le pouvoir de téléporter immédiatement à côté de lui le Roi ou un de ses Gardes.
L’avis de Son
Le jeu se prend en main en 2 minutes. On place les personnages, on joue des cartes pour les déplacer et l’adversaire réplique.
Malgré sa simplicité, le jeu vous demandera de planifier et d’anticiper quelques coups. La partie se plie très difficilement. A beaucoup de moment j’ai cru dominer la partie et ai même frôlé la victoire mais ma compagne avait gardé dans sa main quelques cartes qui lui ont permis de retourner la situation. Ne soyez pas si confiant en votre jeu. Un rien peut ruiner tous vos plans.
Si le jeu en lui-même n’est en rien une révolution ludique, je ne peux m’empêcher de fondre devant la beauté des illustrations de Karl James Mountford. Après avoir décortiqué le jeu, j’ai pris le temps de découvrir le compte instagram de ce dernier où j’ai pu m’ébahir de vant d’autres travaux artistiques à l’art-work similaire à ce jeu. JE. SUIS. FAN ! Je ne pense pas qu’il ait déjà travaillé pour un autre auteur ludique et je suis vraiment content que « Visite Royale » me l’aie fait découvrir. Je vous conseille vraiment d’aller y faire un tour : https://www.instagram.com/karljamesmountford/?hl=en.
L’avis de Renaud
Ce n’est pas la première fois que Son me permet de découvrir un jeu pour lequel je n’aurai pas vraiment craqué. Je n’arrive pas toujours à identifier ce qui fait que je suis intrigué par le jeu ou pas… Chez moi, cela se passe très souvent au feeling ^^
C’est la force de travailler en équipe, cela nous permet de découvrir encore plus de jeux et même ceux que l’on n’aurait pas forcément épinglé.
Visite Royale, j’en avais parlé lors de ma première vidéo avec Dédale que vous pouvez retrouver ici.
On n’avait pas joué et juste ouvert la boîte et découvert le matériel, c’est clair que l’univers graphique est osé mais est tellement beau comme Son le dit, il en est fan. Je n’irai pas jusqu’à dire cela mais je reconnais un véritable travail graphique, original qui a le mérite de coller au thème et de ravir les yeux lorsque l’on joue. De même, le plateau de jeu qui est un tapis de belle qualité ainsi que les pions en bois d’une belle épaisseur avec une jolie impression dessus. Je valide complètement.
Ce n’est pas la première fois qu’Iello sort un jeu deux joueurs de qualité. On y retrouve une belle tension entre les joueurs avec ce sentiment d’un jeu où l’on tire à la corde d’un côté ou de l’autre. J’avais ce sentiment avec Watergate. C’est très plaisant et on a envie de remettre le couvert car on ne veut jamais rester sur une défaite ^^
Dans la mécanique, les effets des cartes et les pouvoirs spéciaux permettent des rebondissements intéressants. Le seul point que je peux épingler et vécu lors d’une de mes parties, c’est la variabilité du tirage pouvant vraiment handicapé lors de la partie. Un conseil, il faut bien mélanger entre les parties les cartes pour éviter cet effet.
Pour Son & Renaud, « Visite Royale » saura ravir les couples ayant envie de faire un jeu qui rendra les joueurs agressifs aussi rapidement qu’ils se rabibocheront juste après tout en leur mettant des étoiles dans les yeux. Le jeu est idéal pour les couples de jeunes ludistes !
Oyé Oyé, gentes dames et damoiseaux, sortez vos plus belles perruques, arborez votre teint le plus pâle et n’oubliez pas votre mouche, vous allez être reçu à la cour de notre roi et de notre reine.
Mais n’oubliez pas, votre unique et seul but sera d’influencer leurs décisions au profit de votre nation ! Soyez habile et vif, vous ne serez pas seul sur le coup 😉 Il faudra sortir les meilleures cartes de votre chapeau… Par contre, retenez ceci, tous les coups sont permis !
Dans ce jeu de bluff et de gestion de cartes de Vincent Bernet et illustré par Alain Boyer, vous aurez comme unique objectif de récolter un maximum de points tout en espérant mettre en difficulté vos adversaires. Il vaut mieux être un bon traitre qu’un mauvais perdant^^
Découvrez ici, l’unboxing du jeu
Ce jeu édité par Funny Fox durera au maximum 30 minutes pour de 3 à 5 joueurs. Un tour de jeu se déroule de cette façon :
On révèle deux cartes audiences, l’une se trouvant chez le Roi et l’autre chez la Reine. Sur chacune des cartes est inscrit la valeur d’influence nécessaire pour réussir l’audience, le nombre de points victoire à gagner (audience réussie) ou à perdre (audience ratée) et bien entendu, la faveur que vous pouvez remporter à condition d’être celui ayant misé le plus d’influence
Chaque joueur va poser son pion sur l’une des deux salles mais attention, ici, pas de tour de jeu horaire. C’est le joueur finissant son action qui détermine le joueur suivant dans ceux n’ayant pas joué
Chaque joueur pose une carte de sa main « courtisan » ou « valet » visible ou cachée. Une fois que chaque joueur a posé une carte, on fait un deuxième tour. Si vous posez une carte visible, la seconde est cachée et vice-versa.
On résous les audiences. Pour qu’elle soit réussie, il faut que la somme totale des cartes jouées soient au minimum égales à la valeur de la carte Audience. Le joueur ayant misé le plus remporte la faveur. L’ensemble des joueurs remporte aussi les points inscrits sur la carte influence. En cas d’échec, personne ne gagne la carte Audience, et perd en plus les points inscrits sur la carte audience.
Trois cas particuliers :
Si un joueur se retrouve seul sur une salle. Ne pouvant pas vous retrouvez seul avec le souverain, le cardinal vous accompagne. Pour cela, posez deux cartes du deck Cardinal.
Si un joueur joue une carte valet. Si l’Audience où se trouve le valet est réussie, les joueurs de l’audience opposée perdent les lys indiqués sur la carte valet, j’espère que leurs audiences est réussie… Si non, cela va piquer ^^ Si l’audience où se trouve le valet est ratée, c’est le joueur jouant cette carte qui perd les points.
La carte excuse permet au joueur de se retirer de l’audience et donc de ne pas perdre de points si jamais l’audience est ratée. Mais surtout de faire capoter l’audience pour que les autres joueurs perdent des points…
Lors du tour suivant, vous ne récupérez en main que les cartes « courtisan » de valeur 0. Le reste est à la défausse. Une partie se termine après 7 tours lorsqu’il ne reste plus aucune carte « Audience ». Vous faites le décompte des points dans votre coffret et celui qui en a le plus remporte la victoire.
Notre avis
Vous l’avez compris assez aisément dans ce jeu de bluff, le chaos est de mise ! Vous pourrez anticiper tant que vous voulez, il y a fort à parier que les retournements de situation soient clairement de mises.
Au fur et à mesure des parties, vous pourrez tout de même affiner vos enchères en tentant de vous souvenir ce que les autres ont dans leurs mains. Pour autant, plus on est et moins c’est évident…
Le plaisir de ce jeu se retrouve dans ce principe de bluff où vous tenterez d’en faire le moins possible pour en récupérer le plus ! Mais, attention, aux crises de mégalomanie quand un joueur misera gros et se retrouvera complètement à court de souffle lorsqu’une carte valet se révèle…
Il ne faudra pas oublier l’accumulation des faveurs dans sa main pouvant être un sérieux atouts lors de certains tours de jeu.
Ce que j’apprécie vraiment faire est de donner l’impression de ne pas trop bosser en révélant une carte zéro mais en ayant misé face cachée une carte assez forte.
A mon sens, ce jeu sera très clivant… Si vous aimez la prise de risque et le bluff, il vous plaira sans aucun doute par contre, si vous êtes un peu maniaque et que vous souhaitez contrôler la moindre chose, vous allez devenir totalement fou avec Royal Secrets.
Pour l’interaction, c’est la base du jeu, il n’y a pas un moment où l’on ne va pas tenter d’influencer les décisions des autres en jouant face cachée ou visible certaines cartes. Mais, aussi, un élément assez amusant est le choix donner aux derniers joueurs de choisir le suivant. Cela permet de forcer certains joueurs à révéler leurs tactiques ou à encore plus embrouiller les réflexions.
On peut dire que l’on ne sort pas toujours détendu de ce jeu car, il y aura des frustrations même positives qui donnent de remettre le couvert avec une ou deux parties supplémentaires. Pour autant, ce n’est pas un jeu où l’on enchaînera plusieurs parties d’affilées. Il est clairement idéal pour des soirées ou entre des jeux plus gros pour détendre l’atmosphère. En effet, même si ce jeu met de la tension, il créé aussi de la surprise, des rebondissements et bien entendu, des rigolades autour de la table.
Un point qui m’a un peu chiffoné est la difficulté de prime abord pour comprendre et intégrer les règles. Après une partie, ça été sans aucun souci mais, cela a été difficile pour moi de comprendre surtout la mécanique avec le valet… Une fois maîtrisé, cela devient redoutable !
Ce qui plait aussi dans ce jeu est cette thématique forte collant absolument à la mécanique. Les dessous de table où complot et secrets d’alcôve étaient au rendez-vous. On a une jolie immersion dans le thème grâce aux illustrations ainsi qu’aux petits chevalets qui auraient pu sans aucun souci être remplacé par des paravents mais c’est mignon et cela colle dans le thème. Chapeau pour les marqueurs de points en fleur de lys, j’avais une méga crainte du dépunchage et cela a été sans aucun souci !
Au final, c’est un jeu que vous sortirez sans aucun souci avec des amis, la famille à la condition qu’ils acceptent de voir leurs réflexions et anticipations voler en éclat. J’adore les jeux de bluff ! Et encore plus quand il y a des identités secrètes ^^
Le jeu nous a été envoyé par Matagot et on les remercie bien fort !
Dès le moment où ce jeu a été le grand gagnant au Spiel des jahres 2020, ma curiosité fut titillée car, je vous avoue, je ne l’avais jamais repéré jusque là. Alors que le jeu est sorti fin 2019 en Allemagne, il nous aura fallu attendre plus ou moins un an pour qu’une localisation en français sorte (ok, je vous l’accorde, on s’en fout de la langue pour ce genre de jeu si ce n’est la règle car il n’y a aucun thème). Aujourd’hui j’ai l’intention de vous en parler.
Découvrons la boite
Bon, je vais être honnête, quel look austère et tristounet en voyant la boîte! Et pourtant, on voit une légère évolution (et encore) dans l’édition de Matagot par rapport à celle de PD Games. Mais ce n’est pas forcément un boîte qui attire le regard dans un premier temps.
La boîte est carré et est de taille moyenne (295mm x 295mm pour une profondeur de 70 mm). Elle pèse environ 1250g.
A l’intérieur, une seule feuille de règles carré (28mm x 28mm) en français sur le recto et en néerlandais sur le verso.
Stupéfaction quand même en l’ouvrant car je me dis que la boîte aurait pu être plus petite en fonction de ce qu’elle contient. Un insert cartonné inutile selon moi, le matériel ne nécessitant pas un rangement particulier.
L’illustrateur Dominik Mayer a notamment illustré Paleo (sorti tout récemment) ou bien encore Concordia Venus (que PD Verlag a également édité). Il possède clairement un beau talent avec un style qui lui est propre et je vous invite à le découvrir sur son instagram.
Ici, je me dis qu’il n’a du illustrer que le titre du jeu (qui représente les différents set de matériel que l’on va utiliser), les dessins du matériel sur la feuille des règles ainsi que les symboles sur les cartes d’un Set du jeu car les images à faire deviner sont des photos mais je vais y venir…
Le matériel justement…
91 cartes photo recto verso au look très rétro selon moi (elles me font penser aux photos dans le livre feu vert des années 90 pour apprendre le permis :-D)
48 jetons coordonnées (3 de chaque) que l’on va mettre dans un sac en tissu
4 jetons chiffre et 4 jetons lettre (ovales)
4 jetons pictures pour indiquer le sens de la création des joueurs
un bloc notes pour écrire nos suppositions et les scores
5 sets de matériel bien spécifique qui nous permettront de faire deviner les images :
24 cubes de couleurs (3 de chaque couleur) et un cadre pour les placer dedans
6 blocs en bois de formes différentes
4 bâtons et 4 pierres
19 cartes symboles
1 lacet noir long et 1 lacet noir court
Des règles hyper simples
Il faut simplement mélanger les cartes photo et en placer 16 (en grille 4 x 4), on définit les lignes avec les jetons lettre et les colonnes avec les jetons chiffre. La partie peut commencer.
Chaque joueur prend un set et va ensuite piocher un jeton coordonnées dans le sac. Ce jeton va déterminer la photo que le joueur devra faire deviner avec le matériel du set qu’il a devant lui.
Le matériel du set pourra alors être mis de n’importe quelle manière et on va l’utiliser dans son entièreté ou pas. Et on va tous faire cela simultanément.
On va tous noter ensuite sur notre fiche du bloc-notes notre supposition pour chacun des autres joueurs. On gagne 1 point quand on devine une photo correctement et la personne qui a réussi à faire deviner sa photo reçoit également 1 point par bonne réponse obtenue.
On note nos points pour la manche et voilà elle est terminée.
On passe notre set à la personne à notre gauche et on commence la manche suivante en laissant les photos ainsi sur la table et en piochant un nouveau jeton coordonnées. La partie prend fin après 5 manches.Celui ou celle qui a le plus de points gagne la partie.
Je me permets de vous partager une vidéo du compte “Vin d’jeu” qui nous a fait une très belle présentation de ce jeu.
Vous pouvez également voir une vidéo d’une partie sur le compte “Kaelawen et les Meeples”.
Le tout se met donc en place rapidement et nous sommes donc prêts à jouer!
A votre avis, quelle photo j’ai voulu faire deviner? Plutôt facile n’est-ce pas?
Notre expérience de jeu et notre avis
Je vais vous l’avouer, on y a joué plusieurs fois sans compter les points. En effet, le plaisir que nous apporte ce jeu est tel qu’on s’en fout totalement de scorer mais qu’on cherche par tous les moyens à représenter le mieux possible la photo que l’on a tirée au sort. On prend aussi plaisir à tenter de deviner ce qu’une autre personne veut nous faire deviner. C’est simple, hyper malin et cela permet de conceptualiser des représentations. Franchement chapeau!
J’ai voulu le tenter également avec mon petit de 6 ans, comme il sait lire les chiffres et les lettres désormais. A chaque fin de manche, il en redemandait et c’est vraiment pour moi un signe d’un excellent jeu : le fait qu’il puisse apporter ce coté addictif. On cherche, manche après manche, à s’améliorer dans nos représentations, dans nos créations. On se marre, on est surpris, on justifie nos choix dans nos chefs d’oeuvre! Bref, on passe un bon moment!
De plus, il y a une certaine rejouabilité vu le nombre de photos (91 recto verso donc 182 images au total).
Il me reste encore à y jouer avec la petite de 4 ans si possible évidemment. Peut-être en adaptant quelques points de règles (pas de pioche de jetons coordonnées, pas de score mais juste la satisfaction de faire deviner et/ou deviner).
Honnêtement je ne sais pas si le jeu aura du succès malgré qu’il ait remporté le Spiel mais je vous conseille de ne pas vous arrêter à son look froid et vieillot car il est excellent et les plaisirs qu’il procure sont là.
Et qu’en disent les mécanicartes?
Je me suis amusé à décortiquer Pictures grâce aux mécanicartes que je me suis procurées dans le cadre de mes études en science et technique du jeu. Elles se divisent en trois catégories : mécaniques, compétences et matériels. Elles permettent dans notre cas de décomposer un jeu. Pour en savoir plus c’est ici.
Voici, selon moi, la décomposition de ce jeu avec celles-ci.
Mécaniques : Correspondance car on fait correspondre des couleurs, des formes ainsi que de la matière à des éléments des photos. Pioche car on va piocher les jetons coordonnées dans le sac en tissu.
Compétences : Observation et dextérité car dans la composition de nos oeuvres, on fait appel à la motricité fine. Mais aussi et surtout la créativité (qui n’est pas présente dans les mécanicartes) et plus précisément la capacité d’abstraction qui désigne la capacité de créer des concepts dans son raisonnement.
Matériels : Jetons (les jetons coordonnées), Cartes (les photos), Contenant (le sac en tissu qui contient les jetons coordonnées), Matériel exotique qui est en même temps du matériel créatif (matériel spécifique au besoin du jeu avec lequel on va créer/composer pour représenter des choses)
Le petit jeu de mots de la fin : un jeu qui tombe à ***PIC? TUR***épondras à cela en y jouant… ok je sors…
Je vous remercie d’avoir lu cet article et j’espère que vous y avez pris du plaisir.
On ne peut pas parler de ce jeu sans évoquer son grand frère Mysterium. Il est à mon sens devenu un classique dans les jeux d’édition contemporain. Tout en rappelant aussi qu’à la base de la base, c’est tout de même le jeu Dixit qui est à l’origine de cette nouvelle mécanique d’évocation au travers de cartes avec des illustrations oniriques laissant vagabonder l’esprit.
Pour ceux qui ne connaissent pas Mysterium, on est à la rencontre du jeu Dixit avec un bon vieux Cludeo dans un approche coopérative mettant au centre de l’action la communication non verbale. Le tout dans une thématique idéale pour halloween puisque nous sommes des médiums et tentons de communiquer avec la personne venant d’être assassinée.
Pourquoi sortir un stand alone alors que la version de base est top ?
Je pense qu’il y a une envie de la part des auteurs Oleksandr Nevskiy et Oleg Sidorenko et d’autre part, après quelques recherches, une demande de la part de la communauté. En effet, Mysterium est adoré mais reste contraignant dans la mise en place, l’espace nécessaire, la durée de la partie, son coût et l’espace qu’il occupe sur la place. En gros, j’ai vu bon nombre de demandes d’avoir une version « de poche ».
Je pense que c’est totalement louable de la part des auteurs et de la maison d’édition, Libellud, de prendre en considération les demandes de la communauté. Bon, on n’est pas dans le monde des Bisounours, c’est une société, elle créé de l’emploi et à envie de se développer, je pense qu’il y a aussi un filon qu’ils ont souhaité exploité. Ce n’est absolument pas une critique, je pense que c’est tout à fait justifier de faire converger l’intérêt de sa société avec les demandes de son public.
Mais ont-ils réussi leur pari ?
Avant de s’embarquer sur mon avis, donnons quelques mots sur le cadre dans lequel s’inscrit ce nouvel opus tant sur la thématique que l’adaptation de la mécanique.
Changement de décor, plongeon dans l’univers burlesque du monde du spectacle itinérant. Est-ce que les auteurs sont aussi fan d’AHS ? Je n’en sais rien mais, regardant la série, la couverture de Mysterium Park m’évoque directement cette série. Je vous mets en lien la BO.
On met au placard le manoir au profit d’un parc d’attractions où tout ne se passe pas comme il s’y devrait… Votre objectif en tant que medium sera de retrouver l’auteur et le lieu du meurtre du directeur. Pour cela, le fantôme du directeur vous enverra des visions pour que vous puissiez innocenter des personnes et déterminer le coupable de l’histoire !
C’est parti pour un tour
Comme dans son grand frère, un joueur incarnera le fantôme et les autres joueurs les médiums. En 6 tours de jeu, il vous faudra découvrir le coupable. Pour cela, vous aurez 3 étapes avec :
La découverte des potentiels coupables
La découverte des potentiels lieux du crime
La résolution du crime
La dernière étape ne pourra être accessible que si vous avez bien entendu réussi les deux premières dans les 6 tours impartis.
Lors des deux premières étapes, vous aurez le choix entre 9 coupables et 9 lieux. Lors de la dernière manche, vous aurez 3 associations de 2 cartes, l’une avec un coupable et l’autre avec un lieu.
Grâce aux indices donnés par le fantôme, vous devrez sélectionner la carte du coupable qui vous est attribué. En effet, par rapport à Mysterium, ici, le fantôme devra suivre à la lettre les indications qui lui sont attribuées par la carte intrigue qu’il aura pris au hasard. Cette carte intrigue est composée de 3X3 cases dont 5 cases sont occupés par une couleur représentant chaque médium. De plus, il y a la case témoin marqué par un œil. Lorsqu’un médium se positionne dessus le fantôme indique qu’il s’agit du témoin et l’extralucide peut se déplacer sur une autre case.
Il en va de même pour la pour la découverte des lieux du crime mais avec une nouvelle carte intrigue. Pour ce qui est de la résolution, c’est toujours la carte intrigue nouvellement piochée qui indiquera le duo de cartes « coupable » grâce au chiffre romain indiqué dessus. Pour aider les médiums, le fantôme dans ce tour devra donner une double vision à chaque médium et ils devront trouver un consensus.
Bon, on répond enfin à la question !
Je ne suis pas un fervent défenseur des mondes manichéens et ma réponse sera tout en nuance. Il y a des points remarquables à souligner mais il y a tout de même un truc qui me chiffonne. Pour couper l’herbe sous le pied aux ardents défenseurs de l’impartialité, j’ai reçu le jeu par l’éditeur Libellud et je les remercie de cette confiance. Mais, ce n’est pas pour autant que je ne soulève pas les éléments qui me perturbent.
Mais rendons à César ce qui appartient à César, il y a des éléments qualitatifs indéniables à cette édition remplissant une partie des objectifs fixés par les auteurs et les éditeurs. Même s’il y a un point qui me taraude, on constate un véritable travail, une réflexion et un produit fini de qualité.
Les points positifs
La première chose qui m’a surpris à la réception de la boîte est sa petite taille par rapport à l’ancienne. On a le sentiment qu’ils ont fait de l’extraction de l’essence de Mysterium. Cela se confirme avec la durée de la partie qui a presque diminué de moitié. Même s’il y a ce chiffre de 28 minutes, y a-t-il une private joke ou un easter egg caché derrière ? Si un auteur ou éditeur a envie un petit commentaire est toujours le bienvenu.
Cette concentration entraîne inexorablement une disparition du cadre majestueux qui s’installait lors de l’ouverture du premier du nom avec ce sentiment d’entrée dans ce manoir entouré de brume. Ici, c’est plus clip clap cloup, on déballe ça sur le coin de la table, on s’installe et on joue direct sans perdre de temps. Sur ce coup-là, ils ont réussi leur pari, c’est ce qui était demandé.
Franchement, si je devais faire une soirée jeux et que j’avais envie d’avoir le sentiment de jouer à Mysterium avec l’objectif que cela soit léger et rapide pour souffler, c’est celui-ci que je prendrai. Il en va de même si je devais faire découvrir le concept à un joueur novice. En gros, on le sort plus facilement et avec plus de monde, et donc plus régulièrement. D’ailleurs, j’ai pu le prendre à mon école pour jouer sur le temps de midi, avec son grand frère, c’était No Way !!!
Du côté de l’esthétique et de la qualité, comme son ainé, c’est un petit bijou pour les yeux. C’est juste magnifique, j’ai pas d’autres mots. On doit remercier Xavier Collette et M81 Studio pour la qualité de leur travail d’illustration. Il en va de même du côté des éditeurs qui ont optimisé au maximum l’espace disponible dans cette boîte. Tout s’emboîte parfaitement pour tenir de façon condensée. D’un côté, c’est une réduction de coût pour eux et donc pour l’acheteur et de l’autre, il y a peut-être une conscientisation écologique chez cet éditeur dans la chaîne de production. Meilleur rentabilisation de l’espace dans la boîte, plus de boîte sur les palettes, moins de conteneur, etc. Vous avez compris.
Le point négatif
Il n’y a rien à faire, on arrive au cœur de ce qui me chiffonne en fait. Je ne suis pas le seul à m’être posé la question car c’est apparu sur des forums. C’est l’association entre la thématique et la mécanique. Je vais essayer d’être le plus clair possible. N’hésitez pas à donner votre avis en commentaire.
Lorsque l’on joue à moins de 5 médiums, on se rend compte qu’une fois que l’on a innocenté nos personnages, le fantôme met de côté les 3 emplacements sans bulle de couleur. La question qui m’est venue à l’esprit « Pourquoi le fantôme passe son temps à nous faire devenir les innocents s’il connaît les potentiels coupables depuis le début ? ».
On pourrait se dire qu’à 5 médiums, le problème ne se pose pas. Il se pose aussi si chaque joueur trouve du premier coup son innocent, il reste 4 cartes sur le plateau (3 coupables et le témoin). Dans cette configuration qui n’arrive presque pas, à nouveau, le fantôme doit annoncer les potentiels coupables. Il n’y a rien à faire. Même si l’on retrouve cette mécanique de communication asymétrique propre à Mysterium, le fait de devoir trouver des innocents plutôt que des coupables pour au final désigner le coupable me laisse un tantinet perplexe.
Au final, je reste sur un avis nuancé par rapport à Mysterium Park car il reprend les qualités et solutionne les soucis de son aîné mais au passage loupe la cohérence entre les actions portées par les joueurs dans le jeu et la thématique.
Cela fait un moment que je n’ai plus abordé la question du jeu et de l’apprentissage. C’est l’occasion de s’y remettre avec cette toute nouvelle sortie : Ronchonchon !
Fiche technique
Auteur : Boris Courtot, Corentin Lebrat et Julien Prothière
Illustrateur : Jérémie Chiavelli – Idée originale des enfants de l’Ecole des Amanins
La plupart du temps, les jeux sont créés par des adultes pour des adultes et arrivent sur nos tables par la filière de l’édition traditionnelle ou du financement participatif. Avec Ronchonchon, ce sont des enfants de l’école du Colibri des Amanins qui en sont à l’origine ! Il s’était donné comme objectif de créer un outil permettant de comprendre les principes de la communication bienveillante tout en s’amusant.
En plus d’avoir porté une réflexion sur cette thématique, les enfants ont vécu les étapes de la création d’un jeu du prototype à la version finale comme c’est fait pour les jeux qui remplissent nos kallax.
Pour mener à bien ce projet, ils ont été soutenu par l’ASBL Zazimut qui a sollicité l’aide de 3 intervenants dans le monde ludique Boris Courtot, Corentin Lebrat (Trek, Draftosaurus) et Julien Prothière (Kosmopolit, La Marche du Crabe) permettant à Ronchonchon de se remplir de ludicité en plus de son aspect éducatif.
En tant que belge, je ne peux que penser à Angele avec « Tout oublier » quand je vois la thématique de ce jeu où il faut éviter que le Spleen n’entre dans la colocation.
En effet, l’ambiance n’est pas à la fête dans votre petite maisonnée que vous partagez avec :
Tracasse, le siffleur de gyrophares
Pagaille, la dresseuse de mouches
Couroux, le testeur de chewing-gum
Gaffe, la coudeuse de bananes
Timorée, le sculpteur de nuages
Linotte, la professeur de sieste
On peut dire qu’il n’y a que des fortes personnalités ici… Mais, vous allez devoir développer des principes de communication bienveillante car l’un de vos coloc a un gros souci. Et, vous voulez que tout rentre dans l’ordre, la seule solution est de coopérer en écoutant ses besoins et ses sentiments en vue de trouver des solutions. Attention, plus le temps passe, plus le Spleen risque de passer la porte et mettre la pagaille !
Pour ce qui est de la mécanique, on est sur un jeu de mémoire par rapport à une situation donnée indiquée dans le petit livre d’histoires. Vous allez devoir retrouver les paires de jetons dans la maison mais aussi, choisir l’émotion et la solution la plus adaptée par rapport à la situation vécue. Lors de chaque partie, le joueur incarnant Ronchonchon devra choisir en secret l’émotion qu’il ressent par rapport à la situation donnée dans le livre d’histoire, son personnage mais aussi son ressenti et choisir ce dont il aurait besoin pour se sentir mieux.
L’objectif des autres joueurs sera au cours de la partie de retrouver l’émotion et le besoin choisi par Ronchonchon.
On est clairement sur un jeu familial coopératif développant à la fois le jeu de rôle et de mémoire axés sur les émotions et les besoins nécessaires à la situation. On connaissait le jeu Feelings dont on vous à parler dernièrement posant la question de l’empathie et du travail sur les émotions. Ici, on est dans la même lignée mais s’y rajoute la question des besoins et de la coopération.
Pour jouer à ce jeu, vous pourrez être jusqu’à 6 personnes pour vivre 26 aventures au sein de cette colocation remplie d’émotions.
Mon avis
La mécanique est relativement aisé pour ce qui est de l’aspect mémorisation pourtant la découverte des émotions sera bien plus compliqué et demandera de la réflexion pour les enfants. Le principe de mémorisation n’est pas novateur et marche toujours bien avec les enfants. Mais, ici, le faire de pouvoir associer le symbole des jetons avec un éléments de la maison pour donner un indice à un autre joueur est un joli petit plus basé sur une forme de discussion non verbale.
L’avancée du Spleen est une chouette manière de compter les tours et mettre de la pression auprès des joueurs. Il faudra apprendre à certains de garder leur sang-froid et ne pas devenir trop autoritaire ou désobligeant. Cela reste tout de même un jeu sur la bienveillance et la communication positive pour cela, le joueur actif aura la carte « Bâton de parole » lui donnant à lui seul l’autorisation d’interagir avec le plateau. Je peux vous assurer que le bâton de parole est un outil qui fonctionne merveilleusement bien avec les grands comme les plus petits.
En plus de cette mécanique de memory, le cœur du jeu se retrouve dans la recherche de l’émotion ressentie et du besoin nécessaire pour Ronchonchon en fonction de la thématique de l’histoire. En cas d’échec, le Spleen avance et la partie est remportée lorsque l’ensemble du scénario est finalisé.
L’interaction dans le jeu sera présente mais est contenue. Il le faut ! En effet, à cet âge-là, les enfants disent ce qu’ils pensent sans énormément de filtre et pourraient risquer d’heurter la sensibilité du joueur ou des joueurs. On va interagir, on va coopérer mais dans le calme en communiquant par la pose de nos jetons sur des endroits spécifiques sur le plateau de jeu. Ensuite, pour découvrir l’émotion et du besoin, on apprendra ensemble à discuter posément et à exposer un avis divergeant tout en tentant d’argumenter sa position. L’interaction est cadrée car ce jeu s’adresse à un public jeune et non pas dans un cadre scolaire mais dans un objectif de bienveillance. L’apprentissage de la bienveillance et de la communication positive débutent par l’instauration de règles de communication.
Pour le matériel, le plateau et les punchboards font partie de la qualité attendue pour un jeu de société actuellement. C’est du côté des illustrations, que c’est tout mignon et on ne peut voir que des clins d’œil au film de Pixar Vice-Versa. Les couleurs ne sont pas trop agressives et les mimiques des personnages correspondent bien à leur nom et leurs petits soucis. Les enfants pourront aisément s’identifier à l’histoire racontée par le jeu. Un dernier avantage est la taille de la boîte permettant d’être transporté facilement.
Mécanisme(s)-Compétence(s) : Bluff, Collection et Déduction
Prix conseillé : 25€
Une autre petite perle de l’éditeur de Parks s’inscrivant dans la thématique et l’univers graphique des séries d’horreur de mon adolescence. Et pour une fois, on n’incarne pas les gentils ! Qui sera le plus fou des scientifiques fous ?
Dans cette petite boîte, vous y retrouverez le jeu de base et son extension comprenant :
Le plateau de jeu
5 jeux de 10 cartes Créatures avec chacune un dos différent pour les distinguer
37 mortels
9 lieux
5 pions œil en bois
5 pions clash pour se mettre la misère ^^ (aussi en bois)
1 livret de règles
Ce condensé des icônes de l’horreur nous a été concocté par Mattox Shuler, un auteur moins connu ayant que quelques jeux à son actif, Control, l’extension Nightfall de Parks et celui que nous découvrons ensemble. Il faut souligner aussi que Control sera localisé par Matagot. Avec Control, nous serons aspirés dans un thème fondateur de la science-fiction, le voyage dans le temps. Graphiquement, on retrouvera des similitudes avec Campy Creatures. Maintenant, j’espère que ce ne sera pas qu’une nouvelle thématique sur une mécanique identique qui serait assez décevant. Pour Parks Nightfall, je pense bien que Matagot le localisera aussi où je serai tellement triste. Parks est pour moi, l’un des meilleurs jeux de l’année 2020. L’extension apportera son lot de nouveautés tant sur la mécanique que sur l’univers graphique.
Les mécaniques principales avec Campy Creatures sont le bluff et la déduction. Cela mettra de l’ambiance autour de la table avec une véritable prise en main aisée et agréable. Pour autant, la première mise en place fut laborieuse mais je n’arrive pas à savoir les raisons. Je pencherai sur ma lecture en diagonale des règles car lors des parties suivantes la mise en place s’est passée sans aucune difficulté.
Lors des tours de jeu, vous devrez collectionner des mortels apparaissant au centre de la table afin de vous faire gagner des points de victoire en fin de manche. La manière dont vous scorerez dépendra de la nature des mortels composant votre collection. L’ordre de collection des mortels dépendra des monstres mis en jeu lors de la manche. En toute logique, c’est le joueur avec le monstre de la plus haute valeur qui l’emporte… Les monstres ont plus d’un tour dans leur sac, leurs pouvoirs spéciaux pourraient inverser la tendance provoquant des retournements de situation inattendus. Pour finir, les égalités seront départagées par un appareil que seul un Mad Scientist pouvait concevoir, c’est le Clash-O-Mètre. Cet appareil est juste conçu pour alimenter la revanchardise des plus dangereux scientifiques autour de la table. Sans oublier qu’il départage les égalités By the way.
En gros, on s’arrache les mortels au sens propre comme figuré… Evitons d’en mettre partout, le sang ne part pas facilement à la machine.
La mise en place
Constituez la pioche de Mortels composé toujours de ceux de base auxquels s’ajoute la catégorie des assistants en plus d’une ou plusieurs autres catégories variant selon le nombre de joueurs.
La mise en place des lieux. Indispensable pour se mettre dans l’ambiance. Elle est composée de 3 lieux avec en dernier un lieu spécial plus corsé. Entre ses lieux, vous placerez un nombre d’assistants dépendant du nombre de joueurs autour de la table.
Distribuez le deck de monstre avec le même dos à chaque joueur
Tour de jeu
Il est découpé en 4 phases :
La révélation des mortels
Le choix de la créature pour collecter les mortels
Révélation et activation des pouvoirs de leurs créatures (1 point rouge)
Capture des mortels et activation des pouvoirs de leurs créatures (2 points rouges)
La résolution de la capture se fait dans l’ordre décroissant. L’activation des pouvoirs avec 1 point rouge se fait dans le même ordre. Ceux avec deux points rouges, leurs pouvoirs s’activent au moment de la capture.
Les manches vont se dérouler de cette manière jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une seule carte Mortel dans la pioche. Cela déclenche la fin de manche. On regarde alors les combinaisons composant les mains de chaque joueur. Celui possédant le plus de maisons obtient la carte lieu et peut appliquer son pouvoir. Ensuite, on compte les points rapporté pour chaque mortel et on avance son pion sur la piste de score. Par exemple, les adolescents s’additionnent alors que les plongeurs rapportent des points négatifs et d’autres, il faudra avoir un nombre pair de cartes de la même catégorie pour scorer.
Pour préparer la seconde manche, l’ensemble des Mortels sont remis en jeu à l’exception des assistants.
Au final, ce sera le joueur avec le plus de points qui remportera la partie.
Mon avis
Lorsque j’ai choisi ce jeu, je n’en connaissais absolument pas la mécanique ou même son fonctionnement. C’est son esthétique qui m’a totalement conquis. C’est comme quand on achète un livre à sa couverture, c’est à double tranchant. Ici, cela s’avère une super bonne nouvelle, la mécanique est très agréable.
Pour encore parler de l’esthétique qui m’a conquis, c’est la véritable qualité des illustrations. On peut dire que KeymasterGames prête toujours une attention de fou à cet aspect. On l’a déjà vu avec Parks. Ici, aussi, le thème est totalement au rendez-vous, on retrouve l’univers graphique des films d’horreur de l’époque. On a vraiment le sentiment de regarder des affiches de films de l’époque avec un côté intemporel. Une véritable cohérence dans la construction graphique tant sur le choix des polices avec les textes ou encore les illustrations.
Dans la même catégorie, la qualité du matériel est bien aussi au rendez-vous avec des pions en bois joliment colorés. Pour autant, ils sont de petites tailles comme le plateau de score… C’est un peu le souci du jeu, avec mes grosses paluches lors du déplacement des différents éléments, j’ai bousculé pas mal de pions… Un peu plus grand aurait été mieux. Pour autant, un plus grand plateau n’aurait pas été pertinent car le fond de la mécanique repose sur les cartes du jeu. Il n’aurait pas été opportun d’augmenter la taille de la boîte.
La thématique est totalement respectée déjà dans le cadre des illustrations mais aussi dans les pouvoirs de chacun des personnages. On peut dire que leur pouvoir leur colle bien à la peau ! Comme avec le Blob qui va pouvoir assimiler le pouvoir d’une autre carte que vous défaussez de votre main.
Pour en revenir à la mécanique, on est dans un gameplay très très fluide et d’une très grande simplicité sans équivoque sur les étapes ou encore les pouvoirs des monstres. On capture des mortels en tentant de contrecarrer les possibles choix des autres en utilisant une carte puissante ou avec un pouvoir renversant la situation. On peut dire que même si je l’intrigue quand même dans un party game, il y a une dimension tactique dans le choix des cartes pour entraîner des réactions en chaîne. Les renversements de situation sont toujours plaisants et empêchent d’avoir des parties monotones. La diversité des pouvoirs des lieux et la manière de scorer en fonction des choix de mortels que l’on fait empêche d’avoir des parties similaires.
Des règles faciles à prendre en main mais comme toujours dans ce type de jeu, les premières parties seront accompagnées d’un aller-retour avec les règles pour bien saisir le pouvoir des différents monstres. Il aurait été opportun d’avoir une symbolique plus claire pour distinguer les cartes où les pouvoirs se résolvent dans l’ordre décroissant ou lors de la capture des Mortels.
De même, le tempo du jeu est soutenu car il n’y a aucun temps mort ! On sélectionne, on révèle et on compte ensemble et au même moment. Cette situation donne une rythmique dans la partie très soutenue. On ne s’ennuie pas.
Du côté de l’interaction, le bluff est au centre de ce jeu favorisant les étonnements et les retournements de situation. Cela entraîne les fous rires mais aussi la revanchardise ! On va se clasher à l’aide de ses monstres ou du clash-o-mètre ! Personne ne sera en reste et personne ne sera épargné par la folie des savants fous.
C’est un jeu idéal à sortir pour les fêtes de fin d’année car il fonctionne extrêmement bien à deux ou à trois.
Le jeu nous a été envoyé par Gigamic et on les remercie bien fort!
Mais que se passe-t-il chez nous? Depuis la réception de cette boite, des objets de notre quotidien disparaissent sans explication. Aussi, nous entendons de petits couinements et le son de frottements sur le parquet. Est-il possible que nous ayons d’autres locataires? J’ai l’impression que de petites souris nous chipent des objets pour décorer leur maison. A quoi cela peut bien leur servir? Regardons tous ensemble discrètement chez elles pendant qu’elles ne sont pas là et surtout, essayons de retrouver où sont cachés nos précieux!
Généralement, quand nous achetons ou recevons un jeu de société, après le plaisir de la découverte de la boîte, nous ouvrons celle-ci et nous découvrons tout le matériel qui la compose. Ce sont, dans la majorité des cas, ces composants qui vont être utilisés afin de jouer.
Alors, à partir du moment où la boite même fait partie intégrante du jeu, nous pouvons déjà souligner une certaine originalité.
Gigamic n’en est pas à son coup d’essai par rapport à ce principe. En effet, ils ont édité Mystery House, un jeu de Antonio Tinto, illustré par Daniela Giubellin et Alessandro Paviolo, où la boite représente le manoir duquel il va falloir s’échapper. Justement, chose intéressante à noter concernant cela, en mettant les deux boites l’une sur l’autre, elles ont exactement les mêmes dimensions. Théo Rivière révéla d’ailleurs sur son compte twitchtheo_sacha (que je vous invite à découvrir) que quand il apprit l’existence de ce jeu, il s’est dit que l’originalité de la maison des souris fut un peu grillée. Au final, ce n’est pas du tout le cas, car dans le premier il s’agit d’un escape game avec une appli où l’on va en effet regarder dans la boite en 3D alors que dans l’autre il s’agit d’un pur jeu d’observation et de mémoire.
Aussi, Théo Rivière est l’auteur deDétective Charlie sorti en septembre 2020, édité chez Loki et illustré par Piper Thibodeau. La boite de ce jeu d’enquête pour enfants fait aussi partie du matériel car elle représente le commissariat dans lequel on va placer les suspects. On peut donc aussi dire qu’il y a une recherche originale de l’auteur à utiliser les boites de jeu en tant que matériel (Flying Goblin chez Iello étant aussi un bel exemple).
A l’approche des fêtes de fin d’année, quoi de mieux que de faire plaisir à ses enfants et de leur faire découvrir des jeux de société. Pour cette occasion, je tenais également à tirer mon chapeau à Gigamic pour leur opération Noël solidaire sur leur page facebook afin que des enfants qui en ont besoin puissent bénéficier de jeux.
Découvrons la boite… enfin plutôt cette maison
Contextualisons quand même mon ouverture de boite. Il faut savoir que j’ai fait cela un samedi soir alors que je m’apprêtais à aller au lit, c’est-à-dire assez tard. Donc ce qui suit est évidemment un avis subjectif.
Cette boîte carré est de taille moyenne (300mm x 300mm pour une profondeur de 70mm). Elle pèse environ 850g et elle est sleevée. Et oui, il existe des sleeves de boîte, comprenez par là des couvertures protectrices de boite. C’est d’ailleurs sur celui-ci que se trouve les informations que l’on trouve habituellement sur toutes les boites de jeu (le titre, les auteurs, l’illustrateur, l’éditeur, ainsi qu’au verso un mini pitch, un bref résumé d’un tour de jeu, le contenu, un QR code nous permettant de voir la règle en vidéo, …). L’illustration en guise de couverture nous plonge instantanément dans une ambiance enfantine. C’est coloré, cela fait très bande dessinée et le thème est omniprésent. On sait à quoi on va jouer!
L’illustrateur Jonathan Aucomte a notamment illustré un très chouette jeu (d’enfoirés) nommé Galerapagos édité également chez Gigamic. Il a illustré plus récemment Trek 12 de Bruno Cathala et Corentin Lebrat, édité chez Lumberjacks Studio. Si la curiosité vous dit, vous pouvez voir son site ici. Son talent n’est plus à démontrer je pense. Mais revenons à nos moutons, l’ouverture et la découverte de cette boite!
Bon c’est vrai, j’ai peiné à enlever ce sleeve. Etant un peu (voir beaucoup) précieux avec ce que je possède, je ne voulais pas endommager d’entrée de jeu cela. J’ai donc passé une bonne minute à le retirer.
Et là c’est la claque! Mais quelle travaille d’édition, wouaw! Je m’en réveillais presque!
Il y a évidemment le livret des règles du jeu de 4 pages très clair ainsi qu’un feuillet recto verso en guise d’explicatif du montage de la maison. Un QR code nous invitant à voir le montage en vidéo s’y trouve. Une punchboard en carton carré assez fournie (les murs internes de la maison, une table, un feu, 1 pion souris, 1 pion panier, 14 jetons réponses recto verso, 10 jetons objets recto verso, 4 jetons pièce de maison), un plateau sol en carton solide sur lequel on va disposer et fixer les éléments de la maison. On aura donc une maison divisée en 4 pièces avec une couleur dominante pour chacune d’entre elles : la salle de bain en bleu, le salon en jaune, la chambre en violet et la cuisine en rouge-brun. Dans le fond du couvercle de la boîte est également illustré comment mettre le thermoformage qui est étudié de telle façon que le rangement soit optimale. C’est bête, mais j’ai vraiment apprécié le fait d’avoir précisé le coin arrondi avec une flèche comme point de repère.
En montant le tout, j’avais peur de devoir le démonter pour le ranger. Et bien non! Tout a été étudié pour un rangement facile tout en gardant la structure interne montée. Et c’est vraiment top! J’ai un petit peu galéré à mettre les fixations mais je n’étais pas au top de ma forme non plus. Les murs internes de la maison et l’intérieur du toit la boite sont toujours hyper bien illustrés allant jusqu’à dessiner la charpente en bois de la toiture. N’oublions pas la présence des 8 fenêtres rectangulaires (15mm x 40mm) sur le pourtour de la boîte (2 sur chaque côté) et le trou rond au dessus (45mm de diamètre). L’extérieur du toit, avec le lierre et l’échelle, est également illustré et pensé pour favoriser le placement dans le bon sens. Aucun détail n’est laissé au hasard et cela permet une très grande immersion. Disons-le tout de suite, c’est l’atout majeur de ce jeu, l’immersion dans le thème!
Il y a aussi 10 disques en bois (diamètre +- 15mm) recto verso, agréables à prendre en main, représentant les objets que l’on mettra dans la maison par le trou du toit. 6 sont verts pour des parties simples. On rajoutera les 2 oranges pour des parties intermédiaires. Les 2 oranges et les 2 rouges pour des parties difficiles.
Une petite lampe de poche (avec sa notice pour changer les piles) est incluse dans le jeu. On la placera en guise de cheminée sur le trou rond du toit et elle permettra d’éclairer l’intérieur de la maison pendant 30 secondes.
Pour terminer, 2 plateaux questions recto verso numérotés par difficulté. En effet, ce sont des plateaux assez fins sur lesquels il y a des pictogrammes évidents. Grâce à ceux-ci, on devra répondre à des questions générées au hasard, juste après avoir observer l’intérieur de la maison, en disposant dessus les jetons objets et pièces. Ce seront des questions du genre, cet objet se trouve-t-il dans cette pièce? Dans quel pièce se trouve cet objet? Sur ces plateaux questions se trouvent aussi la piste de manches et la piste de score sur lesquelles on disposera respectivement le pion souris et le pion panier.
Le rendu est littéralement splendide, c’est le genre de jeu qui va directement attirer le regard quand il est mis sur la table et qui va donner l’envie d’y jouer, de le contempler et de le manipuler. J’émettrais néanmoins une nuance sur les plateaux questions que j’aurais aimé plus rigides et plus épaisses, mais ce n’est que mon avis.
Vous pouvez découvrir l’unboxing dans la vidéo de Philibert ci-dessous :
Le tout se met en place rapidement et nous sommes donc prêts à jouer!
Mais que nous ont chipé les souris?
Notre expérience et notre avis
Pour notre toute première partie en famille, nous avions décidé de mettre la maison sur la table de la salle à manger et de jouer avec la difficulté facile donc avec les jetons verts si vous avez bien suivi! Les enfants, en mode pile électrique, étaient surexcités et j’ai du partager les jetons en bois équitablement entre eux pour que les deux puissent mettre les jetons dans le trou. Pour rappel, j’ai une fille de 4 ans et un garçon de 6 ans. Ils ont secoué la boite, se sont un peu chamaillés pour voir qui allait appuyer sur la lampe et ensuite c’était parti!
On regarde par les fenêtres, je me mets dans une stratégie silencieuse afin de mieux mémoriser ce que je vois. C’était sans compter sur mes enfants qui commencent à hurler tout ce qu’ils voient et dans quelle pièce! “Papa, je vois la bague dans le salon! Et regarde là bas au fond!!” Restons concentré… Je confonds salle de bain et cuisine. Je ne sais pas pourquoi. Car j’avais une cuisine bleue étant petit c’est bien possible. Soudain,… BIM! Ma petite dans l’euphorie de la découverte, met un coup de boule à ma femme en voulant regarder par une autre fenêtre. Heureusement rien de grave, l’expérience ludique étant toutefois marrante. Je ne sais pas si mes propos seraient les mêmes si j’avais été victime du coup… On prend vraiment plaisir à regarder par ces fenêtres justement. Et ensuite, et bien c’est déjà fini! La maison est plongée dans le noir et nous ne pouvons plus regarder. 30 secondes, cela passe vite! On place les jetons objet et pièce aléatoirement face cachée sur le plateau question. On les retourne et on essaie d’y répondre. On s’aide, je m’aperçois que ma petite a une sacré bonne mémoire. OK, finalement 3 bonnes réponses sur 4 mais peut mieux faire. Les manches s’enchaînent pour à la fin atteindre un score de 15 sur 16 pour notre première partie. Yeeeah, pas mal!
Pour les parties suivantes, on a augmenté la difficulté et placé la maison sur un petit escabeau en bois IKEA pour faciliter nos déplacements et éviter ainsi quelques coups à la Zizou…
Bien !
Pas bien !
Bon et bien voilà! Et c’est tout? Et bien oui et non… Ma femme me fait remarquer que c’est simplement un jeu de mémoire. Oui, c’est certes vrai mais celui-là est très original tout de même. Et très grande y est la ludicité! La preuve en est, le jeu ressort souvent même si mes enfants ne sont pas très fans des jeux de mémoire. C’est dire la qualité de création et d’édition de ce jeu, le matériel y jouant principalement.
Il aurait été toutefois cool de pouvoir modifier la durée du timer de la lampe afin d’ajouter encore plus de variations.
Mais ce qu’il faut retenir avant tout, c’est que l’on passe vraiment un bon moment et là c’est pari gagné!
Pour ce qui est des règles, je vous joins la vidéo explicative de Kaelawen qui le fait divinement bien.
Et qu’en disent les mécanicartes?
Je me suis amusé à décortiquer la maison des souris grâce aux mécanicartes que je me suis procurées dans le cadre de mes études en science et technique du jeu. Elles se divisent en trois catégories : mécaniques, compétences et matériels. Elles permettent dans notre cas de décomposer un jeu. Pour en savoir plus c’est ici.
Voici, selon moi, la décomposition de ce jeu avec celles-ci.
Aussi, mais peut-être dans une moindre mesure, on pourrait y ajouter la compétence de la narration afin de raconter une histoire à chaque manche.
Variante possible? Et si on ajoutait une souris secrète parmi les joueurs? 😉
Notre ressenti global
Je cherche dans les méandres de mon cerveau et honnêtement, je pense qu’à ce jour jamais un jeu jeu pour enfants n’aura été aussi beau. Je tiens encore à féliciter Elodie et Théo pour l’oeuvre qu’ils ont créée ainsi que le travail d’édition remarquable de Gigamic. Les illustrations de Jonathan Aucomte sont superbes. Le tout s’harmonise hyper bien.
Maintenant en tant qu’adulte, c’est vrai que c’est un jeu uniquement de mémoire et d’observation mais je vous invite vraiment à vous mettre dans la peau d’un enfant et de vous émerveiller devant cette boîte. Cela m’a clairement replongé dans mes souvenirs d’enfance quand je voyais des jeux à l’époque comme par exemple l’île infernale pour ne pas le citer.
De plus, la rejouabilité est présente avec les niveaux de difficulté et la disposition aléatoire des jetons sur les plateaux question.
Pour terminer cette année 2020, c’est clairement un des jeux pour enfant à posséder avec Detective Charlie (je n’ai pas encore joué à Zombie Teenz Evolution).
Dans la vidéo ci-dessous, vous pourrez également découvrir Elodie Clément et Théo Rivière (aussi un vrai couple dans la vie) vous parler du jeu : de l’idée à la conception.
Pour la petite info et anecdote, Elodie Clément est conseillère en vente de jeux de société dans la plus grande librairie de Bruxelles. J’y flâne assez souvent (hors période Covid) dans la partie jeu de société justement car je travaille tout près. J’y avais postulé et avait évoqué éventuellement l’idée d’y faire un stage d’observation dans le cadre de mes études (affaire à suivre). Je lui souhaite tout le meilleur dans cette aventure qu’est la création de jeux de société. Autant dire que c’est déjà une première réussite!
Dois-je encore vous présenter Théo Rivière qui est auteur de jeux à temps plein? Avec, si je ne me trompe pas, au moment où j’écris ces lignes, une vingtaine de jeux édités à, à peine, 30 ans.
Le saviez-vous? L’info complètement utile…
En me documentant sur la maison des souris, dans mes recherches, je suis tombé sur une téléréalité toute con intitulée la maison des souris justement. L’idée du thème a-t-elle été inspirée par cela? That’s the question…
Je vous remercie d’avoir lu cet article et j’espère que vous y avez pris du plaisir.
Retrouvons nos camarades d’aventure de Greenville qui ont eu la bonne idée de revivre leur aventure en retournant dans les souterrains de la ville. Perso, après l’aventure qu’ils ont vécue, je serai resté au bar pour me prendre juste quelques rasades de ponge. On est dans un scénario des bons vieux films d’angoisse où on se demande pourquoi nos héros vont dans la cave d’où provient un bruit bizarre.
Il faut bien créer l’intrigue non ? Comme attendu, ils découvrent un portail magique et sautent dedans. Perso, je serai resté bien tranquille mais, vous savez ce que l’on dit de la curiosité ^^ C’est un vilain défaut.
Et bien bam dans leur face, on les avait prévenu, ils sont maintenant 110 plus tôt et sur un autre continent ! Ils ont enquêté et se sont rendu compte que la secte de l’anneau rouge existait déjà à Paris durant l’exposition universelle. Le leader, l’Abomination, de cette secte devra être stoppé et vous seul pouvez y arriver !
Quand on a une équipe gagnante, on est toujours content de revoir un titre de Florian Fay édité par Sorry We Are French revenir sans compter les améliorations par rapport au premier opus. La question que je me pose est de savoir si ce nouvel opus était déjà dans les boîtes à la sortie du jeu Greenville ou si tout simplement, ils ont entendu les demandes des joueurs et que celui-ci serait une amélioration de la mécanique du premier jeu.
J’avais écrit un article sur le premier titre et il m’avait déjà convaincu même s’il y avait quelques ajustements à faire pour qu’il y ait un renouvellement dans les parties et en conservant la tension jusqu’à la fin du jeu.
Dans cette nouvelle version de ce jeu coopératif de 3 à 6 joueurs, pour moi, l’auteur et les éditeurs ont corrigé les soucis de la première histoire. On retrouve structurellement la mécanique du premier jeu tout en y apportant des nouvelles mécaniques offrant plus de tension lors de la partie. Pour ce qui est des illustrations, elles sont tout aussi sublimement horribles signées David Sitbon.
Dans la première histoire, vous deviez essayer de vous retrouver pour vous sortir de cet univers parallèle. Ici, vous devrez enquêter pour trouver les mystérieux anneaux. Si vous collectez l’ensemble des anneaux du plateau, vous remportez la partie. Par contre, si l’Abomination attrape l’un des joueurs, vous devrez résoudre la Scène finale !
Mise en place
Placez le plateau au centre de la table
Chaque joueur choisi son personnage et prends le matériel de sa couleur
Placez la figurine Monstre sur son emplacement
Placez les 4 jetons Traque face cachée sur les emplacements correspondants
Placez un jeton Objet au hasard sur l’emplacement loupe
Placez les 5 anneaux sur les marques « anneaux »
Chaque joueur pioche une carte qu’il place face visible devant lui
Désignez l’enquêteur et remettez-lui la tour Eiffeil, le jeton Monstre et les jetons personnages de chaque joueur.
Tour de jeu
Phase de narration : Chaque joueur décrit sa carte et sur leurs intentions par rapport à la situation
Phase de l’enquêteur : l’enquêteur pioche des carte et les révèle autour du plateau et doit associer chacune des cartes révélées un jeton personnage. Seul l’enquêteur connaît les associations.
Phase d’investigation : les autres joueurs doivent trouver les bonnes associations.
Phase de résolution : on révèle les associations pour déterminer le sort du groupe. Pour chacune des associations correctes, vous avancez dans votre quête des Anneaux mais pour chaque erreur, l’Abomination se rapproche de vous.
La scène finale s’enclenche si vous n’avez pas récolté l’ensemble des anneaux et qu’un joueur se fait attraper par l’Abomination. Dans cette phase de jeu, vous suivez les mêmes règles que dans un tour de jeu normal mais seuls les joueurs actifs (non capturés) ont encore leur carte face visible. C’est dans la phase 2 que l’enquêteur va utiliser les anneaux découverts pendant la partie pour insister sur un détail des cartes visibles pour permettre l’association. Dans la phase 3, la moindre erreur entraîne l’échec de la partie.
Mon avis
La mécanique narrative est toujours aussi agréable ouvrant vraiment un monde des possibles. On y retrouve une véritablement dimension de roleplay offrant une véritable liberté aux différents joueurs autour de la table. Attention à deux choses, la première, ce sont les joueurs pleins d’engouements qui se laissent emporter dans leur rôle et qui au final donnent trop d’informations et brouillent totalement les pistes mais c’est trop cool car tu vis à fond l’histoire. La seconde, ce sont les joueurs qui n’aiment pas imaginer pleins d’histoire et faire vivre leur personnage et souvent se résument à décrire la carte, c’est pas cool pour l’histoire mais c’est super cool car souvent, on ne se trompe pas dans les associations.
On peut vraiment dire que cette variabilité dans les parties dépendant des joueurs était déjà présente dans la version Greenville. Vu la situation épidémique, je n’ai joué qu’à une version 3 joueurs. Ce que nous avons apprécié dans cette suite, c’est le fait d’une part d’avoir le monstre qui nous poursuit donnant une véritable tension et avoir ce sentiment d’être traqué et poursuivi comme dans un bon film d’horreur. Surtout que si elle vous attrape tout en vous faisant passer un sale quart d’heure, vous voilà projeter dans la résolution de la scène finale ! De l’autre, c’est la résolution via la scène finale pouvant arriver à tout moment dépendant de la qualité de votre partie car plus on aura des anneaux mieux on s’en sortira.
Cette nouvelle fin est moins brutale que dans la première version où cela finissait un peu plouf. Ici, on se dit que l’on peut toujours y arriver jusqu’à la dernière minute même si souvent, on se fait juste bouffer ou pire par la créature -_-‘
Mais ce n’est pas tout, lorsque l’Abomination vient à s’arrêter sur une case spéciale, bardaf ! Un événement est déclenché soit, les joueurs bloqué au départ défausse leur carte et en reçoivent une nouvelle. C’est clairement une amélioration par rapport au premier titre où lorsque l’on galérait avec une carte, on continuait à galérer jusqu’à la fin et cela était méchamment frustrant. Soit, on révèle l’un des jetons Traque et malheureusement, s’il y a le symbole de la créature, celle-ci progresse à nouveau sur le plateau… Ça pique XD
En tant que jeu narratif et immersif, on appréciera aussi la qualité des illustrations totalement horrifiques et encore plus surnaturelles que dans la première version. L’illustrateur David Sitbon a un style graphique permettant une vraie plongée dans l’effroi et donne une identité affirmée et claire pour ce jeu. On prend un véritable plaisir à regarder et y voir des références géographiques ainsi que de la pop culture. L’identité graphique est cohérente et englobante sur l’ensemble des éléments du jeu. J’adore le plateau de jeu qui rappelle clairement celui de la première version mais en apportant une véritable identité et fraîcheur dans cette suite.
L’interaction est omniprésente, c’est la base de la base dans ce jeu. Comme je l’ai dit, j’apprécie tout de même que dans cette version, grâce aux modifications et ajouts dans la mécanique, est clairement alimentée et maintenue tout au long de la partie. On ne sent pas une baisse de régime où l’on se dit, c’est bon pourquoi encore décrire tout est foutu.
Je pense que les joueurs ayant des réticences sur la première version devrait clairement essayer celle-ci qui devrait combler leurs attentes. On est face à une très belle suite d’une toute aussi bonne qualité tant sur le matériel que sur l’immersion proposée par son univers graphique riche et soigné. Pour autant, si je suis content d’avoir eu des sleeves pour protéger les belles cartes, je pense qu’il serait appréciable lors des prochaines éditions à réfléchir à un rangement afin que cela ne soit pas le bordel dans la boîte. Mais, je tiens à rappeler que celle-ci est produite en Europe et ça c’est un bon point pour l’éditeur.
Pour résumé, si vous n’avez pas accroché à Greenville, essayez cette nouvelle version et vous aimerez. Si vous ne connaissez ni l’un ni l’autre, je vous conseille cette nouvelle version aussi car elle a le mérite d’avoir amélioré et gommer les imperfections du premier opus.
Dream Runners est un jeu compétitif pour 4 joueurs de Joan Dufour et est le dernier venu de chez Ankama Boardgames, une maison d’édition que j’apprécie tout particulièrement. C’est donc avec beaucoup d’attente que j’ouvris la boîte et découvris ce jeu à la somptueuse couverture aux traits oniriques dessinés par Jade Mosch. Il est distribué sur notre territoire belge par Asmodee.
Première étape, dépuncher tous (beaucoup !) les jetons du jeu ainsi que des pièces de Tetris bien intrigantes. La chose que je redoute le plus lors du dépunchage, ce sont ces bouts de partie imprimée qui se déchirent ou qui restent collés à mes jetons mais ici, tout se détache parfaitement et les pièces sont nickels ! Un premier bon point.
Le thermoformage indique parfaitement où ranger chaque chose, un superbe plus pour les adeptes du rangement et de l’organisation (n’est-ce pas Steve ?!).
D’un point de vue général, le matériel est très joli et les couleurs et les illustrations vous amènent directement dans l’univers du rêve. Chaque joueur a son plateau individuel et démarrera avec 4 tuiles segment, à ses couleurs. Les formes sont identiques pour tout le monde mais les effets peuvent être situés à différents emplacements.
Parmi les éléments les plus jolis du jeu, nous avons les Cartes des Rêves. Elles sont réparties en 4 niveaux. On en sélectionne deux de chaque dont on fera une pile avec les cartes de plus petit niveau au sommet.
On place enfin le plateau central au milieu avec le reste des éléments du jeu, un sablier et c’est parti !
Bonne nuit, les petits !
Le but du jeu est de parcourir les Cartes des Rêves pour y récolter un maximum de trésor tout en faisant face aux effrayants cauchemars.
On retourne la première carte de la pile des Rêves et immédiatement, chaque joueur doit, avec ses pièces, former au mieux un carré 9×9. Vous n’êtes jamais obligés d’utiliser tous vos segments mais prenez garde à ne pas faire trop de trous ou de trop dépasser auquel cas vous recevrez des malus.
Le premier joueur à avoir terminé attrape le sablier, le retourne et prend une pièce d’argent dans la réserve. Son carré est validé et il n’a plus la possibilité de le modifier. Les autres joueurs ont encore 30 secondes pour terminer leur figure.
Ensuite, chaque joueur va « vivre son rêve » en faisant correspondre les cases de son carré avec celles de la Carte. S’il y a des trous ou des bavures, le joueur perdra des points de Sérénité, symbolique d’un sommeil agité.
Les cases carrées qui forment les segments peuvent être de couleurs différentes correspondant aux différentes actions.
S’il y a un trésor et qu’on a joué une case verte, on le ramasse. Parmi les récompenses possibles, il y a des fragments d’étoiles qui se collectionnent par quatre et qui nous aident à monter sur la Piste des Etoiles.
Les cases roses, quant à elles, servent à affronter les cauchemars. Si un joueur a oublié d’en combattre un, il perdra encore plus de points de Sérénité. Le secret du jeu réside vraiment dans le fait de passer une nuit bien paisible.
Dans le cas où vous atteignez (et croyez-moi ; cela peut aller très vite), le bas de la Piste de Sérénité, vous vous réveillez et perdez immédiatement la partie.
Après la phase de parcours vient celle du crafting. Chaque joueur va pouvoir acheter une unique nouvelle pièce Tetris pour parcourir les rêves et l’ajouter à sa main pour la manche suivante. Une fois cette phase terminée, on ouvre le deuxième rêve et on recommence jusqu’à avoir joué les huit niveaux.
A la fin du jeu, on score via trois paramètres : la piste des Etoiles, la piste de Sérénité et les points obtenus sur les segments. Le joueur qui en a le plus remporte la partie !
Ne confondez pas vitesse et précipitation !
La première chose qui m’a marqué durant mes parties, c’est la vitesse du jeu. Il se joue assez vite. En effet, plus on prend du temps à réfléchir, plus on en laisse aux autres pour optimiser leur figure. Pour gagner, il faut trouver la juste mesure entre vitesse et précipitation. Même si certaines actions peuvent dépendre des autres joueurs, on n’a clairement pas le temps de regarder ce qu’ils font pour agir en conséquence. L’idée est vraiment d’optimiser au mieux son propre rêve. Vivez les vôtres, pas ceux des autres comme on dit !
Tenter de former un carré parfait n’est pas la plus grosse difficulté du jeu. Gérer les cauchemars et la récolte des récompenses l’est ! Les pièces ne s’emboîtant pas forcément comme on le souhaite, on peut très bien finir un tour où on a combattu tous les cauchemars sans pour autant avoir ramassé beaucoup de trésors voire l’inverse. Trop souvent j’ai fini mon carré en me disant « Mince ! J’aurais dû faire ça ! Et ça aussi ! Et ça, ça ne me rapporte rien !».
Avec ses 30 Cartes des Rêves différentes (6 par niveaux) ; le jeu s’est assuré une grande rejouabilité. Les parties sont constamment nouvelles et ne se ressemblent jamais. Il vous faudra donc constamment renouveler et réadapter vos stratégies en fonction des situations.
Et au réveil, on oublie ou on n’oublie pas ?
Réponse simple : on n’oublie pas ! Il se joue tellement vite et est tellement rapide à expliquer qu’il fera un parfait « entre deux jeux » dans n’importe quelle soirée 4 joueurs.
Il s’installe en 5 minutes, se joue en une trentaine de minutes maximum et une fois la partie terminée, on a tout de suite envie d’en refaire une en se disant qu’on ne pourra pas faire pire qu’à la partie précédente.
J’ai surtout aimé ce côté RPG qui nous demande d’évoluer au cours du jeu. Pour parler en langage néophyte, il vous faut looter afin de crafter des armes pour battre des créatures plus fortes et XP ainsi. Plus clairement, il est impossible d’arriver au niveau final sans acheter de nouveaux segments pour combattre plus de cauchemars.
Alors, certes, le thème n’est pas plaqué dur sur le jeu mais n’est pas inexistant non plus. Cette idée de sommeil serein reste la guideline du jeu. Par contre, il est vrai que l’idée des coffres est un peu étrange quand on pense à l’univers du rêve (j’aurais plutôt pensé à des portes) mais ça n’est qu’un détail. Après tout, les rêves sont bien propres à chacun !
Ankama Boardgames signe encore une fois pour moi un excellent jeu.
Chaque fois que j’acquiert un jeu de leur maison, je suis toujours fasciné par la propreté et le soin apporté au design. Du thermoformage, au livre de règles, en passant par le plateau de jeu et ses éléments, tout est toujours très bien coupé et pensé.
Les jeux de chez Ankama Boardgames n’ont, à mon humble opinion, pas encore révolutionné les mécaniques de jeu existantes mais s’inspirent toujours des anciennes pour les mélanger avec des concepts modernes et originaux. C’est ce que j’adore chez eux. Après Welkins, Stellium, Draftosaurus, « Dream Runners » saura vous apporter cette touche de légèreté dont toutes les ludothèques ont besoin.