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Concordia, la dialectique ludique

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Concordia ne faisait pas partie de ma culture ludique. Je n’en connaissais même pas son existence pour tout vous dire… Pourtant, après m’y être intéressé, je me suis rendu compte que la série Concordia est clairement (pour moi aussi, maintenant) un incontournable de l’univers ludique. Ce label épuré nous le devons à M. Mac Gerdts pouvant fonctionner dans toutes les configurations prétendues sans qu’il y ait une perte de ludicité. Toujours dans mes recherches, j’ai découvert que l’auteur publiait chaque année ou presque un nouveau plateau double face ainsi que des extensions offrant des ressources en plus ou encore un peu plus d’asymétrie.

Au départ Concordia Venus se voulait être une extension permettant de pouvoir jouer en équipe et serait proposée à Essen en 2018. Malheureusement, je ne connaissais pas ce jeu à ce moment-là et je n’y ai pas prêté attention lors du salon. Au final, j’ai bien fait d’attendre et de rester quelques temps dans mon ignorance car cette année, Matagot, a localisée le jeu mais pas en tant qu’une unique extension ! Dans la boîte, vous aurez le jeu de base avec deux plateaux recto-verso ce qui vous fait 4 cartes différentes (TROPP BIIEEN) ainsi que l’extension vous permettant de jouer en équipe. Je ne peux que remercier Matagot de m’avoir fait découvrir ce chef-d’œuvre se jouant de 2à 6 joueurs à partir de 12 ans pour des parties d’une à deux heures. On est clairement sur un jeu expert avec des règles d’une extrême simplicité. La difficulté va clairement résider dans vos choix et stratégie.

La mise en place

  1. Mettez en place le matériel. Lors d’une première partie, c’est clairement la plus grosse difficulté. Pour les suivantes, vous ne réfléchirez même plus. Donc, vous devez placer les jetons « Cités » sur la carte. Pour cela, mettez-les face A, B, C ou D visibles et placez-les sur la carte en faisant correspondre les lettres. Une fois placé, mettez la face marchandise visible.
  2. Déterminez les jetons bonus pour chacune des provinces. On détermine par province la ressource la plus précieuse et on place le jeton sur le carré de la province correspondant se trouvant sur la petite carte dans l’un des coins du plateau
  3. Création de la pioche à déposer sur l’espace concordia du plateau. En fonction du nombre de joueur et du mode de jeu, vous devrez sélectionner certaines cartes marquées d’un symbole.
  4. Détermination du premier joueur au hasard
  5. Spécifique au mode en équipe : les joueurs créent leur duo et se place toujours en face à face. Jamais l’un à côté de l’autre. Remise du marqueur joueur actif au premier joueur.
  6. Mise en place du plateau individuel. Les joueurs placent leur marqueur de score sur zéro ainsi qu’un colon terrestre et maritime dans la capitale de la carte. Dans le mode en équipe, le second partenaire place ses colons dans des villes non adjacentes à la capitale.
  7. L’ensemble des joueurs sur leur plateau individuel y dépose les 4 colons restants c-à-d 2 maritimes et 2 terrestres. Ensuite, dans les espaces de stockages de leur entrepôt, ils y mettent 6 marchandises : 2 blés, 1 tissu, 1 vin, 1 brique et 1 outil. Il ne reste que deux espaces de stockages libres dans l’entrepôt de chaque joueur.
  8. Chaque joueur prend ses 15 villages ainsi que son aide de jeu.
  9. Les joueurs prennent les cartes marquées différemment en fonction du mode de jeu.

Comment on y joue ?

C’est dans cet élément que réside la beauté de Concordia, on va jouer nos actions en fonction des cartes « Personnages » de notre main. Les personnages sont les suivantes :

  • Tribun : récupérer ses et placer un nouveau colon
  • Architecte : déplacer des colons
  • Préfet : soit produire des marchandises soit percevoir le bonus d’argent
  • Marchand : recevoir 3 sesterces de la banque et vendre/acheter 2 types de marchandises
  • Diplomate : copier l’action d’une carte personnage face visible sur la défausse d’un adversaire
  • Maître (individuel) : réaliser l’action de la carte jouée précédemment
  • Colon : soit installer de nouveaux colons soit recevoir 5 sesterces augmenté de 1 par colons présents sur le plateau central
  • Spécialistes : production de marchandise
  • Sénateur (individuel) : acheter jusqu’à 2 cartes
  • Prêteur (équipe) : même aptitude que le sénateur mais les partenaires ne peuvent acheter qu’une carte chacun
  • Consul (individuel) : acheter une seule carte sur la piste des cartes
  • Proconsul (équipe) : Un joueur achète une carte sur la piste des cartes, le second partenaire joue une carte de sa main mais uniquement lui en exécute l’action
  • Légat (équipe) : permet de suggérer une carte à jouer à son partenaire. Ce qui lui permet de regarder les cartes de la main de son partenaire

Mon avis !

Lorsque j’ai reçu la boîte, à son poids, je me suis dit mon dieu, je vais avoir difficile à trouver des joueurs qui veulent se lancer dans ce jeu ! En plus, je regarde la durée, je me suis dit cela va être du lourd, des FAQ, il va falloir faire des allers-retours dans les règles ou regarder une vidéo explicative ! Et bien non ! Rien de tout cela !!!! En plus, le plus fou, c’est que j’ai réussi à y faire jouer des non-joueurs qui ont adoré ! Ils m’ont clairement dit qu’ils n’ont pas vu le temps passer. Mais comment cela est-il possible ?

On est face à un jeu épuré de tout blabla ou action inutile le tout avec des règles ultra précises et claires. Il n’y a pas d’équivoque ou d’interprétation. Pour éviter toute difficultés, le rôle de chacune des cartes est expliqué dans le détail et s’y accompagne un exemple.

Pour autant, il est indispensable d’avoir conscience que c’est un jeu clairement expert. Je pèse mes mots malgré la mécanique ultra simple, les choix vont être cornéliens ne permettant pas une maîtrise facile non pas du jeu mais dans l’élaboration d’une stratégie. Vous devrez anticiper vos futures actions comme celles de vos joueurs à la fois sur le court terme comme le long terme.

Lors de mes parties, j’ai toujours eu l’impression que je ne faisais jamais le choix idéal ou parfait comme si n’importe quel choix dans ce jeu avait un effet bénéfique mais aussi négatif car il permet de faire avancer l’autre joueur par exemple. J’avais vraiment l’impression d’être en situation réel avec cette lenteur à se déplacer de territoire en territoire. Mais aussi, l’impossibilité d’amasser des ressources dans son entrepôt, on est toujours à flux tendu.

On se retrouve ici, dans un jeu symétrique car nous démarrons exactement avec les mêmes cartes mais tout repose sur vos choix. L’unique partie de hasard se retrouve dans la pioche permettant d’alimenter la rivière de cartes que vous pouvez acheter au cours de la partie.

Mais comment scorer ? C’est bien beau de développer dans le monde antique… Mais bon ce n’est pas tout. Vous allez scorer grâce à vos cartes personnages qui sont associés à un dieu. Bien entendu chaque dieu à une manière différentes de scorer. Par exemple, avec Vesta, vous vendrez l’ensemble des ressources de votre entrepôt au prix indiqué et par 10 sesterces vous recevez 1 PV. Pour Mars, vous recevez 2 PV par colons présents sur le plateau. Avec ce dernier, on peut scorer un max ! Imaginez, j’ai 3 colons présents sur le plateau, cela me donne 6 PV par carte… Si j’ai trois cartes Mars, je gagne 18 PV.

Le décompte des points arrive lorsqu’un joueur à posé sa 15ème villa sur le plateau. Cela peut prendre du temps. Mais, surtout, lors de mes premières parties, je n’avais pas eu à l’esprit les pouvoirs des dieux en fin de partie. J’étais tellement absorbé sur l’instant présent lié à ma gestion de ressources, de sesterces ainsi que de déplacement. La seconde partie, j’étais beaucoup plus à l’aise avec le principe et j’ai été plus stratégique sur le choix de mes personnages et surtout des dieux auxquels ils sont associés.

On n’a fait que de parler du jeu de bas mais qu’apporte la fonction Vénus ?

J’ai encore plus adoré cette fonction du jeu ! Pour autant, il faut y jouer avec des personnes connaissant le jeu. En effet, vous allez jouer en équipe mais avec des contraintes de communication. SI vous ne connaissez pas le jeu, votre expérience ludique sera totalement gâchée.

La mécanique est exactement la même et l’ensemble des joueurs reçoivent des cartes. Entre les partenaires, vous allez devoir être observateurs tant sur les cartes jouées, que les ressources en sa possession tout comme de ses besoins. En effet, les partenaires pourront venir se servir dans leur réserve d’argent. Cette action est très risquée surtout si votre partenaire (venant d’être dépecé par son allié) préparait une action avec la somme d’argent en question.

La force de ce jeu est malgré sa complexité les règles sont ultra simple et il n’y a jamais de temps mort tant dans la version individuelle et encore moins dans la version en équipe. Vous serez totalement (en tout cas, c’est mon cas) par vos choix et les diverses possibilités qui vous sont offertes par vos cartes.

Le côté interaction est bien plus présent dans la version en équipe que dans la version individuelle. Pour autant, certaines actions permettront d’interagir avec vos adversaires.

Le côté esthétique et le matériel, il est clairement beau. J’apprécie le style nous plongeant dans la Rome antique ainsi que la diversité des cartes dans un style de l’époque avec les noms des régions en latin. On apprécie jouer avec les différentes ressources en bois.

Pour ma part, c’est une belle découverte que je ne regrette absolument pas ! Il se retrouve dans mon top des jeux et ne quittera certainement pas ma ludothèque. C’est un jeu exquis.

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Wangdo, la rencontre du Bibimbap et de la fondue

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Faisons un bon en arrière dans le temps pour atterrir à l’époque médiévale asiatique avec un léger twist… Ce sont des ours qui dominent les territoires. Bien entendu, nous arrivons au plus mauvais moment, c’est l’heure que l’un des quatre clans s’emparent du trône. La meilleure manière d’y arriver est de…. se balader dans le royaume bien entendu, vous pensiez à autre chose, j’imagine. Lors de votre balade dans le royaume, vous devrez acquérir les faveurs des zones en érigeant des statues vous permettant d’acquérir des compétences en éducation, en commerce, en religion et au niveau militaire.  

On peut dire que ce jeu a clairement voyagé au pays du Soleil Levant ou presque en empruntant la route de la Soie. Petit récap, les auteurs Frank Crittin, Grégoire Largey et Sébastien Pauchon sont suisses mais la maison d’édition coréenne lançant ce jeu en 2018 est Mandoo Games. Pour finalement être localisé par un éditeur français en 2020. C’est du parcours ! Dans ce jeu, vous pourrez incarner l’un des 4 héritier possible au trône pour une partie de maximum 30’. Ce jeu se joue à partir de 8 ans pour un prix de 39,90€

A y regarder de plus près, on est sur un jeu clairement abstrait se basant sur la théorie des 4 couleurs sur laquelle on a mis une jolie thématique. D’ailleurs, j’ai trouvé très sympathique d’avoir des informations sur la conception du jeu et une interview des auteurs. Ils ne s’en cachent pas qu’ils ont commencé par réfléchir à la mécanique avant d’y développer un thème.

Comment y jouer ?

  • On installe le plateau centre de la table. En fonction du nombre de joueurs, on utilise l’extension de plateau ou pas. De 2 à 3 joueurs, vous jouez sur le plateau réduit et à 4 joueurs, vous rajoutez l’extension de plateau. Il ne faut pas oublier qu’en deçà de 4 joueurs, vous devez retirer 2 jetons représentant chaque objet avec l’un marqué d’un sceau et l’autre sans.
  • Chacun des joueurs prend son personnage en le mettant sur la face correspondant au nombre de joueurs. La différence réside dans le nombre d’objets à récolter.
  • Après avoir retiré les 8 jetons (dans une partie de 2 à 3 joueurs) mélangez les jetons face cachées et placez-les sur les villages représentés sur le plateau.
  • Remplacez au fur et à mesure les jetons symbolisant un ours en mettant à la place un stèle prise au hasard dans le sac.
  • Lorsque les 4 jetons « ours » ont été remplacés, les joueurs piochent 3 stèles « ours » depuis le sac.
  • Placez une stèle de chaque couleur sur l’espace temple qui leur est dédié.
  • La partie peut commencer après que vous ayez désigné le premier joueur. La manière n’est pas précisée. Remettez-lui le jeton 1er joueur.

Comment se déroule un tour de jeu ?

Chaque joueur a la possibilité de réaliser une seule action parmi les suivantes :

  • Piochez 3 stèles dans le sac
  • Prendre 2 stèles depuis l’espace temple
  • Posez une stèle sur un village afin de s’emparer du jeton

C’est dans la pose de la stèle que réside la mécanique du jeu basée sur la théorie des 4 couleurs. Cette théorie prend comme postulat qu’il ne faut que 4 couleurs pour colorier une carte sans qu’à aucun moment deux couleurs identiques soit adjacentes. Je vous mets une petite vidéo explicative de cette théorie.

D’une part, pour pouvoir poser votre stèle, elle doit être d’une couleur différente d’une ou des stèles d’une ou des villes adjacentes. Mais, en plus, vous devez payer son coût de construction équivalent au nombre de stèle connectée à celle que vous venez de poser. Ces stèles vont venir se positionner dans l’espace temple de la couleur correspondante. Dans le cas où vous remplissez le temple de 4 stèles de la même couleur, vous les remettez dans le sac et vous avez la chance de pouvoir prendre une de votre choix car vous venez de finaliser un rituel.

  • Lorsque vous avez réussi à réunir le nombre de jeton de la même famille comme indiqué sur votre plateau individuel, vous prenez une carte « bonus » vous donnant un avantage au cours de la partie.

Mon avis

En tant que professeur de géographie mais n’étant pas un amoureux des maths, j’ai apprécié la découverte de la théorie des 4 couleurs au travers d’un jeu de société. Lorsque l’on regarde la mécanique, elle est relativement simple avec des actions ne permettant pas une certaine ambivalence sur leur réalisation. C’est assez appréciable pour un jeu de 8 ans et plus. On est clairement dans un jeu abstrait et très mathématique qui a recouvert une superbe illustration.

Avec Wangdo, vous initierez vos petits bouts à un jeu de stratégie et d’anticipation sans aucun souci car il revêt des agréables illustrations et un très chouette matériel. Cela fonctionnerait aussi avec des cubes de couleurs mais cela serait beaucoup moins attractif pour le public visé.

Les enfants vont devoir quand même se casser les méninges pour avoir les bons ours afin de réaliser leurs actions tout en ne donnant pas l’avantage aux joueurs suivants qui pourraient réaliser un rituel permettant une prise davantage sur la partie.

Du côté de l’interaction, on est clairement dans de l’indirect, vous allez poser vos stèles à des endroits embêtant l’adversaire volontairement ou involontairement, tout dépend de votre type de jeu… Pour autant, cela s’arrêtera à ça sauf si vous avez la chance d’avoir une carte « bonus » vous permettant d’échanger vos stèles contre celle d’un autre joueur.

Les cartes « bonus » apportent un petit supplément au jeu mais je ne les trouve pas indispensable. Elles accélèrent le rythme du jeu et favorisent un peu plus le joueur qui a déjà une avance.

Du côté de l’esthétique, lors de la réception de la boîte, j’ai cru un instant avoir un jeu illustré par Vincent Dutrait (que j’adore, il est dans mon top 3 des illustrateurs). Maintenant, ce jeu est juste magique pour les enfants avec les plateaux individuels qui sont très très beaux autant que solide. Les stèles sont dans une sorte de gomme assez rigides. C’est très sympathique d’avoir le plateau qui se remplit au cours de la partie. Ca lui donne du volume.

Il est important, en tant que bloggueur, de juger ce jeu au regard de la volonté de l’auteur et non pas de ses goûts. En effet, pour ne pas le citer Gus & Co, je le trouve extrêmement critique vis-à-vis de ce jeu et surtout des joueurs y prenant un sérieux plaisir. La terre n’est pas uniquement peuplée de gros gamers. Maintenant, si je devais donner mon avis en tant que joueur, il est sympathique mais étant un amateur de jeu costaud, on comprend vite la mécanique et la méthode pour arriver à remplir son plateau individuel. Pour autant, c’est clair que je le ressors sans hésiter avec amis ou lors de mes après-midi ChocolaDés où il y aura une place de choix.

Mon chat s’invite pendant la séance photo !

Wangdo se veut être un jeu familial donc accessible à un grand nombre avec des règles simples, des parties courtes au cours de laquelle vous développerez une stratégie ainsi qu’un matériel de qualité et des sympathiques interaction indirecte. On est face à un super gateway permettant une introduction dans le monde ludique tout en douceur. Je ne pense pas que l’on a eu les mêmes critiques sur KingDomino alors que celui-ci fait aussi partie de cette catégorie.

Cover utilisant un background Freepik – www.freepik.com

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Bosk, une forêt au cœur de votre salon

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La saison idéale pour jouer à un jeu faisant vivre une forêt dans votre salon au rythme des saisons. Il est déjà sorti en anglais et on en dit vraiment que du bien et nous le devons à l’un des deux auteurs de Sagrada. Pour ma part, Sagrada fut une véritable pénitence car il m’était impossible de jouer car je n’arrivais pas à distinguer la couleur des dés… Pas facile d’être daltonien ! J’espère qu’un jour, il y aura une adaptation permettant que je puisse y jouer sans demander toutes les deux secondes : « Sais-tu me dire de quelle couleur sont les dés ? Merci ». Pour autant, les joueurs pouvant distinguer les couleurs n’ont fait que complimenter la mécanique et est souvent revenu comme un des jeux favoris de l’année passée.

En tout cas, le problème ne se pose absolument pas avec Bosk où les couleurs sont superbes tant celles des arbres que celles du plateau. J’arrive à tout distinguer *Victory Point* grâce à la forme des jetons ou encore des éléments distinctifs sur le plateau de jeu. Comme je le disais, on doit se jeu à Daryl Andrews et Erica Bouyouris avec un thème plus qu’anodin et courant : « Les forêts au cours des saisons ». Dans ce jeu édité, pour sa version anglaise par Floodgate et Matagot pour sa version francophone, vous serez amené à faire pousser vos arbres dans un parc national et attendre que ceux-ci laissent tomber leurs feuilles sur le territoire marqué par le plateau de jeu tout ça en respectant les 4 saisons !

L’objectif du jeu est d’accumuler le plus de points de victoire grâce à une mécanique de majorité grâce à vos arbres ainsi qu’aux feuilles qui tomberont lors de l’automne. Les points de victoire se calcule lors de 2 saisons (été et hiver) alors que le placement se fait lors du printemps et de l’automne.

Comment on y joue ?

Dans ce jeu de 2 à 4 joueurs, vous prendrez une sorte d’arbres chacun ayant une forme et une couleur spécifique. Les variétés d’arbres sont l’érable, le noisetier, le chêne et le sycomore, en espérant ne pas m’être trompé.

Chaque joueur prend donc ces 8 arbres 3D cartonnés ainsi que les pièces en bois représentant ses feuilles, les 8 feuilles cartonnées de sa couleur ainsi que son écureuil en bois.

Et bien entendu, au centre de la table, vous placez le plateau en utilisant la bonne version. Dans la version deux joueurs, vous utilisez le verso du plateau où les cases sont plus grandes. Dans celle à 3 joueurs, vous utilisez le plateau pour 4 joueurs mais en ignorant les cases à l’extérieur de la ligne blanche. Pour les 4 joueurs, vous utilisez le plateau sans tenir compte de la ligne blanche.

Les phases du jeu sont définies en fonction des 4 saisons en commençant par le printemps, l’été, l’automne puis l’hiver.

Vous allez débutez le jeu dans la phase de printemps en venant installer sur le plateau sur l’intersection des lignes brunes et pas sur les cases comme moi lors de ma première partie -_-‘ La particularité, ici, c’est qu’il faut regarder le numéro indiqué sur votre arbre car en fin de saison, ligne par ligne (horizontale et verticale), on va calculer la majorité des arbres de chaque couleur afin de s’attribuer des points de victoire durant la phase de l’été.

Dans votre set de 8 arbres, vous avez chaque fois deux arbres avec le même numéro sachant qu’ils sont numérotés de 1 à 4.

On peut dire qu’avec la phase « Printemps/Automne », on est dans de la mise en appétit ou plutôt dans une phase d’échauffement avant la vraie balade en forêt. Avec l’arrivée de l’automne, tout se corse et vous allez voir que vos actions passées ont de sacrées conséquences sur la suite du jeu.

Lors de ma première partie, je jouais de façon anodine au petit bonheur la chance… Après avoir vécu une année dans la forêt, au retour du printemps, j’étais beaucoup plus focus et stratégique, je vous l’assure !

C’est maintenant que les feuilles tombent… Mais pas n’importe comment ! Grâce aux feuilles tombées de vos arbres, vous allez tenter de contrôler des zones du plateau de jeu. Elles sont définies par leur couleur.

Durant cette phase, le joueur ayant le plus petit score va prendre la carte des vents (c’est comme ça que je le nomme). Sur cet élément, vous allez voir qu’il est indiqué le sens dans lequel le vent va souffler et surtout l’ordre dans lequel les arbres vont l’être ! Au début de cette manche, le joueur avec le plus petit score va pouvoir choisir sur quelle arête du plateau, il va placer la carte des vents… Logiquement à son avantage !

Ce n’est pas tout ! Une fois que vous savez dans quel sens souffle et quel arbre est soufflé ayant été indiqué par le numéro de la carte des vents. Vous allez devoir choisir une des feuilles cartonnées sur laquelle est indiquée un chiffre symbolisant le nombre de feuilles qui tombent.

Au cours de l’automne, le vent fera 2 rotation complète sur l’ensembles des arbres. Dans la première phase de rotation, le numéro de l’arbre vous est imposé. Alors que dans la seconde, vous choisissez le numéro que vous voulez tant que celui-ci est encore sur le plateau.

Les feuilles tombent dans le sens du vent sur les cases adjacentes à votre arbre. Si vous elles tombent sur une case libre, cela n’engendre aucun coût. Par contre, dans le cas d’une case déjà occupée, vous devrez payez un coût équivalent au nombre de feuille déjà présente à l’aide de celle dans votre main. Un petit conseil, utilisez les valeurs marquées sur les feuilles cartonnées en fin de saison, cela vous permettra plus facilement de recouvrir les feuilles des autres. Il nous reste la carte « écureuil », lorsque vous l’utilisez ce mignon animal vient s’asseoir sur le tas de feuille et vous avez la majorité à coup sure sur cette zone. Une fois que votre arbre a perdu ses feuilles, celui-ci est retiré du plateau

Dans la phase d’hiver, vous allez procéder comme dans la phase d’été mais cette fois-ci, la majorité va se faire en fonction des zones de couleur du plateau et non plus les lignes. Dans chacune des zones, vous allez compter le nombre de feuilles par joueurs. En fonction de la majorité, un certain nombre de points seront accordés.

Mon avis

Le concept au cœur du jeu est vraiment intéressant tant par sa simplicité en termes d’explication que la profondeur de jeu qu’il offre. On est sur un même plateau avec une même mécanique, celle de la majorité mais avec deux manières suffisamment différentes pour scorer. Sans oublier, que les deux phases sont liées tout en étant différente. Lors de la première partie, vous placerez un peu comme vous avez envie mais vous vous rendrez compte de l’implication de la phase de printemps sur la phase d’automne.

Il est impossible de dominer la partie avec une unique stratégie tout comme une phase de printemps réussie n’assure pas automatiquement la victoire. Tout est en balance grâce à ce principe de majorité qui se module au grès des saisons.

Lorsque vous sortez Bosk, je vous conseille de mettre cette musique

On est dans un jeu paisible et cela se ressent dans le gameplay qui n’est pas dynamique mais plutôt réflexif où l’on doit prendre le temps d’envisager l’ensemble des possibilités afin d’obtenir la meilleure configuration pour avoir la majorité. Ce que nous avons constaté est la difficulté croissante en fonction du nombre de joueurs. D’ailleurs, on a l’impression que les concepteurs ont construit ce jeu dans une optique 3 à 4 joueurs pour ensuite l’adapter à une configuration 2 joueurs. A 2, ce n’est pas très combatif pour avoir la majorité et au pire, on se retrouve dans une égalité assez confortable. Par contre, à 3 ou 4 joueurs, on voit le plateau se remplir très très vite, c’est là qu’intervient les difficultés pour obtenir des majorités confortables.

Une ou deux petites remarques que l’on s’est fait ! Lorsque l’on joue à deux joueurs, on a tendance a dépasser les 50 points. Nous aurions apprécié la possibilité d’un jeton permettant de marquer que l’on a dépassé les 50 comme dans beaucoup de jeu. Pour finir sur les remarques, nous n’avons pas compris les raisons d’avoir fait varier la disposition des chiffres dans la ligne de score. Il faudra aussi faire attention aux joueurs maladroits quand vous venez placer vos feuilles, certaines zones de la forêt sont densément peuplées.

Le côté interaction est plutôt faible et ne se marquera que dans les majorités. Comme je l’ai déjà dit, il n’a pas été conçu dans cette optique-là donc ce n’est pas une remarque négative. Il faut juste être conscient lorsque vous l’achèterez.

Du côté du matériel et des illustrations, que dire ?

Un truc que je n’avais jamais vu ! Les boîtes de rangement prévue dans la boîte directement. C’est trop bien. J’avais, d’ailleurs, un peu peur à ce sujet quand j’avais vu les photos. Je me demandais comment cela allait être rangé à l’intérieur. Dans l’espoir de ne pas devoir défaire et refaire les arbres à chaque partie. C’était pour plier un arbre à coup sûr.

Pour autant, la qualité du matériel est plus qu’au rendez-vous ! Les cartons des arbres et des feuilles numérotées est plus épais que d’habitude. On dirait du double au moins. Cela prévient clairement des pliures lors du montage ou des parties.

Pour finir, le travail d’illustration de Kwanchai Moriya est majestueux tout est beau. Déjà la cover, elle vous plonge dans un superbe parc national d’Amérique du Nord et les éléments à l’intérieur font rêver pour ceux qui aiment la nature et les balades en forêt. Tout est magnifiquement illustré dans des couleurs chatoyantes.

Et ce que j’apprécie, c’est qu’il est adapté aux daltoniens. Même sans voir les couleurs, la forme de chaque arbre et feuilles permet de savoir à qui elles appartiennent. La couleur n’est plus le déterminant principal pour différencier les éléments du gameplay. Il en va de même pour les zones du plateau de jeu, elles se distinguent par leur couleur mais aussi par les éléments graphiques présents.

Clairement, on peut dire que Bosk va vous enchanter dès que vous le verrez sur l’étalage de votre magasin de jeu préféré tout comme lorsqu’il sera dans votre Kallax. La cover vous appelle en disant « Joue avec moi ». On est la superbe gamme des couleurs d’automne que l’on apprécie voir lorsque l’on se balade en forêt. Chaque joueur reçoit une variété d’arbre qui lui est propre dans ses formes et ses couleurs ainsi que le petit écureuil, petit animal adorable.

Une fois passée le stade de l’enchantement et de la rêverie, vous serez confronté à cette mécanique simple mais tellement profonde. Quand je pense à Bosk, j’ai cette expression qui me vient à l’esprit « Une main de fer dans un gant de velours ». Son apparence douce, paisible et attrayante ainsi qu’une mécanique simple et efficace pourra vous surprendre lorsque vous jouerez quand vous serez face à des choix cornéliens. On est sur de l’expert bien déguisé sous une magnifique thématique et pour notre plus grand plaisir !

Ce que j’ai aimé :

  • La simplicité du thème
  • La profondeur du jeu dans la stratégie à élaborée
  • L’enchevêtrement des deux étapes avec une méthode de calcul de points différentes
  • Une même mécanique développée de deux manières différentes sur un même jeu
  • La simplicité des règles
  • La prise en compte de du daltonisme dans l’élaboration des éléments de jeu et du plateau
  • Le style graphique
  • La qualité et la solidité du matériel
  • Les éléments de rangement inclus
  • Les anecdotes dans le livret de règles sur les différents parcs nationaux

Ce que j’ai moins aimé :

  • L’absence de jeton pour marquer le dépassement des 50 points de la piste des scores
  • La difficulté à ne pas faire tomber les arbres lors de la pose des feuilles

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Paris New Eden : une vision post apocalyptique verdoyante !

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Un vent frais souffle sur le thème post apocalyptique… On en a fini des déserts au milieu de nulle part ! Les auteurs Ludovic Maublanc et Florian Grenier ainsi que Matagot prennent le contrepied en nous plongeant au sein d’une grande ville européenne (Paris dans le cas où vous n’auriez pas compris) totalement végétalisé dans la veine de l’artiste Chris Morin-Eitner. Cet artiste présente une vision du monde où les forces de Gaïa aurait repris leur droit au sein des espaces extrêmement urbanisés.

Voici le pitch « Une impensable catastrophe a ravagé l’Europe. Les principales infrastructures de Paris sont détruites. En quelques semaines, la ville est recouverte d’une étrange végétation luxuriante. Les survivants de l’apocalypse doivent se rassembler et retrousser leurs manches pour reconstruire une civilisation dans ce nouvel Eden »

Dans la version de Matagot, préparez-vous à sortir la machette pour aller tailler de la liane dans la forêt dense développée dans les avenues haussmanniennes. En tant que bon survivaliste, votre objectif est de survivre à cet univers hostile avec la volonté de reconstruire l’humanité ! Ambitieux, les parisiens ^^. Un élément a retenu mon attention en tant que professeur de géographie, c’est le maintien des 4 saisons que l’on connaît alors qu’il y a le développement d’une végétation luxuriante. Est-il naturel ou a-t-elle, elle, aussi une origine humaine ?  Quoi qu’il en soit, vous aurez 4 saisons pour devenir l’une des 4 refuges le plus pérennes.

How To Play ?

Installation

  1. Placez le plateau central et distribuez un plateau individuel à chaque joueur ainsi que 3 cartes « objectifs »
  2. Lancez le nombre de dés indiqués sur chacune des zones et placez-les. N’oubliez pas de placer les tuiles : « Batte », « Jumelles » et « Héroïne ».
  3. Placez au hasard face visible, 3 jetons « équipements » (n’oubliez pas de préparer les 3 autres piles de 3 jetons)
  4. Après avoir retiré 5 jetons survivants représentants un métier différent chacun, mélangez les jetons survivants restants et placez-les face visible sur les emplacements de la Gare.
  5. Préparez les cartes « Ponts » ainsi que les cartes pour chacun des métiers servant lors de la phase d’enchère
  6. Tirez face cachée 3 tuiles événements (hors des 4) et placez-les visibles sur les emplacements prévus
  7. Chaque joueur place son pion sur la piste des score et son cube à proximité de la piste « nourriture ».

Phase de jeu

  1. Récupérer des survivants
  • Dans cette phase, vous allez récupérer le dé sur l’un des différents lieux présents et le placer dans votre plateau individuel. C’est un des survivants que vous avez rencontré sur votre chemin et que vous recrutez. En plus de le recruter, vous allez pouvoir réaliser l’action du lieu.
  • La Tour Eiffel = choisir l’un des événements et le mettre face cachée. Si vous êtes le premier à réaliser l’action, vous prenez le jeton « Héroïne » très utile pour accomplir les événements.
  • Le pont = piocher les 3 premières cartes « Missions » et en garder une seule
  • Le restaurant = prendre un jeton conserve
  • Le centre = choisir l’un des jetons équipements encore disponibles ou le jeton « Batte » ou le jeton « Jumelle ». Le jeton « Batte » vous permettra d’avoir l’avantage lors des enchères et le jeton « Jumelles » vous permet de devenir 1er joueur lors de la saison suivante. Si vous le possédez en fin de partie, vous gagnerez 2PV supplémentaires
  • La gare = choisir un des survivants (jeton) et l’ajouter à son plateau individuel.

2.Acquérir des aménagements

Une fois l’ensemble du plateau vide de ses dés, vous allez passer à la phase d’aménagements fonctionnant sur le principe de la majorité. Les joueurs annoncent leur force en fonction des métiers présents sur leur plateau individuel. Le joueur ayant la plus haute valeur du métier concerné peut choisir en premier son aménagement. Il est important de souligner trois éléments :

  • Le joueur possédant le jeton « batte » peut gagner une majorité même s’il est en infériorité numérique
  • Les jetons « Joker » peuvent remplacer n’importe quel métier à condition d’en avoir déjà au moins un sur son plateau individuel.
  • il est possible qu’un joueur n’acquiert aucun aménagement pour un « métier ». En effet, s’il ne possède pas ce type de métier, il ne peut pas l’acquérir.

L’intérêt des aménagements, c’est qu’ils permettront de réaliser des objectifs de saisons, des individuels mais aussi avoir des équipements ou des fonctions supplémentaires.

Une fois la phase de majorité terminée pour l’ensemble des « métiers », vous devez transformer vos jetons « survivants » en nouveau membre de votre communauté… Vous allez voir cela à un impact sur la suite !

3. Résoudre la saison et les besoins en nourriture

  • Vérifier si vous êtes en capacité de résoudre l’événement de la saison en cours.
  • Nourrir l’ensemble de la population de son refuge

Pour cela, vous comptez le nombre de survivants de votre refuge. Le nombre vous donnera une position sur la piste de « nourriture » vous indiquant le nombre de fermiers dont vous avez besoin pour nourrir votre population.

Vous avez assez de fermier, c’est top, vous pouvez scorer les points indiqués.
Vous n’avez pas assez de fermier, mais vous avez des canettes de nourriture en nombre suffisant, vous scorer aussi les points indiqués. 1 jeton « canette » = 1 fermier

Vous n’avez pas assez de fermiers et de canettes, vous ne scorer rien du tout mais vous n’avez aucune pénalité.

4. Préparer la saison suivante

La mécanique

Après quelques parties, les avis sont très divergeant sur ce jeu. Certains apprécient, la diversité des possibilités dans la constitution de son refuge alors que d’autres estiment que c’est assez répétitif avec un thème collé sur une mécanique sans vraiment de lien profond.

Ouvertement, je reste totalement indécis sur le jeu. Pour ma part, je pense que la mécanique est intéressante et est chouette mais, à regarder de plus près, il y a une manière spécifique de scorer, le ration population/nourriture. J’aurai apprécié que l’on aille plus loin dans la mécanique et rendre le jeu plus punitif afin de se retrouver en situation post apocalyptique.

Bien entendu, il faut mettre cela en perspective avec l’âge minimal pour y jouer qui est de 8 ans. Avec des enfants autour de la table de cet âge, il est vrai que la mécanique est bien pensée et elle est bien adaptée pour un jeu de stratégie. Une très jolie initiation pour des enfants. Pour résumer la mécanique reste fluide, claire et fonctionne bien et est idéal pour un public familial voulant s’initier aux jeux de stratégie. Maintenant, si vous êtes habitué aux jeux « expert » et que vous vous attendiez à cela avec Paris New Eden, vous serez déstabilisé par rapport à vos attentes.

Dans ce cas, je vais le noter en gardant à l’esprit l’objectif qu’il poursuit, celui d’être un jeu familial. Dans ce cas, une mécanique claire, sans accro permettant de construire des stratégies sur le court terme lui vaut un 7,5/10.

L’interaction

Pour la part d’interaction, elle est présente mais je reste légèrement sur ma faim. Il y en a uniquement au moment des enchères. Vu le thème dans lequel on se retrouve, j’aurai apprécié la possibilité de rentrer en conflit avec les autres refuges. Autant ne prôner la violence dans un jeu familial, je l’accorde totalement. Maintenant, dans un monde post apocalyptique même recouvert de jolies azalées, les rescapés ne seraient pas tout doux entre eux, je crois. Je lui donne un 6,5/10 car j’aurai voulu que les auteurs poussent le concept plus loin ou du moins envisagent une version familiale pouvant s’adapter à un public plus expert.

Le matériel et le visuel

Côté du matériel et des illustrations, je n’ai rien à redire. Du plateau principal en passant par les individuels et les dés, on est clairement immergé dans l’univers. Justement contrairement à Dandy Meeple, j’apprécie le thème post apocalyptique décalé par rapport à l’imaginaire commun que nous nous en faisons. Ce thème apporte un vent de fraîcheur sur la thématique et permet de ne pas tomber dans les mécaniques habituelles dans une vision désertique où il faut collecter de l’eau, du pétrole et des armes. Je valorise la prise de risque dans ce cadre par rapport aux thématiques habituellement servies en lui donnant un 9/10.

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Dungeon Academy, posez vos armes, c’est l’heure de rendre sa copie !

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Pour nos petits écoliers belges, cela va bientôt faire un mois qu’ils usent leurs leurs skinny jeans sur les bancs de l’école. Il en va de même pour les plus âgés qui rentrent (pour la première fois pour certains) dans les études supérieures. Et ce n’est pas tout ! Moi-même, je reprends des études cette année afin d’entamer un Master en sciences de l’éducation à l’UCL. J’ai actuellement un bachelier en sciences humaines et donc je donne cours à des ados (d’où la référence du skinny jeans) plus spécifiquement géographie.

Comme vous vous en doutez la passion du jeu se mêle à la ma pratique de classe et plus largement à la pédagogie. J’ai déjà publié quelques articles sur l’utilisation de jeux du commerce dans le cadre de pratique de classe. Maintenant, je souhaite pousser plus loin ma réflexion en nourrissant mes observations pratiques grâce à un apport plus théoriques.

Et cela tombe bien, je vous propose de découvrir avec moi un jeu sur la thématique scolaire, Dungeon Academy.

Dans ce jeu de Julian Allain, illustré par Régis Torres, vos camarades de classes (âgé d’au minimum 10 ans) auront l’occasion de tester non pas leurs connaissances en mathématiques mais dans leur capacité à dégommer des monstres mais surtout à survivre les différents niveaux du donjon. Cela vous changera des gommes et des crayons, cela c’est sûr. Quoi que… En plus de votre équipement d’héros, vous devrez tout de même posséder un crayon pour réaliser vos déplacements dans le donjon tout en collectant des ressources ou en combattant des monstres.

Vous avez 20 minutes pour rendre votre copie sur mon bureau ! Evitez les tâches de sang, merci 

Pour en savoir plus sur la manière de jouer à ce jeu, je vous invite à regarder ma vidéo « How To Play » à ce sujet ci-dessous

Nous avons adhérer à la mécanique de jeu (sans nous rappeler le boggle de nos parents). Vivacité et self-control sont les maîtres mots de ce jeu avec du fun bien entendu ! Lors d’une partie, vous aurez la tension qui monte lorsque le couvercle du donjon s’ouvre afin de révéler les différents monstres ou potions. Par moment, vous serez empressé de réaliser votre parcours sans oublier de garder à l’œil votre comptabilité de mana et de vie mais aussi vos adversaires afin de ne pas sortir en dernier.

A chaque partie, nous avons entendu des cris de joie quand l’un des joueurs sortait en premier comme des fous rires quand certains avaient compté comme des pieds le nombre de mana et de vie enlevée ou récupérée. Sans oublier, la possibilité de développer une chouette petite stratégie grâce aux effets des cartes trésors, de son personnage ou encore des quêtes.

Pour en revenir à mon introduction, Dungeon Academy édité par Matagot est un super jeu à utiliser dans le cadre de cours de remédiation. D’un côté, vous pourrez développer à la fois la vision spatiale de vos apprenants mais aussi travailler les opérations mathématiques de base. Sur l’on se détache des apprentissages liés à une matière, on peut aussi entrevoir le développement de la gestion du stress dans le cadre des examens. Une majeure partie des enfants sont très stressés face aux contrôles ou aux situations nouvelles, ce jeu pourrait être utile dans ce cadre afin de petit à petit prendre confiance dans leur capacité et à gérer l’excès d’anxiété.

Pour l’ensemble des raisons évoquées ci-dessus, nous lui donnons la note de 8/10.

Le côté interaction est moins important sachant que l’on se retrouve dans un jeu totalement compétitif ! Pourtant, il faut essayer de tenir à l’œil les autres joueurs pour ne pas sortir à chaque fois dernier et donc se retrouver avec la carte trésors laissée pour compte. De plus, c’est le joueur de gauche qui doit vérifier le déplacement du joueur actif. Dans ce cadre-là, il est intéressant dans un contexte d’apprentissage que ce soit le joueur de gauche réalise lui-même les déplacements et les calculs du joueur actif. Ici, nous partons sur un 7/10

Pour finir avec l’esthétique et le matériel est vraiment d’une très chouette qualité.  Les illustrations ne pourront que plaire avec ce style cartoons. La qualité du matériel est top avec des cartes sur une finition vernie, le donjon en 3D et résistant aux secouements, retournements et maintien par des enfants. On est vraiment satisfait du matériel ainsi que du travail d’illustration pour un jeu que l’on pourrait qualifier d’express. On lui donne avec beaucoup de plaisir la note de 8.5/10

Au final, ce que je retiens de Dungeon Academy. Nous avons un jeu ultra simple à expliquer, se jouant rapidement et pour un large public. Important pour moi, étant un joueur plus addict, la rejouabilité est importante avec les 16 dés comprenant 6 faces auxquels s’ajoutent 2 dés pour le niveau 2 et 4. Un chouette mix entre le concept du Roll & Write mélangé au Boggle des parents. La touche qui me plaît, c’est aussi sa fonction éducative qui n’a l’air de rien mais qui permet de remédier à certaines difficultés vécues par des apprenants. Je pense que vous ne pouvez que l’acquérir après tout ce que je viens de vous dire !

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L’île au trésor, tous les ludistes à l’abordage !

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Une sortie attendue sur tous les ponts de cette fin  d’année 2018. Ce qu’on peut dire, c’est qu’elle ne provient pas des fonds des cales du vaisseau « Matagot », bien au contraire… Ce trésor ludique est conçu depuis la cabine supérieure où le pirate, Marc Paquien, vieux loups de mer ayant connu différentes contréesludiques dont Yamataï, a rencontré un corsaire de renom aux traits de crayons assurés, Vincent Dutrait. Ce dernier était connu à mille lieux grâce à son style graphique déjà bien aiguisé dans Lewis  & Clark ou Medeci.

Cette alliance ne pourra que vous remplir que d’un raz de marée de joie que vous soyez fan de l’univers des pirates ou non. Maintenant,il est certain que vous ne pourrez qu’encore plus savourer ce jeu si dans votre enfance, vous vous étiez déguisé en Long John Silver après avoir dévoré le roman « L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson. Dans le cas contraire, après une partie de « L’île au trésor », vous aurez envie de découvrir le roman ou de recommencer une partie de ce jeu.

Moussaillons, pirates et corsaires, naviguons ensemble pour accoster sur cette île à la recherche du trésor de Long John Silver pour 50 pièces d’or (euros)… Lors d’une partie de 2 à 5 joueurs, vous serez immergés complètement dans l’univers de la piraterie entre 45-50 minutes où vos ami(e)s seront d’horribles mutins sans merci pour arriver à leurs fins. Attention, les mousses de moins de 10 ans ne seront pas admis sur le pont principal, ils risqueraient de finir avec le mal de mer… Seuls les pirates aguerris maîtrisant le sextant, la boussole et l’art de la recherche seront admis à bord !

Nous avons été conquis par ce jeu et nous lui donnons une note générale de 9/10.

Lors d’une partie, vous serez au maximum 5 pirates dont 4mutins et l’un aura l’immense honneur d’incarner Long John Silver… Attention,ce n’est pas le rôle à jouer. Comme conseillé dans les règles du jeu, il faudraquelqu’un de familiarisé aux mécaniques pour faire vivre l’aventure aux autres joueurs. Ce n’est pas un jeu que l’on déballe pour la première fois lors d’une soirée avec des amis ! Afin que le jeu soit fluide et agréable, Long John Silver doit connaître les différentes étapes, astuces et mécaniques de jeu.Maintenant, il ne faut pas s’en effrayer, après une ou deux parties, le tout est bien intégré.

Par inadvertance, Long John Silver a été victime d’unemutinerie par son équipage pour son trésor, bande de traître ! Sa seule issue, rouler les mutins en les induisant en erreur subtilement et suffisammentlongtemps pour s’enfuir par ses propres moyens dans un final à la Jack Sparrow.

La partie est rythmée par un calendrier obligeant Long John de délivrer des indices sur la localisation du trésor à l’ensemble des mutinsmais foi de pirate, tout ne doit pas être pris au pied de la lettre…

Grâce à ces indices, les autres joueurs vont partir à la recherche de ce fameux trésor. Pour ce faire, ils ont à leur disposition un sextant, une règle, un compas et deux cercles de recherche (un petit et un grand). La mécanique du jeu est relativement simple, le jeu prendra autour de la table à condition que chaque joueur s’y investissent pleinement et que vous soyez assez nombreux ! En effet, le jeu ne prendra vraiment tout son sens qu’à partir du moment vous serez 4… Dans le cas contraire, les mutins seront forcés d’incarner deux personnages faisant décroitre la tension et l’aspect compétitif. C’est juste pour ce point-là, que nous lui donnons la note de 8/10 pour la mécanique de jeu.

Comme nous venons de le dire, la sauce ne prend réellement qu’à partir de 4 joueurs et c’est encore mieux à 5. Autour de la table, il n’y a plus d’amitié, c’est chacun pour soi. Et en grand maître de cérémonie, Long John Silver prend un malin plaisir à dérouter son équipage pour leur faire perdre leurs repères. La force de ce jeu est de vous plonger dans les différents espaces de l’île… Vous aurez l’impression de traverser à un moment la forêt tropicale et dense avec le sabre entre les dents en entendant au loin le grondement du volcan au bord de l’éruption ainsi que l’agitation de la ville… Le tout sur un fond d’exotisme et de vague se cassant sur le rivage.

C’est un vrai jeu d’ambiance se rapprochant au plus près du jeu de rôle. Je tiens à préciser que les règles, les différentes cartes indices permettent une structuration claire permettant aux non afficionados du jeu de rôle d’y trouver pleinement leur compte. Les regards en coin, les moments de bluff, les choix posés par Long John Silver ainsi que les sueurs froides à l’approche de son trésor rendent le jeu savoureux et donnent envie de le rouvrir pour s’évader dans ce monde imaginaire afin de créer son propre récit et sa proche « île au trésor » ! Un bon 9/10 pour l’interaction ! Nous sommes, d’ailleurs persuadés qu’autant un enfant qu’un adulte sautera par-dessus bord dans ce magnifique univers sans aucune retenue.

Comment ne pas avoir ses yeux écarquillés avec ce jeu ! Et cela commence déjà avec la boîte donnant le ton pour l’ensemble du jeu. Bien entendu, Matagot s’est entouré de Vincent Dutrait avec le style graphique idéal pour la thématique du jeu. Mon sentiment à l’ouverture de la boîte, c’est comme si j’ouvrais un vrai trésor, c’est totalement Waow ! Plus je sortais des éléments de la boite de jeu, plus j’avais la patate, tout est simplement magnifique ! Les paravents sont beaux, le papier est de qualité et en plus vous avez une petite histoire sur chaque personnage, le bonheur. Le matériel individuel ainsi que le plateau de jeu est d’une grande qualité et mon étonnement a été le revêtement glacé… Je n’avais pas compris tout de suite que nous allions devoir tracer dessus à l’aide de feutre (je l’ai compris quand j’ai eu en main les feutres)… Moment d’angoisse : « Dessiner sur un jeu ». Dans l’instant, j’ai été plutôt dubitatif car nous savons tous que les marqueurs laissent des traces même après avoir frotté ! Cela a été le soulagement après le test, pas une trace ne reste même sans insister Soulagement.

Après ce petit moment de « stress » me revoilà plongé dans la boîte, nous avons, le matériel du parfait loup de mer (compas, sextant et boussole) ainsi que toute une série de cartes avec chacune de superbe illustration mais aussi plateau double face… Je m’étais dit que c’était une version nuit/jour (influence de Solenia certainement…). Absolument pas, il y a une version très coloré et une version plus neutre afin d’aider les joueurs a mieux voir les traits. Super chouette initiative sachant que je suis daltonien. Petite astuce, n’oubliez pas de soulever le couvercle du coffre dans la boîte, vous aurez encore du matériel dedans. Sur cette partie, je n’ai rien à dire, c’est du plaisir lors de la découverte de la boîte tout comme lors des parties de l’île au trésor, vous méritez un 10/10.

Il ne faut reste plus qu’à enfiler vos bottes, crochet à la main et perroquet sur l’épaule pour partir à la recherche de ce trésor dans vos tavernes ludiques !

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Scythe

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Voici le tout premier jeu de société que nous allons vous présenter, Scythe de Stonemaier Games. Cette maison d’édition a été créée par Alan Stone et Jamey Stegmaier. Celle-ci a entre autres produit  Viticulture et Euphoria. Elle est basée à Saint Louis dans le Missouri (USA).

Selon certains revendeurs etinternautes, cela a été une chance de trouver la boite de base, car celle-cicommence à se faire rare en Belgique en tout cas. Déjà très contents de l’avoir obtenue, nous nous sommesempressés de l’ouvrir et de la tester cet après-midi. Nous avons adoré. Maintenant, il faut bien se dire que ce n’est pas le premier jeu auquelon pense pour une soirée-jeux avec des amis  « non expérimentés ».Certains de mes amis l’ont, d’ailleurs, qualifié de « Jeu Lave-vaisselle », car entre chaque tour de jeu, ils avaient le temps des’occuper d’autres choses. Il est certain que ce n’est pas un jeu de rapidité,mais bien de réflexion et de stratégie se développant sur le long terme.

Comme mentionné dans le descriptif situe en haut de la page, ce jeu est destiné à un public de 14 ans et + avec une durée de jeu pouvant durer jusqu’à 2h. Avec Scythe vous serez plongé dans une Europe de l’Est post 1920 au sortir de la grande guerre. Dans un univers steampunk, la Cité-État appelée “The Factory” produisant des mechs pendant le conflit commence à attirer l’attention des pays voisins.

Un élément important à savoir, c’estque Scythe est un jeu 4X qui se déroule dans une histoire alternative pendantles années 20. Un jeu 4X est un type de jeu de stratégie dans lequel le joueur contrôle un empireet dont le gameplay est fondé sur 4 principes : exploration, expansion,exploitation et extermination. Les jeux 4X peuvent être de temps en tempsconsidérés comme des jeux de gestion.

Dans Scythe, les joueurs représententl’une des cinq factions convoitant les territoires de l’ancienne Cité-État« The Factory » et vont tenter de faire fortune en prenant possession des terres, mais surtout en augmentant sa réputation auprès du peuple.

Lors d’une première partie, il faudra prendre le temps  d’appréhender les nombreux éléments maîtrisables vous menant au succès ou à la  défaite. Il ne faut pas oublier qu’il y a des éléments de jeu imprévisibles, c’est  ce qui permet à Scythe de ne pas être un jeu linéaire.

Pour gagner une partie, il vous faudra être la faction avec la plus grande richesse. Durant la partie, vous aurez la possibilité d’accumuler des pièces, mais ce n’est qu’en fin de partie que la majorité de celles-ci seront gagnées, un peu de suspens…  La partie prend fin au moment où l’un des joueurs a réussi à placer 6 étoiles sur la piste “Triomphe”. Elles seront calculées grâce au nombre de pions étoiles placés, de territoires contrôlés et de lot de 2 ressources possédées.

Ce calcul sera influencé par la pistede popularité… Comme je vous l’ai dit, il estnécessaire de bien appréhender les différents éléments de jeu pour s’assurer lavictoire !!!

Surtout qu’il faut rajouter comme éléments imprévisibles : 

  1.  Les cartes “Rencontres” 
  2.  Les cartes “Objectifs” 
  3.  Les cartes “Combats”
  4.  Les cartes “Usine”
  5.  Votre carte faction 
  6.  Sans oublier, votre stratégie et la gestion de vos ressources

Les premières parties ont plutôt été collaboratives, car on se questionnait mutuellement sur l’impact que pouvaient avoir nos différentes  actions. Maintenant que nous avons compris les finesses de ce jeu, nous pouvons établir des stratégies sur plusieurs tours pour contrer ses adversaires et développer sa notoriété. Par contre, il est clair que ce n’est pas le jeu que vous amenez pour une soirée-jeux chez des amis qui ne le connaissent pas. Entre le temps d’expliquer les différentes possibilités et que vos amis développent leur  stratégie, il sera temps de passer au dessert….

C’est justement ce que nous aimons dans ce jeu, c’est sa complexité permettant d’aller en profondeur dans la stratégie sans que celui-ci devienne monotone et linéaire après plusieurs parties. L’influence des cartes et de la faction lui permet à chaque fois de se réinventer grâce aux multiples éléments de jeu. Lors de son tour, vous devez placer votre pion sur un emplacement de votre plateau “faction” afin de réaliser l’une des 4 actions : 

  1. Déplacement : déplacer des unités sur le plateau (ouvriers, méchas) ou recevoir 1$
  2. Soutien : améliorer sa puissance sur la piste combat ou prendre une carte “Combats”
  3. Commerce : recevoir deux ressources de son choix ou augmenter de 1 sa piste popularité 
  4. Production : production des ressources sur l’un des territoires occupés

Même si vous venez de voir le mot complexe à plusieurs reprises, ne soyez pas effrayé à l’idée de le tester ou de l’acheter, vous passeriez à côté d’un super jeu remplis d’éléments rafraichissant et neuf dans le monde du jeu. De plus, il vous offre un aspect narratif incomparable grâce aux différentes cartes magnifiquement illustrées et vous demandant de faire un choix entre trois possibilités impactant positivement ou négativement la population de cet Europe uchronique ravagée par une guerre technologique et mécanique. Même si sa complexité est bien présente, c’est ce qui en fait tout son intérêt sans toutefois être incompréhensible et inabordables par des joueurs amateurs.

Pour finir en beauté, ce jeu  offre la possibilité de jouer seul contre un automate, ce n’est pas négligeable, car on n’a pas toujours des ami(e)s prêts à passer 2-3h à jouer. Cet automate
est matérialisé dans la boite sous la forme d’un deck de carte, mais il est aussi possible de télécharger l’application pour tablette ou téléphone.  

Dans ce jeu, vous aurez deux moments, celui où vous planchez sur votre  stratégie et le moment où vous devez rentrer en contact avec les autres joueurs. Ces moments d’interactions vont se faire via les combats. L’intérêt du combat est de faire fuir la faction adverse et l’ensemble de ses ouvriers et méchas du territoire occupé. L’intérêt pour le vainqueur est aussi de remporter une étoile sur la piste « Triomphe », mais attention, ce dernier perdra des points de popularité équivalents au nombre d’ouvriers ayant dû fuir. 

Même la phase de combat est marquée de surprises et d’imprévus grâce à la Roue de la Puissance, aux capacités des mechs débloquées et aux cartes additionnelles. Une phase de combat se déroule comme suit :

  1. Sélection de la puissance à l’insu de son adversaire sur votre Roue allant de 0 à 7, mais ce nombre ne peut pas être supérieur à votre position sur la Piste Combat.
  2. Augmentation de la force de frappe grâce aux cartes additionnelles. 
  3. Révélation 

 Un dernier élément de surprise est la possibilité de faire des alliances ou d’offrir des pots-de-vin étant définis dans les règles du jeu comme « Tous accords informels ».

Comme je viens de vous le montrer, l’univers de Scythe offre un degré d’interaction assez libre entre les joueurs. Ceux-ci ont la capacité volontaire et ciblée d’interagir avec un adversaire en particulier. Mais aucune interaction positive ou négative ne laissera vos adversaires de marbre. Votre attitude peut prendre diverses formes allant de la collaboration avec différentes
factions, mais aussi la confrontation.

Dans n’importe quel jeu de civilisation ont à toujours tendance à se centrer sur sa faction et on oublie les autres. C’est souvent ce qui arrive lors des premières parties et on est souvent perdant… Un petit truc pour Scythe, l’avancement de votre faction n’est pas ce qui va vous faire gagner… Pour gagner beaucoup de points, il faut contrôler beaucoup de territoire, ce qui signifie que vos adversaires vont vouloir s’en emparer aussi… Il ne vous reste plus qu’à conclure des accords ou alors préparez-vous à vous battre.

Le niveau d’animation lors d’une partie n’atteindra jamais celui d’un Time’s Up ou d’un Blanc Manger Coco… Ici, vous devez élaborer une stratégie en tenant compte à la fois des différents éléments du jeu parfois techniques, mais aussi des possibilités d’actions des adversaires. Pour autant, ce jeu ne demande pas un silence religieux, car il offre des discussions entre joueurs au moment des négociations ou lors des « Rencontres » par exemple. Ces échanges sont de courtes durées et permettant de se plonger au plus profond de l’univers du jeu.

Son esthétique est reconnaissable entre mille tant son univers est consistant.  Les créateurs ont voulu nous faire vivre une histoire au travers des  magnifiques illustrations de Jakub  Rozalski. Cet illustrateur par ses coups de  pinceau a su rendre, presque vivante, cette pseudo Europe de l’Est froide, aride et écorchée par la guerre. Il ne faut pas mettre de côté  l’importance de la force narrative et esthétique de Scythe. Celle-ci vous plonge dans un univers mêlant des éléments semi-historiques à un aspect Sci-fi. D’ailleurs, les cartes « Rencontres » développent la thématique du jeu par de superbes illustrations.

Un autre élément important reste la qualité des différents pions et méchas. Il faut noter que les méchas sont de couleur et de forme différentes pour chacune des factions. Cela amène une dimension supplémentaire au gameplay et révèle la volonté des créateurs de développer un univers avec une esthétique fort travaillée ajoutant à la beauté de l’objet en tant que tel.