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Bosk, une forêt au cœur de votre salon

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La saison idéale pour jouer à un jeu faisant vivre une forêt dans votre salon au rythme des saisons. Il est déjà sorti en anglais et on en dit vraiment que du bien et nous le devons à l’un des deux auteurs de Sagrada. Pour ma part, Sagrada fut une véritable pénitence car il m’était impossible de jouer car je n’arrivais pas à distinguer la couleur des dés… Pas facile d’être daltonien ! J’espère qu’un jour, il y aura une adaptation permettant que je puisse y jouer sans demander toutes les deux secondes : « Sais-tu me dire de quelle couleur sont les dés ? Merci ». Pour autant, les joueurs pouvant distinguer les couleurs n’ont fait que complimenter la mécanique et est souvent revenu comme un des jeux favoris de l’année passée.

En tout cas, le problème ne se pose absolument pas avec Bosk où les couleurs sont superbes tant celles des arbres que celles du plateau. J’arrive à tout distinguer *Victory Point* grâce à la forme des jetons ou encore des éléments distinctifs sur le plateau de jeu. Comme je le disais, on doit se jeu à Daryl Andrews et Erica Bouyouris avec un thème plus qu’anodin et courant : « Les forêts au cours des saisons ». Dans ce jeu édité, pour sa version anglaise par Floodgate et Matagot pour sa version francophone, vous serez amené à faire pousser vos arbres dans un parc national et attendre que ceux-ci laissent tomber leurs feuilles sur le territoire marqué par le plateau de jeu tout ça en respectant les 4 saisons !

L’objectif du jeu est d’accumuler le plus de points de victoire grâce à une mécanique de majorité grâce à vos arbres ainsi qu’aux feuilles qui tomberont lors de l’automne. Les points de victoire se calcule lors de 2 saisons (été et hiver) alors que le placement se fait lors du printemps et de l’automne.

Comment on y joue ?

Dans ce jeu de 2 à 4 joueurs, vous prendrez une sorte d’arbres chacun ayant une forme et une couleur spécifique. Les variétés d’arbres sont l’érable, le noisetier, le chêne et le sycomore, en espérant ne pas m’être trompé.

Chaque joueur prend donc ces 8 arbres 3D cartonnés ainsi que les pièces en bois représentant ses feuilles, les 8 feuilles cartonnées de sa couleur ainsi que son écureuil en bois.

Et bien entendu, au centre de la table, vous placez le plateau en utilisant la bonne version. Dans la version deux joueurs, vous utilisez le verso du plateau où les cases sont plus grandes. Dans celle à 3 joueurs, vous utilisez le plateau pour 4 joueurs mais en ignorant les cases à l’extérieur de la ligne blanche. Pour les 4 joueurs, vous utilisez le plateau sans tenir compte de la ligne blanche.

Les phases du jeu sont définies en fonction des 4 saisons en commençant par le printemps, l’été, l’automne puis l’hiver.

Vous allez débutez le jeu dans la phase de printemps en venant installer sur le plateau sur l’intersection des lignes brunes et pas sur les cases comme moi lors de ma première partie -_-‘ La particularité, ici, c’est qu’il faut regarder le numéro indiqué sur votre arbre car en fin de saison, ligne par ligne (horizontale et verticale), on va calculer la majorité des arbres de chaque couleur afin de s’attribuer des points de victoire durant la phase de l’été.

Dans votre set de 8 arbres, vous avez chaque fois deux arbres avec le même numéro sachant qu’ils sont numérotés de 1 à 4.

On peut dire qu’avec la phase « Printemps/Automne », on est dans de la mise en appétit ou plutôt dans une phase d’échauffement avant la vraie balade en forêt. Avec l’arrivée de l’automne, tout se corse et vous allez voir que vos actions passées ont de sacrées conséquences sur la suite du jeu.

Lors de ma première partie, je jouais de façon anodine au petit bonheur la chance… Après avoir vécu une année dans la forêt, au retour du printemps, j’étais beaucoup plus focus et stratégique, je vous l’assure !

C’est maintenant que les feuilles tombent… Mais pas n’importe comment ! Grâce aux feuilles tombées de vos arbres, vous allez tenter de contrôler des zones du plateau de jeu. Elles sont définies par leur couleur.

Durant cette phase, le joueur ayant le plus petit score va prendre la carte des vents (c’est comme ça que je le nomme). Sur cet élément, vous allez voir qu’il est indiqué le sens dans lequel le vent va souffler et surtout l’ordre dans lequel les arbres vont l’être ! Au début de cette manche, le joueur avec le plus petit score va pouvoir choisir sur quelle arête du plateau, il va placer la carte des vents… Logiquement à son avantage !

Ce n’est pas tout ! Une fois que vous savez dans quel sens souffle et quel arbre est soufflé ayant été indiqué par le numéro de la carte des vents. Vous allez devoir choisir une des feuilles cartonnées sur laquelle est indiquée un chiffre symbolisant le nombre de feuilles qui tombent.

Au cours de l’automne, le vent fera 2 rotation complète sur l’ensembles des arbres. Dans la première phase de rotation, le numéro de l’arbre vous est imposé. Alors que dans la seconde, vous choisissez le numéro que vous voulez tant que celui-ci est encore sur le plateau.

Les feuilles tombent dans le sens du vent sur les cases adjacentes à votre arbre. Si vous elles tombent sur une case libre, cela n’engendre aucun coût. Par contre, dans le cas d’une case déjà occupée, vous devrez payez un coût équivalent au nombre de feuille déjà présente à l’aide de celle dans votre main. Un petit conseil, utilisez les valeurs marquées sur les feuilles cartonnées en fin de saison, cela vous permettra plus facilement de recouvrir les feuilles des autres. Il nous reste la carte « écureuil », lorsque vous l’utilisez ce mignon animal vient s’asseoir sur le tas de feuille et vous avez la majorité à coup sure sur cette zone. Une fois que votre arbre a perdu ses feuilles, celui-ci est retiré du plateau

Dans la phase d’hiver, vous allez procéder comme dans la phase d’été mais cette fois-ci, la majorité va se faire en fonction des zones de couleur du plateau et non plus les lignes. Dans chacune des zones, vous allez compter le nombre de feuilles par joueurs. En fonction de la majorité, un certain nombre de points seront accordés.

Mon avis

Le concept au cœur du jeu est vraiment intéressant tant par sa simplicité en termes d’explication que la profondeur de jeu qu’il offre. On est sur un même plateau avec une même mécanique, celle de la majorité mais avec deux manières suffisamment différentes pour scorer. Sans oublier, que les deux phases sont liées tout en étant différente. Lors de la première partie, vous placerez un peu comme vous avez envie mais vous vous rendrez compte de l’implication de la phase de printemps sur la phase d’automne.

Il est impossible de dominer la partie avec une unique stratégie tout comme une phase de printemps réussie n’assure pas automatiquement la victoire. Tout est en balance grâce à ce principe de majorité qui se module au grès des saisons.

Lorsque vous sortez Bosk, je vous conseille de mettre cette musique

On est dans un jeu paisible et cela se ressent dans le gameplay qui n’est pas dynamique mais plutôt réflexif où l’on doit prendre le temps d’envisager l’ensemble des possibilités afin d’obtenir la meilleure configuration pour avoir la majorité. Ce que nous avons constaté est la difficulté croissante en fonction du nombre de joueurs. D’ailleurs, on a l’impression que les concepteurs ont construit ce jeu dans une optique 3 à 4 joueurs pour ensuite l’adapter à une configuration 2 joueurs. A 2, ce n’est pas très combatif pour avoir la majorité et au pire, on se retrouve dans une égalité assez confortable. Par contre, à 3 ou 4 joueurs, on voit le plateau se remplir très très vite, c’est là qu’intervient les difficultés pour obtenir des majorités confortables.

Une ou deux petites remarques que l’on s’est fait ! Lorsque l’on joue à deux joueurs, on a tendance a dépasser les 50 points. Nous aurions apprécié la possibilité d’un jeton permettant de marquer que l’on a dépassé les 50 comme dans beaucoup de jeu. Pour finir sur les remarques, nous n’avons pas compris les raisons d’avoir fait varier la disposition des chiffres dans la ligne de score. Il faudra aussi faire attention aux joueurs maladroits quand vous venez placer vos feuilles, certaines zones de la forêt sont densément peuplées.

Le côté interaction est plutôt faible et ne se marquera que dans les majorités. Comme je l’ai déjà dit, il n’a pas été conçu dans cette optique-là donc ce n’est pas une remarque négative. Il faut juste être conscient lorsque vous l’achèterez.

Du côté du matériel et des illustrations, que dire ?

Un truc que je n’avais jamais vu ! Les boîtes de rangement prévue dans la boîte directement. C’est trop bien. J’avais, d’ailleurs, un peu peur à ce sujet quand j’avais vu les photos. Je me demandais comment cela allait être rangé à l’intérieur. Dans l’espoir de ne pas devoir défaire et refaire les arbres à chaque partie. C’était pour plier un arbre à coup sûr.

Pour autant, la qualité du matériel est plus qu’au rendez-vous ! Les cartons des arbres et des feuilles numérotées est plus épais que d’habitude. On dirait du double au moins. Cela prévient clairement des pliures lors du montage ou des parties.

Pour finir, le travail d’illustration de Kwanchai Moriya est majestueux tout est beau. Déjà la cover, elle vous plonge dans un superbe parc national d’Amérique du Nord et les éléments à l’intérieur font rêver pour ceux qui aiment la nature et les balades en forêt. Tout est magnifiquement illustré dans des couleurs chatoyantes.

Et ce que j’apprécie, c’est qu’il est adapté aux daltoniens. Même sans voir les couleurs, la forme de chaque arbre et feuilles permet de savoir à qui elles appartiennent. La couleur n’est plus le déterminant principal pour différencier les éléments du gameplay. Il en va de même pour les zones du plateau de jeu, elles se distinguent par leur couleur mais aussi par les éléments graphiques présents.

Clairement, on peut dire que Bosk va vous enchanter dès que vous le verrez sur l’étalage de votre magasin de jeu préféré tout comme lorsqu’il sera dans votre Kallax. La cover vous appelle en disant « Joue avec moi ». On est la superbe gamme des couleurs d’automne que l’on apprécie voir lorsque l’on se balade en forêt. Chaque joueur reçoit une variété d’arbre qui lui est propre dans ses formes et ses couleurs ainsi que le petit écureuil, petit animal adorable.

Une fois passée le stade de l’enchantement et de la rêverie, vous serez confronté à cette mécanique simple mais tellement profonde. Quand je pense à Bosk, j’ai cette expression qui me vient à l’esprit « Une main de fer dans un gant de velours ». Son apparence douce, paisible et attrayante ainsi qu’une mécanique simple et efficace pourra vous surprendre lorsque vous jouerez quand vous serez face à des choix cornéliens. On est sur de l’expert bien déguisé sous une magnifique thématique et pour notre plus grand plaisir !

Ce que j’ai aimé :

  • La simplicité du thème
  • La profondeur du jeu dans la stratégie à élaborée
  • L’enchevêtrement des deux étapes avec une méthode de calcul de points différentes
  • Une même mécanique développée de deux manières différentes sur un même jeu
  • La simplicité des règles
  • La prise en compte de du daltonisme dans l’élaboration des éléments de jeu et du plateau
  • Le style graphique
  • La qualité et la solidité du matériel
  • Les éléments de rangement inclus
  • Les anecdotes dans le livret de règles sur les différents parcs nationaux

Ce que j’ai moins aimé :

  • L’absence de jeton pour marquer le dépassement des 50 points de la piste des scores
  • La difficulté à ne pas faire tomber les arbres lors de la pose des feuilles

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Ishtar : « Savez-vous planter les choux à la mode de chez nous ? »

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Il a fait parler de lui à Essen et bien même avant car il réunit des grands noms du monde ludique avec du côté des auteurs Bruno Cathala accompagné d’Evan Singh et du côté des illustrateurs, Biboun. Je vous en avais déjà touché un mot avec d’autres jeux dont « La Citadelle du temps édité par FunForge ». A nouveau, je suis conquis par son univers graphique.

Dans ce jeu édité par Iello, vous incarnerez un jardinier devant faire pousser des plantes en plein d’un désert babylonien, d’où le nom du jeu faisant référence à la déesse non pas pour ses fonctions mais pour la porte qui fut érigée par le roi Nabuchodonosor II. Un peu d’histoire, cela ne fait de mal à personne !

Autour de la table, vous serez maximum 4 jardiniers de minimum 12 vous efforçant à faire pousser des magnifiques fleurs dans le désert pour une durée de maximum 60 minutes. Ce jeu fonctionne sur mécanisme de placement de tuile afin de collecter des ressources pour réaliser des actions vous amenant des points de victoire en fin de partie. A cela s’ajoute des mécanismes complémentaires permettant l’élaboration de diverses stratégies. Une mécanique simple amenant à un jeu fluide et accessible par un grand nombre de joueurs. On est sur du familial +.

Le pitch de départ du jeu est le suivant : « La légende raconte qu’une nuit, le jardinier de la Reine tomba d’épuisement dans le désert. A bout de forces, il pleura de longues heures durant. Quels que fussent ses efforts, il lui était impossible de faire pousser la moindre fleur en ces terres arides ! L’une de ses larmes, pourtant, traversa le sable et atteignit l’autre monde. Elle fut délicatement recueillie par la déesse Ishtar, qui en fut émue. D’un souffle, Ishtar renvoya la goutte d’eau en direction de la surface, où elle jaillit alors en une inépuisable fontaine. Eternellement reconnaissant, le jardinier jura alors de tout mettre en œuvre pour créer les plus magnifiques des jardins… »

Mise en place

  1. Installez le plateau modulaire central. Le nombre d’élément dépend du nombre de joueur.
  2. Installez les fontaines aléatoirement sur les emplacements prévus à cet effet
  3. Placez les pierres précieuses sur les endroits correspondant à leurs couleurs
  4. Installez le plateau annexe où se trouvent les tuiles « parterre ». Pour cela, vous devez placer aléatoirement les 6 tuiles ovales indiquant la forme des tuiles « parterre » à venir déposer.
  5. Placez les tuiles « parterre » en fonction de la forme indiquée. Il faut s’assurer que la première tuile de chaque pile soit marquée d’une goutte d’eau.
  6. Chacun des joueurs y place un de ses trois jardiniers
  7. Chaque joueur reçoit un plateau individuel, 2 jardiniers ainsi que 2 pierres précieuses mauves
  8. Sur le côté, après avoir mélangez le parquet de cartes « arbres », retournez face visible 5 cartes. Placez sur chacune d’entre elle le meeple « arbre »

Comment on joue ?

  1. Déterminez le premier joueur au début du jeu
  2. Sélectionnez une tuile végétation en plaçant l’arrosoir devant pour le premier joueur au premier tour. Ensuite l’arrosoir se déplace de 1 dans le sens horaire. Si vous voulez avancer plus loin, vous devez dépenser un nombre équivalent de pierres précieuse à celui de déplacement supplémentaire
  3. Placez la végétation sur le plateau principal en respectant les conditions de pose à savoir : « il faut démarrer sur une fontaine », « ne pas toucher une autre fontaine avec le même parterre », « ne pas toucher le parterre d’un concurrent ».
  4. Collectez les pierres précieuses se situant en dessous de la tuile que vous venez de poser.
  5. Réaliser les actions spéciales possibles de la tuile que vous venez de poser. Les actions possibles sont la pose d’un de vos jardiniers afin de maîtriser le territoire ou vous permettre de réaliser une amélioration sur votre plateau individuel. Il y a un troisième symbole vous permettant de choisir l’une des deux actions précitées de votre choix.
  6. Plantez un arbre. Pour cela, dépensez les pierres précieuses indiquées sur la carte et ensuite venez le placer sur un espace de gazon de votre parterre.

En fin de partie, vous gagnerez des points de victoire selon différents critères dont :

  • Les points des arbres plantés
  • Le nombre de fleurs de vos parterres continus
  • La couleur des fontaines
  • Les points de victoire liés au développement des capacités de votre plateau individuel

Mon avis

On est dans du familial + et idéal pour introduire les enfants à des jeux vers des mécaniques plus élaborées. Les règles s’expliquent en 5 à 10 minutes montre en main permettant de plonger dans une partie sans que les joueurs soient embrouillés par un méli-mélo de règles.

Des règles simples ne riment pas avec un jeu simple. Ce jeu n’est pas du tout en déficit de stratégie au contraire. Il demandera de la planification afin de développer sur le plateau son parterre le plus intéressant en quantité de fleurs tout en collectant un max de pierres précieuses pour s’acheter des arbres. Sans oublier, la frustration qui peut se développer quand on se retrouve dans une situation de blocage. Maintenant, c’est le but du jeu ! Empêchez les autres joueurs de développer au mieux leurs parterres de fleurs. J’avoue que cela peut donner des boutons chez certains joueurs mais aussi chez les plus jeunes qui pourraient avoir un sentiment d’injustice ou d’acharnement.

Pour ma part, c’est ce qui me plaît dans le jeu même si je râle et boude quand on me vole la tuile sous mon nez. Mais, le plaisir réside dans cette réflexion d’adaptation constante. Un jeu qui demande une belle flexibilité stratégique.

On peut dire qu’il y a une forme d’interaction mais clairement indirecte. On n’ira jamais bousiller le parterre de son voisin en sautant à pieds joints dessus. On va juste tout mettre en œuvre pour l’embêter en le regardant avec un sourire en coin…

La plus grosse difficulté pour moi, en tant que dyslexique, est la visualisation dans l’espace des tuiles. J’ai besoin de retourner dans tout les sens ma tuile pour envisager le meilleur coup. Et avec cela, souvent, je manque le meilleur coup qui était juste à côté. Les personnes avec une bonne visualisation dans l’espace, on un net avantage ici.  

Gus & Co estime que l’on est venu plaquer un thème sur une mécanique. Quand on y regarde, on peut entendre le point de vue mais dans un jeu où la mécanique est le placement de tuile, quel thème n’est pas posé dessus ?

Pour moi, même si on sent bien que l’auteur a travaillé sur la mécanique pour développer ce jeu, il y a un véritable effort pour que celle-ci colle au thème. On développe des parterres de fleurs et on y fait pousser des arbres. Que faites-vous d’autres quand vous plantez une fleur ? Vous la prenez et vous la poser en sol. On fait exactement la même chose mais avec des tuiles ou des meeples « arbres ».

Du côté de l’esthétique du jeu, c’est juste magique d’y jouer. J’ai vraiment l’impression de voir un jardin d’Eden se développer sur ma table à manger. On a vraiment la sensation de faire fleurir le désert. Il ne faut pas nier l’importance graphique du jeu permettant une immersion dans le thème. Comme je le répète, j’apprécie toujours les illustrateurs et/ou maison d’édition qui prennent le temps de réaliser un dessin différent sur chacune des cartes (quand cela se justifie). Cela rajoute du « joli » au jeu mais aussi une forme de personnalisation de son jardin.

Si je voulais pousser la réflexion plus loin, j’aurai apprécié que les tuiles « parterre » soient composées de différentes fleurs.

Pour finir, c’est un jeu que je recommande aux familles mais aussi aux joueurs voulant démarrer la découverte des jeux plus « ardus ». Avec Ishtar, ils rentreront tout en douceur et sans frustration dans la compréhension des règles. Il y en aura lors des parties quand ils seront bloqués par d’autres joueurs.

La thématique est vraiment agréable avec ce côté écologique, on plante des arbres et on fait du joli. Je trouve que cela change des jeux où l’on se combat ou on se domine les uns les autres. On est dans du relativement pacifique. Pour finir, on peut aussi introduire des notions historiques avec ce jeu, ce qui n’est pas pour me déplaire !

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Last Bastion : « les ludistes, une belle bande de maso… »

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Je ne sais pas vraiment pas où commencer, je suis assailli par pleins d’idées… Cela doit être un PTSD après une partie de Last Bastion ! Ce jeu est sorti pour le festival d’Essen 2019 et est signé par le connu et reconnu Antoine Bauza. Si vous ne connaissez pas, je vous dit 7 Wonders… Voilà, je vois que vous voyez de qui je parle ^^

L’auteur a repris sa mécanique de Ghost Stories, l’a adapté à une autre thématique mais surtout, pour moi, a corriger quelques petites difficultés de sa première version. Avec la nouvelle version, vous plongerez dans un univers médiéval-fantastique incarnant des héros enfermés dans votre dernier bastion en tentant de survivre à des hordes de monstres.

Je peux vous jurer que vous allez suer des méga gouttes afin de survivre à ses hordes plus agressives les unes que les autres. Cela est même souligné dans les règles qu’il ne faut pas se décourager et qu’au fur et à mesure des parties, on apprend ! Ma première partie a été très très très courte… Je n’avais plus que mes yeux pour pleurer ma lamentable défaite… Les suivantes, cela a été mieux mais il y a encore du boulot, croyez-moi ^^

Pour en revenir sur le principe de base, on est dans un jeu totalement coopératif pour un max de 4 joueurs où vous devrez, grâce aux actions du plateau et/ou de votre personnage, détruire les monstres se ruant sur votre château. Pour une partie, vous devrez compter en moyenne 45 minutes, même si ma première fut beaucoup plus courte -_-‘

Pour faire un petit topo expliquant la nervosité des monstres du royaume, c’est un peu votre faute… Vous, comme d’hab, les héros, avez dérobé les reliques de la Reine Funeste… Pas très malin tout cela ! Et vous, cela vous étonne qu’ils soient en rogne… Maintenant que vous êtes dans la mouise, il va falloir lutter jusqu’à tuer le Seigneur de Guerre. By the way, un petit lien pour une carte « goodies » que vous pouvez imprimer, c’est ici. Je vous mets le teaser en dessous car il est bien classe.

Habituellement, je prends le temps d’écrire les règles et le fonctionnement d’une partie. Pour cette fois-ci, la maison éditant le jeu, Repos Production, a produit une vidéo How To Play super efficace (Merci Nicolas ^^).

Mon avis

Ce jeu, je l’attends depuis PEL. Je l’ai découvert à ce moment-là et depuis, je suis convaincu par sa mécanique ainsi que sa force ludique. On est dans de la total coopération, il est impossible de gagner sans discuter et réfléchir à une stratégie collective. On gagne ou on perd tous ensemble. Mes premières parties, il est vrai que l’on jouait un peu toutes les actions sans trop réfléchir nous permettant de sonder les différentes possibilités. Au fur et à mesure, chacun des joueurs adopter certaines préférences dans le choix des personnages ou dans les tactiques qui sont offertes.

On ramasse pas mal au début mais on apprend beaucoup après chacune des parties. Il n’y a pas un sentiment de dégoût, ni de frustration dans le fait d’avoir perdu comme j’ai pu l’avoir avec les Contrées de l’horreur. Ici, c’est plutôt la hargne de vouloir battre le jeu et essayer de renverser la vapeur pour reprendre le contrôle.

C’est clairement le sentiment éprouvé lors de mes parties, une perte de contrôle ! On perd pied quand on voit les hordes s’accumuler dans chacune de leurs zones. On ne sait plus où donner de la tête et c’est clairement ce qui entraîne notre perte. On ne réfléchit plus à une stratégie mais on palie à des problèmes immédiats.

Maintenant, il est vrai que malgré votre super stratégie, vous pouvez avoir des lancés de dés ultra pourris vous mettant sur la paille ou plutôt à la merci des assaillants. Pour autant, il ne faut pas se laisser submerger par le stress. On se concerte, on réfléchit et on fonce pour les anéantir !

J’ai particulièrement apprécié plusieurs éléments, ce qui m’en fait un vrai coup de cœur 2019, avec :

  • la longévité des parties grâce à un plateau modulaire qui n’est jamais le même
  • la possibilité de faire varier les difficultés allant de novice à héroïque. J’en suis pour le moment à novice.
  • La diversité des héros disponibles. Ils sont au nombre de 8 au total. J’ai une préférence pour Twindalli pouvant attaquer deux monstres orthogonalement à sa position. Chacun d’entre eux à un pouvoir spécifique.

La maîtrise des règles n’est pas trop laborieuse par rapport à la diversité des configurations. Maintenant, lors de la première partie, on a fait quelques allers-retours pour comprendre les différents symboles et pouvoir des lieux ainsi que de nos héros. Les livrets comportent des exemples ainsi qu’une FAQ permettant de bien comprendre ce qu’il est permis ou non de faire. Dans les jeux, j’apprécie toujours les éditeurs ou auteurs mettant à disposition une carte ou un élément synthétisant les phases de jeu ainsi que les actions disponibles.

Le côté interaction, je ne vais pas m’étendre dessus sachant que l’on est face à un full coop. On est systématiquement en interaction tous ensemble. D’ailleurs, c’est bien la première fois où je rencontre un coop où la moindre erreur d’un coéquipier pouvait rendre une partie ardue.

Lors d’une partie, vous n’aurez pas l’occasion de vous endormir sur le coin de la table pendant que votre coéquipier réfléchisse à sa meilleure stratégie. Vous êtes tout autant investi que les autres. Les parties peuvent être vite pliée comme prendre plus de temps. Ce n’est pas pour autant que vous n’aurez pas envie de remettre le couvert. Je vous le garantis.

Côté esthétique et matériel, on est face à un superbe matériel de qualité. On un plateau modulable dans un carton bien épais et des cartes tissées. Le thermoformage permet un rangement propre et net pour les plus maniaques d’entre nous.

Pour ma part, j’ai un petit plus car j’ai réussi à obtenir les figurines prépeintes. Elles sont déjà d’une très belle qualité « non peintes » mais avec la couleur, c’est encore plus agréable d’y jouer. Un sacré travail et une vraie volonté d’apporter un jeu fini par l’auteur ainsi que la maison d’édition, Repos Production.

Je terminerais par le travail d’illustration de Pierô qui est d’une très grande qualité nous permettant de nous plonger dans cet univers heroic fantasy à la Tolkien. Je tiens à souligner ce travail car chacune des cartes Monstres est différentes. Un beau travail que je souhaitais saluer et surtout, pour notre plus grand plaisir.

Pour moi, c’est un des must de l’année 2019, je l’attendais depuis un moment et je n’en suis absolument pas déçu. Il conviendra aux joueurs appréciant le challenge et souhaitant s’investir dans un jeu à plusieurs reprises ou simplement les maso ? En effet, il vous faudra y jouer à plusieurs reprises pour le dompter et ainsi maîtriser au mieux les hordes. L’autre aspect est le full coop vous obligeant à unir vos forces pour vaincre celles du mal. En fin de compte, je ne sais plus qui sont les gentils ou les méchants, c’est quand même vous qui avez volé les reliques non ?

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Paranormal Detectives : « Élémentaire, mon cher fantôme »

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Je l’attendais depuis Paris Est Ludique et j’ai eu la chance de pouvoir l’avoir lors d’Essen. J’ai mis du temps à écrire à son sujet et cela n’a rien avoir avec le jeu. Depuis Essen, mon planning est devenu totalement fou et je me suis mis à écrire plus activement ces derniers jours. Et cela fait plaisir clairement !

Comme vous l’aviez vu dans ma story, je n’ai pas pu résister au fait de le sortir pour ma soirée halloween. C’était l’occasion rêvée et idéal. Pour autant, il ne sort pas une seul fois l’an, il est ressorti à plusieurs reprises tant avec les amis, la famille que lors des soirées jeux. Il est idéal pour mettre de l’ambiance et introduire une soirée jeux.

Lorsque j’en parle autour de moi, les novices sont intrigués et adhère direct au concept du jeu. Pour les plus gamers, la plupart du temps, ils me disent « encore une jeu de détectives » mais une fois, la première partie passée, ils sont majoritairement d’accord pour dire que c’est un thème déjà bien exploité mais les auteurs Marcin Laczynki et Szymon Malinski ont apporté un plus grâce à la mécanique mais surtout à la variété des actions et des outils disponibles.

Dans ce jeu vous serez entre 2 et 6 joueurs autour de la table dont 1 sera le fantôme et les autres les détectives paranormaux pour une durée de 45 minutes. En voici le pitch de départ : « Vous ouvrez les yeux et vous avez le plus grand choc de votre vie : elle vient de se terminer et vous êtes un fantôme, en train de flotter dans les airs ! Terrorisé, vous vous penchez pour regarder votre corps et vous voyez qu’un groupe étrange s’est rassemblé autour de votre dépouille mortelle pour l’étudier avec fascination. Ce sont des… détectives ! C’est bien. D’une façon ou d’une autre, il faut que vous communiquiez avec eux. Il faut qu’ils découvrent comment votre vie s’est terminée et qui est responsable pour que le coupable puisse être traduit en justice et que vous puissiez reposer en paix »

Ce jeu édité par Lucky Duck Games et illustré par JocArt est réservé à un public averti à partir de 12 ans mais pour certains scénarios, il faudra attendre que les joueurs soient plus âgés. Il est clairement indiqué « Parental Advisory ».

La mécanique principale du jeu est celle de la déduction grâce à un ensemble d’indices laconiques donnés par le fantôme. Au cours de la partie, les détectives vont poser des questions au fantôme en et celui-ci devra répondre à la question. Cela paraît simple, mais attendez. Les détectives doivent utiliser à chaque fois une carte « Action » en posant leur question. Ces cartes « actions » obligent le fantôme à répondre avec certains outils à sa disposition.

Un point positif et très agréable, c’est la diversité des modes de jeu. On peut tout à fait se lancer dans une partie compétitive et puis avec un autre scénario basculé sur une version coopérative. Pour ma part, c’est la version compétitive qui m’amuse le plus et qui met le plus de tension dans le jeu.

La mise en place de la version compétitive

  1. On place au centre de la table le plateau principal
  2. A côté du plateau principal, mettez à disposition les différents éléments de communication comme le jeu de tarot, les cordes du pendu, les marqueurs, etc).
  3. Chaque joueur prend le paravent de son personnage excepté le fantôme qui reçoit sa feuille Fantôme, la carte histoire et 3 cartes « Action »
  4. Les détectives reçoivent des cartes « Action ». Leur nombre varie en fonction du nombre de joueurs autour de la table. Ils reçoivent aussi une feuille Enquête et un stylo.
  5. Dans la version coopérative, vous jouerez sans les paravents

Comment on joue ?

Le but des détectives est de pouvoir répondre aux différentes questions qui sont : Qui ? Où ? Pourquoi ? Comment ? Arme ?

  1. Le Fantôme prend connaissance de sa fiche Histoire. Sur le plateau principal, il vient placer des marqueurs « Blessure » à l’endroit indiqué par sa fiche Histoire. Il est possible qu’il n’y en a pas. Il vient aussi indiquer le sexe de la victime. Pour finir, il lit là haute voix a description faite de la victime au moment de son décès. C’est le texte en bas à droite en italique sur la fiche Histoire.
  2. On détermine le premier joueur, ce sera le dernier a avoir vécu une situation effrayante.
  3. Dans le sens horaire, les détectives chacun à leur tour vont poser une question, ne pouvant pas être répondu par « Oui » ou « Non », au fantôme en jouant une carte « Action ». Cette carte détermine la manière dont le Fantôme doit répondre. Il utilisera soit les cartes de Tarot, la carte du pendu ou le Ouija par exemple. Dans les exemples de question, cela peut aller du « Qui t’a tué ? » à « Etais-tu seul quand tu es mort ? » en passant par « Quel a été ton dernier mot ? ».
  4. Une fois la réponse du Fantôme donné, le joueur défausse la carte qu’il a utilisé. Elle n’est jouée qu’une seule fois.
  5. Une fois la réponse donnée, le détective peut soumettre une réponse au Fantôme. Mais, attention vous n’avez que deux essais lors de la partie.  Dans le cas où le détective à répondu correctement au 5 questions. Il est le vainqueur. Dans le cas contraire, le Fantôme lui indique le nombre de bonne réponse en écrivant un chiffre sur sa plaquette.
  6. Si le Fantôme estime que les enquêteurs pédalent dans la semoule, il peut jouer l’une de ses cartes Action afin de leur délivrer un message. Dans ce cas-ci, aucune question n’est posée mais l’ensemble des détectives peuvent interpréter la réponse.

La partie se terminera de deux façons :

  • Soit, un détective résout l’affaire
  • Soit, l’ensemble des Actions ont été épuisées et chacun des détectives a tenter à 2 reprises de résoudre l’énigme mais n’y est pas arrivé. Dans cette configuration, c’est le joueur ayant trouvé le plus d’indices qui l’emporte.

Mon avis

Il rentre dans ma catégorie coup de cœur de l’année. On prend vraiment un sérieux plaisir à jouer et à enchaîner les parties afin de les résoudre. La dernière fois, on s’est fait trois histoires sans voir le temps passer ou que l’un des joueurs soit lassé.

C’était plutôt l’inverse, on se battait pour être le fantôme. Pour en revenir à ce que me disait certains joueurs assidus sur « encore un jeu de détectives ». On pense tout de suite à Mysterium mais on en est bien loin sur la mécanique et la complexité.

Avec Paranormal Détectives, il faudra être habile en déduction et en communication. Lors de notre première partie, un joueur a demandé « Quel bruit as-tu fait lorsque tu es mort ? », le Fantôme a répondu « Argn, Aaaaarrh ». Cela a valu l’hilarité dans le groupe. Mais cela démontre aussi qu’il faut bien réfléchir à la manière dont on pose la question afin d’obtenir la réponse souhaitée.

De l’autre côté, il faut un Fantôme inventif et performant pour qu’il soumette les meilleurs indices possibles. En effet, en plus, de trouver la meilleure manière de faire deviner la réponse, vous aurez une contrainte donnée par la carte « Action ». Ces contraintes sont au nombre de 9 :

  1. Tablette de spiritisme
  2. Plume d’Oie
  3. Murmure des ténèbres
  4. Noeud du pendu
  5. Cri du fantôme
  6. Fantômètre
  7. Toucher du fantôme
  8. Miroir hanté
  9. Cartes de tarot

La mécanique est bien rôdée et fonctionne bien et est très vite assimilée. La plus grosse difficulté dans ce type de jeu, c’est qu’il faut tomber sur les bons joueurs car tout le plaisir repose sur l’investissement et la participation concrète et active de chacun. Cela permettra en tout cas de ne jamais avoir deux fois la même partie.

D’ailleurs, à ce sujet, la question de la longévité du jeu m’a été évoquée à plusieurs reprises. A l’opposé de Mysterium, vous devrez jouer avec des scénarios pré-écrit (rien ne vous empêche d’en créer un ou plusieurs), où c’est le Fantôme qui créé son histoire en associant des cartes derrière son paravent. Et bien, même avec Paranormal, il faut un certain temps pour épuiser le Deck mais aussi l’application (gratuite) donnant un total de 56 histoires.

Le côté interaction est à son maximum car la mécanique et le sel du jeu en dépend totalement. Au point, où dans les règles, on vous soumet l’idée de demander si tout le monde se sent à l’aise dans le fait de devoir se toucher. En effet, avec la carte Toucher du Fantôme et Plume d’Oie, vous devrez dessiner dans le dos d’un des détectives et avec l’autre, vous devrez dessiner en tenant la main de l’un des détectives. Je trouve cela intelligent de l’avoir noté dans les règles du jeu car il est vrai que certaines personnes n’ont pas envie de ça surtout quand ce n’est pas en famille ou avec des amis. Dans la même suite d’idée, l’éditeur à pris la peine de signifier lorsque le contenu de l’histoire était inadapté à un public plus jeune grâce à un logo « Parental Advisory », c’est souvent dans des histoires abordant des thématiques liées au sexe, à la drogue ou à la violence.

Pour finir sur le matériel, il est de qualité et devrait tenir la route assez longtemps. J’attends de voir pour les cordes du pendu si le métal à l’intérieur ne finira pas par céder. Une dernière petite remarque porte sur l’épaisseur des marqueurs des détectives. Certains joueurs auraient préféré des plus fin pour pouvoir noter plus lisiblement sur leur fiche d’enquête.

Pour terminer, c’est clairement un jeu à mettre autour de la table lors de ces longues soirées d’hiver pour mettre pleins de fun, de réflexion et de la communication autour de la table. Cela vous changera des discours en boucle et identique de Tata Simone lors du réveillon !

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House Flippers : Du libéralisme à la sauce ludique

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Le second jeu de la sélection édité par SitdoWn et distribué par Atalia. Dans ce jeu d’Andrew Cedotal & Jonathan Bittner, illustré par Alexandre Bonvalot vous incarnerez des agents immobiliers retapant des biens en vue de faire un Max de profit pour se la couler douce lors de votre retraite dorée. 

Avec ce jeu, vous serez maximum 4 entrepreneur plongeant tête la première dans le concept du rêve américain, partir de rien et réussir de façon brillante pour une durée de 10 minutes (selon la boîte mais cela m’a paru plus long). Si, bien entendu, la réussite ne réside que dans la possibilité d’amasser de l’argent et avoir la Vita Bella sous les cocotiers ou un Yacht une fois passé la soixantaine. 

Voici le pitch de départ : « Lancez-vous dans l’achat, la réfection et la revente de bien immobiliers. La concurrence est rude mais votre aptitude à prendre rapidement des décisions et votre vitesse d’exécution des travaux sont de réels atouts. Financez vos achats par la collecte de loyers et espérez pouvoir rapidement envoyer tout balader, pour enfin partir à la retraite sous le Soleil. House Flippers : toute une vie de dur labeur condensée en quelques minutes »

Mise en place 

  1. Installez le plateau central
  2. Divisez les paquets « Campagne », « Ville » et « Retraite dorée » en 3 paquets identiques.
  3. Placez-les sur le plateau central face visible aux endroits prévus.
  4. Placez les cubes « Ressources » de chaque côté du plateau
  5. Donnez un sablier gris à chacun des joueurs et mettez à disposition les autres sabliers. Lors de la partie, lorsque le ou les sabliers en votre possession sont terminés, vous obtenez un cube de la ressource correspondant à sa couleur.

Comment joue-ta-on ?

L’objectif du jeu est de réunir les cartes nécessaires pour connaître une retraire dorée. Une fois que vous avez dans votre main soit :

  • 3 brelans différents
  • 4 paires
  • 6 cartes identiques

CRIEZ « JE PLAQUE TOUT ! A MOI LA BELLE VIE »

Avant d’en arriver à la retraite tant attendue, vous devrez être pro-actif en retapant des vieilles bicoques soit à la campagne ou à la ville. Durant la partie, comme tout se joue simultanément, voici l’ensemble des actions réalisables :

  • Encaisser un loyer quand un de vos sablier prend fin, vous pouvez récupérer une ressource de la couleur de votre sablier
  • Vendre à la banque 4 de vos ressources afin d’en récupérer la ressource de votre choix
  • Acheter un bien immobilier. Pour le réserver, placez votre doigt dessus, ensuite payez son coût à la banque comme indiqué sur l’emplacement du plateau où se trouve la carte. La carte venant d’être acquise est considérée comme rénovée, vous pourrez la défausser afin d’acheter une nouveau bien grâce aux symboles présents sur votre bâtiment acquis.
  • Mettre en location, même principe que pour l’achat d’un bien à rénover. Cette fois-ci, une fois la carte acquise, vous prenez le sablier correspondant à la couleur de la carte. A chaque fois que le sablier est terminé, vous obtenez la ressource de la couleur du sablier.
  • Engagez un décorateur d’intérieur vous permettant de doubler le rendement d’une de vos cartes. Une fois le sablier terminé, vous obtiendrez non pas 1 ressource mais deux.
  • Préparez sa retraite dorée, vous devez les acquérir comme un bien immobilier en payant des ressources indiquées sur le plateau. Bien entendu, les ressources sont plus difficiles à obtenir.

Mon avis

À la lecture des règles, le fait de jouer simultanément me faisait clairement peur ! Je me disais que cela allait être un joyeux bordel autour de la table. C’est la première fois que je découvrais un jeu compétitif où tout se réalisait en temps réel sans aucune interruption jusqu’à ce qu’un joueur remporte la victoire. En effet, dans le cas de Pandémie, on est dans le même concept… Pourtant, vous pouvez mettre en pause le sablier à certains moments mais, surtout, c’est un coopératif.

J’avais pris ce jeu avec moi lors de mes événements à la chocolaterie de Frédéric Blondeel. La bloggueuse Ludidice et son compagnon étaient présents (encore merci d’être venu). Ils se sont lancés dans une partie mais ils n’ont pas du tout accroché au jeu car ils trouvaient le temps long pour que le sablier se termine et que l’on obtienne notre ressource.

J’avais entendu leur critique et la comprenant mais pour autant, j’aime me faire mon propre avis du jeu avant d’écrire à son sujet. Je me suis lancé dans ma première partie avec la même configuration, c’est-à-dire deux joueurs. Il est vrai qu’après, je me suis dit que la partie avait été fort calme et je ne retrouvais pas l’effervescence attendue ou imaginée. En effet, comme cela avait été mentionné par Ludidice, la durée des sabliers est suffisante pour que l’on attende dans cette configuration de jeu.

Je ne me suis pas arrêté à cette expérience, je voulais testé cela à la fois à 4 joueurs mais surtout avec des enfants de l’âge requis (#Cobayes). Une première remarque influençant la mécanique et les interactions autour de la table est le nombre de joueurs.  Une fois à 4 autour de la table en début de partie, il y en a toujours un qui est embêté de n’avoir pas été assez rapide. Cela déclenche les hostilités pour décocher au plus vite les bonnes cartes.


L’autre élément dont il faut tenir compte, ici, est l’âge du jeu. Il est destiné à des 7+. Il est évident que des adultes trouveront le temps long mais une fois avec des enfants, la durée des deux minutes est clairement nécessaire afin qu’ils développent leur stratégie tout en tenant compte à la fois du panel de carte à leur disposition que de leur sablier afin de collecter la ressource.

La partie avec les enfants a été super fun car il fallait qu’ils calculent leurs ressources pour pouvoir choisir la bonne carte tout en ayant l’œil sur les cartes apparaissant au fur et à mesure des actions des différents ainsi que de son propre sablier. Dans ce cas, les 2 minutes d’écoulement était bien calibrée.  Je le recommande vivement pour passer une chouette après-midi avec vos enfants ou neveux et nièces. Il est vrai que ce n’est pas un jeu que l’on sortira avec des gamers « experts ». Ce n’est pas dans cette optique qu’il a été développé. Lors d’une partie à 4, les enfants travaillent concrètement d’arrachepied afin d’obtenir leur retraite dorée et sans aucune pitié pour leurs camarades de jeu. Une belle métaphore du libéralisme. 

L’aspect interaction est présent mais assez indirect, on va être surtout concentré sur son propre jue afin de réaliser les meilleures transactions sans vraiment se soucier des autres. Il faudra tenir à l’œil tout de même l’avancement des autres afin d’essayer de les ralentir dans leur quête vers cette fameuse retraite… 7 ans, c’est quand même jeune pour y penser non ?

La matériel et l’esthétique sont vraiment chouettes et collent à l’univers développés dans le jeu. Un point que j’aurai apprécié, c’était une diversité dans les habitations rénovables car ici, c’est chaque fois la même. Quand je joue, j’aime bien pouvoir choisir la maison que j’ai envie de rénover. Ici, on a tous les mêmes maisons. C’est le petit bémol que je lui trouve. Pour le reste, le matos est solide et adapté aux enfants de l’âge requis.

Pour finir, c’est un jeu clairement familial avec une mécanique et calibrage développé dans ce sens-là. L’avantage est la clarté des actions et le fait qu’il n’y a pas un enfant qui s’ennuie, ils jouent tous tout le temps. Je terminerai par deux choses, l’une est la courte durée des parties permettant de les enchaîner sans trop de difficulté et l’autres, c’est un super outil pour apprendre à nos petits à gérer le temps.

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Palm Reader : jeu de main, jeu de vilain ?

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Continuons à sortir des cadeaux de notre hotte avec cette fois-ci, un jeu plus léger mais très fun où tout est dit dans le titre ! Avec Palm reader, on est sur un party game demandant une bonne visualisation dans l’espace. Dans ce jeu d’Andrew Cedotal et de Jonathan Bittner édité par SitDown et distribué par Atalia, vous devrez être capable de lire les lignes de la main de votre voisin.

Comme tout bon party game qui se respecte, on joue en grand groupe avec, ici, un maximum de 10 joueurs pour une durée de 15 minutes maximum. On enchaîne sans trop de difficulté les parties. C’est le party Game idéal pour le réveillon de Noël ou de Nouvel An où les enfants comme les adultes pourront y participer sans trop de difficulté. Sur la boîte, il est recommandé d’y jouer à partir de 6 ans.

Dans ce jeu coopératif, avant de débuter la partie, vous devrez sélectionner un niveau de difficulté symbolisé par les couleurs des cartes. On vous recommande clairement de commencer avec le niveau bleu étant le plus facile. Même si pour certains le niveau facile pourra déjà être compliqué. Sur chacune des cartes, vous avez 6 dessins associés à un chiffre allant de 1 à 6.

Une fois le niveau sélectionné, le premier joueur secouera la boîte à l’intérieur de laquelle se trouve le dé. Le chiffre indiquant le symbole que vous devrez reproduire sur la paume de votre voisin de gauche à l’aide de votre index. Bien entendu, cela se fait sans que personne ne puisse regarder excepté celui qui dessine.

Le joueur ayant reçu le dessin dans la paume doit faire la même chose à son voisin de gauche et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on arrive au premier dessinateur. Celui-ci peut maintenant se dire que le message est bien passé ou dans le cas contraire, estimé qu’il faut refaire un second tour. Si vous décidez de refaire un second tour, vous serez pénalisé en perdant des points en fin de manche.

Dans le cas où le premier tour est suffisant, on montre la carte avec les symboles et chacun des joueurs simultanément doit montrer avec ses doigts le numéro du symbole correspondant à celui qui lui a été réalisé dans sa paume. Au bout des 10 tours de jeu, vous additionnerez l’ensemble des points récoltés et vous obtiendrez un niveau de maîtrise.

Un jeu tout simple mais avec une bonne dose de fun et de discussion autour de la table quand vous aurez épuisé les sempiternelles thèmes de discussion de Noël. En gros, un jeu permettant de commencer ou de finir la soirée en beauté sans se prendre la tête.  C’est ce qui nous a plu dans ce jeu, c’est sa simplicité permettant au petit neveu ou à tata de jouer sans dire « Il y a trop de règle » ou à jouer sans vraiment jouer car la personne ne veut pas s’investir dans le jeu. Ici, vous verrez tout le monde à envie d’y arriver et s’investi sans aucune difficulté. Hormis sa mécanique limpide et accessible, vous en aurez pour votre argent car il y a 1080 symboles différents lui conférant une sacrée longévité.

Comme mentionné dans le principe du jeu, vous pourrez sélectionner le niveau de difficulté. C’est vraiment un plus ! Cela permet de faire varier les parties et se donner un peu de challenge. Il est clair que le jour du réveillon, vous pourrez commencer avec le niveau mauve (ultra complexe) mais après minuit passer au bleu. Même sobre, le niveau mauve est méga chaud ! Il faut bien se dire que le dessin que vous faites dans la paume de votre voisin est à l’envers pour lui 😉

Le petit bémol, s’il en est un, c’est son côté tactile. Pour moi, cela n’en est pas un car c’est clairement affiché sur la boîte. Ne sortez pas ce jeu avec des personnes qui ne supportent pas être touchées. Pour certains, cela a un côté excluant même si je ne suis pas d’accord avec cette vision.

Le côté interaction est le cœur du jeu comme la plupart des Party Game. Ici, on a une visite du téléphone sans fil mais sans parler. Quand vous êtes le premier dessinateur, il est toujours hyper drôle de retrouver son dessin en fin de parcours. Bien entendu, plus vous êtes nombreux, plus le dessin risque de devenir totalement zarbi.

Pour son côté esthétique, il est d’une grande simplicité et les cartes sont de qualité. Les symboles sont jolis mais ce que j’ai apprécié particulièrement est de tenter de retrouver la signification des symboles sur les cartes. Je ne sais pas si chacun des symboles veulent dire quelque chose mais pour certains, vous aurez les signes du zodiaque par exemple.

Pour finir, sur ce party game, il faut retenir qu’il est simple à expliquer, il convient à un public large. J’ai presque envie de dire de 6 à 99 ans. Un jeu à emporter avec soi pour des soirées et à mettre autour de la table lors des fêtes de famille lors de cette fin d’année. Le succès sera au rendez-vous !

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Baron Voodoo : From Bourbon Street to your Toy Library

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Aujourd’hui, je vous parle de Baron Voodoo, un jeu qui me tient à cœur d’en parler pour différentes raisons à la fois plus personnelles que pour ses aspects ludiques. Commençons par un descriptif formel de ce nouveau jeu édité par Yoka By Tsume où vous incarnerez un Loa. On peut déjà constater l’ancrage culturel du jeu avec ce terme provenant directement de la religion vaudou.  

Ce jeu est la création de Yann Dentil et les superbes illustrations sont sorties de l’esprit de Christine Alcouffe. Autour de la table seront présents entre 2 et 4 loas pour une partie de maximum 45 minutes. Votre objectif sera de ramener le plus d’esprit dans le monde des Esprits afin de vous emparer du trône de Baron Samedi pendant une année entière.

Voici le pitch de départ : « Tout le monde ne parle que de ça dans le monde des Loas, les divinités Voodoo !
Baron Samedi, Loa des morts, est prêt à laisser son trône à qui en sera digne !
Afin de prendre sa place, incarnez le Loa de votre choix et partez à la chasse aux âmes !

Soyez malins, usez de vos pouvoirs et de ceux des âmes capturées et faites-les passer vers le Monde des Esprits au bon moment !
Mais attention, vos adversaires ne vous laisseront pas capturer les âmes sans réagir… Blocages, vols, pièges… Tous les coups sont permis pour être le nouveau Baron Samedi. »

Comme je le soulignais, ce que j’apprécie déjà dans ce jeu est l’importance donnée à la culture Vaudou en utilisant des termes exacts comme Loas ou Lwa signifiant les esprits de cette religion. Il en va de même pour les différents Loas que vous pourrez représenter. Ils ne sont pas une invention mais une appropriation culturelle se faisant dans le respect des représentations. Comme vous pouvez le voir avec le Loa : Mami Wata.

Chromolithograph of a snake charmer, inspired by the performer Maladamatjaute (Nala Damajanti). Printed in the 1880s by the Adolph Friedlander Company in Hamburg, the poster gave rise to the common image of Mami Wata, a

Mamy Wata dans le jeu Baron Voodoo

Pour une première, j’ai trouvé intéressant de voir l’évolution de ce jeu en partant du prototype jusqu’à la réalisation finale. On remarque une véritable transformation tant dans la mécanique que dans l’univers du jeu au fil du temps et des rencontres. Déjà avec la couverture, on voit une sacrée évolution et surtout, nous constatons que le thème n’était pas le même que celui d’arrivée. Pour ma part, c’est ce qui fait un bon jeu, une remise en question continue grâce à la prise en compte des remarques et souhaits des différents joueurs tout en respectant son propre objectif et ses propres envies. En tant que joueurs confirmés, on se rend très vite compte d’un jeu bâclé et sorti vite fait bien fait par rapport à un jeu où il y a eu de la réflexion et de l’investissement.

Je vous invite à découvrir son carnet d’auteur en cliquant ici. C’est toujours intéressant de connaître la porte d’entrée pour un auteur. Chez certain, ce sera soit le thème, la mécanique ou le matériel. Dans le cas de notre autueur, Yann Dentil, sa porte d’entrée est le jeu du solitaire auquel il a apporté un twist en remplaçant les billes par des dés. Des fois, il suffit d’une étincelle pour que la machine démarre. C’est ainsi qu’était né Dice Mage qui après, équilibrage, test, adaptation deviendra Baron Voodoo.

La question qui me taraude est pourquoi avoir abandonné son premier thème vers le définitif ? Dans son carnet d’auteur, il mentionne un retour d’un festival avec une proposition du thème « Vaudou » car celui de base était trop commun. L’auteur mentionne qu’il a totalement accroché mais il n’en dit pas plus sur ses raisons. Je suis curieux d’en savoir plus à ce sujet ! Pour ma part, en prenant ce thème, il a clairement tapé dans le mille car je n’avais pas encore vu un jeu tournant autour de ce monde mystique faisant fonctionner l’imaginaire à pleins tubes. En tout cas, il n’est pas aisé non plus de travailler un thème « religieux » et assez méconnu sur notre continent sans froisser les différentes sensibilités des personnes concernées. J’ai trouvé le travail correct et respectueux sans être caricatural. C’est à considérer un énorme travail de collaboration et de recherche de la part des différents acteurs, mais, plus spécifiquement, l’illustratrice.

Mise en place

  1. Les joueurs placent le plateau central au milieu de la table
  2. Les joueurs prennent un plateau individuel chacun
  3. Les joueurs placent le cube de score sur le zéro de la piste des scores
  4. Les joueurs prennent le marqueur protection de leur couleur ainsi que 3 marqueurs offrandes
  5. Les joueurs lancent les 46 dés et les placent sur le plateau central en respectant la couleur de chaque emplacement
  6. Le joueur le plus âgé débute la partie (cela change pour une fois !)

Comment y jouer ?

On ne peut au plus simple ! Chaque joueur va avoir plusieurs actions obligatoires ou optionnelles :

  1. Activer le pouvoir de son Loa ou celui d’un autre à condition de dépenser un marqueur offrande (optionnel)
  2. Capturer un dé sur le plateau. Pour cela, comme dans le jeu du solitaire, vous devrez faire sauter le dé de votre couleur au-dessus d’un autre afin de le capturer. Pour cela, le dé de votre couleur doit être adjacent à au moins un dé et celui-ci doit être suivi d’un emplacement vide ou non.
  3. Le dé capturé rejoint votre espace de capture. Dans le cas où celui-ci est de votre couleur vous recevez un marqueur offrande.
  4. Vous pouvez dépenser un marqueur offrande afin de changer la face du dé
  5. Vous pouvez appliquer la face du dé capturé vous permettant de changer la face du dé, voler des dés à votre adversaire, intervertir des dés entre deux joueurs ou encore se protéger du vol d’un autre joueur
  6. Vous pouvez dépenser 2 offrandes afin de rejouer un tour
  7. Gagner des points de victoire en fonction des combinaisons de dés sur votre plateau. Soit, ce sont des dés de couleur identique avec des symboles différents ou des symboles différences mais des dés de couleur identique.

A y regarder de plus près, le thème n’était pas la porte d’entrée du jeu mais finalement, il se prête plutôt bien et nous n’avons pas l’impression que cela a été plaqué sur une mécanique. Cela doit résider dans le fait que l’on est dans un jeu relativement abstrait dans la mécanique de prise.

Je peux clairement vous dire que c’est un véritable coup de cœur de cette fin d’année. Je l’avais déjà repéré lors du Brussel Games Festival, ensuite à Essen. J’ai fait mes quelques recherches et clairement, je suis pas du tout déçu. Un véritable cadeau à mettre au pied du sapin ou pour tout autre occasion. La période, ici, s’y prête.

On est face à une mécanique fluide qui s’aborde sans couac ou incompréhension. On est vraiment face à un ensemble d’actions épuré de son superflu allant directement à l’essentiel. C’est ce que j’apprécie dans un jeu, il n’y a aucune action qui semble superflue ou inutile. On prend du plaisir à déplacer ces dés afin de calculer les meilleurs coups possibles tout en ayant l’adrénaline liée aux stratégies des voisins. Va-t-il nous bloquer en déplaçant ses dés ou encore en activant le pouvoir du dé capturé pouvant entraîner le vol de nos dés dans le monde des esprits.

La mécanique de prise par le saut au-dessus du dé convoité est très agréable auquel s’ajoute les contraintes d’empilement et de places disponibles sans oublier les actions fournies par les faces des dés.

Il est vrai qu’au début de ma première partie, j’étais un peu perdu par la multiplicité des choix, ceux-ci s’affinant au fur et à mesure de la première partie. Lorsque l’on entame la seconde, vous vivrez une autre expérience où vous coups seront encore mieux réfléchis et précis. De partie en partie, on sent vraiment que l’on apprend à être encore meilleur dans ses mouvements et ses actions.

Je tiens particulièrement à souligner, aussi, la diversité des modes de jeu offert dans cette boite. Dans la version compétitive, vous aurez des niveaux de difficulté proposés auquel s’ajoute en plus, une version de confrontation en binôme. Vous en avez pour tous les goûts et sans que le jeu n’en pâtisse dans sa mécanique ou sa sensation ludique. Pour avoir testé les différents modes de jeu, on prend à chaque fois du plaisir. Mais, cela n’en fait pas un jeu passe partout mais plus d’exception. Je le recommande comme étant un jeu devant figurer dans votre ludothèque. Il vaut très nettement un 9/10 pour sa mécanique.

Dans son aspect interactif, si je reprends l’échelle développée par Gus & Co, on se retrouve entre le niveau 4 et 5 en fonction du mode de jeu pour lequel vous opterez. On est dans une baston tactique et silencieuse mais avec des jolis petits coups de P**** grâce aux actions des dés. Vous devrez être attentif à la position de vos dés pour votre propre bénéfice tout en contrant au mieux les déplacements de votre adversaire. L’interaction est à son top niveau dans le mode binôme en duel où vous devrez élaborer la meilleure stratégie sans en dire de trop pour ne pas donner l’avantage à vos adversaires. Lorsque l’on joue, on ne voit pas le temps passer et surtout on n’attend pas le coup suivant, on est dans un jeu dynamique et addictif.

Je finis par le top pour moi comme à chaque fois lorsque je teste un jeu édité par Yoka By Tsume, il y un véritable travail de fond dans la production graphique tout comme du choix des matériaux en passant par le thermoformage. Lorsque vous jouerez, vous serez enveloppé par le thème Vaudou. N’hésitez pas à tamiser la lumière et jouer à la lumière de quelques bougies, cela ne pourra qu’augmenter votre expérience ludique. Je remercie pour l’illustratrice pour la qualité des illustrations dans un univers flat design collant particulièrement bien à l’univers. Sans oublier, la clarté de la symbolique des différents éléments du jeu tant sur le plateau individuel que sur les dés.

Un autre aspect est la qualité du matériel tant pour les marqueurs ou le plateau central en double épaisseur que les individuels. L’élément clef du jeu réside dans ces dés de couleur donnant un véritable éclat et du volume à l’espace de jeu. Il y a un véritable plaisir à manipuler ces dés et confère un réel plaisir à l’expérience ludique.

Un conseil, allez en boutique, achetez-le et parlez-en autour de vous. Comme c’est la période de Noël, offrez-le ! D’ailleurs, voici un lien pour le commander, vous ne pourrez être que ravi. Le petit point plus personnel porte sur la localisation géographique de l’auteur. Il est auvergnat, la région où je passais mes vacances avec ma mamy. Voilà, vous en savez aussi un peu plus sur moi. C’est une région que j’affectionne tout particulièrement et je vous invite aussi à la découvrir.

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Dreamscape, un jeu parfait pour S. Freud : « Le rêve ne pense ni ne calcule ; d’une manière générale il ne juge pas : il se contente de transformer »

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« Installez-vous confortablement dans votre lit »

« Prenez la position la plus agréable possible »

« La lueur de la lumière s’estompe petit à petit et vous vous apprêtez à passer une belle et douce nuit de sommeil »

« Maintenant, vous vous sentez aspiré dans votre rêve »

« Vous êtes au milieu d’une clairière et vous assemblez des palets bleus pour former des rivières »
« Vous avez besoin de prendre de la hauteur grâce à une montagne, superposez ces deux palets gris »

« Que vois-je au loin, un autre personnage… Je ne me sens pas à l’aise en sa présence… Mes rêves deviennent sanglants… Je chute dans un trou pour tomber dans un autre univers bien moins accueillant… Je nage en plein cauchemar »

Vous vous sentez prêt à relever le défi en devenant un DreamBuilder ? C’est ce qui vous est proposé avec Dreamscape de David Ausloos édité par Sylex et distribué par Atalia. Votre objectif est d’aider au mieux votre esprit à construire et développer ces songes. Dans les parties d’introduction, vous vivrez des magnifiques rêves mais une fois aguerri, M. Cauchemar fera son apparition ! Ce jeu se joue avec maximum 4 rêveurs (à partir de 10 ans) autour de la table pour des parties allant d’une heure à grand maximum 2 heures. Il faut compter en moyenne 25 minutes par joueur.

Voici ce que nous dit le pitch de départ : « Vous avez du mal à dormir… Perdu dans les méandres de vos nuits de veille, en quête d’un moyen de reprendre le contrôle de vos songes, votre esprit finit par divaguer et vous emmène aux confins d’un monde inexploré, où le mouvement des paysages est perpétuel. Avide de découvrir ce qui se cache dans ces lieux mystérieux, vous décidez de plonger dans cette expérience de rêve éveillé ».

Avant même de parler de la mécanique ou des étapes d’un tour, je veux souligner le travail d’illustration réalisé mais, aussi, et, surtout, la cohérence entre le thème et sa mécanique. La dernière phrase de l’introduction est une belle synthèse de mon ressenti, on est vraiment dans un rêve éveillé lorsque l’on y joue. Même s’il faudra être bien éveillé pour réaliser les meilleurs déplacements.

Les illustrations sont totalement magiques et superbes. Vous voyagez au même titre que votre rêveur. La manipulation des pièces en bois ainsi que des sapins rendent ce jeu très immersif et donne vraiment envie de réaliser sa carte « objectif » au-delà de se voir conférer un certain nombre de points. J’avoue totalement, je suis tombé sous le charme de ce jeu déjà par son esthétique mais aussi pour sa mécanique, je vous en dis plus tout de suite.

Boîte de jeu

Mise en place

  • On place le plateau principal sur la table
  • Chaque joueur reçoit un plateau individuel nommé « Dessein » et un jeton initiative donné au hasard
  • Placez le plateau « marqueur de tour » grâce à l’horloge ainsi que les decks « Objectif » nommé carte rêve en 3 pile en rassemblant les cartes numérotées 1, 2 et 3. Sans oublier de tirer au hasard 3 tuiles « Desseins » qui seront des objectifs communs à vérifier en fin de partie.
  • Placez les fragments de rêve dans leur sac.
  • Sur le plateau principal, les joueurs placent leur dormeur en fonction du numéro de leur jeton initiative et tire au hasard le nombre de fragments de rêve pour chacun des lieux du plateau principal. Le nombre de fragment tiré dépend du nombre de joueurs.
  • Les fragments « Arbre » sont placés sur le côté.

Comment y jouer ?

Le jeu est divisé en 3 phase :

  • L’émergence (cette étape est ignorée lors du 1er tour)
  • Le voyage
  • La création

Lors de l’émergence, vous devrez :

  • Réapprovisionnez les lieux où des fragments sont manquants
  • Déplacez l’horloge vers le prochain cycle
  • Les joueurs récupèreront les fragments posés sur leur carte « Rêve » vers leurs mains
  • Distribution du jeton « Initiative » en fonction de l’endroit d’arrivée de son dormeur.

Lors du voyage, vous devrez réalisez maximum 4 actions (identiques ou différentes) :

  • Collectez des fragments rêves en vous déplaçant sur les lieux du plateau central. La collecte se fait toujours du fragment le plus à droite.  Avec la subtilité que vous ne pouvez pas avoir plus de deux fragments identiques dans vos mains.
  • Se déplacez vers un autre lieu vous coûte une
  • Utilisez les mouvements clefs permettant de se déplacer dans un lieu sans coût d’action. Pour cela, vous devez voir si vous avez dans vos mains un fragment de rêves de la couleur identique à celui présent à côté du symbole « clef » du lieu que vous souhaitez visiter.
  • Utilisez les pouvoirs du monde des rêves en défaussant votre jeton « initiative ».

Lors de la création, vous devrez placer vos fragments en respectant certaines conditions :

  • Placez son premier fragment par l’emplacement d’entrée
  • Placez les futurs fragments de manière adjacente à ceux déjà présents
  • La possibilité de faire entrer votre rêveur dans votre dreamscape quand vous le souhaitez et gratuitement.

Une dernière subtilité, la possibilité de défausser certains de ces jetons :

  • blancs permettant le déplacement de son rêveur
  • n’importe lesquels au nombre de deux pour une autre couleur
  • vert pour planter un arbre

Finalement, on réalise l’ensemble de ces actions pour scorer un maximum de points et c’est si simple que cela.

Mon avis

Vous l’avez remarqué, on est clairement dans un jeu exigeant. Il cache bien son jeu derrière ses dessins oniriques nous emmenant nous promener dans différents univers imaginaires. Après quelques parties, vous vous rendrez compte qu’une erreur de mouvement ou une mauvaise anticipation pourrait vous empêcher d’atteindre la victoire. En d’autres termes, il faut presque dompter ce jeu car sa courbe d’apprentissage n’est pas immédiate et demande un certain travail. C’est ce qui est plaisant, à chaque partie, on découvre des subtilités ou des nouvelles stratégiques pour optimiser au mieux ses déplacements. Personnellement, je le place dans un jeu « expert » car il demande une véritable concentration et réflexion pour le maîtriser. De plus, cette maîtrise ne pourra se faire qu’avec de l’expérience et un retour vers le jeu. Le thème « fleur bleue » est presque antagoniste avec la mécanique. C’est ce qui m’avait marqué la première fois où je l’avais testé lors du Brussel Games Festival de cette année.

Eléments de jeu

Ce qui le rend savoureux, c’est la tactique à mettre en place. Vous devrez contrôler différents paramètres qui peuvent pour certains au début être déroutant. On est vraiment assailli de questions et d’incertitudes. Il faut se laisser aller, presque rêver au coup parfait, à tester plusieurs tactiques plutôt que d’envisager les innombrables possibilités.

Pour résumer, dans une partie vous aurez comme objectif premier, la réalisation de votre carte « Rêve » pour cela, vous devrez vous déplacer pour obtenir des fragments. Et déjà, il faut réfléchir afin d’optimiser son déplacement sachant que l’on a que 4 actions par tour. Dans quel sens, je me déplace pour utiliser la fonction « Mouvement clef ». Ensuite, dans quel sens, je me déplace pour pouvoir activer le pouvoir d’un lieu mais aussi, sur quel lieu je veux m’arrêter pour devenir 1er joueur. Pour finir, il faut tenir à l’œil les objectifs communs.

Une fois que l’on savoure sa récolte de fragment, il faut les placer afin que la forme corresponde à son objectif mais il y aussi des conditions de pose et tout fragment restant dans ses mains est perdu… On est dans un vrai casse-tête ludique qui est génial. On est vraiment à la fois dans de l’optimisation de déplacement et e la programmation afin de prendre dans le bon ordre les bons fragments.

Pour ma part, l’ouverture d’actions que propose Dreamscape tout en laissant suffisamment de contraintes le rende vraiment génial dans sa mécanique. On est sur un 9/10.

Plateau “Objectifs” et “Compteur de tour”
Pions de jeu

Lorsque l’on se retrouve face à un jeu avec une telle multitude de possibilité, cela demande une sacrée réflexion. Vous vous doutez ce qui en pâtit est le côté interactif. Vous n’allez pas jouer avec les autres. Mais, c’est clairement évoqué sur la boîte que l’on est dans de l’optimisation de rêve. L’interaction a été présente lors de nos différentes parties car les joueurs réfléchissaient entre eux à la meilleure tactique pour chacun. Cette situation s’estompe plus les joueurs maîtrisent le jeu.

Zone du plateau central
Zone du plateau central

Dans cette situation, je ne vais pas donner une cote pour l’aspect interactif car ce n’est pas du tout le but recherché par l’auteur. Pour autant, il faut bien être au clair que l’interaction est vraiment limitée dans ce jeu voire absent. Hormis, le fait qu’un autre joueur vous pique un fragment souhaité. Cela rajoute un peu de frustration lors de la partie XD.

Pour le côté esthétique et matériel, on est vraiment sur du très bon tant sur les illustrations qui sont magnifiques. C’est immersif, c’est joli. On est totalement dans le thème. Pour le matériel, on est sur du bon et de qualité.

Cartes “Objectif”

C’est une valeur sûre ! Un excellent cadeau à mettre au pied du sapin. En d’autres termes, une bombe ludique et cela devient de plus en plus rare sachant le nombre de jeux sortant par année. On est face à un travail de qualité, murement réfléchi. On n’est à l’opposé d’un plaquage de thème sur une mécanique. Tout est réfléchi et en harmonie mécaniquement et thématiquement parlant. On se lance dans le jeu sans difficulté grâce à des règles simples mais avec une sacrée courbe d’apprentissage comme ça les Hard Core Game Geek en auront pour leur appétit. Je ne connaissais pas la maison d’édition Sylex et je suis impatient de découvrir leur prochaine sortie même si je sais déjà que je vais méga kiffer leur jeu « Roméo et Juliette », j’en ai déjà eu un aperçu à Essen. Je vous en dit plus dès qu’il est entre mes mains, je suis déjà impatient.  

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Paris New Eden : une vision post apocalyptique verdoyante !

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Un vent frais souffle sur le thème post apocalyptique… On en a fini des déserts au milieu de nulle part ! Les auteurs Ludovic Maublanc et Florian Grenier ainsi que Matagot prennent le contrepied en nous plongeant au sein d’une grande ville européenne (Paris dans le cas où vous n’auriez pas compris) totalement végétalisé dans la veine de l’artiste Chris Morin-Eitner. Cet artiste présente une vision du monde où les forces de Gaïa aurait repris leur droit au sein des espaces extrêmement urbanisés.

Voici le pitch « Une impensable catastrophe a ravagé l’Europe. Les principales infrastructures de Paris sont détruites. En quelques semaines, la ville est recouverte d’une étrange végétation luxuriante. Les survivants de l’apocalypse doivent se rassembler et retrousser leurs manches pour reconstruire une civilisation dans ce nouvel Eden »

Dans la version de Matagot, préparez-vous à sortir la machette pour aller tailler de la liane dans la forêt dense développée dans les avenues haussmanniennes. En tant que bon survivaliste, votre objectif est de survivre à cet univers hostile avec la volonté de reconstruire l’humanité ! Ambitieux, les parisiens ^^. Un élément a retenu mon attention en tant que professeur de géographie, c’est le maintien des 4 saisons que l’on connaît alors qu’il y a le développement d’une végétation luxuriante. Est-il naturel ou a-t-elle, elle, aussi une origine humaine ?  Quoi qu’il en soit, vous aurez 4 saisons pour devenir l’une des 4 refuges le plus pérennes.

How To Play ?

Installation

  1. Placez le plateau central et distribuez un plateau individuel à chaque joueur ainsi que 3 cartes « objectifs »
  2. Lancez le nombre de dés indiqués sur chacune des zones et placez-les. N’oubliez pas de placer les tuiles : « Batte », « Jumelles » et « Héroïne ».
  3. Placez au hasard face visible, 3 jetons « équipements » (n’oubliez pas de préparer les 3 autres piles de 3 jetons)
  4. Après avoir retiré 5 jetons survivants représentants un métier différent chacun, mélangez les jetons survivants restants et placez-les face visible sur les emplacements de la Gare.
  5. Préparez les cartes « Ponts » ainsi que les cartes pour chacun des métiers servant lors de la phase d’enchère
  6. Tirez face cachée 3 tuiles événements (hors des 4) et placez-les visibles sur les emplacements prévus
  7. Chaque joueur place son pion sur la piste des score et son cube à proximité de la piste « nourriture ».

Phase de jeu

  1. Récupérer des survivants
  • Dans cette phase, vous allez récupérer le dé sur l’un des différents lieux présents et le placer dans votre plateau individuel. C’est un des survivants que vous avez rencontré sur votre chemin et que vous recrutez. En plus de le recruter, vous allez pouvoir réaliser l’action du lieu.
  • La Tour Eiffel = choisir l’un des événements et le mettre face cachée. Si vous êtes le premier à réaliser l’action, vous prenez le jeton « Héroïne » très utile pour accomplir les événements.
  • Le pont = piocher les 3 premières cartes « Missions » et en garder une seule
  • Le restaurant = prendre un jeton conserve
  • Le centre = choisir l’un des jetons équipements encore disponibles ou le jeton « Batte » ou le jeton « Jumelle ». Le jeton « Batte » vous permettra d’avoir l’avantage lors des enchères et le jeton « Jumelles » vous permet de devenir 1er joueur lors de la saison suivante. Si vous le possédez en fin de partie, vous gagnerez 2PV supplémentaires
  • La gare = choisir un des survivants (jeton) et l’ajouter à son plateau individuel.

2.Acquérir des aménagements

Une fois l’ensemble du plateau vide de ses dés, vous allez passer à la phase d’aménagements fonctionnant sur le principe de la majorité. Les joueurs annoncent leur force en fonction des métiers présents sur leur plateau individuel. Le joueur ayant la plus haute valeur du métier concerné peut choisir en premier son aménagement. Il est important de souligner trois éléments :

  • Le joueur possédant le jeton « batte » peut gagner une majorité même s’il est en infériorité numérique
  • Les jetons « Joker » peuvent remplacer n’importe quel métier à condition d’en avoir déjà au moins un sur son plateau individuel.
  • il est possible qu’un joueur n’acquiert aucun aménagement pour un « métier ». En effet, s’il ne possède pas ce type de métier, il ne peut pas l’acquérir.

L’intérêt des aménagements, c’est qu’ils permettront de réaliser des objectifs de saisons, des individuels mais aussi avoir des équipements ou des fonctions supplémentaires.

Une fois la phase de majorité terminée pour l’ensemble des « métiers », vous devez transformer vos jetons « survivants » en nouveau membre de votre communauté… Vous allez voir cela à un impact sur la suite !

3. Résoudre la saison et les besoins en nourriture

  • Vérifier si vous êtes en capacité de résoudre l’événement de la saison en cours.
  • Nourrir l’ensemble de la population de son refuge

Pour cela, vous comptez le nombre de survivants de votre refuge. Le nombre vous donnera une position sur la piste de « nourriture » vous indiquant le nombre de fermiers dont vous avez besoin pour nourrir votre population.

Vous avez assez de fermier, c’est top, vous pouvez scorer les points indiqués.
Vous n’avez pas assez de fermier, mais vous avez des canettes de nourriture en nombre suffisant, vous scorer aussi les points indiqués. 1 jeton « canette » = 1 fermier

Vous n’avez pas assez de fermiers et de canettes, vous ne scorer rien du tout mais vous n’avez aucune pénalité.

4. Préparer la saison suivante

La mécanique

Après quelques parties, les avis sont très divergeant sur ce jeu. Certains apprécient, la diversité des possibilités dans la constitution de son refuge alors que d’autres estiment que c’est assez répétitif avec un thème collé sur une mécanique sans vraiment de lien profond.

Ouvertement, je reste totalement indécis sur le jeu. Pour ma part, je pense que la mécanique est intéressante et est chouette mais, à regarder de plus près, il y a une manière spécifique de scorer, le ration population/nourriture. J’aurai apprécié que l’on aille plus loin dans la mécanique et rendre le jeu plus punitif afin de se retrouver en situation post apocalyptique.

Bien entendu, il faut mettre cela en perspective avec l’âge minimal pour y jouer qui est de 8 ans. Avec des enfants autour de la table de cet âge, il est vrai que la mécanique est bien pensée et elle est bien adaptée pour un jeu de stratégie. Une très jolie initiation pour des enfants. Pour résumer la mécanique reste fluide, claire et fonctionne bien et est idéal pour un public familial voulant s’initier aux jeux de stratégie. Maintenant, si vous êtes habitué aux jeux « expert » et que vous vous attendiez à cela avec Paris New Eden, vous serez déstabilisé par rapport à vos attentes.

Dans ce cas, je vais le noter en gardant à l’esprit l’objectif qu’il poursuit, celui d’être un jeu familial. Dans ce cas, une mécanique claire, sans accro permettant de construire des stratégies sur le court terme lui vaut un 7,5/10.

L’interaction

Pour la part d’interaction, elle est présente mais je reste légèrement sur ma faim. Il y en a uniquement au moment des enchères. Vu le thème dans lequel on se retrouve, j’aurai apprécié la possibilité de rentrer en conflit avec les autres refuges. Autant ne prôner la violence dans un jeu familial, je l’accorde totalement. Maintenant, dans un monde post apocalyptique même recouvert de jolies azalées, les rescapés ne seraient pas tout doux entre eux, je crois. Je lui donne un 6,5/10 car j’aurai voulu que les auteurs poussent le concept plus loin ou du moins envisagent une version familiale pouvant s’adapter à un public plus expert.

Le matériel et le visuel

Côté du matériel et des illustrations, je n’ai rien à redire. Du plateau principal en passant par les individuels et les dés, on est clairement immergé dans l’univers. Justement contrairement à Dandy Meeple, j’apprécie le thème post apocalyptique décalé par rapport à l’imaginaire commun que nous nous en faisons. Ce thème apporte un vent de fraîcheur sur la thématique et permet de ne pas tomber dans les mécaniques habituelles dans une vision désertique où il faut collecter de l’eau, du pétrole et des armes. Je valorise la prise de risque dans ce cadre par rapport aux thématiques habituellement servies en lui donnant un 9/10.

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Passing through Petra : « À la file indienne, indienne, indienne »

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Une de mes meilleures découvertes d’Essen fut ce jeu (de 2018) édité par Renegade Game Studio en version anglaise… Je n’ai rien vu encore pour une version francophone. Je vais tout de même vous en parler car il en vaut sérieusement la peine ! Ce jeu créé par J. Alex Kevern est un jeu expert de programmation à partir de 14 ans pour 2 à 4 joueurs d’une durée de 60 minutes.

Dans Petra, vous serez transporté dans l’Antiquité à Pétra (Jordanie actuelle) où vous devrez commercer avec les marchands arrivant avec leurs caravanes au travers du canyon. L’objectif est de devenir un marchand renommé en réalisant les meilleures transactions possibles avec les commerçants affluent des quatre coins du monde (Inde, Egypte, Italie, Chine et bédouins).

Mise en place

Installez le plateau principal au centre de la table. Sur celui-ci, vous remarquez la présence :

  • des zones de commerces se trouvant de part et d’autres du canyons
  • la zone d’actions divisée d’un carré divisé en 9 cases.
  • L’espace avec les encoches pour installer le canyon et au bout l’espace pour placer la Khazneh
  • Des espaces dessinés pour installer les cartes « villageois » du côté droit du canyon et du côté gauche, les cartes « influence »

A proximité du plateau, mettez à disposition différents éléments :

  • Les extensions de marché pour votre plateau individuel
  • Les tuiles « Négociant en or », Les tuiles « commerçant permanent »
  • Les tuiles « constructions »
  • Les tuiles « chameau »

Chaque joueur reçoit :

  • Son plateau individuel étant différent pour chacun des joueurs
  • Les cubes de sa couleur et les place dans les encoches à cet effet sur son plateau individuel
  • Les 5 travailleurs de sa couleur qu’il place à proximité de son plateau
  • Le pion de sa couleur qu’il place au centre du carré de 3X3 du plateau
  •  Les disques de sa couleur qu’il place sur le X de chacune des routes d’influence sur le plateau principal. En début de partie, il faut que ce soit la face vierge qui soit visible.
  • Le premier joueur reçoit 1 jeton « chameau », le second en reçoit deux et ainsi de suite.
  • 6 tuiles « commerçants » pris depuis le sac en velours et les place dans l’ordre du tirage sur l’espace en bas de leur plateau individuel nommé « la ligne de marché ». Dans le cas où un joueur pioche 3 commerçants identiques, ils doivent les enlever et en reprendre 3.
  • 4 tuiles « commerçants » mais, il doit les placer au-dessus de leur plateau individuel en faisant correspondre la couleur du jeton avec celle présente sur leur plateau individuel.
  • 2 cartes « influence », il en conserve une face cachée (après en avoir pris connaissance) et défausse l’autre.

Avant de commencer la partie, compléter dans l’ordre du tirage le canyon avec les différents commerçants jusqu’à que celui-ci soit complet c’est-à-dire 20 tuiles.

How To Play ?

Dans ce jeu de stratégie, vous aurez l’objectif d’avoir placer les 9 cubes de votre plateau individuel sur les différentes pistes de commerce présent sur le plateau principal. Lors de votre tour, vous devrez déplacer votre marchand d’une case pour indiquer le lieu (et l’action de celui-ci- que vous avez choisi. Vous avez différentes possibilités :

  • Le plaza où vous pourrez prendre deux tuiles accessibles dans la section « Plaza »
  • Le Siq où vous pourrez prendre une tuile accessible dans la section « Siq »
  • Le marché où vous réaliserez vos actions de marché afin de faire avancer votre disque sur la piste lié à l’origine géographique de votre commerçant.
  • Le village où vous pourrez enlever vos pions « travailleurs » de votre plateau individuel et en fonction du nombre de pions que vous déchargez, vous pourrez prendre une carte « villageois » octroyant une habilité temporaire ou permanente

Dans le cas du Plaza et du Siq, une fois en possession de ou de vos marchands, vous devrez les placer sur votre ligne de marché (dans l’ordre que vous voulez) entraînant un effet de coullisage vers la droite de ceux présents. Les marchands sortant de votre ligne de marché doivent être placé dans la partie supérieur de votre plateau individuel en faisant correspondre les couleurs.

C’est l’espace de marché qui est le point crucial du jeu vous permettant de réaliser les actions nécessaires pour placer vos cubes d’influence sur les différentes pistes de commerce. On va faire un peu des maths ici !  Afin de marquer votre choix de commerce, vous allez placer un pion travailleur en dessous de la colonne de commerçants présents au-dessus de votre plateau individuel.

Mais, quelle colonne choisir me direz-vous ?

Au niveau des encoches travailleurs, vous avez les symboles illustrant avec qui vous pouvez commercer (c’est ce qui différencie chacun des plateaux). Par exemple, la Chine commerce avec l’Egypte, dans ce cas, vous allez compter le nombre de tuile « Chine » présent dans votre colonne que vous allez multiplier par le nombre de tuile « Egypte » présent dans votre ligne de marché. Si vous avez 3 tuiles « Chine » en colonne et 4 tuiles « Egypte » dans votre ligne de marché, vous obtenez le résultat 12.

Mais à quoi sert ce résultat ?

Cela va vous permettra d’avancer sur la piste d’influence, marqué par votre pion « travailleurs », du nombre de cases obtenus lors de votre acte de commerce. Sur chacune de ces pistes d’influence, la 4e case vous rapporte un bonus (extension de marché, négociant en or, commerçant permanent, constructions). Une fois que vous arrivez sur cette case, vous retournez le disque pour mettre le symbole cube face visible, vous continuez votre parcours jusqu’à pouvoir décharger un cube dans l’une des zones prévues à cet effet. Une fois le déchargement effectué, vous mettez votre disque face vierge visible.

Cela va de même pour la piste de commerce lié au commerce local (bédouin) où vous gagnerez des jetons « chameau » vous permettant d’avancer d’un nombre de cases supplémentaires équivalent au nombre de tuiles « chameau » dépensées sur les différentes pistes d’influence. Mais aussi, de remporter des cartes « influence » supplémentaires ! Une fois celles-ci achevées, vous pouvez aussi y placer un de vos cubes.

Finalement, on en pense quoi de ce jeu ?

Pour une fois, j’accroche à fond dans un jeu de programmation… Habituellement, je me fais laminer et je n’arrive pas à voir les meilleures options à saisir ! Ici, j’ai vraiment pris un sérieux plaisir à jouer et à essayer d’organiser mes commerçants afin de placer mes cubes. Peut-être que le jeu est suffisamment équilibré pour qu’après quelques tours, un joueur ne sente pas qu’il ne pourra pas remonter la pente comme j’ai eu le cas dans Otys par exemple. Dans Otys, il y a un vrai effet boule de neige car c’est ta programmation de départ qui est décisive pour l’ensemble de la partie. Tandis qu’ici, le tirage au hasard des tuiles permet aux joueurs d’ajuster leur stratégie. Si vous aimez planifiez, vous allez surkiffer ! Vous pouvez planifier vos actions mais aussi anticiper les actions de vos adversaires grâce à la position de leur commerçant dans le carré de 3X3.

Pour ma part, on peut clairement dire que la mécanique est fluide, précise et claire ! On sait où l’on va et rien n’est laissé au hasard. Sans oublier que nous sommes face à un jeu asymétriques de qualité. De plus, la thématique colle parfaitement à la mécanique rendant le jeu super immersif tout comme aux faits historiques de cette région. On kiffe vraiment on met un bon 9/10.

Du côté de l’interaction, on est plutôt dans de l’indirect. On ne va pas aller faire le bazar dans le jeu de l’autre. A moins que prendre les tuiles qu’il convoite pourrait être une forme d’interaction ou la manière de placer son pion sur la grille de 3X3 pour le bloquer dans ses déplacements. C’est des suppositions car dans aucune partie, nous n’avons joué de cette manière-là, on a observé la stratégie de l’autre afin d’optimiser la sienne sans jamais s’entraver. On est plutôt pacifique dans ce type de jeu.  On part plutôt sur un 7/10.

Maintenant du côté esthétique et matériel, c’est dingue tant à la fois la qualité des illustrations que du matériel. On commence avec les parties du canyon en plastique moulé et prépeint. C’est juste trop bien et hyper immersif. Les illustrations sont super jolies avec pleins de couleurs. Maintenant, lors de l’installation, on doit être hyper minutieux pour installer le canyon sans endommager le plateau. En effet, les parties du canyon s’insèrent dans le plateau à l’aide de petites encoches. Je me demande comment le plateau va tenir avec cela…. On part sur un 8/10.

Pour finir, un bon 8/10, une très chouette découverte qui m’a réconcilié avec les jeux de programmation. On verra avec le prochain si j’accroche à nouveau !