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Ex Libris, un jeu de classement ! Non mais, je rêve !!!

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Ce jeu a été édité par Renegade, connue pour Clank ! et ses extensions, en 2017, c’est il y a déjà deux ans. Il m’a fallu plusieurs tentatives avant de me lancer et me dire je le prends, pourquoi ? A la première lecture, un jeu de classement de livres ne m’emballait pas du tout. J’ai sauté le pas et découvert l’univers créé par Adam Mc Iver et Jacqui Davis. Ce jeu est d’ailleurs distribué en Belgique par Geronimo qui a la volonté de rendre pérenne le secteur du jeu de société. Vous voulez en savoir plus sur ce distributeur ? Vous pouvez cliquez ici pour les découvrir.

Revenons maintenant à notre jeu, l’objectif de la partie est d’organiser au mieux votre bibliothèque selon plusieurs critères :

  • L’ordre alphabétique
  • La diversité des ouvrages. Il y a 6 catégories dans le jeu
  • La stabilité de votre bibliothèque
  • La taille de celle-ci.

A cela, on ajoute une petite difficulté connue de l’ensemble des joueurs avec une catégorie de livre dit « à la mode » et une autre dit « bannis ». On n’oublie pas la catégorie cachée que vous recevez en début de partie, cela peut entraîner quelques rebondissements lors du décompte.

Durant un tour, vous devrez utiliser vos 3 lutins pour exercer des actions. Vous aurez le choix d’utiliser le lieu du plateau ayant un effet immédiat ou retardé mais vous aurez aussi la possibilité d’utiliser votre propre bibliothèque pour poser ou piocher une carte « livre » mais aussi poser l’un de vos personnages sur un des lieux permanents qui s’accumuleront au fur et à mesure des tours.  

La partie prendra fin lorsqu’un certain nombre de livres constitue votre bibliothèque. Le nombre de livres varie en fonction du nombre de joueurs autour de la table. Par exemple à deux joueurs, il faut 16 cartes.

Pour l’aspect mécanique, nous partons sur un 8/10. Après une partie, on a été positivement surpris par le côté agréable et sympathique du classement. Franchement, pour un jeu où vous devez ordonner une série de livre, il y a vraiment une chouette mécanique entre les placements des pions sur des lieux particuliers permettant des actions spéciales ou encore, la réflexion autour de sa bibliothèque pour marquer le plus de points.

Un autre point important, c’est la possibilité de commencer avec un niveau facile en n’utilisant pas les bibliothèques spéciales ou certains lieux. J’apprécie toujours la réflexion portée par les créateurs autour de la courbe d’apprentissage. Cela permet de s’immiscer dans le jeu sans être découragé par des règles trop complexes ou trop longues à lire.

Ici, on peut se lancer sans trop d’inquiétude, la partie facile permet de bien comprendre les mécaniques du jeu. Je vous la recommande avant de vous essayer avec les lieux spéciaux ainsi que le lutin spécial.

Du côté de l’interaction, c’est un jeu plutôt en solitaire, on va créer sa bibliothèque sans vraiment se préoccuper de l’autre. Pourtant, il est utile de lever la tête pour voir celle du voisin, cela peut donner de chouette indication sur la qualité de son classement. L’interaction a lieu grâce aux fonctions spéciales des lieux qui vous permettra de forcer l’autre à prendre des cartes par exemples. L’interaction est limitée mais présente donc on part sur un 6/10

Le côté esthétique et matériel est de qualité et joli. On est bien dans une ambiance féérique avec des lutins, des golems et tout ce que cela contient. Le matériel est solide avec des cartons épais et les pions en bois sont de bonne qualité. On apprécie que chacune des bibliothèques ait un pion lutin spécial différent.

Un autre point qui est super sympa, c’est que chacune des cartes est différentes tant sur les sortes de livres la composant mais aussi sur les titres indiqués sur la tranche des livres. Je vous invite vraiment à prendre le temps de lire cela durant votre partie. Cela animera la partie autour de la table et vous pourrez bien vous marrer car il y a quelques perles ! Avec tout cela, on donne la note de 7/10.

Au final, nous lui donnons la note générale de 7/10 car :

  • il a réussi à rendre agréable et fun une thématique qui ne l’est pas en tout cas pour moi, le rangement n’est pas ma passion
  • il est adaptable à différents niveaux et donc la courbe d’apprentissage n’est pas trop raide et on peut y aller en douceur. C’est toujours un plus lorsque l’on joue avec des enfants ou des novices dans le monde du jeu.
  • Il peut être un outil pour travailler l’alphabet avec ces enfants. Je suis prof, j’y vois toujours un intérêt pédagogique 🙂
  • Les petites touches d’humour que l’on retrouve sur les tranches des livres sont plaisantes et animent une partie d’une autre manière.
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Greenville 1989, le dark side du Dixit

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Ce jeu, je l’attends depuis des mois ! Pour être encore plus précis, depuis le salon d’Essen 2018 où j’ai pu le tester. D’ailleurs, j’avais déjà accroché aux jeux de cette maison d’édition francaise Sorry We Are French avec tout d’abord Ganymède et par la suite, Immortal 8.  Si vous avez testé ce dernier qui je l’avoue est destiné à un public Geek,  vous aurez sans aucun souci remarqué le style graphique super appréciable commun avec Greenville. Nous le devons à ce jeune graphiste mais talentueux, David Sitbon.

Tout le monde fait le raccourci super rapide pour dépeindre l’univers dans lequel on se trouve, on dit « Tu connais Strangers Things sur Netflix ? » Si on vous répond positivement et en plus, les joueurs autour de la table accrochent à la série, tu es sûre que cela va marcher. On est dans un univers américain des années 80 qui fera vibrer n’importe quel trentenaire ayant passé son adolescence à vivre de VHS, de série Sci-Fi et passer ses après-midis en vélo à sillonner les rues de son quartier.

Comme tout bon univers américain des années 80, vous vous retrouvez dans une bourgade où se retrouve la boutique de Comics, le cinéma, un diner à l’américaine (comme chez Pop’s dans Riverdale autant faire des références à Netflix) mais sans oublier les événements paranormaux et dérangeants. Nous devons ce super jeu à la fois à la maison d’édition, son graphiste mais aussi et surtout son auteur, Florian Fay. Ce jeu est également distrbué par Novalis (et non Asmodée comme j’ai pu le dire sur Twitter *moment gênant*).

Voici le synopsis de la boîte : « Alors que vous rejoigniez vos amis à une soirée bowling, le monde a d’un seul coup changé ç Vous êtes toujours à Greenville, mais celle-ci semble s’être vidée de ses habitants. Des phénomènes étranges se déroulent sous vos yeux. Vous pensez à un mauvais rêve ou à un cauchemar, mais cela semble bien être la réalité… Comment êtes-vous arrivés ici ? Comment allez-vous en sortir ?

Comment fonctionne ce jeu ?

Tout d’abord, chacun des joueurs prends un personnage et sélectionne sa tuile ainsi que 3 tokens lui faisant référence. Sur le plateau de jeu, vous placez un des trois tokens sur le centre et sur les bulles spéciales, vous y placer des « Joker » à utiliser durant la partie. Ces jetons sont illustrés d’éléments faisant bien évidemment référence à l’époque allant du canard en caoutchouc à Simon (faites une recherche Internet… Voilà, vous avez tous fait « Ah ouai ce jeu »). Le premier narrateur est désigné (c’est celui qui a en dernier regardé une série ou un film d’horreur) et vous distribué une carte à chacun des joueurs qu’ils placent devant lui.

Ensuite, en commençant par le narrateur, vous allez décrire la carte tant sur ce que vous voyez que les émotions mais aussi sur les actions que vous allez faire dans cette situation. Je vous le rappelle, c’est un jeu narratif, racontez une histoire, cela fera vivre votre aventure et rendra cela encore plus fun. Vous me dites mais on est perdu aux quatre coins d’une dimension parallèle et on peut discuter… No sense ! Vous avez de la chance dans cet univers, vous avez des pouvoirs télépathiques *Chouette*

Une fois que vous avez présenté chacune de vos cartes, le narrateur va piocher le nombre de joueurs plus une carte et les placer autour du plateau de jeu en respectant à la fois les emplacements et l’ordre de tir. Grâce à vos super récits, le narrateur va vous associer à l’une des cartes présentes autour du plateau. Pour cela, il utilisera l’un des tokens vous représentant et le placera face cachée. Attention, ici, vous devrez aussi déterminer laquelle des cartes est associée à l’ectoplasme. L’univers n’a pas envie que vous vous retrouviez, je vous le dit…

Une fois l’association faites par le narrateur, les joueurs doivent s’associer aux différentes cartes avec le token restant les représentants. On est parti pour des grands débats et discussion sur ce qu’à pu voir le narrateur.

L’objectif est qu’il y ait une association correcte entre le token posé par le narrateur et celui que vous poserez. Dans le cas où il y a une correspondance, vous ne reculez pas dans les limbes de cet univers et vous récupérez la carte qui vous servira de point de départ pour la suite de votre histoire. Dans l’autre cas, vous reculez vous perdant dans cet univers hostile et lors du tour suivant, vous continuerez à décrire la même carte avec plus de convictions que la première fois pour ne pas entraver la réussite du groupe…

Eh oui, Greenville est un jeu 100% coopératif, il n’y a pas d’autres issues possibles. Pour gagner une partie, il faut que chacun des joueurs ait devant lui 4 cartes avant que l’un des joueurs ne soit à la fin du chemin qu’il a entrepris sur le plateau de jeu.

Pour nous, on lui donne 10/10. Vous me direz la perfection n’est pas de ce monde. C’est vrai mais, ce jeu a tellement de qualité et à chaque fois que je le sors, il plait. Je n’ai pas encore eu quelqu’un qui m’a dit :  « Franchement, il ne vaut rien ». Bien sûr, il y a des personnes qui ne vont pas aimer car ce n’est pas leur univers, ce n’est pas la mécanique de jeu qu’ils apprécient.

Maintenant objectivement, on peut clairement souligner que le travail visuel est d’une très grande qualité et demande un travail énorme. Il n’y a pas une illustration qui n’est pas réfléchie et chacune apporte un étonnement durant une partie.

Ensuite, la mécanique de jeu est claire, limpide et facile à mettre en place. Ils sont allé à la plus simple expression des règles. C’est un aspect que j’appréciegrandement. On n’a  pas de sentiment de superflu. Même si je me pose la question du troisième token ectoplasme… Serait-il possible qu’un joueur prenne son rôle ? Cela pourrait être fun non ?

Pour finir, la question de l’interaction se résume en : « C’est le cœur même de ce jeu ». Vous n’allez pas arrêter de discuter, de débattre afin de gagner la partie.

Le seul micro point d’ombre est qu’il faut être 3 pour y jouer, pas toujours facile mais Gus & Co a résolu le problème ! Merci à lui en tout cas.

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Bad Bones se Defense vraiment bien !

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Tout le monde en a parlé et je ne vous le présente que maintenant. Pour la simple raison que je ne suis pas un afficionados des Tower Defense… Malheureusement vous direz ! J’ai dû faire une overdose durant mon adolescence car je jouais à tout les Tower Defense que je rencontrais et sur toutes les plateformes. Le temps est passé, j’ai lu les reviews de différents bloggeurs qui étaient positives. Je me suis dit autant se faire sa propre opinion et je me suis lancé. Je peux dire que ce jeu a réussi à me faire retrouver les sensations de mon adolescence et me réconcilier avec le thème malgré l’overdose passée.

Ce jeu édité par SitDown et distribué par Atalia se retrouve dans mon top3 des jeux familiaux. Pourquoi ?

  1. Les règles sont simples et compréhensibles pour chacun
  2. Une partie ne dure pas plus de 30 minutes
  3. On y retrouve les différents modes de jeu allant du solo au coopératif en passant par le compétitif
  4. Le dernier et non le moindre, l’adaptabilité du niveau de difficulté.

Revenons sur le premier point. Peu importe le style de jeu que l’on prend, on est toujours sur les mêmes étapes :

  • Déplacement du héros
  • Placement des pièges
  • Déplacements des squelettes
  •  Piochez trois nouveaux monstres à mettre dans votre cimetière (auquel il est possible que s’ajoute ceux des autres plateaux) avant qu’ils n’entrent en scène au prochain tour.

Cette mécanique bien rôdée permet d’avoir des parties sans accroche et on peut le dire, on passe facilement à la version plus élaborée après une ou deux parties dit de base. Alors l’objectif dans la version de base est de survivre le plus longtemps à l’attaque des squelettes. Enfin, la tour doit survivre, le héros est immortel et tue tout sur son chemin. Une fois que la tour a perdu son 4ème niveau, vous décomptez vos points en fonction des pièges et des maisons du villages et/ou des morceaux de tours restants.

SitDown nous propose une version « élaborée » vraiment fun et rendant le jeu plus tactique que dans la version de base. Ici, on vous donne la possibilité d’organiser votre arsenal de pièges comme vous le souhaitez grâce à l’achat de ceux-ci grâce à la somme de 20 pièces d’or. Au début de la partie, vous serez dans l’obligation de dépenser l’entièreté de la somme selon un ordre de tour précis et alternatif. Le 1er joueur choisit un piège et puis dans le sens horloger les autres joueurs sélectionnent aussi un piège. Le dernier à avoir pris devient le premier à prendre et ainsi de suite jusqu’à épuisement des pièces d’or en votre possession. Dans le cas où vous vous retrouvez dans l’impossibilité d’acheter, vous ne le faites pas.

En plus des pièges, les auteurs de Bad Bones ont prévu des squelettes spécifiques. C’est vraiment très chouette. Cela pimente le jeu et surtout sans cette version upgradée, le jeu aurait été vraiment répétitif et un peu mou. La version améliorée est indispensable pour les passionnés de gros jeux.

C’est le point fort, pour moi, de Bad Bones est qu’il s’adapte à son public. Un soir, il est le jeu familial ou le jeu que l’on sort en soirée alors on choisira la version de base. Le soir suivant, on est en ludothèque ou avec des potes ludistes, on peut sortir la version améliorée.

Une dernière forme d’adaptation offert par BadBones est la version coopérative. Dans le cas, ici, on doit défendre toujours un village mais le même, la tour n’est plus centrale mais divisée en 4 petites tours sur chacun des plateaux. De plus, les joueurs ont un pool de pièges communs. Il va falloir jouer de stratégie et de discussion pour essayer de s’en sortir. Comment on gagne ? Si on résiste pendant 10 tours aux attaques des innombrables squelettes. Fastoche ? Pas vraiment… C’est vraiment galère, on sent les vagues de squelettes arriver sur soi. Une très chouette sensation de jeu qui rend très bien l’univers du Tower Defense. Dernier point, je ne l’ai pas lu dans les règles mais pourquoi pas ! On peut aussi combiner les règles améliorées avec la version coopérative.

Le travail réalisé par l’auteur David Files et le graphique sont vraiment de qualité. La note de 8/10 est bien méritée tant pour la qualité du produit tant sur le matériel que sur le visuel. Mais aussi, l’adaptabilité du jeu à toutes les circonstances et tous les publics. Cela reste une force pour moi d’avoir un jeu qui fourni une belle mécanique et qui peut toucher un très large public. Je ne reviendrais pas sur l’interaction mais vous vous en doutez qu’elle est vraiment très très présente et ce dans toutes les versions du jeu (excepté solo bien sûr). Repensez à l’article quand vous recevrez la horde de squelette dans votre cimetière et que votre voisin vous regardera avec un petit sourire malicieux.

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Festo !, l’art du banquet ludique !

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SLURP – SLUUUUURP, SCRUNCH , SCROTCH , CRATCH-CRATCH , MIAM-MIAM, vous voilà parti pour réaliser un vrai festin avec le nouveau jeu édité par Game Brewer et distribué par Atalia. Je m’étais essayé à Gugong, Gentes, Architectura (en cours de test) et la thématique de Festo ! m’a vraiment donnée envie de l’essayer et je suis loin d’être déçu.

Je pense que vous avez compris la thématique, mais je vous remets quand même l’introduction car je la trouve fun : « Nous sommes la veille de Festo, le plus grand banquet du Royaume de Gloutama. Tous les halfelins (semi-hommes) sont occupés à préparer les plats et pâtisseries en tous genres. Il faut dire que l’on parle là de la célébration annuelle de tout ce qui peut se boire et se manger, et nous savons tous à quel point les halfelins aiment faire ces deux choses ! Ils attendant tous cet événement depuis la fin du dernier Festo l’année dernière, et vont essayer d’inventer les recettes les plus délicieuses afin de célébrer dignement le début de l’automne.

Mais avant tout, ils devront collecter les meilleurs ingrédients pour leurs plus grands plats. Inutile de préciser que c’est la foire d’empoigne au marché, et tous les habitants du royaume ont fait le déplacement vers la capitale dans le but de vendre leurs ingrédients les plus précieux. Le troll apporta les viandes les plus délicieuses, les pixies vendent du miel de la couleur de l’ambre (volé, sans aucune doute), l’orque apporta les meilleures épices venues du Sud, le magicien qui sort de la forêt enchantée en de très rares occasions, amena des tas de champignons, l’elfe, vint avec des tonnes de fruits juteux, et enfin, le nain apporta les patates, nécessaires a tout plat qui se respecte.

Il est de votre devoir de collecter tous les ingrédients nécessaires au ravissement et à la surprise des autres halfelins ; et lorsque le Festo s’achèvera, de gagner le titre de chef Cuisinier !

Après cette introduction donnant le contexte de l’action, nous pouvons directement passer à l’aspect plus technique. Tout d’abord, c’est un jeu qui se joue de 2 à 5 joueurs ou halfelins d’au moins 8 ans avec une durée de partie aux alentours de 60 minutes. Nous devons ce jeu à l’imagination d’Arve D. Fühler et à la palette graphique de Michel Verdu.

Le déroulement d’une partie

Après l’installation et la répartition des commis entre les joueurs, la mise en place de la réserve des différents protagonistes ainsi que les plats à préparer pour cet énorme festin, vous devrez :

  • ajouter 3 ingrédients par personnage dans le marché
  • ajouter 1 ingrédients pour chaque étagère de l’épicerie.

Au premier tour, votre buffet sera rempli de plats à préparer mais, attention, aux tours suivants, il faudra remplir les trous manquants avec de nouveaux plats sauf les deux piles de plats spéciaux. Pour finir, chacune des 4 manches sera marquées par la révélation d’une cartes événements qui sont au nombre de 14 dans la boîte.

On débute ensuite la phase d’achat qui, elle-même, est subdivisée en deux moments : le matin à l’après-midi. C’est, ici, que c’est la foire d’empoigne… Vous allez comprendre.

Commençons par le matin.

Le premier joueur va lancer les trois dés qui sont en sa possession. Avec les nombres indiqués par les 3 dés, le premier joueur devra utiliser les jetons de blocage pour les emplacements faisant référence au nombre de dés. Dans le cas où vous avez un double chiffre, vous placez un double blocage sur cette case. Cela signifie donc que pour ce tour, les échoppes en question sont indisponibles.

Une fois que tout le monde prend connaissance de la situation, par ordre de tour, vous placez autant de commis que vous le souhaitez. Ici, on fonctionne sur le principe d’un jeu de majorité. Attention, il ne faut pas oublier que l’après-midi, peut-être, les cases indisponibles vont le devenir. Une alternative est d’utiliser le marchand qui ne subit jamais la restriction mais qui est, lui aussi, soumis au principe de la majorité.

Viens, ensuite, l’après-midi

C’est assez simple ! Rebelote, on recommence la même opération que le matin. On lance les dés, on bloque et on positionne les commis restants. Une fois l’ensemble des commis positionnés, les jetons blocages sont retirés de la partie et l’ensemble des personnages sont disponibles jusqu’à la fin du tour.

On commence la phase d’actions

Cette phase d’action va se faire de la gauche vers la droite. C’est le joueur avec la majorité qui débute. L’objectif, ici, est de récupérer des denrées alimentaires afin d’élaborer son met pour le Festo. Pour cela, une denrée alimentaire correspond à un seul commis. Dans le cas où vous placez 4 commis sur un emplacement avec seulement 3 ingrédients. Vous pourrez prendre les trois ingrédients mais aussi activer la fonction spéciale du personnage en question.

Une fois que le personnage majoritaire a réalisé l’ensemble des actions. Ceux qui ont mis au moins un commis peuvent faire les actions restantes, c’est-à-dire, soit prendre un aliment restant ou activer, une seule fois, la fonction spéciale du personnage. Il est courant lors d’une partie de retirer ses commis sans rien en retour. Plutôt râlant mais c’est ce qui rend ce jeu très amusant !

Le fonctionnement de l’épicerie est basé sur le même principe mais en plus, elle donne au joueur majoritaire la carte premier joueur. C’est très important car le premier joueur aura la chance de débuter la création des plats (c’est quand même cela qui vous ramène des points).

Après tout cela, c’est l’heure de mettre son tablier

On passe aux fourneaux et on cuisine. Le fonctionnement est très simple ! Le premier joueur va utiliser les ingrédients collectés pour élaborer son plat.

Une fois les 4 tours passés symbolisés par les cartes événements, on passe à un décompte des points en fonction de différents critères dont les points des plats préparés, les séries de plats mais aussi les ingrédients non utilisés dans votre main (cela ne vaut pas grand-chose mais cela console).

Mais finalement, a-t-il sa place au Michelin ?

Alors, Game Brewer ne sort pas de la recette habituelle avec l’utilisation du Kubenbois et de l’eurogame. Mais, ce jeu a une réelle originalité et dégage une véritable atmosphère super ludique autour de la table.

Il est génial avec des enfants. Il est hyper coloré, fun et surtout positif. On est dans l’univers magique des légendes où l’on créer un grand banquet pour faire plaisir à tout le monde. C’est ça sa force, ce jeu fait plaisir à ceux qui y jouent. On adhère à la mécanique car bien élaborée ou on adhère à la thématique car on est fan de cuisine. C’est le comfortgame du moment pour moi.

Avec toutes ces éloges, nous pouvons lui donner que la note de 8.5/10

Commençons avec la mécanique de jeu, on part directement sur un 8/10. Nous avons vraiment accroché au principe de majorité divisé en deux temps. Cela demande une vraie réflexion et une certaine tension entre les joueurs autour de la table. Une tension positive ou on se marre un bon coup quand ton voisin durant l’après-midi te chope sous ton nez les différents ingrédients. Tout comme celui qui ne se met pas en majorité mais qui va activer les pouvoirs des personnages. Dans un second temps, le choix du plat que l’on va préparer et fort sympathique. Cette ouverture de possibilités permet aux joueurs de sentir leur impact dans le jeu.

L’interaction est clairement au rendez-vous. On a la possibilité de s’embêter mutuellement dans la première phase et on doit aussi réfléchir à la question du premier joueur en se positionnant en majorité chez le marchand. Ici, tout le monde est autour du buffet et chacun veut sa part du gâteau. On apprécie, on adhère et on recommande. On part sur un 8/10 aussi.

L’univers graphique n’est pas en reste dans ce jeu. Le côté « dessin animé » est extrêmement plaisant. Les illustrations sont diversifiées, colorées, attrayantes. C’est aussi un plaisir des yeux, on peut dire que l’on se régale non ? Le matériel est de qualité, les tuiles sont bien épaisses et c’est important pour un jeu dédié au 8 ans et +. Il faut que cela résiste, facilement attrapable et attractif. Le pari est réussi. Nous finissons avec 9/10

Je recommande ce jeu pour les différents éléments cités plus haut mais aussi c’est son côté familial qui me plait vraiment sachant, et cela n’engage que moi, Game Brewer a une tendance à faire des jeux assez complexes.

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Contract, une affaire de famille ?

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Aujourd’hui, je vais vous parler d’un jeu qui est un vrai coup de cœur pour moi ! Avant toute chose, pour vous mettre dans l’ambiance du jeu, lancez la musique, fermez les yeux et imaginez-vous dans le New-York des années 30 où les bretelles, le borsalino et les richelieus aux pieds sont en vogue. Vous êtes attablés au bar de votre café préféré où la lumière tamisée des ampoules Edison se reflète dans la couleur ambrée de votre Whisky. Le temps n’est plus à la fête, vous passez dans l’arrière salle où la lumière n’arrive pas à transpercer l’épais écran de fumée émanant des cigares de vos adversaires…. Mettez-vous à table, remportez les trafics les plus juteux et asseyez votre domination sur la pègre new-yorkaise ! Attention, tout à un prix mais reste à savoir lequel…

Le décor est planté, maintenant, un petit tour de présentation du jeu. Alors, l’auteur et l’illustrateur, c’est Vincent Joassin (un belge « Applause ») déjà connu avec son jeu Mauw. Contract est édité chez Yoka By Tsume. Durant une partie, vous aurez l’occasion d’incarner avec maximum 4 autres personne le rôle d’un trafiquant au moment des années folles à New-York pour une durée de 40 minutes. Encore une petite référence à la belgitude, lorsque l’on joue à Contract, on ne peut que penser à Al Capone dans Tintin en Amérique.

Avant d’entamer l’analyse et mon ressenti vis-à-vis de celui-ci, comment on y joue ?

Après avoir installé le matériel et distribué les éléments aux différents mafieux, vous allez avoir la possibilité de faire 5 actions :

  • Influencer : dépenser de l’influence sur un mafieux de son choix avec l’obligation de jouer un ou plusieurs jeton(s) accompagné d’une ou plusieurs carte(s) « influence ». Un point important, c’est que vous ne pourrez influencer que 3 mafieux maximum car chaque joueur n’a que 3 jetons en sa possession tout du long de la partie. Dernier petit point, vos cartes influences ont une couleur et vous ne pourrez les utiliser que sur le mafieux de la même couleur. Dans le cas où il n’y a pas de match de couleur, vous la retournez sur son autre face et cela ne vaut qu’1/2 d’influence.
  • Renforcer : Ajouter des jetons/cartes influences sur un mafieux que vous influencez déjà. C’est clair qu’ici, nous nous retrouvons dans un jeu de majorité afin de prendre possession du mafieux.
  • Payer Copper (les pots-de-vin c’est la base !) : C’est un peu le passage à tabac, vous pouvez dépenser 1/2 d’influence afin de déplacer Cooper sur un mafieux présent sur la table. Malheureusement, pour lui, il va devoir livrer un membre de sa famille à la police.
  • Engager Vicelard (un mafieux sans homme de main, no possible !) : Payez-le avec 1 dollars pour le déplacer sur un mafieux sur la table. Son avantage est de protéger votre mafieux du passage à tabac.
  • Passer son tour : Cette possibilité est mise en place lorsque quelqu’un n’a pas d’action intéressante à mener.

Une fois les actions faites, la manche prend fin permettant le décompte d’influence. Il se fait comme suit. On commence par le mafieux le plus à gauche et on comptabilise la somme de ses points d’influence et ainsi de suite. Le joueur ayant misé le plus d’influence remporte le mafieux et le place dans sa zone de jeu. Ensuite, l’auteur a rajouté des objectifs qui s’obtiennent soit en cours de partie soit en fin de partie. Ils prennent la forme de mallettes remplies d’argent.

Après 5 manches à 2 joueurs, il est temps de décompter l’ensemble des points. Les joueurs vont devoir scorer la somme des points obtenus par leur mafieux. Une fois cette étape réalisée, le joueur avec le meilleur score dans sa famille (les cartes de même couleur) obtient la tuile premier trafic et le second obtient la tuile second trafic. Lorsque c’est fait, on comptabilise le plus riche et c’est celui qui en a le plus dans sa poche qui remporte la victoire !

Vous l’aurez très vite compris, j’ai vraiment adoré ce jeu et je l’attendais avec impatience. J’ai pu le découvrir lors du salon du BGF en août 2018. Lorsque l’on découvre un jeu, le premier élément auquel tu es exposé, c’est l’esthétique. Je peux vous assurer que j’adore le style graphique du jeu. Le style embrasse la thématique développée par l’auteur (lui-même illustrateur du jeu). Ceci explique peut-être cela. C’est une chose mais, je vous l’écris en gras, il y a un véritable souci de fourni un produit fini et de qualité. Tant le visuel est excellent (et c’est une question de goût) que la qualité du matériel est exceptionnelle tout autant que les finitions de celui-ci. Vous pouvez le voir dans la vidéo, l’épaisseur des éléments cartonné est top, la présence de jetons de poker avec un certain poids donnant de la matière en main mais aussi les différentes cartes avec la présence d’un double vernis. Ouvrir cette boîte et la découvrir a été un vrai plaisir et surtout, le thermoformage de rangement est lui aussi réfléchi à la perfection ! Ici, je ne peux que donner la note maximale pour le côté esthétique/Matériel 10/10 !!!!

Pour le côté interaction, on est à un haut niveau d’interaction du fait que l’on est face à un jeu d’enchères et de majorité auquel s’ajoute la mécanique « coupe de p… » de Cooper et Vicelard. Dans la pègre new-yorkaise, c’est sans pitié. Tenez-vous prêt lorsque vous jouez avec vos ami(e)s. Mais, c’est ça qui est super fun, on ne voit pas toujours les coups venir et c’est juste délicieux. Nous lui donnons avec un grand plaisir la note de 9/10

Pour la mécanique, nous lui donnons aussi la même note (9/10) pour différentes raisons. La première, c’est un jeu simple et on peut se lancer super rapidement. Les règles tiennent sur 4 faces A4. C’est un jeu qui ne nécessite pas une grande connaissance du monde ludique, il est accessible pour tout le monde. Chouette, on peut le sortir avec ces potes et même les non-joueurs. Et ce, sans perdre en qualité tactique. Good point ! Ensuite, ce jeu repose sur une courbe d’apprentissage pas trop élevée permettant aux novices de rapidement intégrer le fonctionnement et donc de progresser. Pour finir, ce jeu offre à la fois des choix tactiques intéressants au sein d’une mécanique fluide et poussée à sa plus simple expression. L’ensemble des actions proposées ont du sens. Maintenant, il faut tout de même souligner que si vous n’êtes pas fan du hasard, vous aurez du mal avec ce jeu. En effet, vous tirez au hasard vos cartes influences

En tout cas, nous, on a adoré et je le recommande plus que vivement. C’est du bon et c’est du belge, what else ?  

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Watson & Holmes, un outil pédagogique ? Élémentaire mon cher Watson !

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Il y a quelques temps, je vous avais présenté ce jeu d’enquête compétitive édité par Space Cowboys. Pour en savoir plus sur le jeu, vous pouvez retrouver l’article, ici. Maintenant, ce jeu a un potentiel intéressant pour le cours de français dans le cadre du récit policier.

Habituellement, les professeurs de français (de mon entourage) utilisent soit un livre et un film afin d’illustrer et d’analyser ce type de récit. Et pourquoi pas changer cela et opter pour un jeu de société où les étudiants seront eux-mêmes les enquêteurs ?

N’étant pas professeur de français, je vais m’efforcer de reprendre dans cet article l’intérêt de ce jeu à la fois dans le cadre des compétences et des référentiels de la troisième année mais aussi présenter la méthodologie que vous pourrez développer dans le cadre de votre cours.

Alors tout d’abord, pourquoi avoir choisi Watson & Holmes plutôt que Sherlock Holmes : Détective Conseil ? Il y a deux raisons principales.

  • La première est la présentation des histoires dans le jeu. L’ensemble de l’intrigue est contenu sur plusieurs cartes mais surtout, il n’y a que du texte. A contrario, de Sherlock Holmes : Détective Conseil où s’est présenté sous forme de coupure de presse et la présence de photographie d’objets ou d’énigmes mathématiques. Voir la photo, ci-dessous.
  • La seconde est l’aspect compétitif. En tant qu’enseignant, en fonction des groupes que l’on forme, il y a le risque d’avoir un ou plusieurs élèves qui refusent de participer ou de faire n’importe quoi. En privilégiant l’aspect compétitif, ce problème ne se présente pas. Maintenant, si vous vous sentez à l’aise avec vos classes pour développer du coopératif, vous pouvez tout à fait le faire en supprimant les jetons « calèche »
Cartes liées à l’enquête formant le plateau de jeu (recto-verso)

Un point important à souligner est qu’une partie peut durer entre 45 et 75 minutes. Il faudra que votre horaire s’y prête et dans le cas contraire, vous pouvez faire des photographies de l’avancement de vos élèves. Sans oublier qu’une partie peut se jouer jusqu’à 7 joueurs et qu’il y a 5 livrets d’enquête de niveau 1… Vous avez assez d’enquête pour des classes de 35 élèves, cela devrait aller non ?

Alors jouer pour jouer ? En tant que ludiste, on joue pour le plaisir et pour s’amuser mais ce n’est pas pour autant que l’on ne peut pas apprendre en même temps ? Au final quelles sont les compétences et les liens avec le référentiel de français (3ème année) ?

Les compétences

  • Dans la compétence « Lire », les élèves devront construire du sens en donnant un sens aux phrases successives afin de conférer une cohérence au texte et en hiérarchisant aussi les informations en vue d’élucider l’affaire. Dans cette même compétence, les élèves seront amenés à exercer leur esprit critique.
  • Avant de lire cette compétence, je vous invite à vous référer au déroulement méthodologique. Dans la compétence « Ecrire », les élèves seront amenés à exercer l’ensemble des compétences demandées sauf, peut-être, celle portant sur l’utilisation dans l’écrit des techniques de la conviction.
  • Dans la compétence « Parler-Ecouter », l’élève sera amené à orienter son écoute en fonction de la situation de communication et à élaborer des significations.

Dans le cadre du programme de cours, nous nous trouvons, ici, dans le chapitre sur les récits fictionnels.

Méthodologie

  • Constituez des groupes de maximum 7 élèves et se procurer le nombreux de boîtes correspondantes.
  • Expliquez les règles du jeu. Vous pouvez les simplifier si vous le souhaitez.
  • Au choix, soit vous utilisez la même enquête pour l’ensemble de la classe et vous pouvez utiliser l’audio vous permettant d’exercer la compétence « Parler-Ecouter ». Soit, vous utilisez des histoires différentes pour chacun des groupes mais je vous conseille alors de leur remettre le texte en version papier (présent dans la boîte dans le livret d’enquête)
  • Les élèves se lancent dans le jeu et tentent de résoudre l’enquête.
  • Cette étape est cruciale car l’intérêt est de relever les caractéristiques du roman policier comme vous l’auriez fait avec un livre mais grâce au récit présent dans le jeu. En effet, les cartes du jeu se présentent comme un récit juste séquencer en petit morceau. Petit conseil, jouez une ou deux parties chez vous avant et si vous n’avez pas le temps, prenez le temps de lire l’ensemble des cartes de l’enquête.
  • La dernière étape (n’est pas obligatoire mais cela change de la rédaction habituelle), c’est de proposer aux élèves en individuel ou en groupe de construire leur histoire policière sous la forme du jeu de société. Pour ce faire, préalablement, les élèves devront rédiger sous la forme traditionnel leur roman policier. Par la suite, ils devront construire un texte d’accroche. Si vous avez l’équipement, vous pourrez enregistrer l’audio de l’introduction de leur récit. Ils devront aussi penser aux différents découpages en cartes mais aussi à ou aux question(s) qu’ils poseront aux joueurs-enquêteurs. Sans oublier, ils devront aussi rédiger une solution qui se tiennent. La plus grande difficulté sera que l’enquête se tienne du début à la fin de façon logique tout en donnant ce qu’il faut d’indices derrière les cartes « lieux ».

Si vous avez des remarques, des suggestions ou encore, si vous avez créé une histoire à partir de ce jeu, n’hésitez pas à me l’envoyer afin que je la publie. Mon email est le suivant : inspired.gaming@outlook.be

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Prosperity, le CO2 de 2013 ?

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J’imagine que vous avez tous entendu parler de la sortie du dernier Lacerda, CO2 : Second Chance. A en lire les différentes analyses, ce jeu a l’air vraiment complet et novateur. J’espère pouvoir le tester rapidement… Actuellement, je n’ai pu que l’apercevoir à Essen.

Mais, il n’a pas fallu attendre 2019 pour voir des jeux basés sur la conscience écologique. Déjà en 2013, la maison d’édition Ystari Games s’était lancée sur cette voie avec Prosperity, un jeu de 2 à 4 joueurs à partir de 12 ans et pour des parties de 60 minutes. Ce jeu réunit des grands noms avec Reiner Knizia, Sebastian Bleasdale, Arnaud Demaegd et Neriac.  Il y a 6 ans, Prosperity avait rencontré un vif succès et avait eu accès à la finale des Meeples Choice Award, a-t-il bien vieilli ?

Pour ce qui est de la thématique, on peut dire qu’elle est plus que d’actualité avec les nombreuses marches pour le climat. Voici le synopsis sur le site d’Ystari : « Vous êtes le leader d’une grande nation en pleine expansion. Au cours des sept décennies que dure le jeu, vous devrez investir afin de construire infrastructures et industries, de fournir votre pays en énergie et de financer les forces vives de la recherche pour rester compétitif. Mais la prospérité a un prix. Vous vous devez de léguer aux générations futures un monde sain. La pollution guette, saurez-vous la limiter ? »

Habituellement, je commence par la mécanique mais, exceptionnellement, je vais commencer par l’esthétique. Lorsque l’on joue à ce jeu, on sent qu’il n’est plus dans les codes graphiques actuels. Il a ce côté enfantin et un peu austère malheureusement. Nous n’avons pas accroché à son univers graphique même s’il remplit sa fonction, les dessins sont suffisamment clairs. Nous lui donnons tout de même la note de 6/10 car le matériel reste de qualité et en 2013, l’univers graphique devait être raccord avec la tendance.

Une fois, l’aspect esthétique, on peut s’attarder sur la mécanique car elle en vaut la peine. Il est clair que c’est un jeu de stratégie qui fonctionne à l’aide d’une règle très simple. Développez votre pays avec une vision écologique en traversant les décennies de 1970 à 2030. Plutôt visionnaire Ystari. De façon générale, durant la partie, vous devrez tendre vers une société prospère tout en développant votre société mais en gardant à l’œil votre production d’énergie, vos émissions de pollution, votre niveau de recherche mais aussi, votre rentabilité… L’économie n’est jamais loin !

Comme je vous l’ai dit la mécanique est simple lors d’un tour de jeu :

  • Le premier joueur révèle la première tuile des décennies. On commence en 1970 et on va jusqu’en 2030. Cela correspond à 36 tuiles et donc 36 tours… Vous êtes déjà en train de vous dire, cela va être long ! Eh bien, absolument pas, le temps passe vite, vite et on court presque après afin de maintenir sa prospérité.  Lors de la révélation de la tuile, un effet s’applique immédiatement à l’ensemble des joueurs en fonction du symbole présent sur celle-ci. Les symboles sont catégorisés en énergie, écologie, économie, recherche et prospérité.
  • Le premier joueur a la possibilité de réaliser deux actions différentes ou identiques parmi les suivantes : Recevoir 100€ ou dépolluer ou augmenter sur l’une des deux pistes sa recherche ou acheter une tuile sur la piste recherche afin de la placer sur votre territoire. Le placement de la tuile fera varier votre niveau de consommation/production énergétique mais aussi votre niveau écologique.

Et voilà, les règles s’arrêtent juste là. C’est cela qui est épatant avec ce jeu, des règles d’une limpidité mais révélant une profondeur tactique et stratégique intéressante. Un petit point négatif, c’est qu’une fois la phase de découverte passée, on a une impression de systématisme. Ce jeu est tellement bien cadré et épuré sur sa mécanique qu’il en devient répétitif. Pour terminer, nous avons relever quelques difficultés avec la piste de score qui ne facilite pas les parties. Nous lui donnons la note de 7/10.

Le dernier point cette fois-ci, c’est l’interaction. Nous ne pouvons pas dire qu’il n’y en a pas car en fonction de son avancement sur sa piste technologique, on va pouvoir prendre les tuiles convoitées par son adversaire. Mais cela s’arrête là. C’est pour moi ce qui manque cruellement dans ce jeu où nous le savons l’enjeu écologique est l’affaire de chacun. C’est dans cette optique que Vidal Lacerda s’est lancé avec CO2, il a développé un jeu sur le même concept mais en tenant compte de l’importance de la coopération entre les individus et les états. C’est pour cette raison que nous mettons la note de 5/10 pour cet aspect.

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La sélection des dimanches pluvieux ou des vacances de carnaval 2019

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Chouette, c’est la semaine de congé ! Les enfants sont super heureux, ils ne sont pas sur les bancs de l’école… Mais que dire des parents… Bien entendu, ils sont super heureux de passer du temps avec leurs rejetons et ils avaient même planifié de superbes balades ou la visite d’un parc d’attraction ou encore mille et une chose… Ils avaient juste oublié une seule chose… On vit en Belgique.

On est lundi, 8h30 du matin, des grêlons mêlés à de la pluie s’abat sur le territoire sans compter que la bise s’est levée… On parle plutôt de rafales de vent jusqu’à 100 Km/h ! Et patatras, les projets de sortie tombent à l’eau, personne n’a envie de se jeter dans ce temps maussade avec le risque de choper un bon gros rhume pour le reste de la semaine.

On se retrouve coincé à l’intérieur à attendre que le Soleil pointe le bout de son nez avec l’espoir d’une accalmie, mais pendant ce temps, il faut bien occuper les enfants qui s’ennuient en hurlant « Je m’eeeeeeeeeeennnnnnnuiiieeeee, on fait quoi ? » ou encore « Tu Joooouuuees avec mwaaaa ? » .

C’est à ce moment-là que vous devez sauter sur l’occasion pour sortir un jeu de société, une occasion en or !

Alors, soit vous êtes déjà un afficionado des nouveautés ludiques et vous avez une Kallax bien remplies. Cet article pourra vous faire découvrir un ou deux jeux mais il est surtout à destination des parents voulant sortir de l’habituelle Monopoly ou Trivial Pursuit !

Dans cette présentation, vous trouverez les jeux présentés en fonction de l’âge de destination et nous commençons donc avec :

Game Over

Game Over Deluxe

Ce jeu des éditions de la Haute Roche est destiné aux enfants de 5 ans. De plus, il se joue très rapidement avec une durée max de 15 minutes. Si vous avez plusieurs enfants à la maison, il peut se jouer jusqu’à 4 joueurs.

C’est un jeu avec une mécanique à la fois simple et efficace le tout dans l’univers tiré de la bande dessinée Game Over de Midam. Le fonctionnement de base repose sur la mémorisation des tuiles afin de se procurer une clef afin de libérer la princesse des Blorks. Il y a un petit truc en plus, on ne peut pas vaincre l’ensemble des  blorks avec la même arme. Chaque catégorie de Blorks est vaincu soit avec un arc à flèche, soit un pistolet laser ou encore du poisson.

Cet élément supplémentaire rend le plus jeu beaucoup plus intéressant qu’un simple jeu d’association. Ici, vos enfants devront à la fois mémoriser le chemin et en plus l’arme qu’ils doivent utiliser. Au passage, c’est un très chouette exercice pour entraîner leur faculté de mémorisation le tout en s’amusant !

Ghosts

Ghosts

Ce jeu, édité par Asyncron et reçu dans ma box du Coffre à jouer, est destiné à un public à partir de 7 ans pour un groupe de 2 à 6 joueurs. Alors la thématique conviendrait encore mieux pour le congé de la Toussaint avec Halloween, tout ça tout ça. Mais, il y a toujours bien des déguisements de fantôme durant le carnaval.

Alors, ici, durant une partie de 20 minutes, vous allez rencontrer nombreux ectoplasmes et résister à la frayeur… Pour cela, utilisez-les à votre avantage en les envoyant effrayer vos adversaires. Ce jeu fonctionne sur le principe du jeu des familles mais à l’envers. L’objectif est d’avoir le moins de cartes possibles afin de ne pas augmenter ses points de peur. Pour cela, vous aurez 3 mécaniques particulières en créant une nouvelle famille de fantôme mais attention, il ne peut pas y avoir plus de 7 membres par famille, en créant un effet miroir pour aller hanter votre adversaire ou encore en vous dissimulant dans la brume.

C’est un jeu de cartes qui tient dans une poche avec une mécanique particulièrement fun revisitant le style tout en augmentant l’interaction entre les joueurs. Après une première partie, l’envie d’effrayer ses adversaires est encore bien là.

Kids London

Kids London

Le suivant est Kids London de la Haute Roche aussi. C’est un jeu express, vous pourrez enchaîner les parties sans aucun souci. Une partie dure maximum 10 minutes. C’est sa difficulté, c’est que tout va vite, il faudra prendre le temps de bien expliquer les règles à vos enfants. Une partie peut se jouer entre 2 et 5 joueurs à partir de 8 ans et plus.

L’univers est basé à Londres à l’époque victorienne où des enfants des rues pillent les poches des passants fortunés. Le fonctionnement de base de ce jeu est le principe des enchères secrètes. Une chouette mécanique demandant aux participants d’apprécier la carte à jouer en fonction de leurs adversaires. Cela met une chouette ambiance autour de la table.

Gobi

Gobi

Ensuite, nous avons Gobi de Capsicum Games et distribué par Iello. Je l’avais déjà présenté pour la Saint-Nicolas. Mais, c’est un vrai coup de cœur et à chaque partie jouée, les participants l’apprécient et peut importe leur âge. Ce jeu est conseillé pour des 10 ans et plus pour une partie de 40 minutes avec entre 2 et 4 joueurs.

Il est clair que ce jeu demande un certain degré de réflexion. Maintenant, expliqué à un enfant habitué de jouer, il pourrait convenir dès 8 ans. L’univers se passe dans le désert de Gobi où une tempête à décimer les tribus aux 4 coins de celui-ci. Votre objectif est de relier deux villages identiques par des caravanes de chameaux. Lorsque vous avez réussi à réunir des villages entre eux, vous récupérez vos chameaux mais aussi un cadeau qui vous permettra d’obtenir des points en fin de partie. De prime abord, cela vous semble fastoche d’y jouer et c’est vrai, les règles sont vite comprises et on se lance sans problème dedans. Une fois dans la partie, vos méninges vont bien fonctionner, je vous le garantis. Mais par rapport aux autres, l’interaction est beaucoup plus faible, vous ne pourrez contrer votre adversaire qu’en plaçant des tuiles « villages » pour lui bloquer son chemin.

8BITBOX

8BITBOX

Le dernier est 8BITBOX conçu et distribué par Iello. Si je termine par ce jeu, c’est qu’il y a une bonne raison… Dans celui-ci, vous avez 3 jeux : Pixoid, Outspeed et Stadium. Avec ces trois jeux, vous touchez l’ensemble des âges de 6+ pour le premier, 8+ pour le second et 10+ pour le dernier.

C’est pour moi, le jeu familial par excellence. Dans une même boîte, vous retrouverez différentes mécaniques de jeu. Avec Pixoid, prenant son univers dans PacMan, vous serez dans du collaboratif même si vous ne pouvez pas communiquer avec les membres de votre équipe. Je m’explique… Autour de la table, l’un va être le gentil qui va être poursuivi par les 3 autres joueurs incarnant les fantômes mais personne ne peut se parler… Chacun programme ses mouvements sur sa manette et la révèle simultanément. C’est un travail d’équipe de coincer Pixoid mais cela doit se faire dans le silence… Pas toujours évident avec des enfants.

Ensuite, on se lance dans OutSpeed où c’est très individualiste, c’est chacun pour soi et le premier qui y arrive gagnera… Pourtant, ce jeu est hautement interactif car, ici, on peut s’embêter les uns les autres comme dans tout bonne course galactique.

Et le dernier, Stadium, un vrai jeu d’équipe pour jouer en famille avec parents contre enfant par exemple. Ici, vous êtes une équipe d’athlètes se rendant aux Jeux Olympiques et vous allez devoir passer différentes disciplines. Et, je vous assure que vous vous y croirez… On passe de la natation au saut en hauteur avec un détour par de l’escrime. Tout est bien expliqué dans le petit carnet, de vrais moments agréables avec la famille.

J’espère que cette petite présentation vous aura aidé à trouver le jeu pour les dimanches pluvieux. Maintenant, il est vrai que j’aurai pu en présenter encore pleins d’autres comme Zombie Kidz Evolution, Histoire de Peluches ou encore un bon Catane. L’objectif aussi était de présenter des jeux accessibles pour tous tant sur les mécaniques qu’au niveau du budget !

Je vous souhaite encore d’agréables vacances de Carnaval !

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Gentes, Expert Only

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Après ma conquête de Gugong, je me lance dans un cran au-dessus avec Gentes en, lui aussi, en coédition par Game Brewer et TMG ainsi que distribué par Atalia. Ce jeu sorti en 2017 est sorti tout droit de l’esprit de Stefan Risthaus et mis en scène par Harald Lieske. Avant même de présenter la thématique, je tiens à signaler que ce jeu n’est pas à sortir chez ses potes (non ludistes). C’est un véritable « Jeu Expert » en comparaison avec Gugong qui est beaucoup plus abordable. Alors, vous pourrez y jouer entre 2 à 4 potes geek avec une bonne durée de vie de 90 minutes minimum.

Alors pour le cadre, si vous êtes fan d’Age of Empire sur PC, ce jeu pourra vous ravir si vous êtes tout aussi fan des jeux de plateau. Le seul bémol que j’y vois actuellement par rapport à la version informatique, c’est que rien n’est automatique. Il faudra vous armer d’un peu de patience lors de votre première partie pour tenter de gérer la mécanique globale du jeu. De plus, je tiens tout de même à le signaler, il faudrait revoir le livret de règles.

En effet, lors de notre première partie, nous avons constaté quelques petits soucis de traduction mais, pour nous, il faudrait être plus concret et exemplifier le livret de règles. Notre première partie a été quand même chaotique avec un aller-retour vers le livret en se demandant, il faut faire quoi et si je fais ça, je peux faire ça ??? J’avoue qu’un beginner dans le domaine pourrait être sérieusement rebuté par cela.

Maintenant, que la mise en garde est là, nous pouvons enfin entrer dans le vif du sujet avec cet eurogame. C’est parti pour la thématique qui est très alléchante et convaincante : « Dans Gentes les joueurs prennent le rôle d’un peuple qui tente de se développer. Avec vos prêtres, nobles, marchands, artisans, soldats et savants, vous allez construire des villes importantes et de somptueux monuments dans le bassin méditerranéen. Conquêtes et commerce feront prospérer votre peuple pendant plusieurs générations. Soyez particulièrement attentifs aux ressources et au temps nécessaire pour accomplir vos actions. Une mécanique astucieuse et originale ! »

Après une partie, on se pose quand même quelques questions sur le principe de civilisation… Je m’explique ! Ok, on est dans un contexte nous plongeant dans l’empire romain et l’on doit développer sa civilisation sur 3 ères symbolisés par 3 paquets de cartes. On étend sa domination sur la Méditerranée mais sans combattre et sans avoir des cités adjacentes… Pour les amateurs des jeux de civilisation, ils seront déjà en train de se dire, c’est le meilleur moyen de perdre sa domination et de se faire ramasser par l’autre joueur. Si vous y jouez, vous verrez, vous aurez aussi quelques petites interrogations sur d’autres aspects attenants à la logique.

Pour les historiens, nous nous retrouvons dans une vision circulaire de l’humanité avec une phase d’apogée et de déclin. Ici, je ne questionnerai pas cette vision, je laisse le travail aux historiens de métiers. A nouveau, la phase de déclin, c’est le moment où l’on prépare le tour 2 ou 3 en fonction d’où on est dans la partie… Mais, où se trouve le déclin ? Ben je ne sais pas… C’est un peu dommage, une qualité dans la mécanique mais un thème qui ne colle pas à celle-ci et on le ressent…

Malgré, les différents bémols, sur l’accord thème/mécanique, on a réellement apprécié la diversité des stratégies pouvant se développer… C’est peut-être à cause de cette volonté d’ouverture que le thème a du mal à coller par moment.

De plus, la manière dont vous allez gérer votre main va totalement influencer votre partie, c’est un point fort permettant une certaine longévité à ce jeu et l’on ne ressent pas la redondance dans les différentes parties. Chacun y amène un petit quelque chose.

Pour nous, Gentes regorgent de bonnes idées et de très bonnes mécaniques mais dans une thématique ne tenant pas toujours la route. Dans les bonnes idées, nous avons apprécié la représentation du coût monétaire mais aussi du coût temps comme dans un vrai jeu vidéo de civilisation. Il est aussi fort agréable de devoir gérer ces 6 catégories sociales sans que l’une empiète sur l’autre ! Un dernier point qui est peut-être une force et une faiblesse… Lors d’une première partie, vous ne saurez pas où donner de la tête, vous voudrez tout faire mais sans vraiment savoir si vous avez pris la bonne décision… Cela à un côté très frustrant pour ma part, il m’aura fallu quelques parties pour que cette frustration se dissipe afin d’envisager des stratégies. C’est pour cela que ce jeu est fait pour les experts car il a une courbe d’apprentissage assez lente et complexe. C’est pour cette raison que nous lui donnons la note de 8/10

Pour l’interaction, on est dans de la pure compétition, on veut être la meilleure civilisation. Alors pour certains, cela démontre une interaction forte mais pour nous, on est fort centré sur son plateau et sa civilisation. On peut empêcher l’autre en prenant ce qui l’intéresse mais, on ne pourra pas torpiller sa partie avec des actions spéciales ou autre. J’admets que notre vision de l’interaction relève beaucoup plus du concept de coopératif. C’est pour cela que nous lui donnons la note de 7/10

Le dernier point est le côté esthétique pour lequel nous donnons la note de 7/10. Autant le dire tout de suite, nous n’avons pas du tout accroché avec le visuel des cartes. Maintenant, nous sommes d’avis de dire que cela colle avec la thématique « Antiquité ». Mais, alors, nous aurions voulu que la carte de la Méditerranée soit dans ce thème aussi. Le note que nous lui donnons pour cet aspect est lié à la qualité des objets en bois. Leur finition ne correspond pas à mes attentes surtout quand on voit le coût de ce jeu.

Nous terminerons sur une note positive en lui attribuant la note globale de 7/10. Pour nous, c’est un très bon jeu avec une série de bonnes idées et une très bonne mécanique si l’on n’est pas pointilleux sur la cohérence entre le thème et la mécanique. Foncez à la condition d’être un joueur « expert » et d’avoir une bande de potes capable de s’attabler autour d’un jeu complexe.

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Gugong, la voie de la réconciliation

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Avant de nous lancer dans Gugong d’Andreas Steding, nous étions refroidis par son côté Eurogame nous rappelant Wendake qui malheureusement ne nous avait pas laissé un souvenir mémorable… Dans Wendake, les étapes de transactions et/ou de conversion de denrées avaient rendus le jeu lourd, complexe ne nous invitant pas à réitérer l’expérience…

Et bien, ici, avec Gugong, on peut dire qu’il a réussi à nous réconcilier avec ce style ! Alors pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est le style « Eurogame » en voici une définition :

« On appelle souvent ça le jeu « à l’allemande », ou alors « cubes en bois » (parfois « kubenboa » ou autres variations). Les Eurogames ont souvent une interaction indirecte (placement, blocage), ils demandent de gérer des informations (ressources, ouvriers, cartes, hasard, temps,…), puis de combiner le tout, d’optimiser nos ressources pour en ressortir le meilleur. La mécanique de jeu est souvent contraignante et votre objectif sera d’être en tête en fin de partie en combinant toutes les variables. »

Maintenant, on va vous expliquer ce qui nous a plus dans ce jeu co-édité par Game Brewer et Tasty minstrel Games ainsi que distribué par Atalia. Nous avons apprécié la thématique choisie même si ce n’est qu’un decorum que l’on vient déposer sur une mécanique de jeu bien huilée. C’est surtout cela que l’on attend d’un jeu, une mécanique de qualité et fluide. Et c’est ce que nous retrouvons ici. Malgré la fluidité, il faut savoir que Gugong reste un jeu « Expert » à partir de 12 ans.. A ne pas mettre dans les mains de son petit cousin qui découvre les jeux de société, d’accord !

Maintenant, nous sommes convaincus que le decorum est réussi et c’est un peu la cerise sur le gâteau. Alors ici, on adhère au thème ou pas. Le jeu se joue dans une Chine impérial où trahison et ambition s’entremêle pour accéder au pouvoir.

Voici le synopsis : « Chine 1570, l’Empereur de Longqing essaye d’éradiquer la corruption en la faisant simplement interdire officiellement, et en la rendant punissable par la mort. À la cour impériale, au lieu d’accepter des pots de vin, une nouvelle coutume voit le jour : l’échange de cadeaux…
Les joueurs jouent le rôle de familles nobles qui doivent offrir des cadeaux en utilisant un mécanisme de placement de cartes innovant, soudoyant ainsi les officiels de la Cité Interdite pour qu’ils effectuent certaines tâches pour eux. Celui qui se montrera le plus “influent” recevra l’honneur d’une audition auprès de l’Empereur dans le Palais de la Pureté Céleste. »

Un point que nous avons réellement apprécié est la rythmique de ce jeu. On n’a pas l’impression d’attendre une éternité entre les tours de jeu. Tout va assez vite, même si une partie dure entre 60 à 90 minutes. Sérieusement, c’est un point extrêmement important car cela permet de conserver une tension dans la partie. Alors, dans Gugong, une partie est définie en 4 tours appelé « Journée », elle-même subdivisée en :

  • Matinée permettant le placement du matériel
  • Journée où vous réalisez vos actions, on va faire un point dessus dans quelques lignes
  • La nuit où vous allez compter vos points.

Lors des premières parties, comme moi, il est fort possible que vous n’anticipiez pas les actions d’un des moments du tour. C’est plutôt fatal comme erreur…

Durant la journée

Dans cette phase de tour, vous jouerez sur le plateau qui est, pour moi, l’une des clefs de la fluidité de ce jeu. Il est très bien organisé ! 7 zones = 7 actions possibles :

  • La zone de « voyage » où vous pourrez récolter des bonus de différentes importances. En plus, ils vous seront utiles en fin de partie lors du décompte des points.  
  • La zone « Grande muraille » où en fonction de l’énergie investie vous serez récompensée. C’est celui qui pose le plus d’ouvriers qui remporte les points.
  • La zone « Intrigues » permet de devenir le premier joueur et a une fonction spéciale si vous finalisez la Grande muraille.
  • La zone « Grand canal » où vous pourrez commercer pour récolter de nouvelles cartes (je n’en ai pas encore parlé, mais ça arrive ^^) ainsi que les doubles serviteurs. Chouette ça mais vous devrez dépenser trois serviteurs pour accéder à la récompense…  
  • La zone « Décrets » est une zone délaissée en début (ou lors des premières parties) mais est essentielle… Elle apporte des bonus permanents ainsi que des points de victoire.
  • La zone « perles de Jade » est l’endroit où vous échangerez vos serviteurs contre du Jade. Vous obtiendrez uniquement des points de victoire en fin de partie grâce au Jade. Il faut juste savoir que plus le Jade s’amenuise dans la réserve plus est coûteux en serviteur…
  • La zone « Pavillon de la pureté Céleste » : Ici, c’est la clef de la réussite… Enfin, si vous ne voulez pas que le travail fourni ne serve à rien ! En effet, vos points ne seront comptabilisés en fin de partie que si vous arrivez à avoir une entrevue avec l’empereur.

Alors avant d’aller plus loin, il faut aborder le petit côté deckbuilding de Gugong. C’est grâce aux cartes de votre main représentant les pots de vin que vous pourrez activer les actions des zones. A la fois sur le plateau, vous avez placé aléatoirement des cartes dans les zones et avec les restantes vous constituez vos mains de départ. Maintenant, vous devez échanger une carte de votre main de valeur supérieur à celle présente sur la zone de votre choix. Si vous êtes dans l’incapacité, vous avez la possibilité de l’échanger mais vous devez dépenser deux serviteurs ou, vous échangez les cartes sans activer l’action de la zone.

Mais ce n’est pas tout, et c’est là que je me suis fait avoir ! En début de matinée, vous lancez les 3 dés du destin. Les nombres qu’ils indiqueront vous permettront d’obtenir des serviteurs supplémentaires durant la nuit à l’unique condition que les cartes de votre défausse (cartes récupérées du plateau durant la journée) portent des numéros identiques à ceux des dés du destin, j’espère que vous me suivez…

On peut clairement dire que Gugong mettra vos neurones en ébullition positivement. Vous ne sortirez pas du jeu avec un mal de crâne car vous avez dû revenir dans les règles des centaines de fois où vous rendre compte en fin de partie que vous aviez sauté un passage ou mal joué.

Ce qui est appréciable, c’est que les différentes phases dans les tours sont liées et auront un impact à court, moyen ou long terme. Il n’y a pas, non plus, un sentiment de déséquilibre entre les joueurs. Avec ce jeu, il vous faudra de l’adaptation ainsi qu’une bonne vision pour arriver à votre but sans toutefois oublier son adversaire.

La mécanique de jeu reçoit la note de 8/10 pour ce que nous avons évoqué plus haut mais aussi pour les deux autres clefs de réussite qui sont la clarté du plateau individuel ainsi que des symboles. C’est génial, tout est dit grâce au symbole.

Pour l’interaction, nous pencherions plutôt vers un 7/10. Vous le savez, nous sommes très friands des jeux interactifs. Maintenant, nous ne pouvons pas dire que Gugong est un jeu totalement soliste dans une partie à plusieurs. En effet, il y a une version solo et on apprécie toujours cette démarche quand elle est de qualité. Dans une partie, vous placerez vos pions, mais il y aura quand même de l’interaction car vous pourrez bloquer les coups de vos adversaires et quelquefois, on ne le voit pas venir du tout. Un sérieux conseil, placez vos serviteurs mais gardez toujours un œil sur le plateau de vos adversaires, dans un jeu de trahison et de corruption, il faut toujours éveiller son côté « espion ». On peut dire que l’interaction sera indirecte mais indispensable pour votre réussite.

Il faut souligner la qualité des illustrations réalisées par Andreas Resch et le matériel fournis dans la boîte vendue en boutique. Bien entendu, si vous avez opté pour la version Deluxe lors du KS, on est encore à un autre niveau (jade en verre, tuiles en bois, marqueur en métal). Ici, on analysera la version vendue en magasin et c’est déjà du beau matériel pour lequel nous lui donnons la note de 8/10.

Pour finir Gugong obtient la note de 7.5/10 car sa force est à la fois sa faiblesse. En effet, ce jeu cible un public bien précis et ravira l’ensemble des personnes fans de ce type de mécanique. Ils ont fait un choix fort et ferme mais par la même occasion, il laisse une partie du monde ludique sur le côté. Dès lors, ce n’est pas un jeu qui sera à la portée de toutes les mains. Mais, je vous rassure si vous avez envie de vous lancer dans un Eurogame de qualité, commencez par Gugong car, malgré une mécanique bien fournie, c’est un jeu fluide avec une mécanique sans accro. Après une partie finie, vous aurez envie de remettre le couvert pour développer une autre tactique. De mon côté, je continuerai à jouer à Gugong mais ayant réussi à me réconcilier avec ce type de jeu, je vais me lancer à l’attaque d’un autre, Gentes (même distributeur et éditeurs) !