Retour en enfance : Vous débarquez au Pays Imaginaire, car des enfants se sont perdus … sur une île au proie au Capitaine Crochet. Venez-leur en aide avec vos amis qui incarneront Peter Pan, Wendy, La Fée Clochette et autres héros des années 50 (oui, déjà !). Mais la communication sera limitée entre vous ! Arriverez-vous à les retrouver tous les enfants ou les indices obscurs du pote Henri auront-ils raison de vous ?
Rapide coup d’œil
Sorti en octobre 2022 (Essen) Environ 45 à 60 minutes 2 à 5 joueurs À partir de 10 ans Présenté ici dans sa version améliorée (Game up)
Jeu de déduction et d’expression codée familial, il arrive comme une alternative bien plus accessible au jeu L’île au Trésor.
Pour une famille ou des potes voulant le matériel et la saveur d’un beau « gros » jeu sans la complexité des règles ni la longueur d’installation.
Créé par Marc Paquien et illustré par Jérémie Fleury.
Aux éditions Matagot.
Présentation et règles
On ne va pas se le cacher, Peter Pan est un jeu qui procure un immense effet « Wouahou » visuel dès qu’on voit sa couverture, et qui le prolonge quand on découvre tout son matériel étoffé. Afficionados de L’île au Trésor, vous allez vite retrouver vos repères : entre la grande carte, les stylos pour écrire dessus, les paravents personnels et autres mini-cartes secrètes, on n’est pas dépaysés. Par contre le look global du jeu nous indique directement qu’on est ici face à une version bien plus accessible et familiale : c’est coloré, tout est plus grand, plus aéré et aussi plusieurs éléments de mécanique semblent avoir été épurés. Et c’est un des gros points forts du jeu : on sait directement à quoi s’attendre et qui en est la cible. Mais la grosse nouveauté ici et ce qui va pour autant pas mal nous surprendre est le fait que le jeu est 100% coopératif ! Ah oui, mais alors comment ça marche ?! Et va-t-on garder assez de challenge ?
Dans Peter Pan il ne sera non pas question de retrouver un trésor, mais plutôt des enfants perdus. On va chacun en début de partie définir l’emplacement d’un enfant sur notre mini-carte secrète (reprenant exactement le même visuel que la grande carte imprimée sur le plateau central). On va toutefois être limité à une partie spécifique du plateau, déterminée aléatoirement.
Ensuite, nous devrons faire deviner cet emplacement au joueur à notre droite. Ca semble plutôt facile…. sauf que la conversation sera très limitée entre nous ! Nous ne pourrons communiquer que par des indices.
A chaque tour de jeu, nous piochons deux nouvelles cartes Indice face cachée (au choix parmi deux piles : des chiffres (distances) et des images (lieux)), afin d’en avoir 6 en main en début de partie.
Puis nous donnons max 2 indices à notre voisin de droite, en charge de découvrir l’emplacement de notre enfant perdu. On doit positionner chaque indice sur une jauge devant lui : en fonction de si l’indice est très juste ou très éloigné de la position de l’enfant perdu. Puis, on déplace le curseur de danger devant lui. Mais attends…, quel danger ? En effet, chaque joueur risque de rencontrer le Capitaine Crochet durant son exploration ! Le Capitaine Crochet se cache à des endroits différents en fonction de l’enfant perdu (ses emplacements sont indiqués sur les mini-cartes secrètes).
Une fois que tout le monde a donné ses indices, on passe à la phase d’exploration, la plus chouette partie du jeu !
Chacun son tour, nous allons déplacer notre personnage vers l’endroit où on pense être l’enfant perdu à retrouver. Comme dans L’île au Trésor, nous allons déterminer notre cheminement grâce à une réglette, et l’indiquer en écrivant directement sur le plateau avec le marqueur de notre couleur. Ensuite, nous pourrons explorer l’endroit d’arrivée ou non. Si on le fait, on trace un cercle autour de nous, dans un périmètre déterminé par un cercle vide en plastique présent dans le jeu. Si l’enfant perdu est dans ce périmètre, on l’a retrouvé ! Si Crochet s’y trouve… alors on coche une croix de danger sur le plateau. Et s’il n’y a rien, rien ne se passe.
On continue ainsi jusqu’à trouver 4 enfants perdus et gagner le jeu, ou jusqu’à rencontrer Crochet 5 fois et perdre immédiatement. Ces chiffres peuvent être ajuster pour varier la difficulté du jeu.
Mon avis
Pour apprécier pleinement Peter Pan, il faut bien mettre le jeu dans son contexte : il s’agit d’un produit à destination des familles et des joueurs peu réguliers. Et quand on sait ça : le jeu remplit haut la main tous ses engagements !
Déjà, je pense que tout le monde sera attiré par son visuel et son matériel ultra soigné. Le conte de Peter Pan, déjà pourtant vu et revu, est revisité dans un style cartoon ultra coloré mais pas enfantin pour autant. Je salue le travail, et il faut dire que le jeu faisait très belle impression et se détachait largement lors des festivals où je l’ai vu (à Paris est Ludique, Essen ou encore à Vichy).
Il faudra bien sûr aimer les jeux totalement coopératifs pour s’intéresser à celui-ci mais je trouve que ça marche terriblement bien quand il s’agit d’un jeu pour toute la famille. Une règle n’est pas claire ? Ré-expliquons-la en jouant !
Toute la difficulté et le sel du jeu seront dans les indices : il va falloir se comprendre à la manière d’un Dixit, et c’est ça qui est plaisant en grand nombre. En fait, on peut même y jouer jusqu’à 5, et c’est assez rare dans des jeux de stratégie pour être mentionné !
Même si… on jouera essentiellement avec son voisin de droite et son voisin de gauche. C’est un peu dommage, et à 5 on peut sentir des lenteurs où plusieurs joueurs vont jouer sans qu’on puisse interférer… Mais après tout, il suffira de changer de place à la partie suivante !
La rejouabilité est là, même si pas folle. On peut varier les personnages, car chacun vient avec son pouvoir spécial. On peut aussi rajouter la variante offrant des malus ou des bonus à ses parties futures suivant si on a gagné ou perdu à la partie en cours. Ça reste accessoire mais ça fait découvrir un tout petit semblant de jeu évolutif à la famille alors pourquoi pas ! J’aurais préféré cependant avoir plutôt une autre carte, surtout que le plateau est recto verso… Certes, l’un des côtés du plateau est adapté aux personnes avec difficultés visuelles, chose à saluer, mais la différence étant subtile, pourquoi ne pas mettre deux cartes adaptées différentes ?
Par ailleurs, mon plus grand reproche au jeu, qui n’en est pas vraiment un, est son manque de défi pour des joueurs avertis. Pourquoi je dis que ce n’en est pas vraiment un ? Pour la raison expliquée au tout début : il s’agit d’un jeu familial. En effet, il pourra contenter le joueur habitué car il lui permettra de faire belle impression aux réunions de famille et d’initier ses amis qui ne jouent pas souvent… mais il ne le sortira pas avec ses amis joueurs. Tout simplement car le jeu est assez facile quand on a l’habitude des jeux de guessing et du coopératif. Mais pour l’avoir testé avec des amis non joueurs, je peux vous dire que nous avons souvent gagné sur le fil et qu’il était ardu de comprendre les indices de mon voisin de gauche… et surtout que mes comparses se sont bien amusés, en ayant le sentiment de jouer à un « vrai gros jeu ».
Conclusion
Peter Panest indéniablement l’un des plus beaux jeux sur le marché cette année. Après avoir fait grande impression lors des salons, il mettra aussi des étoiles dans les yeux de vos amis et famille lorsque vous le déballerez sur la table. Mais pas que, car il propose un chouette défi coopératif pour toute la famille sans tomber dans une installation interminable ou des règles un peu touffues comme c’est le cas de l’Ile au Trésor. Ici on aura même un peu de hasard et surtout beaucoup d’interprétation, nous valant quelques râlements sur le pote qui pense nous donner des indices super clairs alors que pas du tout. Et on aime bien râler en famille.
Les plus
Ca saute aux yeux directement : sa qualité visuelle dingue !
C’est devenu un incontournable des fêtes ! Différents médias proposent leurs sélection de Noël.
Nous nous sommes aussi prêtés à l’exercice. Il n’a pas été simple de déterminer les balises mais, on y est arrivés ! Nous avons décidé de ne proposer que 3 jeux par rédacteurs et dans une gamme de prix différents pour que cela corresponde à toutes les bourses.
Nous nous sommes pas engagés dans des classifications du style familiale, duo, party game, etc. L’exercice semblait trop compliqué et on risquait d’y perdre ceux pour qui ce type d’article est destiné. En effet, nous ne pensons pas que le ludovore a besoin d’une sélection de Noël pour savoir ce qu’il veut pour les fins d’année.
Commençons avec Son !
Galileo Project
Un tour, une action à choisir parmi 3 mais chacune a un impact profond sur votre stratégie. Le jeu ravira clairement les amateurs de gros jeux mais qui sont à la recherche de quelque chose de plus rapide à prendre en main. Mon coup de cœur de Essen 2022 remplit clairement ses fonctions et son prix est parfaitement en accord avec ce qu’il offre !
50 euros.
Namiji
Le plus beau jeu de l’année. Ouvrez sa boîte d’un blanc immaculé et découvrez la mer du Japon. Passez par les différents ports tout en prenant le temps de pêcher, contempler les animaux marins … Namiji est pareil à Tokaido mais en plus compétitif, raison pour laquelle je le préfère. Je possède la version Deluxe mais honnêtement, le jeu de base est vraiment magnifique à regarder.
35 euros.
Bag of Chips
Votre ami aime bien jouer mais pas trop non plus ? Bag of Chips. Un jeu d’ambiance avec ce gout de reviens-y si propre à ces rondelles de pomme de terre frites. Le jeu s’apprend en 5 minutes et on enchaîne les parties jusqu’à être complètement rassasié.
15 euros.
Poursuivons avec Ariane
Petit budget et jeu d’ambiance : Maudit mot dit (environ 15 euros)
Un jeu au design si parfait qu’il s’emporte et se joue partout sans sortir de sa boîte ! C’est mon jeu d’ambiance chouchou de 2022 grâce à son accessibilité et son universalité. En fait c’est un peu comme un Dixit, on va très vite continuer à jouer sans compter les points ni les tours… signe que ça marche 😉 !
Moyen budget et jeu d’enquête : Tracks (environ 33 euros)
Ce micro macro sonore vous fera une claque dès la première partie ! Ca a l’allure d’un jeu super nouveau et c’est pour autant si immédiat dans la mécanique qu’on aurait aimé avoir l’idée nous même. Pour les grands et les petits groupes, les amateurs d’enquêtes et les nocives. Bref, le jeu pour tous par excellence de 2022.
Gros budget et jeu expert : Twisted Fables (environ 50 euros)
À offrir à tous les fans de deckbuilding et d’affrontement. On a enfin un jeu expert de deckbuilding à la hauteur d’un Aeon’s End mais où on peut se taper dessus. Mécanique légèrement twistée, univers complètement fou et rejouabilité énorme : c’est le jeu pas si connu qui ravira les joueurs ayant déjà la Kallax qui deborde.
Continuons avec Steve !
Nous devions uniquement choisir 3 jeux que l’on conseillerait à mettre sous le sapin. C’est un exercice terriblement difficile de se limiter car il faut prendre en considération un budget abordable, un certain type de public et pas forcément ses goûts persos (donc des jeux qui pourraient peut-être être moins appréciables pour un public plus général) J’ai donc décidé de m’axer sur un public familial avec jeunes enfants pour les 3 jeux que je vais vous conseiller. Ces jeux sont donc sortis en 2022 et ont su se démarquer selon mon ressenti et celui de mes loulous (à l’instant T où j’écris ces lignes car un avis peut être selon moi fluctuant dépendant du moment). C’est donc tout à fait possible que d’autres jeux de cette catégorie, et de belle qualité, soient passés sous mon radar et ne sont donc pas cités ici.
Pour ma part, j’ai mis en premier lieu Flamecraft pour son rapport qualité/prix (30-35 euros) et l’effet waow qu’il aura lors du déballage et à l’ouverture de la boîte. En effet, la cover est ultra mignonne, cela donne le sourire quand on la voit je trouve. J’ai d’ailleurs pris ce cadeau pour l’opération Papa Noël pour un petit garçon de 10 ans ! J’espère que cela lui aura fait plaisir. Ensuite, le matériel est vraiment de très bonne qualité, tapis de jeu en Néoprene, cartes solides, jetons de score en bois. Pour finir, il est très chouette à jouer familial tout en étant avec une belle réflexion. Il présente un mode solo et des variantes pour complexifier légèrement le jeu.
Je suis parti sur Hellton Palace car c’est un deux joueurs. Même si Noël est une fête de famille, ce n’est pas pour autant que cela ne se fait pas en petit comité ! Ici, on va gérer un hôtel en enfer et évidemment avec des clients particuliers… On va être sur un jeu de programmation et de croche patte. Chouette si on accepte de se faire tacler et voir sa stratégie capoter mais surtout, si on a l’esprit revanchard ^^ On est sur un budget de 20-25 euros
Pour finir, Dinosaur Island Rawr’N’Write, un jeu plus costaud et un peu plus cher autour des 35 euros mais où vous trouverez le plaisir à construire votre parc dans le thème de Jurassique Parc. Si comme mon compagnon, le destinataire de ce jeu aime dessiner en plus, c’est bingo ^^ On est sur du stratégique et de l’optimisation dans le choix de dés le tout mêlé à du roll and write. La diversité des cartes permet une belle rejouabilité. Mon compagnon a apprécié le jeu tant pour son côté ludique que son côté artistique durant la partie ^^ Moi j’ai vraiment kiffé optimiser mes choix de dés pour faire un super parc avec pleins de Dino mais aussi des attractions pour maximiser le plus de points.
Trek 12, Amazonie : Explorer l’Amazonie avec des blocs de feuille et un coffre-fort
Les alentours grouillent de bêtes sauvages, il fait une chaleur étouffante et vous devez emprunter un canoé pour accéder aux zones les plus reculées… c’est bien la forêt tropicale qui vous entoure. En tant que cartographe, vous allez avoir du pain sur la planche ! … Et peu de marge d’erreur. Votre chemin sera semé d’embûches et de compétiteurs, mais recèlera aussi nombres de surprises. Alors, prêts à troquer l’Himalaya pour ce voyage en Amazonie ?
Rapide coup d’œil
Sorti en septembre 2021 Environ 20 minutes 1 à 50 joueurs À partir de 8 ans
Roll and write sur le thème de l’exploration de la forêt amazonienne, avec beaucoup de matériel et de règles à découvrir au fil du jeu. 2ème opus, totalement indépendant, de la série Trek 12.
Pour ceux qui découvrent les trucs and write, ou pour ceux qui les aiment déjà et qui ont envie d’un jeu rapide et efficace, avec une rejouabilité assez forte dûe à la quantité de matériel à découvrir.
Créé par Bruno Cathala et Corentin Lebrat et illustré par Olivier Derouetteau et Maxime Morin.
Aux éditions Lumberjacks Studio.
Présentation et règles
Même format de boîte que son prédécesseur, Trek 12 Amazonie a quand même bien belle allure sur les rayons de notre ludothèque (tout en ne les encombrant pas trop). En effet, c’est avec un thème tout beau tout neuf qu’il nous revient : la très colorée forêt amazonienne. Je suis ravie, le matériel est bien plus gai et attractif que la boîte précédente.
Toutefois, rien ne change (trop) : on a toujours notre bloc de feuilles, nos deux dés et les quelques règles du jeu. C’est tout ? Non… loin de là ! 80% du matériel de jeu est caché dans des enveloppes et scellé dans un coffre-fort occupant la bonne moitié de la boîte. Première surprise de taille et gros changement. Oui, du matériel était aussi à découvrir dans la première boîte mais pas à ce point !
De quoi nous rendre bien trop curieux, et vouloir entamer directement la première partie. Le début est simple : on reprend les règles de la version Himalaya et on leur ajoute 1-2 petits twists. On lance donc les deux dés, comportant des chiffres de 0 à 6, puis on décide de rentrer une valeur sur notre feuille, étant soit la soustraction entre les deux chiffres, soit leur addition, leur multiplication ou un des deux chiffres seul. On ne peut choisir que 4 fois chaque option. Pas de règle de remplissage particulière, hormis être adjacent à un chiffre déjà inscrit.
Mais, ce n’est pas parce qu’on peut mettre un chiffre quelque part que ce sera le bon emplacement pour faire des points ! En effet, des mêmes chiffres adjacents créeront une zone et des chiffres ordonnés en une suite logique créeront un chemin de co, tandis que des chiffres au-dessus de 12 ou isolés nous donneront des malus. Restent deux suppléments spéciaux Amazonie : le canoé et les animaux. Le canoé s’utilise en sélectionnant le chiffre le plus élevé des deux dés, et il vous permettra d’inscrire ce chiffre sur une case de rivière sans prendre de malus. 3 animaux sont chacun associés à un chiffre et, à chaque fois que vous inscrirez ce chiffre sur votre feuille, vous aurez des points bonus allant crescendo.
L’objectif est clair, faire le plus de points après 20 lancers ! Et le temps passera vite, car une partie se plie en 15min.
Mon avis
Vu mon explication succincte d’une partie, les fans de Trek 12 la première boîte n’y verront rien de neuf sous le soleil, tandis que les novices n’auront peut-être pas envie de jeter un œil au jeu. Mais comment rendre compte de la richesse de ce nouvel opus quand 80% de son contenu est secret ? Vous spoiler serait bien trop dommage… Il faudra donc me croire sur parole si vous écrit que la boîte regorge de nouveautés et de matériel, venant largement renouveler le gameplay du jeu, en lui ajouter les subtilités et la tacticité qui manquaient à mon sens au premier opus.
Les emplacements vides de la règle de jeu vont se remplir et vous aurez bien plus à vous mettre sous le crayon qu’un seul bloc de feuilles. Le mode solo quant à lui sera aussi longuement développé car il aura la même évolution que le reste du jeu.
Une partie durant un quart d’heure, et un poil plus tant qu’on rajoute de la complexité au jeu, il sera très facilement sortable à table ou entre deux plus gros jeux.
En plus, la quantité folle à découvrir obligera et donnera surtout envie d’y revenir assez régulièrement. Autant dire que le prix déjà bas du jeu sera très vite rentabilisé !
Trek 12, Himalaya : au retour de la jungle amazonienne, attachons nos mousquetons pour gravir l’Himalaya ⛰️🧗!
Sortez vos piolets, vos mousquetons et n’oubliez pas de mettre de bonne chaussure ! Aujourd’hui, vous partez à l’assaut de l’Himalaya, rien que ça. Vous voilà presque au sommet du monde, l’horizon à perte de vue. En tant que cartographe, vous allez avoir du pain sur la planche ! … Et peu de marge d’erreur. Votre chemin devra être scrupuleusement étudié pour déterminer les zones et poser les chemins de corde. Attention, faites attention aux passages les plus dangereux, la chute pourrait s’avérer mortelle !
Nous n’allons pas revenir sur la mécanique de ce jeu qui est presque à l’identique du deuxième opus. On pourrait se poser la question des motivations à avoir les deux boîtes à la maison… Ariane met en évidence les raisons qui l’ont poussée à plutôt apprécier le deuxième opus plutôt que le premier. Clairement, on constate des corrections sont apportées par les auteurs.
Conclusion : Himalaya ou Amazonie ?
Mais, le jeu en lui-même, vaut-il vraiment le coup ? Dans un monde qui se sature de trucs and write, la question de la relevance d’un second opus se pose. Le thème est clairement très différent de son prédécesseur, et je pense qu’il s’adressera à d’autres personnes (dont moi !). Maintenant malheureusement, le thème est un poil plaqué… En effet, le gros reproche que je fais à Trek 12 de façon générale, est son côté trop mathématique. Non pas qu’on soit pris dans des calculs impossibles, mais parce que les chiffres ne s’éclipsent pas vraiment au profit d’autre chose. Le lien entre ces chiffres et l’exploration de l’Amazonie est loin… et, en jouant, je me retrouve vite à ne penser que « suite de chiffres » et à éclipser totalement le thème. Il est vrai que c’est un exercice ardu pour cette classification de jeux de société, mais pas impossible (coucou Welcome to ! your new home). Ce défaut viendra toutefois s’atténuer avec les derniers blocs de feuille, où l’objectif sera un peu différent (mais, chut, je n’en dis pas plus !).
Et, si je veux tenter l’aventure Trek 12, j’achète les 2 boites ou est-ce qu’une seule me suffirait ? De mon point de vue, les deux Trek 12 offrent des propositions assez similaires dans leur mécanique et on n’est pas face à deux jeux vraiment différents. A partir de là, acheter les 2 boites n’est à mon sens pas nécessaire, sauf pour les plus grands fans de la franchise. En effet, c’est vraiment le thème mais surtout les ajouts et leur côté legacy qui marquent une réelle différence entre les deux opus. Et, en ce sens, je trouve cette version Amazonie bien plus aboutie.
La correction majeure vient des objectifs communs apportés par les animaux. Pour autant, je rejoins entièrement Ariane que la présence des chiffres et du côté calculatoire reste majoritaire dans les deux versions et l’est d’autant plus dans la première version. C’est souvent le premier reproche que l’on peut faire à ce type de mécanique et le second porte sur l’absence d’interaction. Ariane mentionne Welcome To the Moon qui adoucit le côté calculatoire. De mon côté, pour l’interaction, je vous invite à découvrir Kyudo.
A choisir, je partirais aussi sur la deuxième boîte car elle amène des subtilités et des corrections légères mais suffisamment importantes. Mais, le premier opus fonctionnera mieux avec des plus jeunes ou des novices. On sent vraiment que la seconde boîte a été construite pour les joueurs connaissant déjà la première et souhaitant des nouveautés.
Quelles différences ?
Similitudes
Des jeux évolutifs
Une mécanique assez identique dans les deux opus, et toujours très calculatoire
Des thèmes relativement plaqués
De bons modes solo
L’assez bonne durée des jeux (pour débloquer tous les éléments)
Des éditions soignées
Pour un public familial, familial +
Un prix accessible
Différences
L’apparition d’objectifs communs dans la version Amazonie
Un aspect trop répétitif dans la version Himalaya, gommé ensuite
Une esthétique plus accrocheuse et colorée dans la version Amazonie
Avouez-le, vous avez toujours rêvé d’ouvrir votre propre restaurant, de bâtir une chambre d’hôtes ou encore de construire votre imprimerie ! Merveilleux, car c’est bien ce dernier souhait inavoué que vous allez enfin pouvoir réaliser aujourd’hui, en 1400 et des. A vous les belles lettres, l’écriture de vos propres livres et la flatterie auprès des mécènes de la région. Mais, malheureusement, vous n’êtes pas le seul à chérir ce rêve… l’imprimerie est en plein essor et nombre d’entrepreneurs véreux voudront remplir plus de commandes que vous et vous piquer la vedette.
Rapide coup d’œil
Sorti en mars 2022 Environ 60-100 minutes 1 à 4 joueurs À partir de 10 ans
Jeu sur le thème de l’imprimerie au XVème siècle, mêlant enchères et gestion avec une belle flopée de matériel de qualité.
Pour des amis ou une famille de joueurs qui ont envie d’un jeu fluide et tranquille, avec quand même quelques dilemmes d’optimisation et des objectifs à remplir. Ou tout simplement quand on a des invités qu’on veut impressionner avec du (très) beau matériel à table.
Créé par Katarzyna Cioch et Wojciech Wiśniewski et illustré par Szłapa. Aux éditions Granna, distribué par Atalia.
Présentation et règles
Gutenberg, c’est une grosse boîte, du matériel à foison et… pas de plastique. Je salue vivement la démarche car je constate avec plaisir que des solutions de rangement en carton et tissu ont été prévues dans la boîte : chaque petite lettre et chaque encre a sa place, soit dans une boîte en carton avec de chouettes pictogrammes pour s’y retrouver, soit dans un petit sac en tissu.
Mais pourquoi donc un jeu sur le thème de l’imprimerie ? Univers qui n’inspirera pas grand monde et une illustration très à l’allemande sur le devant, pour en rajouter une couche. Heureusement, quand on ouvre la boîte de jeu on découvre que l’imprimerie ça peut aussi être beau !
Cependant, je ne vais pas vous le cacher, l’installation de la première partie sera fastidieuse. Outre la qualité indéniable du matériel, il y en a quand même beaucoup, et on ne sait plus où donner de la tête pour mettre en place le jeu. Du coup on a aussi l’impression d’un jeu très lourd et seulement pour les joueurs avertis. En effet, autant il a été difficile de motiver les troupes à la maison pour jouer à ce jeu d’apparence « trop compliqué », mais autant Gutenberg a fait pousser des cris de joie aux amis gros joueurs qui imaginaient un jeu long et à la mécanique très dense.
Eh bien, ne vous fiez pas aux apparences car tous se trompaient.
Malgré son aspect, Gutenberg est un jeu qui reprend des mécaniques classiques et qui s’explique en un temps record. Sa subtilité vient à la fois de son univers, embellissant et donnant du sens à un système de jeu déjà-vu, mais aussi de son principe d’enchères, permettant une belle interaction entre joueurs. Les joueurs fréquents y trouveront tout à fait leur compte s’ils désirent un jeu assez fluide et tranquille ; tandis que les familles ou joueurs occasionnels y prendront également du plaisir. Pour cela, j’ai bien aimé ce côté fédérateur de Gutenberg.
Mais alors, comment ça se joue ?
Le but du jeu va être de réussir à faire le maximum de points en honorant des commandes de livres. Une commande est toujours constituée de lettres, mais on peut aussi venir l’agrémenter d’encres de couleurs et de belles finitions. Une même commande peut donc nous rapporter plus ou moins de points de victoire en fonction de la qualité d’exécution qu’on souhaite lui donner. Vaudra-t-il mieux enchainer plusieurs commandes un peu bâclées ou alors bien finaliser moins de commandes ? Entrent en jeu également les mécènes qui, s’ils sont flattés correctement (c’est-à-dire si nous les fournissons en encres et en compétences), nous rapporteront aussi des points en fin de partie.
Il va donc être question d’aller récolter des lettres, des encres, de booster nos compétences et d’agrémenter notre imprimerie d’engrenages. Ces derniers nous offrent des bonus différents à chaque tour. On peut prendre tous ces éléments sur le plateau de jeu. Mais pas comme on le désire…
En effet, avant le tour des joueurs, il va falloir, face cachée, miser des jetons (au nombre fort limité…) sur chacune des potentielles choses à récupérer. Ensuite on dévoile, et celui qui a parié le plus sur un élément de jeu le choisira en premier. Et il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde ! Bref, pas mal de paramètres à prendre en compte et à mettre ensemble pour se faire quelques nœuds au cerveau. Et tout ceci en seulement 6 tours de jeu ! Donc 6 mises seulement sur chacun des éléments à récolter.
Mon avis
J’avoue que ce n’est pas le jeu expert auquel je m’attendais, et que j’y rejouerai sûrement plus avec ma famille qu’avec mes amis joueurs. Mais… et pourquoi pas ? En effet, Gutenberg est un jeu fluide, avec des règles évidentes et qui sait garder une belle intelligence malgré tout. Et ça, ce n’est pas si fréquent ni évident à faire. C’est typiquement le jeu à sortir quand mon entourage moins chevronné veut se frotter à du « plus gros jeu » ou veut doucement « monter en niveau ». Quelques parties seront nécessaires pour perfectionner une bonne stratégie, et avec un aussi beau matériel, on aurait tort de ne pas y revenir !
La durée est parfaite : 6 tours c’est juste ce qu’il faut pour que la partie ne s’éternise pas, pour avoir un peu (mais pas assez peut-être !) de frustration et pour ne pas s’ennuyer (car les manches se ressemble malheureusement trop).
Mais, un jeu à enchères, est-ce que ça marche à 2 joueurs ? Oui. Le plateau de jeu est différent suivant qu’on soit 2 ou 3/4 joueurs, et offre donc des possibilités plus limitées à 2 joueurs. Du coup il reste très important de pouvoir jouer en premier si on veut avoir un choix. Maintenant, je trouve malgré tout que les enchères ne sont jamais ultra tendues, que ce soit à 2 ou à 4 joueurs… il est très peu fréquent que le dernier joueur se retrouve totalement lésé. Et quand bien même, cela se résoudra vite par la suite. Les frustrations sont peu présentes !
Petite recommandation : utilisez les tuiles personnages asymétriques dès la première partie. A mon sens le jeu n’est pas assez complexe que pour l’alléger, et ça apporte un joli décalage entre joueurs.
Conclusion
Gutenberg est un jeu qui donne envie : de par son matériel impeccable, et de par sa limpidité d’explication et de jeu. Mais surtout c’est, je l’espère, un jeu qui donnera envie à mon entourage moins joueur de le devenir un peu plus. C’est le parfait jeu d’apprentissage, à l’orée entre le jeu familial et le jeu presque-expert. Mais c’est surtout, et c’est ça sa plus grande qualité : un jeu fédérateur. Entre générations, joueurs et moins joueurs, entre écolo et maniaques du rangement de leurs jeux.
Les plus
Un thème original, pourquoi pas !
Une évidence des règles
Un jeu plutôt tranquille : intelligent sans être prise de tête
Ca se joue aussi bien en famille qu’entre joueurs
Le système d’enchères
On fait évoluer son imprimerie à la manière d’une petite machine (pour remplir de plus en plus de commandes)
Tout ça en seulement 6 tours !
L’effet waouh du matériel autour de la table !
Le très beau système d’engrenages en carton
La conception éco-responsable du jeu
Le très bon rapport qualité-prix
Les moins
Beaucoup de matériel et un look trop expert, pour un jeu qui ne l’est pas
Les fêtes approchent ! C’est le moment de faire des cadeaux et se retrouver en famille et avec ses proches. Durant cette période arrive aussi le moment des tracas lors du choix des cadeaux. Avec l’équipe, on vous propose notre sélection des jeux sortis en 2021 qu’on offrirait les yeux fermés et que l’on aurait adoré recevoir si on n’avait pas craqué avant XD
La sélection d’Ariane
Beaucoup de jeux sortis en 2021, et donc une qualité globale d’édition revue à la hausse. Des illustrations à couper le souffle sur bon nombre d’entre eux, une narration toujours plus poussée et un matériel de jeu très complet. Toutefois, peu de nouvelles mécaniques : on reprend les connues et on (re)joue avec !
Top 3 : Lueur
On s’arrêtera d’abord sur Lueur pour ses qualités visuelles indéniables. Et on y rejouera pour son gameplay rafraîchissant et sa capacité à plaire à toute la famille. En recrutant des compagnons, on se crée une main de cartes pouvant comboter entre elles suite au jet de dés qu’on devra faire à chaque tour. Meilleur sera le résultat, plus loin on pourra avancer sur le plateau.
Un cadeau pour les fans de belles illustrations et de beaux jeux.
Environ 45 minutes
2 à 4 joueurs
À partir de 10 ans
Prix recommandé : 30 euros
Top 2 : Destinies
LE jeu narratif de l’année est compétitif ! Il faudra chacun poursuivre sa destinée, et ce plus vite que les adversaires. Pas de maître de jeu mais des figurines et dés à foison : on y retrouve en effet les poncifs du jeu de rôle, rendus accessibles. On devra beaucoup utiliser la tablette/le smartphone, mais pas d’isolement entre joueurs pour autant : il faudra bien veiller à écouter ce qu’il se passe chez le voisin pour contrer ses plans… ou les réaliser avant lui.
Un jeu pour ceux qui aiment s’immerger dans une histoire, avec un prix étonnement bas pour tout le matériel de qualité fourni.
Environ 90 minutes
1 à 3 joueurs
À partir de 14 ans
Prix recommandé : 45 euros
Top 1 : Les Ruines Perdues de Narak
Du placement d’ouvriers dans mon top de l’année ? Improbable mais vrai ! Narak reprend des recettes bien huilées à droite et à gauche (notamment le deckbuilding, le placement d’ouvriers et la gestion de ressources) et en fait un mélange explosif et malgré tout très intuitif. En effet, Narak s’explique en une fois, et une fois seulement. L’iconographie de ce jeu est limpide, et tout coule de source. Mais attention, peu de manches et une grande possibilité de montée en puissance : à condition de ne négliger aucun aspect du jeu (ses cartes, ses explorateurs, ses ressources, ses montres, et tant d’autres… !)!
Un beau cadeau pour joueurs fréquents.
Environ 30 minutes par joueur
1 à 4 joueurs
À partir de 12 ans
Prix recommandé : 60 euros
Les absents :
Vous les retrouverez sur les tops de mes comparses, et ce furent des coups de cœur pour moi aussi : Suspects, 7 Wonders Architects et Red Rising.
Ils seraient sans doute ici si j’avais pu y rejouer : Vienna Connection, Welcome to the Moon et It’s a Wonderful Kingdom.
La sélection de Steve
7 wonders Architects
Antoine Bauza nous a pondu une petite merveille, et oui! Magnifiquement édité par Repos Production (vive la Belgique). Pari ô combien réussi pour cette version hyper familiale, compétitive évidemment et très accessible dans l’univers de 7 wonders. Le but sera de construire sa merveille le plus vite possible en ayant le plus de points. Parties rapides à mettre en place et à jouer avec un énorme goût de reviens-y! On les enchaine littéralement. L’équilibrage est aux petits oignons. Le matériel est juste parfait avec un rangement optimal. Chaque merveille dans sa propre boite s’il vous plait! Règles courtes, précises et concises. Une mécanique principale, on pioche une carte. Autant dire que c’est très facile à apprendre. Le cadeau idéal à mettre sous le sapin selon moi pour toute la petite famille.
P.S : ce jeu a une petite saveur particulière pour moi car oui, petite fierté que d’avoir mon nom cité dans les relecteurs de ce jeu (ainsi que testeur du proto sur Board Game Arena). Du coup, avec les membres du groupe qui ont testé le jeu des heures et des heures durant sur BGA, on s’est fait une impression 3D d’un buste. Car oui, le chat était, à l’origine du jeu, un buste!!!
Auteur : Antoine Bauza Illustrateur : Etienne Hebinger Editeur : Repos Production Age : à partir de 8 ans Nombre de joueurs : 2 à 7 Durée : 25 minutes jeu familial compétitif, pioche de carte, collection, course à l’objectif
Welcome to the moon
Et c’est grand OUI pour ce jeu qui nous emmène dans la Lune! Nous avons ici le dernier opus des flip and write Welcome to de Benoit Turpin. Selon moi, le meilleur, rien que ca! Donc fan de flip and write, ne réfléchissez pas, jetez vous dessus! Le poids de cette petite boite vous surprendra tant il y a du matériel et d’excellente qualité. Une aventure qui se joue en 8 morceaux de campagne. 8 ressentis différents. Et même quelques surprises dans le jeu sans trop en dire. Une édition et un travail d’écriture superbes de la part de Blue Cocker vraiment! Chapeau bas les artistes. L’ayant découvert à Essen avec Ariane, y ayant rejoué en cours du soir avec Njoy, je voulais l’avoir à tout prix. Un des top jeu de l’année 2021? Franchement, subjectivement, et bien oui!
Auteurs : Benoit Turpin et Alexis Allard Illustratrice : Anne HEIDSIECK Editeur : Blue Cocker Age : à partir de 10 ans Nombre de joueurs : 1 à 6 Durée : 15 à 30 minutes espace, jeu pour initiés, jeu en campagne compétitif, solo, narratif, flip & write
Living Forest
Dans ce jeu compétitif, vous incarnez un esprit de la nature qui va tenter de sauver la forêt et son Arbre sacré des flammes du terrible Onibi. Ce jeu, c’est simple, j’y ai joué encore une fois avec Ariane et le sympathique animateur sur le stand de Ludonaute à Essen. Après deux tours ma réaction fut mais wouaw quoi! Je le veux et je l’ai acheté à Essen oui oui! Les illustrations sont justes magnifiques, c’est d’une grande fluidité, on joue tous en simultané avec une mécanique de stop ou encore. Car il faudra être prudent lorsque l’on demandera de l’aide aux animaux guardiens. Un jeu top pour une initiation au deck building familial mais attention pas pour les plus jeunes quand même. Il y a de l’interaction car on peut se voler nos conditions de victoire. Une fois notre deck optimisé, ce sera la course à l’objectif. Les règles sont très claires, c’est agréable,… et pourquoi pas planter ce magnifique arbre sous votre sapin?
Auteur : Aska Christiansen Illustratrice : Apolline Etienne Editeur : Ludonaute Age : à partir de 8 ans Nombre de joueurs : 2 à 4 Durée : 45 minutes jeu familial, fantasy, nature compétitif, deckbuilding, stop ou encore, course à l’objectif
Kids Chronicles – la quête des pierres de lune
Kids Chronicles est l’adaptation pour petits de Chronicles of Crime également édité par Lucky Duck Games. On va, grâce à une application gratuite, vivre une aventure de 6 scénarios (tutoriel compris) dans le Royaume de l’Eté et l’Empire de l’Hiver afin de trouver les quatres pierres de Lune et passer d’apprentis à de véritables magiciens. Je vous préviens de suite, oui ce jeu est un coup de coeur disons-le et un réel bonheur partagé en famille. Le plateau de jeu recto/verso été/hiver est somptueux et de taille moyenne. Les cartes, les illustrations, l’application, la musique, les sons et la qualité d’écriture nous permettent de nous immerger dans ce monde féérique. On retrouve les lieux classiques de l’héroic fantasy : château, forêt, volcan, lac,… Alors oui, tout comme Chronicles of Crime, il nous faut une application qui nous permettra de scanner les endroits où aller, les personnages pour les interroger, ainsi que des objets. Je conseille qu’un adulte fasse la partie scannage. Par contre, là où mes enfants (5 et 7 ans) ont pris un réel plaisir est la découverte des lieux en VR sur l’application afin d’observer ce qu’il s’y passe. C’est vraiment hyper jouissif de les voir s’extasier ainsi. Même si mon plus grand a 7 ans et pourrait très bien lire (d’ailleurs il me le demandait par moment), j’ai préféré au final faire cela afin que l’immersion soit là et ne soit pas coupée par sa lecture saccadée. Erreur de ma part? Cela peut être clairement en effet un très bon exercice pour sa lecture. A partir du moment où mes enfants veulent enchainer les scénarios au point de ne pas vouloir se laver, je pense dès lors que c’est mission réussie pour ce jeu. Leur envie si forte d’y rejouer étant la plus belle preuve que ce jeu est juste super.
Auteur : David Cicurel Illustrateur et illustratrices : Mateusz Komada, Maryna Nesterova, Chanon Torncharoensri Editeur : Lucky Duck Games Age : à partir de 7 ans Nombre de joueurs : 1 à 4 (2 grand max selon moi, avec 1-2 adultes) Durée : 45 minutes par scénario aventure, exploration, héroic fantasy, jeu pour enfants/familial, jeu en campagne collaboration, solo, narratif, déduction, observation, scan & play
J’ai découvert IKI au Spiel à Essen même. Mon meilleur ami et moi nous sommes laissés tentés malgré la quantité faramineuse d’informations qui se présentait sous nos yeux. Toutefois, après explication des règles, le jeu est très fluide. On est dans de la programmation à court terme et le jeu consiste principalement à prendre des décisions sur le moment. Le meilleur joueur sera celui-ci qui aura fait les meilleurs choix lors de ses tours précédents et pas celui qui aura vu le 10ème tour avant tout le monde.
IKI c’est le jeu « expert » que vous pourrez facilement ressortir comme un « Bruxelles 1895 – Geek Attitude Games » ou « Londres – Origames ». Clairement le jeu expert que j’ai préféré de l’année !
Pourquoi offrir IKI ?
Sa fluidité
Le fait qu’on puisse directement en refaire une
Ses illustrations irréprochables
1h à 2h
2 à 4 joueurs
À partir de 14 ans
Prix recommandé : 49 euros
Jeu « familial » : Kingdomino ORIGINS – Blue Orange
Tous les initiés du milieu ludique connaissent Kingdomino. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, personne ne peut le nier, c’est un énorme classique. Ce que j’adore avec Kingdomino, c’est sa double dimension. On peut y jouer très relax, très calmement – la façon familiale, ou alors on peut commencer à compter les tuiles, les terrains – la façon experte.
Kingdomino est un classique que je recommande à toute les personnes qui n’y connaissent rien en jeu et cette version ORIGINS vient avec 2 modules additionnels pour complexifier vos parties si vous connaissez déjà le jeu. Si vous n’avez pas de Kingdomino dans votre ludothèque, alors ce dernier s’y intégrera parfaitement et si vous adorez cette mécanique, alors les nouvelles règles vous apporteront un parfait vent de fraîcheur !
Pourquoi offrir Kingdomino ORIGINS ?
Sa prise en main ultra-rapide
Son côté très stratégique sous-jacent
Ses nouvelles stratégies Kingdominoesque
Moins de 30 minutes
2 à 4 joueurs
À partir de 8 ans
Prix recommandé : 25 euros
Jeu « ambiance » : Mascarade – Repos Production
Ne dit-on pas que c’est avec les Belges que les fêtes sont les meilleures ? Alors il me fallait vous proposer un jeu belge (même si l’auteur est Français). Mascarade n’est pas un nouveau jeu, il est même plutôt vieux puisqu’il a été publié initialement en 2013 ! 8 ans après sa sortie, Repos Production nous propose une réédition avec une complète refonte graphique.
On est sur un jeu à rôle caché mais où vous allez pouvoir usurper le rôle d’un autre joueur afin d’user de ses pouvoirs. Vous allez également pouvoir changer d’identité, voler des points aux adversaires … Bref. Le cocktail gagnant pour une soirée carnavalesque !
Pourquoi offrir Mascarade ?
Redécouvrir un classique
Parce que c’est belge !
Parce qu’on nous demande de jouer masqués !
30 minutes à 1h
2 à plus de 10 joueurs
À partir de 10 ans
Prix recommandé : 18 euros
La sélection de Renaud
L’année 2021 a été chargée en sorties et découvertes même si la situation n’a pas été évidente pour respecter les délais de sortie. L’ensemble des acteurs du monde ludique ont mis tout en oeuvre pour arriver à nous offrir des étoiles dans les yeux ! Ma sélection est faite à partir des jeux sortis jusqu’à la mi novembre et évidemment que dans les sorties de fin d’année, je vois déjà des jeux qui seraient parfait pour les fêtes comme “Stella Dixit”, “Canopée” ou encore “Robin des bois”. Je ne manquerai pas de revenir vers vous avec un article complet sur ces différents jeux !
Top 3 : Suspects
3 enquêtes idéales pour animer une soirée au coin du feu ou dès le réveillon de Noël ! Tant les plus jeunes que les plus anciens s’y retrouveront. Un véritable plaisir de partir à la recherche aux indices avec Claire Harper afin d’arrêter le criminel.
Ses points forts résident dans la capacité à nous faire vivre à 200% les émotions d’un huis clos comme vous avez pu le vivre dans les romans d’Agatha Christie associé à des magnifiques illustrations et l’absence d’application. Idéal si le réseau internet surcharge le jour du réveillon ou si vous passez le vôtre en haut d’une montagne enneigée ! Rien ne vous empêchera de mettre sous les verrous le meurtrier.
Ce jeu était mon numéro 1 jusqu’à la sortie d’Oltréé. Il fait clairement débat et est très clivant. Pour autant, je vous le propose dans ma sélection car sa prise en main est ultra rapide et très facile. La complexité réside dans vos choix au moment des parties. Ce jeu plaira évidemment aux amoureux d’optimisation de main mais, encore plus, si vous avez dans vos proches une personne ayant succombé aux romans de Pierce Brown ayant inspiré la sortie de ce jeu.
30 minutes à 1 heure
1 à 6 joueurs
À partir de 14 ans
Prix recommandé : 40 euros
Top 1 : Oltrée
Mon numéro 1 de cette année. Je suis entièrement conquis car il mêle à la fois de la coopération et de la narration. C’est un véritable plaisir d’y jouer et surtout, sa prise en main est très facile. Il y a pas mal d’actions mais après un tour, le jeu est ultra fluide et plaira à un grand nombre. Je vous laisse découvrir l’article à son sujet où j’explique en détails pourquoi il est mon numéro 1.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voulais commencer par remercier Geek Attitude Games de nous avoir inviter à tester ce jeu. Personnellement, je suis très heureux de pouvoir appeler Etienne ESPREMAN (Bruxelles 1893, Bruxelles 1897, Essen – the Game) mon ami et c’est toujours avec grand plaisir que j’accepte ses appels à venir tester des prototypes ou des jeux finis pour GAG.
Durant, un live Twitch pour le Brussels Games Festival où Etienne était invité à présenter les futures sorties de GAG, l’image de la cover de Pessoa avait été dévoilée et à l’unanimité, l’équipe de Inspired Global Gaming n’avait qu’une envie : en savoir plus. Puis tout récemment, un premier visuel du plateau de jeu était sorti et là, notre patience avait été mise à mal. Il fallait que nous le testions
[…] Allô Etienne ? […]
Nous rencontrons alors l’auteur du jeu, Sá Orlando, d’origine portugaise comme Fernando Pessoa. Je m’attendais à une explication « classique » des règles et hop dans le jeu mais à la place, j’ai pris une leçon d’histoire et de littérature portugaise. Au-delà du fait que ce soit son jeu, Orlando connaît parfaitement son sujet et le présente avec passion et nous avons littéralement bu ses paroles. Sauf Steve. Lui était impressionné par le corps d’Apollon d’Orlando …
Rapide coup d’oeil
Sortie fin d’année Entre 45 et 75 MINUTES 2 À 4 JOUEURS À PARTIR DE 10 ANS
Fernando Pessoa (1888 – 1935) était un poète portugais qui a vécu principalement à Lisbonne. Sa particularité est d’avoir écrit des poèmes sous différents hétéronymes. Comprenez là que d’une certaine manière, il n’était pas seul dans sa tête. Dans celle-ci coexistaient différents poètes, chacun avec un style particulier.
Ricardo Reis
« Nombreux sont ceux qui vivent en nous ; Si je pense, si je ressens, j’ignore Qui est celui qui pense, qui ressent. Je suis seulement le lieu Où l’on pense, où l’on ressent.. »
Orlando est parti de cette particularité pour créer ce jeu de placement d’ouvriers. Chaque joueur va incarner un de ces hétéronymes et écrire des poèmes qui lui rapporteront des points de victoires. Ceux-ci seront représenté par des meeples de couleur contrôlés par leur joueur. Le twist est le meeple noir qui représente le corps physique de Fernando Pessoa et qui appartiendra à tous les joueurs.
Le jeu vient avec deux versions : une version simplifiée et une version complète. La première consiste à découvrir le jeu de manière symétrique. Tous les joueurs ont le même plateau de base et scorent de la même façon. La version complète met en danse les différents hétéronymes de Pessoa avec leurs spécialités. Par exemple Alvaro de Campos était une personnalité forte, indépendante et visionnaire. Le joueur l’incarnant démarre alors avec une réserve d’énergie plus grande, score plus lorsqu’il rédige des poèmes futuristes et est seul dans un lieu. Parlons-en d’ailleurs de ces lieux.
Le plateau est divisé en quatre zones physiques et la psyché de Pessoa. Chacun des lieux possède deux emplacements que pourront occuper les joueurs. Pour effectuer l’action du lieu, un joueur doit déplacer son meeple sur le lieu empêchant par ailleurs les autres joueurs de s’y rendre. La mécanique intéressante est celle du meeple noir. Ce meeple est à la disposition de tous les joueurs et peut être déplacé sur un lieu pour en effectuer l’action à l’instar des meeples joueurs.
J’ai particulièrement adoré ce point de règle. Celui-ci est une façon très maligne de traduire ce « dédoublement de personnalités » de Pessoa (je mets des guillemets car je ne m’y connais pas beaucoup en troubles dissociatifs de la personnalité). Chaque joueur contrôle son meeple mais peut également prendre le contrôle du corps physique et se balader librement dans Lisbonne. Orlando nous avait d’ailleurs expliqué que Pessoa pouvait souvent débarquer dans un café où les gens le saluaient avec un « Hey Fernando !» et qu’il devait leur dire que ce n’était pas « lui ».
En se promenant à travers les lieux, les joueurs vont pouvoir dépenser de l’inspiration pour écrire des poèmes en combinant des vers « collectés » dans les cafés de la capitale portugaise. Ceux-ci peuvent être de trois types chacun associé à une couleur : classique, naturaliste ou futuriste. Lors de la rédaction d’un poème, il est important d’enchaîner des vers de même type afin de respecter la cohérence des styles.
Là aussi, on retrouve une belle idée d’Orlando qui a su très intelligemment transfigurer l’écriture d’un poème en une mécanique ludique. C’est clairement une mécanique de pick-and-collect mais là où je la trouve belle, c’est que je ne l’ai pas ressentie. Je pense en particulier à Solenia (DUJARDIN Sébastien – Pearl Games) qui développe la même mécanique mais que je n’ai pas aimé car je n’avais eu aucune immersion dans le jeu. Ici, le thème est tellement présent que la mécanique se perd dans les méandres de nos esprits et je trouve ça poétique.
Je pourrais encore m’étendre sur quelques points de règles tel que l’optimisation de la machine de score ou de la prévision du poème final mais je préfère vous laisser découvrir le jeu lorsqu’il sortira. Il sera d’ailleurs possible d’y jouer lors du BGF On Tour ce dernier weekend d’août !
L’expérience de jeu de Son
Le premier mot qui me vient en tête lorsque j’ai envie de parler de Pessoa est « déroutant ».
Lorsque j’ai vu la couverture vive et pleines de couleurs pour la première fois, je m’attendais à un jeu plutôt familial, à la stratégie légère. Je pense m’être suffisamment étaler sur la stratégie au-dessus et j’irai rapidement droit au but en vous disant que ce n’est pas le cas.
Oui l’interaction entre les joueurs n’est pas très forte mais je pense que c’est rarement le cas avec les mécaniques de poses d’ouvriers. Chacun doit optimiser ses coups en fonction de la situation et parfois, prendre des risques afin de scorer plus tard (ou vous rater lamentablement !).
Je pourrais analyser le jeu pour sa mécanique et vous expliquer ce qu’il a de différents mais j’ai choisi de vous parler de mon expérience. Si vous avez l’occasion de pouvoir y jouer avec Orlando, l’auteur du jeu, n’hésitez vraiment pas. Si vous devez choisir entre jouer immédiatement avec Etienne ou attendre pour jouer avec Orlando, ne choisissez surtout pas la première option !
Orlando est clairement la raison principale pour laquelle ce jeu est, jusqu’à aujourd’hui, mon plus gros coup de cœur ludique 2021. Lors de notre partie, je n’ai pas seulement joué, j’ai également appris. J’ai fait connaissance avec Fernando Pessoa et ses hétéronymes. Je ne connaissais pas du tout cet auteur ou plutôt ces auteurs, et je suis sorti du jeu avec l’envie d’en savoir plus sur lui.
Il n’y a rien à dire, le meilleur ingrédient pour faire vivre une belle expérience à quelqu’un, c’est la passion et Sa, Orlando (petit jeu de mots !) a vraiment su nous la transmettre. Il aime les jeux, il aime l’auteur qu’était Pessoa. Toutes les conditions étaient réunies pour que nous passions un instant ludique exceptionnel. A travers cet article, je voudrais encore remercier Orlando et Geek Attitude Games pour ce moment privilégié.
L’expérience de jeu de Steve
Avant de vous donner mon avis sur ce jeu, j’aimerais vous contextualiser sa découverte. Alors que j’étais chez Fred de Geek Attitude Games en début d’année 2021 afin de tester les nouvelles enquêtes de Q-Sherlock, il me mit au parfum quant aux futurs sorties de chez GAG. Et voilà le moment où il me pitch brièvement Pessoa lors d’une petite pause cigarette.
Autant vous dire que ma curiosité fut titilée, et que j’attendais impatiemment d’y jouer. Vous allez probablement vous dire que mon avis n’est peut-être pas totalement impartial car je les connais et je les apprécie beaucoup, je souhaite quand même vous partager mon état d’esprit. Quelques mois passent, et là, une publication ou un message d’Etienne, je ne me souviens plus, nous invite à tester le jeu pour celles et ceux qui le désirent. Je saute clairement sur l’occasion avec mes amis du blog d’Inspired Gaming, Renaud et Son, pour pouvoir y jouer.
Un mercredi après-midi, un temps maussade (un peu une habitude en Belgique), mais la satisfaction de me retrouver dans la chaleur des bureaux de GAG. Son et Renaud, jouant à un prototype d’Etienne avec l’auteur du jeu Pessoa justement, Orlando Sa, qui était présent.
A vue d’œil, je vis que les neurones de Renaud chauffaient sur ce proto d’Etienne! 😀 Fabrice de GAG, étant présent également, m’explique un peu le travail d’édition sur le jeu Pessoa et me montre la boite du jeu. Je ne peux que l’admirer.
Les illustrations de Marina Filipa Costa et les petits reflets argentés nous invitent à ouvrir cette boite et à nous plonger dans l’univers du poète portugais Fernando Pessoa. Le plateau de jeu étant installé, les couleurs pastel de celui-ci m’apaisent et les différents meeples à l’effigie de Pessoa attirent mon œil contemplatif et me donnent envie de les toucher. Alors oui, je pense que nous avons eu l’énorme privilège de nous faire expliquer le jeu par Orlando Sa, l’auteur du jeu. Son accent portugais nous aidant encore plus à nous immerger dans le thème.
On sent également dans ses explications sa passion pour le poète. Donc nous sommes dans un jeu de pose d’ouvrier (au singulier car nous n’en disposons que d’un seul) et de gestion de main pour 1 à 4 joueurs pour une durée de partie de plus ou moins 60 minutes. Il est conseillé à partir de 12 ans. J’en ai joué 2 parties et toujours la configuration à 4.
L’une dans les bureaux de GAG, l’autre avec l’équipe d’Inspired. D’ailleurs je remercie GAG de nous l’avoir prêté afin que nous puissions y jouer une fois de plus. Le jeu nous propose d’être dans les pensées de Fernando Pessoa afin d’écrire des poèmes, chacun dans un style qui est propre à une personnalité différente. En effet, Fernando Pessoa incarnait littéralement des personnages fictifs dans la vraie vie, allant dans différents lieux de Lisbonne (cafés, librairies,…) avec la personnalité du moment.
Ces différents lieux sont représentés sur le plateau de jeu, et le plateau circulaire central représente la psyché de Fernando Pessoa. Dans certains lieux, il y trouva de l’inspiration, les cartes que l’on a en main (A savoir également que chacune de ces cartes contiennent des citations écrites par Pessoa). Dans d’autres lieux, on pourra écrire des poèmes ou bien encore recréer conceptuellement la croissance de l’énergie créatrice de Pessoa. Chacun des joueurs incarne avec son pion un hétéronyme différent (entendez par là un pseudonyme auquel Pessoa a cherché à donner une existence concrète).
Dans le jeu Pessoa, chaque joueur active tantôt le corps physique de Pessoa, tantôt l’un de ses hétéronymes. Autant vous dire que le thème est omniprésent et se marie merveilleusement avec les mécaniques. J’ai clairement ressenti un sensation de fraicheur en y jouant, littéralement une ode au jeu de société. C’est fluide, rapide (12 manches qui représentent les 22 dernières années de l’écrivain), stratégique mais relativement léger. En tout cas c’est mon point de vue. Je le classerais dans un jeu familiale + ou bien expert -.
On a joué avec les règles avancées du jeu, c’est important de le signaler car elles rajoutent une mécanique en plus (le draft), de la profondeur et de l’interactivité selon moi. En effet, nous avons incarné chacun des hétéronymes différents qui reflètent des courants littéraires dans lesquels ceux-ci s’inscrivaient.
Donc des spécificités différentes alors que dans le jeu de base, les hétéronymes ont les mêmes spécificités. Aussi, avec le module avancé Mensagem en plus, le jeu reflète alors l’interaction des hétéronymes de Pessoa et cela en draftant ces cartes à chaque fois que l’on se repose. Ces cartes représentent des objectifs additionnels de fin de partie. Mensagem étant le dernier recueil de Pessoa publié de son vivant.
Soulignons aussi que les règles comportent quelques informations historiques culturellement enrichissantes. Donc oui, ce jeu m’a transporté sous le soleil de Lisbonne. J’y ai pris énormément de plaisir et en plus j’ai appris des choses sur Fernando Pessoa.
Et rajoutons encore à cela, une beauté visuelle qui ne m’a pas laissé insensible. Peut-on parler de coup de coeur? Franchement, on n’en est vraiment pas loin, je dirais plutôt une petite perle ludique (j’écris cela avec une moue approbatrice)!
Mais je conseille franchement d’y jouer avec les 2 modules supplémentaires pour en profiter pleinement.
L’expérience de jeu de Renaud
Nous avons eu l’annonce de ce jeu lors d’un live twitch du BGF. J’ai vu la cover, j’étais super fan des illustrations assez caractéristiques de l’illustratrice, Marina Filipa Costa. Sa patte graphique m’avait déjà marqué avec le jeu Café édité aussi par la maison d’édition portugaise Pythagoras.
Comme avec un livre, on se fait une idée du type de jeu, de sa mécanique à partir des impressions, des émotions évoquées par celle-ci. D’autant plus que l’on se retrouve dans une situation où il n’y avait aucun élément supplémentaire hormis la thématique abordée par Etienne et que cette présentation était en virtuel. Pour ma part, je m’étais mis en tête que c’était un jeu familial très abordable voir très rythmé. Je m’étais presque mis en tête que l’on pourrait avoir un party game ^^
Lorsque j’ai découvert le jeu, son plateau et les explications données par l’auteur lui-même. Je me suis dit, c’est chaud ! C’est du placement d’ouvriers où il va falloir réfléchir plus que ce que je pensais. Surtout, comme le dit Steve, je venais de finir une partie du proto d’Etienne sur la reconstruction de la Grande Place, j’avais le cerveau qui fumait !!!
Une fois passée les explications et l’appréhension du plateau, ce jeu est hyper facile à jouer. Je m’étais complètement trompé à la fois sur le type de jeu dans un premier temps et j’avais stressé pour rien lors des explications. Il est très très agréable et très fluide.
On est dans de la pose d’ouvrier mais avec un joli twist offert par l’opportunité de devenir pessoa. En effet, chaque joueur va incarner l’un des personnages vivant à l’intérieur de sa tête et donc, chaque joueur peut devenir Pessoa lui-même afin de réaliser une action sur un lieu où aucune place n’est disponible puisqu’occupée par Pessoa et l’un de ses alter ego.
J’y ai retrouvé un plaisir certain suite aux principe des combos d’action offert par le plateau mais aussi les symboles du zodiaque. Il faut d’ailleurs les tenir à l’œil pour construire sa stratégie et anticiper ses actions. Lors d’une partie, je me suis retrouvé sans pouvoir activer leurs pouvoirs, j’ai été mis dans des grandes difficultés.
Dans le jeu, il y a un mode de base et deux versions avancées (carte messagem et asymétrie des plateaux joueurs). Pour moi, je jouerai toujours avec les modes avancés intégrés. On a testé avec et sans, en tant que joueur confirmé, on a pris plus de plaisir avec la full expérience. Par contre, si vous souhaitez commencer en douceur pour prendre en main le jeu, autant faire étape par étape.
L’interaction du jeu se veut très légère. On va pouvoir utiliser un pion commun, Pessoa. Celui-ci et ses altérités vont bloquer des espaces nécessaires à la réalisation de certaines de nos actions. Pour autant, à aucun moment, je n’ai eu un sentiment d’être totalement bloqué et de ne plus savoir rien faire. C’est un côté très plaisant d’avoir le sentiment d’une porte de sortie. Évidemment cette porte de sortie n’est pas celle qui rapportera toujours le combo et les points escomptés.
Un élément apportant de la tension et de l’interaction indirecte, c’est lorsqu’un joueur réalise un poème, nous devons donner une carte d’objectifs de fin de partie à notre joueur de gauche. Cette situation amène de la tension ou de la joie car on est content de se débarrasser d’une carte mais des fois, on ne veut en enlever aucune surtout que l’on ne sait pas absolument pas ce que l’on va recevoir. Sans oublier, que des fois on doit donner des cartes que l’on sait avantageuse à son adversaire. Une mécanique toute simple mais super intéressante.
Pour finir, le matos et les illustrations, c’est de très bonne qualité. Les cartes et le plateaux sont résistant et ne se cornent pas après plusieurs installations. Les illustrations tant de la boîte que des différents éléments de jeux sont cohérents et dans un style graphique affirmé. Cela colle parfaitement à la thématique.
Je pense que l’ensemble de l’équipe a été convaincu par ce jeu, future sortie Geek Attitude Games que nous vous recommandons vivement ! N’hésitez pas à le tester lors du BGF de ce weekend !
L’expérience de jeu d’Ariane
Premier sentiment à la vision du jeu : ouahou ! La cover est belle, soignée et laisse à imaginer un univers que j’ai hâte de découvrir (car, il faut bien se l’avouer, ma connaissance de la littérature portugaise du début du XXème siècle est plutôt limitée…).
Second sentiment après l’ouverture du jeu : ouille. J’ai face à moi un jeu de pose d’ouvriers, et ce n’est pas ma mécanique de prédilection. Surtout que le matériel est dense et ne manque pas de m’impressionner…
Mais ce sentiment me passe rapidement. On m’explique les règles en un temps record et je suis presque directement plongée dans l’univers passionnant de l’écrivain Pessoa et de ses personnalités multiples. La narration vient enrober la mécanique de pose d’ouvrier d’une douce couche poétique (et je l’assure, ce pari n’était pas gagné d’avance).
Le travail de recherche autour du jeu est gigantesque ! En jouant, on en apprend énormément sur le caractère de l’auteur, son travail et son processus créatif. Une belle découverte pour moi. Je me prends même à rêver d’une édition collector avec un des ouvrages de l’auteur pour vraiment compléter ce voyage…
En conclusion, j’ai passé un agréable moment autour de la table, où j’ai pu découvrir et apprendre, un peu me réconcilier avec la pose d’ouvrier et surtout prendre du plaisir de jeu.
Pessoa se prend assez vite en main : l’écart de points se résorbe rapidement entre un joueur novice (moi) et ses adversaires (les autres membres de l’équipe, déjà accros au jeu !). Le nombre de personnalités de l’auteur (chacune ayant ses particularités), d’objectifs et la durée assez courte des parties lui promettent une grande rejouabilité. Du coup, on rejoue quand ?
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La Capitale et ses Cités annexes sont régies par 4 grandes familles aux fonctions diverses : scientifique, noble, religieuse et rebelle. Chaque Cité se dispute le pouvoir et doit gérer ses citoyens. Combien devront rester travailler dans la Cité elle-même et combien seront envoyés à la Capitale pour des missions spéciales ?
Rapide coup d’oeil
Sorti en février 2021 Environ 30 minutes 2 à 4 joueurs À partir de 10 ans
Jeu de cartes tactique avec un peu de draft, beaucoup d’abstraction, et le tout en format voyage. Pour un couple voulant un jeu rapide mais avec une belle profondeur stratégique, facile à sortir (… et à mettre dans sa valise !).
Créé par Eilif Svensson et Kristian Amundsen Østby, illustré par Kwanchai Moriya. Aux éditions Aporta Games.
Présentation et règles
« Capital Lux II Pocket ». Son nom laisse sous-entendre une license de plusieurs jeux, pourtant il ne m’avait été donné d’en jouer à aucun jusqu’à présent.
C’est donc sans préjugé que je me plonge dans l’univers futuriste de ce jeu. Univers déjà très bien rendu sur la boîte, illustrée par Kwanchai Moriya, coutumier du genre ( c’est lui-même qui a mis en image Cryptide ou le plus récent Under Falling Skies).
A l’intérieur, on y trouve plusieurs cartes très colorées et quelques jetons. On est bien dans du format « pocket », très facile à emporter et à installer.
Et il en va de même pour les règles, qu’on assimile assez rapidement :
Le jeu se joue en 3 manches avec, pour chacune, une phase de draft de cartes, puis une phase de jeu de ces cartes (une par joueur et par tour). Les cartes se jouent soit dans sa Cité, soit dans la Capitale. La Cité représentant les cartes qu’on a devant soi, et la Capitale représentant celles, communes, au centre de la table.
Si je pose une carte dans ma Cité, sa valeur s’additionne aux autres de la même couleur déjà présentes. Si je la pose dans la Capitale, il en va de même, mais je déclenche également une action spéciale. Cette action peut par exemple me permettre de piocher une nouvelle carte à ajouter à ma main ou de déplacer une carte de la Capitale vers ma Cité.
A la fin de chaque manche, on fait le décompte : la valeur d’une couleur dans notre Cité ne peut dépasser la valeur de la même couleur dans la Capitale. Si tel est le cas, je ne touche à rien et je peux même gagner des points bonus, mais si j’ai une somme plus grande dans ma Cité, alors je défausse toutes mes cartes de la couleur en question. Celui qui a le plus grand nombre de points à l’issue des 3 manches, incluant les cartes encore présentes dans sa Cité et les bonus éventuels, remporte la partie.
Mon avis
Ok, plutôt simple en effet. Mais quel est le rapport avec tout ce charmant univers futuriste conté au début de l’article ?
Eh bien, c’est là où le bât blesse.
En jouant, la mécanique de Capital Lux Pocket II nous accroche sans peine, tant grâce à sa fluidité qu’à sa belle profondeur stratégique. Mais elle vient aussi totalement éclipser l’histoire du jeu. Les familles se résument vite à des couleurs et les Capitale et Cité à de simples espaces de jeu. Chaque couleur de personnage n’a qu’un seul dessin, ce qui n’aide pas non plus l’immersion. Il aurait pourtant été possible de la jouer façon Nidavellir, qui a parfaitement réussi à pallier cet écart en offrant différents visages à chaque famille.
En fin de compte, on a un matériel très soigné (cartes épaisses et étanches, jetons aux formes originales, boîte pratique, etc.) mais qui ne nous raconte malheureusement pas grand-chose. Outre les illustrations, sublimes et elles parfaitement dans le thème, c’est pour son côté purement tactique qu’on va apprécier jouer à Capital Lux Pocket II.
Et on est loin d’en avoir fait le tour ! Les différents pouvoirs spéciaux disponibles à la Capitale évoluent en fonction de l’expérience des joueurs, et peuvent aussi être choisis aléatoirement parmi 12 possibilités. Le jeu parvient donc à gagner en subtilité au fil des parties. Il faudra toutefois régulièrement ressortir les règles de jeu pour bien intégrer ces nouvelles mécaniques de pouvoirs spéciaux, car l’iconographie n’est pas intuitive.
La rejouabilité est là, du fait que le tout fonctionne bien à 2 comme à 4 joueurs. Les tours s’enchainent vite et Capital Lux Pocket II reste aussi tactique peu importe le nombre de gens à table. J’ai toutefois une petite préférence pour le jeu en duo, qui laisse la part belle au bluff et à la prise de risque.
Conclusion
Capital Lux Pocket II est un jeu aussi intelligent que simple à appréhender. Il est idéal pour des joueurs voulant se creuser la cervelle sans s’encombrer d’artifices. A sortir rapidement entre deux plus gros jeux ou à mettre dans sa valise pour un city-trip.
Son esthétique et son vocabulaire peuvent dérouter les non adeptes d’univers sci-fi, mais n’y prêtez pas trop attention ; Capital Lux Pocket II se savoure comme un petit jeu richement tactique.
Les plus
Une mécanique très tactique
Une petite possibilité d’évolution du jeu
Bien à 2 comme à 4 joueurs
Une bonne rejouabilité
Une belle qualité de matériel
Facile à sortir (30min de jeu et des règles simples d’accès)
Format voyage
Sans texte : possible de jouer si on ne parle pas tous la même langue à table
Les moins
Univers pauvre
Iconographie peu claire, nécessitant des explications