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À la conquête de votre propre royaume dans “Middle Ages »

Salut à tous les stratèges et bâtisseurs de royaume ! Aujourd’hui, plongeons ensemble dans l’univers médiéval du jeu “Middle Ages” de Marc André, illustré avec brio par Claire Conan et édité par Studio H. En effet, il faut savoir que c’est une refonte du jeu « Majesty ». Préparez-vous, car ici, le destin de votre fief sera entre vos mains à partir du 3 mai !

Le Pitch

Imaginez-vous à la tête d’un fief médiéval. Votre mission ? Devenir le Seigneur le plus prospère du royaume. Vous pourriez être ce bienveillant constructeur de remparts ou ce rusé développeur agricole. Peut-être préférerez-vous bâtir des églises ou organiser des festins dans vos palais ? Ou alors, serez-vous ce Seigneur belliqueux, recrutant des troupes pour étendre votre puissance ? Chaque choix forge votre destinée dans ce jeu tactique et visuellement remis aux goûts du jour.

Mécanismes et Esthétique

“Middle Ages” se joue avec des tuiles représentant les différents domaines d’un fief médiéval : champs, fermes, villages, remparts… Chaque tuile a son propre système de points et certains déclenchent des effets interactifs. Les illustrations de Claire Conan sont à tomber ! Majesty avait bien besoin d’une refonte graphique… Un style, maintenant, qui évoque les vitraux médiévaux, mariant formes élégantes et couleurs douces – un régal pour les yeux.

Dans la Boîte

Le matériel ne déçoit pas. Chaque joueur reçoit un plateau Fief, un pion Seigneur sur sa monture et un pion Éclaireur. Les tuiles sont magnifiquement illustrées et représentent les huit domaines du fief. Ajoutez à cela 15 cartes Événement pour varier les parties, et une multitude de jetons représentant votre infinie richesse, si vous n’êtes pas le gueux autour de la table… Préparez-vous, ça va briller sur votre table !

Déroulement du Jeu

Chaque joueur pose son Seigneur sur une tuile, récupère celle-ci, puis déclenche son effet spécial et pour finir ses revenus. Ces effets spéciaux, propre à chaque domaine, ajoutent une profondeur tactique au jeu. Votre Eclaireur, par exemple, peut réserver des tuiles stratégiques pour vos prochains tours si vous obtenez une tuile « Remparts ».

Mais pourquoi ce jeu est-il si captivant ?

Ce qui rend “Middle Ages” si addictif, c’est la rapidité de jeu, la simplicité des règles et la diversité de tactiques possibles. Vous pouvez anticiper, calculer, optimiser, tout en vous adaptant aux rebondissements. C’est un mélange réussi de mécaniques familières (un peu de Kingdomino ici, un soupçon de Splendor là), mais avec une fraîcheur et une lisibilité qui lui sont propres. 

L’interaction entre joueurs est subtile : construisez et améliorez votre royaume, tout en gardant un œil sur vos rivaux. Il y a toujours un moyen de se relever, même quand tout semble perdu (merci, mon précieux Village !). Les parties promettent des moments de discussions animées, de fausses promesses et de trahisons jubilatoires.

Verdict

Middle Ages se destine à un public familial. Les règles sont simples, mais le jeu exige une attention constante et la capacité à construire une tactique efficace. C’est aussi un jeu où l’on peut choisir de s’amuser sans prise de tête, en savourant la collecte et l’assemblage des tuiles. Les cartes Événement ajoutent un défi supplémentaire transformant chaque manche permettant d’éviter une certaine lassitude. 

En conclusion, “Middle Ages” est une véritable pépite ludique ou un banger comme certains le disent #LeH, offrant un savant mélange de tactique, d’anticipation et d’interactions. Préparez-vous à des moments de plaisir et de tactique dans ce monde médiéval magnifiquement rendu. À vos fiefs, prêts, jouez ! 🏰👑

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Vivarium, la théorie de la sélection dominaturelle

Vivarium, vous en avez déjà entendu parler sur les réseaux ! Il connaît un véritable petit succès dans la communauté ludique et je suis tout autant hypé par sa mécanique. Je vous dit pourquoi plus loin dans l’article. 

En un coup d’œil 

2 – 4 joueurs
10 +
30 minutes
Frédéric Vuagnat
Satoshi Matsuraa
Studio H

Dans ce jeu, vous incarnez un scientifique, appartenant à la société savante le Vivarium, avec l’objectif de recenser un maximum et de façon optimale les différents animaux du nouveau territoire découvert par le sismologue Edgar Vuntaf.

Mise en place

  1. Au centre de la table, vous aurez le plateau central où vous disposerez les animaux à collecter, les équipements nécessaires à votre expédition ainsi que les contrats à acquérir en cours de campagne. Le plateau est organisé sous la forme d’un quadrillage de 4 lignes et 4 colonnes. On y retrouve 3 zones. La première est celle des créatures avec 8 espaces, la seconde les équipements et la troisième les contrats avec 4 espaces chacun. Chacune des lignes et des colonnes sont numérotées de 1 à 4. 
  2. Chaque joueur aura dans sa main à la fois un contrat de départ ainsi qu’un contrat pris dans la pioche des contrats. 
  3. Prenez les dominos nécessaires en fonction du nombre de joueurs. Si vous faites une partie à 3 joueurs, retirez les dominos marqués de 4 points. Iconographie claire et efficace lors de la mise en place. Mettez les dominos face cachée, mélangez-les et chaque joueur en prend 2. Les 2 restants sont mis à proximité du plateau
  4. Mettez le stock de gems à proximité du plateau et donnez-en une à chaque joueur. En fin de partie, elle offre 1 point de victoire mais en cours de partie, vous pouvez les utiliser afin de modifier la valeur du chiffre inscrit sur votre domino. Vous pouvez augmenter ou diminuer la valeur tant que vous avez des gems, mais, vous ne pouvez pas dépasser 1 ou 4. 
  5. Prenez les 9 tuiles de priorité. Mettez de côté la tuile neutre et retirez aléatoirement 2 tuiles. Mélangez les 6 tuiles et mettez-les en pile face visible à proximité du plateau. 

Les 3 types de cartes : 

  1. Les créatures pouvant être d’un des 4 types et d’un des 4 habitats. En fin de partie, chaque créature vous fait gagner des points de victoire
  2. Les équipements, en plus de vous faire gagner un gems immédiatement, vous offrent des effets instantanés ou de fin de partie. 
  3. Les contrats vous permettent de vous fixer des nouveaux objectifs en cours de partie afin d’augmenter votre scoring à condition de les remplir !  

La gestion des dominos

La particularité du jeu réside dans sa manière de sélectionner les cartes via les dominos. Lors d’un tour de jeu, vous devez : 

  1. Échanger un domino en votre possession avec l’un présent à proximité du plateau
  2. Prendre une carte du plateau correspondant aux coordonnées marquées par les valeurs de vos dominos ou prendre 2 gems. 

En cours de partie, on va regarder les conditions indiquées par la tuile priorité. Celles-ci permettent d’acquérir des gems en fonction des conditions inscrites dessus comme « gagnez un gems si vous acquérez une créature de type « roche » ». 

La manche en cours prend fin lorsque chaque joueur a échangé 2 dominos. Le joueur ayant le plus de carte de la nature indiquée par la tuile priorité la remporte lui valant des points de victoire.

Le scoring

En fin de partie, votre scoring va s’articuler de 4 manières : 

  1. Les points de vos créatures
  2. Les points des gems restants
  3. Les points de vos tuiles priorités
  4. Les points de vos contrats validés.

Mon avis

C’est vraiment sa mécanique qui en fait son originalité et majoritairement toute sa saveur. Le fait d’être obligé de devoir échanger l’un de ses dominos par l’un déjà présent près du plateau vous oblige à optimaliser votre choix pour vous tout en ne laissant pas un domino avantageux pour le ou les suivants. 

Allez-vous choisir une créature pour son scoring en points secs, pour remplir votre objectif ou tentez un équipement pour son effet immédiat ou vous lancez dans un nouveau contrat ? Vous serez souvent devant des dilemmes vous demander d’optimiser au mieux vos choix car vous n’aurez sur la manche que deux tours pour cela. 

C’est son autre point vite, les temps morts sont absents car même s’il y en car des joueurs réfléchissent plus longuement que d’autres, vous serez absorbés par vos propres réflexions et vous ne verrez pas le temps passer. Les tours s’enchaînent frénétiquement et rapidement. Vous aurez envie de remettre le couvert car une partie dure uniquement 30 minutes. 

De plus, l’utilisation des dominos permet sans aucun souci de donner l’envie à des non joueurs de s’y mettre car qui n’a jamais joué aux dominos ? 

Sa mécanique est simple, accessible et terriblement efficace ! J’y ai pris énormément de plaisir dans l’agencement de mes dominos pour sélectionner la meilleure carte sur le moment, tenir à l’œil l’objectif de fin de manche. 

L’interaction ici est bien présente et agréable par l’obligation de prise de domino, on va prendre connaissance des possibilités des autres tout et donc, notre possibilité de lui en retirer ou lui en offrir. En cours de partie, on sera en permanence en réflexion car on devra toujours être alerte sur l’évolution de la partie avec cette ronde des dominos mais aussi, la diminution au cours de la manche des cartes présentes sur le plateau ! En effet, le refill ne se fait qu’en fin de manche… Une belle interaction avec le juste équilibre entre je t’embête un peu mais je te laisse un champ d’action pour retomber sur tes pattes.

Du côté du matériel, mais c’est un petit bijou dans sa qualité ! Le matos est d’une très belle qualité. Les dominos sont dans une matière très agréable au touché et ont un beau poids en main. Les cartes sont de belle qualité et seront résistantes à l’utilisation. C’est important car elles vont tourner. 

Du côté du graphisme, j’étais déjà ultra fan de cet illustrateur dans Hidden Leaders, je valide toujours autant avec un vrai parti pris graphique qui colle parfaitement au thème. 

Pour finir, je n’en parle pas souvent mais, cela devient un véritable élément incontournable vu la crise mais aussi, l’explosion excessive des prix chez certains éditeurs ! Ici pour la qualité éditoriale tant dans sa mécanique que son matériel, on est sur 21€. C’est une vive recommandation si vous cherchez un jeu pour vous ou à offrir en cette fin d’année. Si j’avais une demande à faire à Studio H, et c’est bien la première fois depuis que le blog existe, vous pouvez développer une version solo ?

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Oltréé, Une histoire de fortin mais pas que !

Sommaire

  1. Comment mettre en place le jeu ? 
  2. Comment jouer ? 
  3. L’avis de Renaud
  4. L’avis de Son

            Je ne sais pas par où commencer lors de la rédaction de cet article tellement j’ai envie de vous dire pourquoi Oltréé est monté dans mon top 3 2021. Jusqu’à l’arrivée dans ma ludothèque, mon top 3 2021 était composé de Red Rising, Suspects et Khôra… Mais, Oltréé vient tout chambouler ! 

            Ce jeu que j’avais découvert lors du premier confinement durant Ludistories, je l’attendais tellement ! Ma surprise et ma joie a été haute lorsque j’ai appris qu’il serait disponible lors du salon d’Essen 2021. 

            D’ailleurs, comme je l’ai dit lors de ma vidéo de déballage que vous pouvez retrouver ici en dessous, je comptais évidemment l’acheter. Si je ne devais revenir qu’avec un seul jeu, c’était bien celui-là ! Bon,  évidemment, j’ai craqué sur d’autres titres XD comme Erune que j’attends avec impatience ! Je tiens d’ailleurs à remercier Studio H de m’avoir donner un exemplaire presse afin de vous en parler ! 

            En effet, Oltréé arrive en boutique fin novembre ! Il est temps que vous défendiez le fortin et alliez aider les manants de la satrapie ! Mais, attention, tout ne tourne pas rond dans cette région… Des êtres magiques et maléfiques rodent pour vous détourner de votre noble chemin ! 

            Dans ce jeu narratif et coopératif d’Antoine Bauza et John Grümpf, vous serez des patrouilleurs avec pour mission de protéger les habitants, favoriser leurs relations tout en traquant et combattant les monstres rôdant dans les bas-fonds de la Satrapie sans oublier de retrouver les reliques de l’Empereur pour faire rayonner la gloire et l’espoir sur le royaume.

            Comme vous le voyez, on est en plein dans un jeu narratif où joueurs de plateau et rôliste pourront s’y retrouver. Ce jeu est édité par Studio-H et conseillé pour des parties de 2 à 4 joueurs d’une durée de 60 à 120 minutes à partir de 10 ans. 

Comment mettre en place le jeu ? 

  1. Installez le plateau principale (fortin) et le plateau chronique
  2. Sur le plateau principale, de part et d’autres du fortin, sur les pistes correspondantes disposés le marqueur de prestige et de défense sur le chiffre indiqué
  3. Sélectionnez vos personnages. A moins de 4 joueurs, vous compenserez en choisissant parmi des bâtiments proposés dans les règles de jeu
  4. Donnez à chaque joueur un cœur en bois, un miche de pain et son personnage que vous mettez dans le fortin
  5. Sélectionnez une chronique
  6. En fonction de la durée de la chronique, sélectionnez une carte mission 
  7. Mettez à proximité de la mission, des jetons objectifs
  8. En fonction des symboles présents sur la carte mission, sélectionnez les deux decks péripéties. Mélangez-le
  9. Disposez dans chaque zone 3 cartes péripéties et mettez le deck restant dans l’espace du plateau « chronique »
  10. Disposez sur le plateau « chronique », le deck « problèmes » et « évènements »
  11. Mettez sur la piste chronique le marqueur adversité sur le premier emplacement
  12. Mettez à disposition des joueurs le dé adversité, de localisation et métier
  13. Mettez à proximité les ressources, les tours ainsi que les éléments propres à la chronique sélectionnée (voir verso des tuiles et jetons). 

Vous voilà prêt pour entamer votre aventure !

Comment jouer ? 

A chaque tour du joueur, vous devrez réaliser les actions suivantes : 

  1. Lancez le dé adversité vous indiquant son déplacement. Celui-ci peut tomber soit sur une case chronique, péripétie, problèmes ou évènement. Sur ce dé, vous aurez 3 symboles : un rond , une flèche simple et une flèche double. Le rond indique vous n’avancez pas le pion adversité sauf si vous êtes sur la case chronique. La flèche simple fait avancer d’une case et la double de deux cases. Si vous tombez sur une case péripétie ou problème, vous devez lancer le dé localisation afin de savoir dans quelle zone placer la carte. Si vous tombez sur l’évènement, vous retournez la première carte et appliquez son effet immédiat ou jusqu’à ce qu’elle soit recouverte par une autre. 
  2. Lors de son tour, le joueur peut réaliser 2 actions différentes (sauf pouvoir spécial de son personnage) parmi 10 : 
    • Se déplacer sur le plateau
    • Se reposer permet de récupérer un cœur et une miche de pain
    • Solliciter la communauté permet d’obtenir une ressource, convertir des ressources, gagner des points de vie, de prestige ou de défense dépendant de la zone que vous sollicitez
    • Gérer un problème en réalisant l’action inscrite sur la carte présent sur l’une des zones communauté grâce à un test de compétences ou en donnant des ressources
    • Vivre une péripétie en réalisant un test de compétences ou défaussant des ressources ou en réalisant un choix. Cette carte doit être lue par le voisin de votre gauche. 
    • Construire un bâtiment (en étant dans le fortin), vous défaussez les ressources nécessaires à la construction du bâtiment.
    • Réparer un bâtiment en réalisant un test de compétence afin de réparer le bâtiment
    • Construire une tour en défaussant les ressources nécessaires. Le but de la tour est de protéger la zone des péripéties (empêcher l’arrivée des nouvelles) à condition qu’il n’y en ai plus dans les zones concernées.
    • Action spécifique de son patrouilleur
    • Action temporaire (propre à la chronique)

            Tout au long de la partie, vous allez être amené à réaliser des test de compétences. Pour cela, vous aurez besoin des dés métiers. Le nombre de dés métier dépendra du nombre de symbole compétence présent à la fois dans le fortin, vos bâtiments et votre personnage. Le résultat que vous pouvez obtenir est au nombre de 3 à savoir : rien = échec, réussite et réussite avec blessure. 

            Au fur et à mesure des tours, à la fois des cartes péripéties vont venir se rajouter à différents endroits autour du fortin dépendant de votre lancé avec le dé de localisation. Attention ! Plus de 3 péripéties par lieu entraînera le placement d’un jeton menace sur la zone… Si vous ne le réglez pas, vous risquez de perdre des points de prestige… Ils sont extrêmement important comme ceux de défense. 

            En effet, si vous tombez à zéro sur l’une de ses deux pistes, malheureusement, vous perdez la partie ! En fonction des chroniques, l’une ou l’autre piste sera plus ou moins importante à gérer. 

            A chaque fois que vous tomberez sur la case chronique, vous serez amené à lire la page suivante du livre amenant son lot de surprises ! Certaines chroniques apporteront aussi des embranchements différents en fonction de votre situation. En fin de partie, plus vous aurez récolté des jetons objectifs sur votre carte objectif, plus logiquement, vous aurez « facile » de remporter le scénario ! Mais, il faut savoir que l’auteur, Antoine Bauza, estime qu’un jeu coopératif ne doit pas être réussi du premier coup. La présence du hasard par le lancer de dés aura aussi son importance dans votre capacité à réaliser les actions souhaitées. 

L’avis de Renaud 

            Du côté de la mécanique, malgré les nombreuses actions, tout se déroule avec fluidité. Le cœur de la mécanique réside dans la coopération autour de la table. Certains estiment que le narratif n’arrive qu’en second temps. Pour moi, le narratif dans ce jeu est tout aussi important et au cœur de la mécanique que son aspect coopératif. 

            Il est évident que si vous retirez les histoires des péripéties, de la chronique, des problèmes et des évènements, le jeu perd totalement de sa saveur. Dès lors, estimez que le narratif est secondaire est un non-sens. Les auteurs ont trouvé le juste équilibre entre la mécanique de coopération et de narration. Évidemment, entre les tours de jeu, on va discuter et échanger sur les actions à mener en les programmant savamment. Par contre, au moment de la partie, le hasard du dé va vous faire tressauter et la lecture des péripéties, problèmes, évènements et chronique donnera du corps à votre aventure. Le revers de la médaille sera de faire capoter vos plans ! Prendre le temps de réajuster sa programmation sera primordiale. Des choix stratégiques devront être pris et la dissonance dans le groupe sera fatal pour la réussite de votre chronique. 

            Les amateurs de narration y trouveront leurs compte ! Sortez les sacqueboutes, les chalemies et le bendir pour vivre votre épopée épique ! Trouvères et troubadours  chanteront avec ferveur vos louanges ou votre déculottée ! L’ambiance musicale, la manière de lire les évènements apportera encore plus de profondeur à votre histoire. Il est évident que si vous lisez en diagonale et votre seul objectif est de réaliser les tests de compétences, vous passerez inexorablement à côté de l’expérience conçue par les auteurs. 

            La première question qui arrive lorsque l’on joue à un jeu narratif, c’est la question de la rejouabilité. Ici, vous avez déjà dans la boîte de base, 6 chroniques avec 11 cartes missions. Vous allez pouvoir combiner différemment les chroniques avec les cartes missions afin de complexifier le jeu.  Sans oublier, les 100 cartes péripéties qui ne sont pas toutes jouées à chaque partie. En fonction de la mission sélectionnée, vous aurez à prendre deux catégories de péripéties. Aussi, elles ne sortiront pas toutes lors de vos parties. Pour son lancement, vous aurez aussi la possibilité de recevoir dans votre boutique favorite une chronique en cadeau (Rats, rats, rats). Et petite info, l’éditeur travaille déjà sur des extensions pour continuer à vous faire vivre des aventures. A mon avis, ce jeu deviendra sans aucun problème une gamme et je m’en réjouis déjà ! 

            Un point qui m’a traversé l’esprit après plusieurs parties à 2, 3 et 4 joueurs. Est-ce que la compensation par un ou plusieurs bâtiments lorsque l’on joue à moins de 4 joueurs est-il suffisamment fort pour nous permettre de remporter la partie comme dans un jeu à 4 joueurs. C’est le cas ! Peu importe le nombre de joueurs, vous serez en mesure de remporter la partie à condition de bien programmer mais aussi qu’au préalable avoir bien choisi vos personnages. En effet, dans une partie à moins de 4 joueurs, il est important de sélectionner les personnages et le bâtiment en fonction des capacités disponibles pour qu’elles soient équilibrées. Même si au cours d’une partie, vous aurez bien vite conscience de la nécessité de développer une plutôt que l’autre en fonction de ce qui vous arrive. Même en simulant un 4e joueurs, cela ne nous a pas plus aidé à réussir la chronique. Désolé Son, ton échec doit être dû à ta gestion stratégique XD ou de ta malchance au lancé de dé. 

            Du côté de l’interaction, on est dans un jeu coopératif. On est sur du 100% sauf si vous tombez sur un joueur qui n’en fait qu’à sa tête ^^ Réflexion personnelle, pour les extensions, peut-être introduire comme dans certains jeux, des objectifs cachés. Tout au long de la partie, vous allez discuter et échanger pour obtenir le résultat attendu. Évidemment, vous allez de surprises en surprises en fonction de vos lancés ou de vos péripéties. Une véritable tension se développe autour de la table, des échanges sur la stratégie à adopter est bel est bien présente. Je vous assure que vous sauterez de joie ou serez très vocaux quand votre dés tombera sur la bonne face tout comme quand celui-ci pourrira toute votre stratégie ! Ce sera le moment de rebondir et d’affronter les calamités auxquels vous faites face. 

            Côté matériel et esthétique ! Les photos parlent d’elles-mêmes. Une sublime qualité tant dans l’univers graphique brillamment réalisé par Vincent Dutrait que dans la qualité des matériaux, des éléments de jeu ou même le rangement proposé dans la boîte. On est sur de l’excellent ! Rien n’est laissé au hasard. Tout a été minutieusement réfléchi tant par les auteurs, l’illustrateur que la maison d’édition. On le profond sentiment d’un travail d’équipe et un sérieux investissement dans la création de ce jeu. 

            Au final, Oltréé vient de détrôner Red Rising de sa pôle position dans mon top 3. Pour moi, Oltréé mérite sans détour et sans complexe au moins un prix au FIJ ou au Spiel. Il est sans conteste un véritablement aboutissement ludique qui devrait sans complexe devenir un classique. Je suis encore plus impatient de découvrir les futurs chroniques et les extensions prévues pour les années à venir ! 

L’avis de Son

            Cela doit faire deux petites années que je commence à vraiment faire attention aux noms des auteurs de jeux de société. Bien entendu, ayant démarré ma ludothèque avec 7 Wonders, le nom d’Antoine Bauza ne m’était pas inconnu mais je ne pouvais pas citer beaucoup d’autres de ses jeux.

            Au premier abord, Oltréé n’était pas un jeu qui m’attirait particulièrement. Oui la couverture et le matériel sont somptueux mais comme c’était un jeu coopératif à mission, j’avais peur de me retrouver avec un Pandémie (Zman-Games) au thème médiéval. Je dois remercier l’équipe de TricTrac qui a réalisé un superbe interview d’Antoine Bauza qui a alors pu parler du processus créatif derrière le jeu. Suite à ce vlog, je me suis dit qu’il fallait vraiment que je teste ce jeu.

            17 octobre, je me rends à Essen avec mon meilleur ami pour une seule journée. On prend une des entrées au hasard et par chance, nous tombons directement sur le stand de StudioH. Il est 10h00, toutes les tables sont libres et nous nous installons. Nous sommes vite rejoints par deux Allemands fort sympathiques et Phillie (si c’est bien comme ça qu’on orthographie, je ne sais plus …) nous pitch le jeu. Après quelques explications très claires et très concises (merci Phillie, vraiment !), nous entamâmes notre partie.

            On gère, on gère et nous arrivons à un tour crucial : prendre le risque de perdre sur le moment avec une probabilité de 50% ou temporiser d’un tour pour augmenter nos chances à 90% mais avec un risque de 15% que cette temporisation nous fasse perdre sur le champ. Les dés n’auront malheureusement pas été en notre faveur et nous avons perdu…

            Au final, je me dis que c’est cette défaite qui m’a vraiment convaincu à acheter le jeu. Je voulais prendre ma revanche ! Non, plus sérieusement, quel bonheur ce jeu. J’ai fait beaucoup de jeux de rôles et même si celui-ci n’en est pas un, j’ai tout particulièrement apprécié la narration et l’écriture des chroniques, péripéties et problèmes qui m’ont vraiment immergé dans le jeu.

            J’ai récemment rejoué à Oltréé avec mon meilleur ami. A deux joueurs, je vous conseille de prendre chacun deux personnages et de les incarner successivement. D’ailleurs, c’est pour ce mode de jeu que le jeu a été conçu à la base. Nous avons lancé la Chronique avec le Dragon et bon dieu que c’est dur ! Nous avons perdu et nous savons pourquoi mais c’est aussi difficile à gérer qu’un Pandémie en mode héros. A la fin de la partie, j’avais retrouvé cette sensation que j’avais eue à Essen. Je voyais dans ma tête cet écran de défaite lorsque je jouais aux jeux vidéos « Yoo lose. Try again ? ». Quelle frustration !

            En fin de compte, qu’est-ce que j’aime chez Oltréé ? C’est sa direction artistique hors du commun. La mécanique en elle-même est très similaire à beaucoup de jeux coopératifs de gestion de l’adversité automatique. Ce qui est remarquable chez Oltréé, c’est que le jeu dans son ensemble est soigné de sa couverture au plus petit élément du jeu.

            Ce soin se retrouve également dans la rédaction des chroniques et des péripéties. Il aurait juste manqué qu’elles aient été rédigées en vieux françois ! Ce parti pris de veiller à ce que tous les éléments du jeu immergent les joueurs, j’ai adoré. Une fois lancé dans une partie, on reste dedans jusqu’à ce qu’on en sorte, victorieux ou perdant.  

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de courir aller vous en procurer un exemplaire. La Satrapie n’attend que vous pour être sauvée ! 

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Suspects, Claire Harper Run the World

  1. Découvrez le déballage du jeu
  2. Une musique d’ambiance pour la première enquête
  3. L’avis de Renaud 
  4. L’avis de Steve 

Jessica Fletcher, accrochez-vous à votre machine à écrire ! Et, vous Sherlock Holmes, vous n’êtes pas en reste, vous êtes déjà tombé sous le charme d’Irène Adler, vous ne résisteriez pas face à la perspicacité et à l’esprit vif de notre chère enquêtrice, Claire Harper. 

Vous l’avez compris, ici, c’est Studio-H qui sort un jeu d’enquêtes… Je vous entends derrière votre écran : « Encore un ? 0_o ». Je me faisais exactement la même réflexion et la question qui me taraudait était « Mais que va-t-il apporter de nouveau ? ». 

Ce jeu créé par Guillaume Montiage, Paul Halter & Sébastien Duverger Nedellec est la première boîte d’une série d’enquêtes. Si vous avez été attentif, sur la boîte, on retrouve le chiffre romain 1. Cela indique clairement qu’il y aura d’autres titres. Qui sait peut-être avec une méta histoire ? :3 

Chacune des boîtes s’inséra dans une période de temps différente mais retrouverons-nous notre chère enquêtrice dans chacune des boîtes ? A l’heure actuelle, je ne peux rien vous en dire… 

Plongeons au cœur de l’histoire au côté de notre chère diplômée en droit criminel de l’université d’Oxford à l’aube des années 30. Claire Harper représente à elle seule, les caractéristiques typiques des héroïnes de cette époque comme nous aimons les imaginer : aventurière, distinguée et avant-gardiste. 

Dans cette première saison, vous aurez l’occasion d’incarner Claire Harper dans 3 investigations. Je ne peux pas vous en dire de trop mais vous aurez l’occasion de voyager 😉 ! Un conseil que je vous donne est de les faire dans l’ordre, même si ce n’est pas une obligation, vous vous doutez bien que vous allez en apprendre de plus en plus sur notre enquêtrice. Mais, ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas besoin d’informations des premières enquêtes pour résoudre les autres. Je trouve que c’est plus intéressant et immersif de suivre la trame temporelle opérée par les auteurs dans un jeu narratif. 

Lorsque vous ouvrez une enquête, vous aurez un long synopsis vous permettant une véritable immersion dans la situation. Je tiens à souligner que c’est magnifiquement bien écrit. Pour vous, les amoureux des romans dans le style d’Agatha Christie, vous serez totalement comblé. 

Découvrez le déballage du jeu

Ici, je ne vais pas vous en dire de trop sur les histoires, mais sachez que dans l’enquête de prélude que vous pouviez obtenir avec le magazine Plato ou dans votre boutique, l’action se déroule dans un train. La première enquête se déroule dans un manoir, la seconde dans un théâtre et la dernière en Égypte. 

Une fois la lecture de ce synopsis, vous aurez les questions auxquelles il faut répondre. L’aspect intéressant, ici, est que vous scorez en fonction du nombre de cartes que vous avez pioché pour répondre aux questions. Cela fonctionne sur un principe de palier. 

Mais ne pensez pas que vous aurez facile à répondre aux questions surtout celle qui sont ouvertes. 

A l’inverse de certains jeux d’enquête, ici, vous travaillerez avec une unité de lieu et de temps. On ne peut pas toujours dire que l’on est dans du huis-clos mais, presque. L’ensemble de l’action se déroule à l’intérieur des lieux présentés par les deux documents supplémentaires fournis pour l’enquête. 

En effet, pour chacune des enquêtes, vous avez deux feuilles présentant des informations essentielles pour l’enquête avec la plupart du temps une présentation du lieu du crime où vous pouvez vous déplacer et les personnages que vous pouvez interroger. Sur ces éléments, vous y retrouverez des numéros renvoyant aux cartes du paquet « investigation ». 

Vous pourrez ainsi interroger des témoins ou le(s) suspect(s), observez des objets, investiguez des lieux. N’oubliez pas un système assez ingénieux que j’avais déjà expérimenté dans un autre jeu d’enquête, sur certaines cartes, vous aurez des petites lignes sur le côté. Celles-ci permettent d’associer des éléments entre eux  et je n’en dirai pas plus 😉 pour ne pas spoiler ^^

Au final, votre objectif sera d’émettre des hypothèses sur le déroulement de l’histoire. Et c’est là où réside la difficulté, à aucun moment, vous aurez une preuve vous assurant la bonne réponse. C’est ce qui m’a le plus plu dans ce jeu. Dans certains jeux d’enquête, des éléments sont tellement évident ou certaines cartes vous donnent explicitement les mobiles, ici, vous aurez des certitudes pour certains éléments pour autant, d’autres éléments seront des suppositions et lors de l’ouverture, vous croiserez les doigts ^^

De plus, les histoires sont super bien écrites. On n’a pas le sentiment d’être guidé ou clairement orienté. Il faut vraiment assemblé les éléments entre eux pour arriver aux bonnes déductions. Un truc super important, les fausses pistes ne sont pas grosses et risibles comme j’ai pu en connaître. On aura le doute au bout de notre de loupe jusqu’à la fin. D’ailleurs, sur la première enquête, nous étions super motivé à répondre au premier palier ^^Et bien non, nous n’avons pas réussi mais ne vous inquiétez pas le coupable a été mis sous les verrous. 

Une musique d’ambiance pour la première enquête

Lorsque vous avez le sentiment d’avoir répondu correctement aux différentes questions de l’enquête, vous ouvrirez l’enveloppe avec les différentes réponses. Pour chacune des réponses correctes, vous marquerez les points correspondants au moment où vous y avez répondu en fonction du nombre de cartes dévoilées. 

L’avis de Renaud 

La question qui m’a taraudé lors de la réception du jeu est : « révolutionne-t-il le genre ? ». 

On peut tout à fait admettre que révolutionner le genre est une tâche plus que largement compliquée vu la pléthore des sorties dans cette catégorie. 

Mais, il y a un mais ! C’est élémentaire ma chère Harper 😉 On est face à un jeu avec une bel équilibre dans la difficulté des enquêtes. C’est toujours ce que je redoute et qui me refroidi direct. Je peux vous en citer des jeux où les enquêtes sont complètement tirées par les cheveux rendant cela complétement nulle. Avec Suspects, l’équilibre entre les informations et la résolution se tiennent et surtout tiennent la route. 

Ensuite, on est maître de ces choix, on a toujours le sentiment de tenir le bout de la résolution même si au début de l’enquête, on a ce sentiment qu’elle nous file à chaque fois entre les doigts. C’est un point extrêmement plaisant comme lorsque l’on lit un bon roman policier, on est remplit de certitudes qui s’effilochent au fur et à mesure que l’on progresse. Je vous recommande de prendre des notes pour ne pas vous perdre mais aussi d’indiquer avec une barre chaque fois que vous révélez une carte surtout si vous voulez scorer ! Mais c’est important car cela influencera sur les conséquences de la résolution de votre enquête. 

On arrive, selon moi, à son point fort, le système palier où vous aurez envie de résoudre le plus vite possible l’enquête pour gagner un max de points mais tout en vous donnant la possibilité d’aller plus loin pour assurer vos dires. D’ailleurs, vous avez l’occasion de regarder l’ensemble des cartes sans aucune pénalité. Si vous avez inscrit votre réponse au premier palier et que celle-ci s’avère correcte, vous marquerez les points du premier palier même si vous retournez toutes les cartes. 

Je vous l’ai dit plus haut, j’apprécie ce type de jeu quand la réponse n’est pas inscrite noir sur blanc sur l’une des cartes. C’est vous l’enquêteur et c’est votre job de faire des liens pas au jeu ^^

Du côté des illustrations, je suis juste subjugué tellement il est beau ! Et je peux vous dire que c’est clairement rare pour un jeu d’enquête. Souvent, ils sont sympas mais pas beau comme Suspects. Dans ce jeu, tout est joliment illustré, calibré et étudié. Il mêle modernité et tradition. La cover de la boîte apporte un style très moderne et contemporain avec ce jeu de couleurs contrebalancés par le style de notre chère enquêtrice. La qualité du matériel est aussi aux rendez-vous, vous avez 3 beaux decks de cartes d’une belle taille du style dixit avec une chouette épaisseur mais surtout de très très belles illustrations. 

Pour finir, on a enfin une enquêtrice aux manettes ! Je pense que c’est le premier dans le genre. Il était temps de féminiser la profession dans les jeux de cette catégorie. 

Au final, je le recommande vivement pour toutes les raisons évoquées plus haut mais aussi, il n’utilise pas une application. Même si j’apprécie les jeux comme CoC, l’utilisation de la technologie peut refroidir certains et ici, tout fonctionne sans cela. Cela reste un plus car cela n’exclus personne. Sans oublier qu’il ne coûte pas trop cher pour un jeu de la gamme, il faut compter entre 25€ alors que d’autres tournent autour des 45€.

L’avis de Steve 

Et voilà que sort (encore) un nouveau jeu d’enquête. Je vous le confesse, j’adore ce genre de jeux où la narration est omniprésente. Donc j’en attendais beaucoup. Mon attente fut de courte durée car j’avais le scénario démo en ma possession grâce au numéro 132 du magazine Plato.

Premièrement, les règles sont d’une simplicité folle et en 5 minutes grand maximum, nous pouvons commencer à y jouer. Autre chouette fait, nous y incarnons une enquêtrice, Claire Harper (du moins, dans la première boite) .
Pour une enquête donnée, nous commençons à lire un texte d’introduction qui nous plonge dans l’ambiance. 

L’écriture y est remarquable. Pour le scénario démo, c’est un meurtre dans un train! Ce texte se termine ensuite sur une série de questions auxquelles il va falloir répondre correctement pour avoir le maximum de points.
Mais ce n’est pas tout! Plus on arrive à répondre correctement et rapidement (c’est à dire en ayant révélé le moins de cartes ‘piste’ possibles), plus notre score sera élevé.


En effet, en début de partie, on révèle la première carte piste et l’enquête et les réflexions peuvent commencer.
Nous avons accès à des plans, nous pouvons interroger des suspects, examiner des objets, se rendre dans des lieux,… tous ces éléments nous rapportent à des numéros et ceux-ci nous renvoient à nos cartes piste portant ces mêmes numéros. On discute entre nous, on élabore des théories, on réfléchit, on analyse le moindre détail dans les témoignages ou les objets, on écrit, bref on se creuse la tête quoi.

On avance par petits pas dans la révélation des cartes car à trois reprises donc (3 paliers de cartes révélées), on est amenés à répondre aux questions du début.  De toute façon, en fin de partie nous aurons révélé toutes les cartes donc il n’y a pas de frustration à manquer d’éventuelles infos.  Car non, la solution ne nous sera pas donnée toute faite sur les cartes. Ce sera à nous à couper, faire les liens entre celles-ci.

Une fois les questions répondues, la réflexion terminée, on ouvre l’enveloppe avec la solution. A-t-on réussi à résoudre l’enquête?

J’y ai joué en solo pour le scénario démo (avec petite une bande son sherlock, top) et à 3 pour la 1ère enquête de la boîte. J’ai totalement adoré ce jeu! L’écriture, la narration, les illustrations sur les cartes, les plans qui nous immergent dans l’atmosphère très rapidement. La mécanique d’association de cartes pour corroborer ou non nos suspicions. Le fait également que l’on ne soit pas pressés par le temps et le fait que cela ne soit pas linéaire.

La simplicité des règles et du matériel. Le design de la boite et son thermoformage incliné pour chaque enquête. Pas de code à déchiffrer, mais faire confiance à notre intuition, notre analyse. Pas de pénalité, mais uniquement une petite pression à vouloir répondre le plus rapidement et correctement possible aux questions, cette mécanique nous force à avancer par petits pas.

Une mécanique qui nous pousse aussi à trouver les bonnes pistes (en effet, il peut arriver qu’une carte ne puisse être révélée que si d’autres cartes piste spécifiques le sont). L’accent est vraiment mis sur les personnages (d’où le nom du jeu). Et on sent que l’écriture des textes a été admirablement travaillée.

Je vous joins également le lien de la présentation du jeu par son auteur.

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Shamans, une réconciliation avec les jeux de plis… 😚

Avant d’entamer l’article sur Shamans, il faut que vous sachiez que je n’ai pas du tout apprécié The Crew. Cela m’a complètement frustré lors de mes premières parties. Il a buzzé dans la communauté mais pas dans mon cœur… 

Et, quand j’ai un mauvais souvenir sur un jeu, c’est un peu comme quand je mange un produit qui ne me revient pas… J’ai pas envie de remettre le couvert tout simplement. Quand j’ai vu la sortie de Shamans, je le trouvais magnifique mais il était mentionné « Jeu de plis ». Et bim, mon inconscient reprenait le dessus et me rappelait la sensation éprouvée par The Crew. D’ailleurs, je n’avais pas fait de demande à la maison d’édition pour le tester car, pour moi, je partais avec un apriori négatif de par la mécanique utilisée.

Et bien, ce fut une très bonne chose que Studio H m’envoie le jeu pour que je le teste. Cela m’a en partie réconcilié avec cette mécanique mais je ne suis pas encore entièrement guéri pour me relancer dans une partie The Crew. Il me faudra encore quelques parties de Shamans ^^

Le point fort de ce jeu de Cédrick Chaboussit est sa formule identité secrète et bluff auquel se mêle un jeu de plis. J’ai besoin d’interaction avec les joueurs. Dans The Crew, je me sentais juste seul et perdu, on peut dire que le thème de l’espace était bien rendu en fait -_-‘

La thématique du jeu est clairement attrayante ainsi que l’illustration réalisée par Maud Chalmel transposant l’univers des rites traditionnel shamaniques dans une monde post futuriste. C’est clairement une très belle réussite. 

Ce jeu est conçu pour être joué de 3 à 5 joueurs à partir de 10 pour des parties de 30 à 60 minutes.

Le matériel

Comme dans tout bon jeu à identités cachées, votre objectif ne sera pas le même de manche en manche ! En effet, vous serez tous des shamans autour de la table mais, certains ont sombré du mauvais côté… Celui des Ombres. Leur unique et vil but sera de vous traîner vers un échec. 

En début de partie, chaque joueur reçoit une carte déterminant le rôle qu’il aura sur la manche. Si vous êtes un shamans, vous remportez la manche à condition d’éliminer les Ombres. Mais, si vous êtes une Ombre, vous gagnez la manche si le pion Ombre atteint la case Lune. 

Vous avez l’impression que l’on va travailler en équipe ? Mais non, on est sur du semi-coopératif ! En fin de manche, chaque joueur marque un certain nombre points de victoire. C’est le premier à 8 qui remporte la partie. 

Lors d’un tour de jeu, le premier joueur nommé le guide joue l’une des cartes de sa main face visible. Elle déterminera le lieu de Destination. En d’autres termes, si vous êtes un shamans, votre volonté sera de jouer la même couleur de cartes. Par contre, si vous êtes une Ombre, vous serez tenté de jouer une autre couleur… Mais, pourquoi ? 

Si la carte n’a pas la même couleur que celle de Destination, avancez le pion Ombre d’une case vers la Lune. Si celui-ci l’atteint, les Ombres remportent la manche. Prenez la carte et placez-la à l’espace monde de sa couleur. Si jamais, la suite de carte de ce monde est complète, vous activez son rituel. Cela vous permet de tuer, de reculer le pion ou de la jouer en solo en gagnant des points de victoire ! 

Une fois que chaque joueur a révélé une carte, au sein de celles appartenant à la Destination indiquée par le premier joueur, celui qui a le plus faible valeur remporte un jeton Artefact et celui qui a la plus haute valeur récupère toutes les cartes et les place face au Monde correspondant. Si l’ensemble des cartes sont placées, vous effectuez le Rituel. De plus, vous devenez aussi le nouveau Guide. 

La manche prend fin dès que les joueurs n’ont plus de cartes en main. Dans ce cas de figure, ce sont les Shamans qui remportent la partie. Si l’ensemble des Ombres ont été démasquées, ce sont aussi les Shamans qui remportent la partie. Lorsque les Shamans remportent la partie, ils gagnent deux points de victoire. 

La seule manière pour les Ombres de remporter la partie est d’amener le pion Ombre sur la Lune. Dans ce cas, ils remportent 3 points de victoire par Ombre encore en vie. En effet, le Rituel de neutralisation permet d’éliminer un joueur ! Dans ce cas, le joueur éliminé révèle sa carte Rôle. Attention, si vous tuez un Shaman, le pion Ombre avance d’un nombre de cases équivalentes au carte encore présentes dans sa main. Celles-ci sont défaussées face cachée. 

L’avis de Renaud

On peut clairement dire que ce jeu m’a réconcilié avec les jeux de plis… Pourquoi ? Lors de mes parties, j’ai vraiment été impliqué dans le jeu. Cette notion de rôle me donnait l’envie et la volonté ou tout simplement un but. Malheureusement dans The Crew, je n’ai pas ressenti ce sentiment. J’étais perdu et j’avais le sentiment de n’avoir aucune prise sur le jeu ou son déroulement. 

Ici, avec Shamans, j’étais en mesure d’envisager une potentielle stratégie malgré que l’on a joué qu’à trois joueurs. Je suis persuadé qu’à 5 joueurs, c’est beaucoup plus tendu. En effet, la disposition à 3 joueurs est plus limitatif dans le sens où lorsque l’on a tué ou révélé une carte Rôle, on sait qui est qui. Pour autant, il ne perd pas de son charme et de son plaisir. Il est juste moindre à mon sens. J’espère que bientôt, je pourrais le tester dans cette configuration. 

La question des rôles cachés est vraiment top. Les Ombres ont cette envie de faire avancer le pion vers la Lune mais devront le faire avec discrétion pour ne pas se faire repérer et être éliminé ! En tant qu’Ombre, il faudra tenter de pousser certaines couleurs pour obliger les Shamans à faire avancer le pion dans l’unique but de semer le doute… 

Les tuiles « Artefacts » rajoutent encore un supplément entraînant des rebondissements lors des parties sans oublier l’activation des rituels pouvant être mortels. C’est un jeu que je sors volontiers tant avec des initiés que des novices. La mécanique est relativement simple auquel s’ajoute le sel des rôles cachés impliquant bluff, trahison et fausses pistes. 

Pour moi, il ne rentre pas dans la catégorie expert, les cartes jouées sont clairement identifiables et ne fait pas appel à de la mémorisation. Comme dans de nombreux jeux de cartes, la distribution de celles-ci fait des fois bien les choses et est clairement déterminant pour la suite de l’aventure. Mais, la durée d’une manche est relativement rapide et vous pourrez vous refaire par la suite. D’autant plus qu’à chaque manche, les rôles changent. Et ça, on apprécie !!! On n’est pas cantonné toujours aux mêmes actions et processus. Cela dynamise totalement le jeu. 

L’interaction est au rendez-vous même si il n’y a aura pas de communication verbale trop expansive risquant de mettre à mal son identité. Les moments les plus drôles sont lorsque l’on révèle son identité. Sale traitre ! 

Du côté des illustrations, il y a rien à dire, il est magnifique. Avec un style graphique affirmé, j’apprécie toujours les éditeurs qui prennent un choix fort et osé de ce côté-là. C’est pas toujours évident car cela sort du cadre et, il ne faut pas l’oublier, les acheteurs sont toujours plus frileux quand ce n’est pas habituel. Ce que je retiens de l’esthétique et du matériel, cela change, il est de qualité et ils ont réussi à intégrer une thématique forte ne donnant pas trop l’impression d’avoir juste plaqué une mécanique. 

Je souligne tout de même le fait que les règles sont assez alembiquées lors d’une première lecture. Elles auraient pu être plus accessibles car les étapes d’un tour de jeu ne sont pas si complexes que cela. La thématique a tellement pris le dessus que la compréhension des règles est plus ardues que ce qu’elle devrait. Pour autant, après une manche, tout est ultra clair et on ne se plonge plus dans les règles.  

L’avis de Steve

Rien qu’au visuel de la boite, on est déjà émerveillés avec le verni sélectif et les couleurs choisies. La patte graphique de l’illustratrice Maud Chalmel qui a également illustré Attrap Reves est à tomber. 

Même sur le verso du plateau, ils ont poussé le détail au point de mettre de petites étoiles. Le jeu est magnifiquement édité. On retrouve les sensations d’un jeu de plis classique mais avec rôles cachés et donc bluff. 

J’avais déjà adoré The Crew donc j’étais très curieux de shamans. Et je suis conquis et oui! Si on a le malheur de couper, on est directement suspecté. On y a joué à 3 et il tournait très bien, hâte de l’essayer à plus. 

Notre stratégie va quand même fort dépendre de notre main de départ mais en même temps c’est l’essence même d’un jeu de plis. Cédrick Chaboussit a le vent en poupe ces derniers temps avec Tea for 2, Shamans donc et Lueur. 

L’avis de Son

Vous commencez à me connaître. Les premières photos de Shamans me donnaient très très envie. Les couleurs brillantes et oniriques avaient déjà su titiller ma curiosité et ma joie fut grande quand j’ai su que j’allais pouvoir y jouer avec mes comparses !

            Alors le jeu est jouable de 3 à 5 joueurs mais je suppose qu’il a, à la base, été conçu pour 4 voire 5. Il est vrai qu’un jeu où interviennent des identités secrètes n’est de prime abord pas adapté pour trois et j’avais peur qu’il soit un peu plat et qu’on n’y prenne pas plaisir (vivement le retour des grandes soirées jeux !). Toutefois, j’ai trouvé le jeu très agréable et stratégique même une fois que les masques sont tombés.

            J’y ai retrouvé tout ce que j’aime dans un jeu de plis : l’appel, le comptage des cartes … Il n’y a pas d’atouts mais j’ai beaucoup apprécié ce côté « bluff » car ici, on n’est jamais obligé de répondre à l’appel. Même en étant shaman, on sera parfois tenté de ne pas jouer la couleur afin de conserver des cartes fortes afin de reprendre la main plus tard si une ombre la prend. Cela peut alors provoquer des quiproquos assez phénoménaux.

            Après « The Crew » (Iello) ; c’est au tour de Shaman de nous présenter une variante des jeux de plis et je suis très heureux que Cedrick Chaboussit l’aie mêlé à un de mes types de jeux favoris que sont les jeux à identités secrètes. Je n’ai qu’une envie, le tester à plus que trois afin de sentir les tensions dans les décisions.

            Pour finir, sachez que ce jeu a quand même su réconcilier Renaud avec les jeux de plis et ce n’était clairement pas une mince affaire (rire) ! Si ça n’est pas un argument de vente … Je ne sais pas quoi vous dire d’autre …

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Hagakure, On s’enrichit toujours de l’expérience des Anciens.

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Ce titre illustre parfaitement ce jeu ! D’une part, c’est une citation de Tsunetomo Yamamoto, auteur de l’ouvrage Hagakure étant un guide pratique et spirituel destiné aux samouraïs avec pour traduction « à l’ombre des feuilles ». D’autre part, on peut dire que ce jeu fait appel à l’expérience des anciens en remettant aux goûts du jour le jeu de plis tout y rajoutant une touche de modernisme. C’est une jolie allégorie de la société nippone se trouvant dans un agréable mélange entre tradition et modernité.

Cette création, nous la devons à Frank Crittin & Grégoire Largey. Du côté des magnifiques illustrations, il faut remecier Claire Conan. Ce jeu n’aurait pas pu voir le jour sans la maison d’édition Studio H déjà connue grâce à Oriflamme ou Alubari. Il se joue en plusieurs manches pour une durée total de 25 minutes de 3 à 5 joueurs de 10 ans et plus.

Dans Hagakure, votre objectif est de remporter le plus de plis possible au cours des manches. Alors un pli, c’est quoi ? C’est l’ensemble des cartes remportées par un joueur lors d’un tour de jeu. Ce dernier remporte le pli grâce à la valeur de sa carte. C’est bien entendu la plus haute valeur qui l’emporte. Pour cela, vous aurez 5, 8 ou 9 manches pour y arriver. Le nombre de manches varie en fonction du nombre de joueurs.

C’est exactement cette mécanique de base que nous retrouvons dans Hagakure à l’exception qu’on y rajoute tout de même des nouveautés ! Ce sont :

  • Les jetons Noburi
  • La contrainte lors de la pose
  • Le Yomi

Mise en place

Vous allez distribuez des cartes à l’ensemble des joueurs. En fonction du nombre de ceux-ci, le nombre varie. Dans une configuration à 3 ou 4 joueurs, vous retirez du jeu les cartes 1 à 5 ainsi que les cartes 23 à 27. Si vous êtes à 3 joueurs, chacun reçoit 5 cartes et 4 joueurs, on reçoit chacun 4 cartes. Les 5 cartes restantes forment le Yomi. Sans oublier que chaque joueur reçoit un lot de 5 jetons formant le Nobori.

Tour de jeu

  1. Préparation où chaque joueur peut jouer l’une de ses jetons Noburi et voir son effet s’appliquer lors de cette manche
  2. Le combat où chaque joueur pose une carte face visible sur la table avec une contrainte ! Si le joueur commençant le tour dépose un Samouraï, les autres joueurs sont dans l’obligation de jouer aussi un samouraï.
  3. Le joueur ayant posé la carte de la plus grande valeur remporte le pli. Par contre, si des vieux fou ont été mis en jeu et à condition que plusieurs soient en jeu, c’est le dernier a l’avoir posé qui remporte le pli.
  4. Décompte des points, après avoir joué l’entièreté des cartes en main, les joueurs marquent un point par plus remporté, un supplémentaire pour celui ayant la carte 18 et malheureusement, un malus de 2 points pour ceux n’ayant remporté aucun pli.

Le rajout des jetons Nobori permet de modifier le déroulement de la partie même si certains jetons sont plus attrayants que d’autres. Regardons ça de plus près ! Ils vous permettront de :

  • Doubler les points marqués lors d’une manche et cela s’applique aussi sur les points négatifs. Ouach, cela fait mal…
  • Aucun point marqué sans tenir compte des règles de décompte
  • Deux points supplémentaires à condition d’avoir 4 villageois dans son ou ses plis.
  • Echanger toutes ses cartes contre le Yomi
  • Regarder les cartes dans la main d’un adversaire ou celles du Yomi.

Mon avis

La mécanique est ancienne mais remise au goût du jour grâce à différents twists présentés plus haut. De plus, il sera super simple à prendre en main pour autant, vous devrez avoir quelques parties dans les pattes pour maîtriser et savoir comment jouer vos cartes pour remporter le pli.

Nous avons apprécié la présence de l’inconnu grâce au paquet Yomi. Cette astuce permet de n’avoir pas les mêmes parties ainsi que la conquête pour la carte numéro 18. Mais, il est à signaler qu’à 3 joueurs, ce n’est pas la meilleure configuration. Il nous a donné beaucoup plus de plaisir à partir de 4 joueurs.

Nous restons d’avis qu’il est une belle introduction à la mécanique de pli avec sympathique apport comme les règles de pose permettant de se démarquer des jeux de plis connus et joué assez régulièrement avec ses parents ou ses grands-parents.

Dans ce jeu l’interaction est indirecte même si la tension est présente quand on voit les cartes s’abattent sur la table. On ne peut qu’espérer avoir la majorité ou que le premier joueur ne nous sorte pas un samouraï quand on en est dépourvu.

Maintenant, de chouettes tactiques se développent au fur et à mesure des parties. On n’arrive mieux à anticiper ce qui reste dans la main de l’adversaire afin de le forcer à jouer certaines cartes. Sans compter la variable des jetons Noburi ou du paquet caché Yomi.

On terminera sur une note légère mais agréable grâce aux illustrations de la boîte et des cartes. Ce sont de jolies cartes de taille tarot avec de très jolies illustrations dans le thème et aéré permettant de bien observer le dessin et sa représentation. D’ailleurs, elles sont toutes différentes dans le paquet.

Un dernier point facilitant les parties de jeu, la symbolique. Ici, elle est claire grâce à un code couleur distinguant les cartes samouraï des paysans et pour les vieux fous, aucun chiffre n’est indiqué. C’est un symbole qui les remplace.  Il en va de même pour les jetons Noburi où la symbolique est claire pour les comprendre et surtout s’en souvenir sans faire des retours dans le livret de règles.

En somme, un jeu joliment illustré, agréable à jouer pour se détendre entre jeux plus imposants. Il est tout de même recommandé de se mettre d’accord sur un nombre de manches car, à 3 joueurs, 9 manches, cela peut devenir assez long chez certains joueurs.