Posted on

Wonderbook – Un livre féérique d’où Pop de magnifiques aventures

Ouvrez le livre et partir à l’aventure dans les contrées d’Oniria ! Une civilisation ancienne où vivait des dragons, une végétation luxuriante et féérique ! Attention, seul le portail contenu dans le livre des merveilles vous permettra d’y accéder… Votre chemin ne sera pas de tout repos !!! Vous devrez explorer les environs et réaliser des choix stratégiques pour valider vos différentes quêtes… Sans compter l’arrivée en fanfare des Wyrms… 

Rapide coup d’œil

Sorti en mars 2022
Environ 60 à 120 minutes
1 à 4 joueurs
À partir de 10 ans
Créé par Martino Chiacchiera ainsi que Michele Piccolini et illustré par Miguel Coimbra et Dario Cestaro 
Aux éditions DV Giochi et distribué par Asmodee. 

Présentation du jeu 

Wonderbook est un jeu en campagne et coopératif avec la particularité dans son matériel sous forme de livre « pop-up ». Lorsque nous y jouons, nous sommes 4 autour de la table. Etant donné que ce jeu est en campagne, il ne m’a pas été possible de le découvrir dans une autre configuration même si c’est tout à fait possible. On peut même se lancer dans un mode solo. 

Vous allez incarnez de 1 à 4 enfants envoyés dans le monde d’Oniria où vous aurez dans chacun des scénarios un ensemble de quêtes à réaliser. Les quêtes demanderont de la réflexion, de l’observation ainsi que de la dextérité grâce aux mécanismes ingénieux des pop-up. 

Je n’irai pas plus loin dans l’explication du jeu car je ne voudrais absolument pas gâcher votre expérience de jeu !!! En effet, lors de vos différentes aventures, vous serez émerveillé par les aventures et surtout les surprises que vous vivrez ! Vous serez autant excité que vos enfants ^^ 

Lors d’une partie, elle sera toujours organisée de la même manière : 

  1. Installez le livre-plateau 
  2. Prendre son personnage et ses caractéristiques
  3. Préparez le deck de Wyrm
  4. Mettre à disposition les dés et les cartes fragments
  5. Prendre le scénario (à réaliser dans l’ordre chronologique)
  6. Suivre les instructions des cartes d’installation du scénario

Lors d’un tour de jeu, vous pouvez réaliser jusqu’à 3 actions parmi celles-ci : 

  • Se déplacer
  • Collecter une étincelle
  • Utiliser une compétence
  • Combattre 
  • Interagir avec une carte
  • Prendre ou donner un objet
  • Réalisation une action spéciale (définie dans le deck histoire)

Ensuite intervient la phase ennemie, pour cela, vous devrez piocher une carte du deck Wyrm indiquant la manière dont les ennemis vont attaquer. 

Le jeu se poursuit de cette manière jusqu’au moment où vous réussirez la quête entamée ou si vous perdez l’aventure… Cette condition d’échec est remplie lorsque vous retournez le dernier jeton « destinée ».

Quand retourner un jeton « destinée » ? Lorsque l’un des joueurs a perdu totalement ses points de vie. Cela lui permet de remonter à son maximum sa vie et de reprendre l’aventure. 

Il est important aussi d’avoir à l’esprit qu’en fonction du nombre de jetons « destinée » intacts en fin de partie et des choix opérés durant les différentes quêtes, vous devrez inscrire certains mots à la fin du carnet… Cela a une importance mais je n’en dis pas plus ! 

Mon avis 

Il est important d’avoir en tête que ce jeu est un jeu destiné à un public jeune. Je ne dirai pas enfant car il y a pas mal de petits points de règles à avoir à l’esprit lorsque l’on joue. Dès lors, un public dès 10 ans peut y jouer mais, pour moi, ne profitera pas pleinement de l’aventure proposée. Je porterai l’âge à minimum 12 ans permettant de combiner gestion des règles, de la stratégie avec le plaisir de la narration. 

Maintenant, il faut bien se dire que pour des joueurs adultes et habitués du monde ludique, malgré les 7 actions possibles, le jeu est très accessible. On a retiré les éléments « compliqués » pour le rendre abordable par un public jeune. Il n’y aura pas d’exceptions selon une série interminable de conditions. Et ça c’est top ! 

Un point d’attention est à avoir sur la qualité dans la rédaction des règles pour ce type de jeu. Elles sont très claires avec de nombreux exemples facilitant la prise en main du jeu. Il en va de même lors des règles additionnelles propres aux différents scénarios. 

Mais est-ce trop simple pour des adultes ? Et bien non ! La difficulté est adaptable d’une part et de l’autre, par moment, vous vous sentirez complètement débordé par l’attaque incessante des Wyrms. Il faut bien se dire qu’il y a aussi une part de hasard avec le lancer des dés déterminant la fructuosité de vos actions. Mais, ne vous inquiétez pas, c’est du hasard contrôlé grâce à la dépense d’étincelles, des actions spéciales, etc.

Ce jeu va demander un véritable développement de votre sens de l’observation ainsi que votre habilité. Ce n’est pas simplement du « je bastonne du Wyrm ». Il y a un joli équilibre permettant de varier et dynamiser le jeu. 

Le système du pop-up permet vraiment des effets waow à tout niveau ! Même entre adulte, on était tout excité d’ouvrir un coffre ou encore de soulever un élément pour voir ce que nous réservait la suite. C’est vraiment hyper immersif et les enfants ne pourront qu’être littéralement aspiré dans ce jeu. 

La qualité du matériel est aussi au rendez-vous. D’une part, le livre pop-up est solide. C’était une crainte qu’avec ce système, les éléments se décollent ou se déchirent. Ce n’est pas le cas. Présence de jolies figurines en plastique rendant encore plus immersif le jeu. Un système d’organisation super bien pensé permettant de tout bien ranger et de conserver aussi l’avancement de la partie. C’est top ! 

En somme une mécanique bien huilée permettant d’y jouer avec des plus jeunes et des non joueurs, des règles abordables, des effets de surprises, un jeu rythmé par l’appel à différents sens le tout dans un packaging sublime qui ravit tous les yeux. On y joue avec étoiles pleins les yeux. 

Mais, un choix déterminé de la part de la maison d’édition DV Giochi entraîne aussi des éléments négatifs. Le premier, ce sont les dés. Même si cela est du hasard contrôlé, si vous avez trop de lancers pourris, le dénouement sera pourri et vous ne pourrez rien y faire. On comprend le choix vu l’âge du public cible mais cela peut faire grincer des dents. 

J’ai pu lire qu’un désavantage était la lecture assez conséquente toute raison bien gardée… Un jeu narratif sans lecture, ce n’est pas un jeu narratif. Il faut le voir comme un conte qu’on lit à son enfant le soir. On y met de l’intonation, du rythme et tout le monde s’amuse. 

Le point le plus négatif lié à l’utilisation géniale du Pop-up, c’est que par moment, on ne voit pas bien en fonction de sa position autour de la table. Il faudra soit se déplacer, soit demander à son coéquipier de dire ce qui est faisable ou pas. 

Il reste la question de la rejouabilité mais aussi de la complexité à rejouer avec la même équipe. Cette dernière remarque est un incontournable des critiques des jeux en campagne. A l’inverse des jeux habituellement en campagne, celui-ci est rejouable. La question est de se demander si l’on y rejouera. Pour ma part, oui ! J’y ai joué avec des adultes et maintenant, je le garde pour y replonger avec mon enfant. Si je n’envisageai pas d’y rejouer avec mon enfant, je ne pense pas que je m’y serai replongé malgré la proposition d’en augmenter la difficulté. 

Au final, on est sur une très bonne surprise de la part de DV Giochi. Le matériel interpelle et accroche le regard. Grâce à cet effet, ils ont déjà conquis un public mais ce n’est absolument pas suffisant pour en faire un bon jeu. Ici, on est face à un jeu qui fonctionne sans aucun accroc rempli de surprise, une belle histoire permettant de porter une réflexion avec les plus jeunes. Mais, justement à ce sujet, qui est en fait la cible de ce jeu ? Comme mentionné en début de partie, le contour pour moi reste assez flou. Sans oublier un point, si vous êtes en balance pour craquer ou non, son prix. Il est aux alentour des 65 euros. Pour moi, le jeu vaut ce prix sans aucun doute quand on voit la qualité uniquement du pop up. Mais, si vous n’êtes pas sur d’accrocher, je vous conseille de voir si un ami n’a pas le jeu afin de le découvrir… Mais, comme c’est un jeu en campagne, une fois dans la partie, il faut continuer avec le même groupe. Même s’il est dit que ce n’était pas obligé de continuer avec le même nombre de joueurs entre les différents scénarios… C’est un non-sens pour moi car il faut un peu de cohérence !

Background cover from Freepik.com

Posted on

Crash Octopus, un poulpe vraiment trop mignon !

Si vous connaissez Tokyo Highway, vous reconnaîtrez dans aucun souci la patte dans Crash Octopus ! En effet, c’est le même éditeur. Alors, ici, on n’est plus sur un jeu d’équilibre et d’enchevêtrement de d’autoroutes. On part sur des pichenettes dans une mer relativement déchainée par l’arrivée d’un poulpe rose ^^ 

Rapide coup d’oeil

1 à 4 joueurs
20 à 30 minutes 
7 ans    
Itten 
Atalia

L’objectif de ce jeu est de ramasser des trésors dans une mer délimitée par une cordelette et remplie de dangers. Enfin, des dangers que des enfants de 7 ans peuvent subir… Dans mon imaginaire, un poulpe c’est ultra méchant comme un Kraken mais bon, ici, il est rose… J’aurai du m’en douter ^^ Nous devons ce jeu bien manufacturé et facile à prendre en main à Naotaka Shimamoto et illustré par Yoshiaki Tomioka.

La mécanique centrale sera la pichenette et un peu d’équilibre pour conserver l’ensemble des pièces sur son bateau. Ce qui m’a fait craqué pour ce jeu en fait c’est son matériel minimaliste et très coloré. De la boîte au matos, cela tape dans l’œil et ça sort du commun des boîtes habituelles. Du côté de la mécanique, il n’y a rien de fou fou, on est sur de la pichenette rigolote car on doit s’aider de son drapeau pour envoyer valdinguer les bricoles aux quatre coins de la mer. 

Au final, est-ce que je vous le conseille. Je reste clairement sur ma faim malheureusement. D’abord, j’avais des attentes de vilain poulpe agressif… Ici, il va juste nous embêter avec ses grands tentacules en nous bloquant la vue. C’est pas très très méchant mais efficace avec les enfants… Enfin… Si vous avez une table parfaitement plane car dans mon cas, j’ai dû jouer à terre sur mon parquet car la table en bois ca ne le fait pas du tout ! Ensuite, les drapeaux et les hampes semblaient plus solides qu’elles ne l’ont été… Cela se répare mais bon, pas fan de faire du DIY après deux parties. 

On est sur un joli jeu épuré par son matos en bois et qui se veut familial par excellence. Les enfants seront conquis et vous passerez un bon moment si vous n’avez pas des attentes que le jeu n’a jamais promis, c’est juste moi en tant que joueur compulsif, j’y ai mis pleins d’idées et d’expectatives que le jeu lui-même n’avait jamais promis. 

Prenez le jeu tel qu’il est et ne vous prenez pas la tête, vous verrez que vous et votre famille passerez un chouette moment. 

Background cover from freepik.com

Posted on

Libertalia, cette réédition doit-elle nourrir les poissons ?

Cela fait quelques années maintenant que je suis dans le monde du jeu mais, je n’avais jamais entendu parler de Libertalia. J’ai donc reçu la nouvelle édition et je l’ai vécu comme un nouveau jeu jusqu’à ce que j’effectue quelques recherches et que je découvre que ce jeu est plus vieux que ce que je croyais ^^ Il est sorti, il y a déjà 10 ans.

On va dire que ces derniers mois, je n’ai pas pu être autant au taquet que je le souhaitais pour écumer :p les différents forums et groupes dédiés aux jeux de société. Avant de vous souligner les différences de cette réédition après recherches, la plus grosse critique vient du remaniement esthétique du jeu. Les amoureux de la première heure sont restés convaincus par la DA d’origine et n’ont pas apprécié la nouvelle. On est un peu dans la catégorie des « vieux » avec leurs phrases « c’était mieux avant ». 

Pour moi qui découvre le jeu sans avoir connaissance de la première édition, l’esthétique ne m’a absolument pas dérangé et je vais vous dire, elle colle beaucoup mieux au public visé. En effet, regardez-moi les premières illustrations, on est sur un jeu familial ! La DA d’origine ne donne absolument pas ce sentiment et en plus, maintenant, elle fait So 90’s !!! La refonte graphique et toute colorée de Lamaro Smith a redonné du peps à ce jeu et cible beaucoup mieux son public. 

Avant de partir sur les changements opérés par StoneMaier, retrouvez les règles en vidéo avec Videorègles.net

Mais quels sont les autres changements ? 

En plus d’offrir une nouvelle DA, on rajoute 10 nouveaux pirates. On se retrouve avec 40 pirates permettant encore une plus grande rejouabilité et de nouvelles tactiques. On transforme les jetons « Trésor » en tuile à la Azul sans oublier des effets supplémentaires inscrit sur le plateau pour chacun de ceux-ci, un beau thermoformage qui permet un rangement tip top ! On a la marque de fabrique StoneMaier dans la sélection des péliculages, des cartons, des revêtements ainsi que du fameux Automa et un mode 2 joueurs. Pour autant, ici en solo ou à 2, je ne suis pas convaincu car je n’ai pas retrouvé les sensations de jeux comme cela a pu être le cas avec Wingspan ou encore Red Rising. 

Il y a quelques changements mineurs comme la piste de score n’est plus commune mais devant chaque joueur grâce à un coffre. Plus difficile de voir où en sont chaque joueur. Nous avons aussi le changement du nombre de cartes en main en début de partie ainsi que du nombre joué. Il a été réduit rendant le jeu, je pense, plus rythmé. L’échelle de réputation que je trouve contre intuitive par rapport à son sens de lecture permet de régler plus facilement les égalités et de rééquilibrer le début de partie car plus la réputation est basse, plus tu reçois de l’or pour débuter le jeu. 

Rapide coup d’œil

Sortie mai 2022
45 à 60 minutes
1 à 6 joueurs
14 ans + (réalité 10 ans +)

Mon avis 

Il m’est difficile de comparer avec la version d’origine n’y ayant pas joué. Je vais vous faire mon retour à partir de l’expérience vécue avec la réédition. Un premier élément, c’est son côté familial. Ne vous attendez pas à de la grande stratégie et de la planification sur le long terme ! On a tous le même set de cartes en début de manche, à vous d’essayer de vous souvenir ce que chaque joueur a dans sa main en fonction de ce qu’il a joué. On va essayer d’anticiper sur le tour en cours et le suivant les actions des autres mais cela n’ira pas plus loin. Dès lors, l’âge 14 ans + est juste lié aux règles américaines pour s’éviter toutes une série de procédure. En Europe, ce jeu aurait eu la mention pour moi 10 ans +. Je ne le recommande pas pour les amoureux de la planification. On est sur un jeu chaotique avec une partie de chance-feeling par rapport aux intentions des autres joueurs. Moi cela me plait d’avoir des surprises à chaque tour mais cela frustre évidemment. 

Sa grande force est son interaction et son dynamisme. Il n’y a aucun temps mort car on sélectionne tous sa carte en même temps, on les place et on résout les différents effets, on gagne des pièces et c’est déjà le tour suivant. L’interaction est apportée par les effets assez vicieux des personnages. On est des pirates quand même ! 

Je trouve toujours intéressant un jeu avec autant de hasard par le tirage des cartes et des jetons « Trésors » d’avoir un jeu équilibré où tu as le sentiment de prendre tout de même une direction. Evidemment, elle est dans l’instant. On n’est pas trop dans de l’anticipation. On est sur un jeu de type « Carpe Diem », vivez le moment présent sans vous souciez du lendemain ! C’est un peu la vie de pirate non ? 

Un élément important est la rejouabilité. On a maintenant 40 pirates, deux faces de plateau un côté beau temps et l’autre tempête, cela en dit long sur les effets. Sans oublier des tuiles pour modifier les effets des tuiles « Trésors ».

L’aspect le plus frustrant par moment, c’est le temps de lecture des cartes en début de manche. Mais, comme chacun doit le faire, on n’a pas le sentiment d’attendre quelqu’un sauf si certains prennent des plombes à lire. Avec ce jeu, ne tombez surtout pas dans l’analysis paralysis, il faut foncer et tirer le meilleur parti de la situation, vous ne pourrez pas contrôler le choix des autres mais les saborder, très certainement. 

Vous êtes prévenu, c’est du familial chaotique mais fun avec une grande rejouabilité avec des parties assez courtes et rythmées. Pour moi, il a du sens à partir de 4. En deçà, je reste moins convaincu car les interactions baissent en intensité. 

Posted on

M.O.B – Big Apple, un revival de la guerre des Castellammarese

Plongeons dans les années noires de la pègre new-yorkaise des années 30 ! Vous, voilà, à la tête d’un clan de la mafia vous disputant le contrôle de territoire dans le cadre de la contrebande d’alcool durant les années de la prohibition. Ce n’est pas du vin rouge qu’il y aura sur les trottoirs avec vous ! 

Rapide coup d’œil 

Sorti en mars 2022
30 à 45 minutes
14 ans et +
2 joueurs
Dés, majorité et bluff 
Matagot 

Avec MOB Big Apple, édité en VF par Matagot et en VO par TGG Games, on est sur un jeu d’affrontement stratégiques marqué par une mécanique de majorité et de bluff le tout enveloppé dans des lancés de dés au hasard contrôlé. 

En 3 manches, votre objectif sera de récupérer un maximum de caisses d’alcool dans les différents quartiers de la ville. Pour cela, vous devrez contrôler des territoires, corrompre la magistrature en place ou encore envoyer six pieds sous terre vos rivaux ! 

Mise en place 

Vous allez : 

  1. Placer le plateau principal au centre de la table de façon que chaque joueur soit de part et d’autre des quartiers ;
  2. Placer le procureur au milieu de sa ligne ;
  3. Prendre votre réserve de 20 hommes de main ;
  4. Placer les marchandises sur les différents lieux selon le nombre indiqué sur le plateau ;
  5. Placer secrètement vos jetons poker symbolisant vos mouchards sur chaque quartier. Ces mouchards seront des hommes de main supplémentaire que tu révèleras en fin de partie sauf si l’adversaire le fait en cours de route ! 

Comment se déroule un tour de jeu ? 

Un tour de jeu est découpé en 2 phases : 

  1. La phase optionnelle : charger des hommes de main
  2. La phase obligatoire : actions des hommes de main 

Les joueurs alterneront entre ces deux étapes jusqu’à ce que le deux n’aient plus d’hommes de main à leur disposition. 

Charger des hommes de main

Lancer vos 2 dés. Avec ceux-ci et leur valeur, vous allez déterminer quel quartier et quelle quantité d’hommes de main vont s’y déplacer. En effet, sur chaque quartier, il est indiqué une valeur d’un dé noir ou d’un dé blanc allant de 1 à 3. Le dé restant, déterminera le nombre d’hommes de main s’y déplaçant. 

Déclencher les actions des hommes de main

Pour réaliser l’action de votre choix, vous allez devoir vous séparer d’hommes de main depuis votre poll. Il y a 6 actions : 

  • Changer de voiture : déplacez 1 ou plusieurs hommes de main d’une voiture à une autre
  • Conduire : déposez un ou plusieurs hommes de main d’une voiture dans leur quartier
  • Changer de voiture et conduire : les deux actions précédentes combinées
  • Déplacer le mouchard : Déplacez un de vos mouchards d’un quartier à un autre
  • Déplacer une caisse : Choisissez une caisse de n’importe quel quartier et déplacez-la dans un autre quartier
  • Influencer le procureur : déplacez le marqueur du procureur d’une case vers votre adversaire. A la fin de la manche, appliquez l’effet de la case sur laquelle le pion procureur se trouve.

Une fois que les deux joueurs ont épuisé la totalité de leurs hommes de main, vous réalisez les actions suivantes : 

  1. Les voitures se rendent à leur quartier et y déposent les hommes de main ;
  2. Résoudre la piste du procureur en réalisant l’action où il se trouve ;
  3. Fusillade où l’on réalise la soustraction entre les hommes de main de deux familles sur chaque quartier ;
  4. Préparation de la nouvelle manche ou de la fin de partie. 

La fin de partie s’enclenche après la fusillade à la fin du 3e tour. A ce moment, les joueurs révèlent leurs mouchards et la valeur de ce dernier est à ajouter au nombre d’hommes de main sur le territoire en question. Celui qui a le plus d’hommes de main sur le territoire remporte les caisses de ce quartier. Après avoir résolu l’ensemble des quartiers de cette manière, chaque joueur compte le nombre de caisses en sa possession et celui qui en a le plus remporte la partie. 

Mon avis 

Même si l’esthétique et le matériel sont dingues, c’est quand même la mécanique qui est le cœur du jeu ! Commençons par ce point-là d’abord. Pour un jeu à deux joueurs, on est vraiment face à de belles tensions et interactions ainsi que des surprises grâce au bluff. 

Le bluff permet vraiment de rendre palpitant ce jeu. Dès la mise en place, vous serez amené à bluffer avec vos mouchards. La première partie, vous aurez tendance à poser de manière assez random mais les suivantes, vous serez amené à être plus stratège. 

Ensuite, le plateau des actions disponibles amènent sont lot de tension car tout le monde n’aura pas sa place ! En effet, les actions ne sont disponibles qu’une fois par manche et il vous faudra le bon nombre d’hommes de main pour les réaliser. Anticipation et calculatoire pour arriver à la maîtrise des quartiers. 

Pour finir, la gestion du hasard contrôlé dans le placement de vos hommes dans les quartiers. D’autant que cela n’est pas une obligation. Allez-vous placer beaucoup d’hommes dans un endroit à faible revenus ? Tout en sachant que vous avez un mouchard susceptible de vous faire remporter le quartier ? En somme de très belles interactions et tensions vous obligeant à être stratégique dans votre gestion du bluff ! 

La mécanique colle parfaitement au thème avec cette notion de contrôle de territoire, de fusillade, de pots de vin et de majorité afin d’obtenir les caisses d’alcool. Je valide totalement tellement c’est raccord. Cette remarque est plus une réflexion qu’une critique ! 

Si je dois pointer un élément moins intéressant, c’est la différence entre les actions « changer de voiture », « conduire » avec « changer de voiture et conduire ». Je trouve qu’il aurait fallu faire varier le coût en hommes de main entre celle-ci

Venons-en au matériel et à l’esthétique du jeu. Il est juste waow ! Un design super soigné et finalisé jusque dans les moindres détails. Déjà rien que la boîte est très belle avec cet effet foil et dorure du plateau procureur. On est en plein dans le thème et dans l’ambiance. Pour un jeu deux joueurs, les éditeurs n’ont pas lésiné sur le matos avec des vrais jetons de poker, des caisses imitation en bois ainsi qu’un entrepôt en carton imitation bois, des meeples en bois. Le seul point sont les dés qui sont assez banaux. Qu’aurait-il fallu pour qu’ils sortent aussi du lot ? 

Vous l’aurez compris pour un jeu 2 joueurs, je suis conquis et je valide totalement MOB : Big Apple ! Je ne m’attendais absolument pas à ça lorsque je l’ai reçu par Matagot. Souvent, les deux joueurs me déçoivent car assez plat. Ce n’est absolument pas son cas, de la tension du début à la fin avec le sentiment d’avoir des choix stratégiques à opérer le tout en essayant de bluffer son adversaire. Un jeu tout en équilibre pour sa mécanique et sa finesse dans sa conception artistique ! Borsalino bas pour ce travail !

Background cover from freepik.com

Posted on

A la croisée des chemins – Dystopie, du George Orwell à la sauce ludique

Plongez dans les tréfonds de la civilisation humaine où chaos, ruines et choix moraux sont de mises. En tant que leader, vous aurez à poser les choix les plus éclairés, stratégiques mais pas toujours les plus éthiques. A quoi bon ? Le but la survie coûte que coûte mais surtout convaincre les autres membres du groupe. 

Rapide coup d’oeil

Sorti en juin 2022
Environ 30 à 45 minutes
3 à 8 joueurs
À partir de 12 ans

Ici, on est sur un jeu d’ambiance avec une mécanique narrative dans un univers post apocalyptique où vous devrez reconstruire le monde mais il ne sera plus jamais celui de votre jeunesse ! L’ingrédient principal de ce jeu est votre imagination et votre capacité à inventer des solutions plausibles, loufoques ou sordides selon votre humeur. 

Ce jeu est créé par Diego Burgos & Margarita Pino et illustré par Dmitry Vishnevsky.

Aux éditions Gigamic dans sa version francophone et édité par Fractal Juegos en VO. 

Présentation & règles

Au début de la partie, 

  1. Chaque joueur prend les 2 jetons de la faction de son choix ;
  2. Le maître du jeu mélange les 30 cartes questions génériques pour en former une pile au centre de la table ;
  3. A portée de main, mettez les jetons vote ainsi que le sablier ;
  4. Sélectionnez une carte scénario au hasard ou conjointement et, ensuite, prenez les 3 cartes événements correspondantes ayant la même illustration au verso. 
  5. Placez-les face cachée à proximité
  6. Formez l’urne de vote. C’est la boîte elle-même.
  7. Donnez le marqueur premier joueur à celui qui a proposé de jouer au jeu. 

Vous êtes prêt à jouer ! La carte scénario va vous donner le contexte global de votre univers dystopique. Chaque tour de jeu va se dérouler en 3 moments : 

Scénario 

Ici, vous lirez à haute voix le scénario de la carte choisie. A la fin de chacune des cartes, une question est posée. Chaque joueur dans l’ordre du tour va devoir y répondre grâce à son imagination. Attention, lors de cette phase, il ne faudra pas voter ! Passez ensuite, le décapsuleur (jeton 1er joueur) au voisin de gauche 

Questions

Le joueur ayant obtenu le décapsuleur sélectionne 3 cartes « questions » dans la pioche centrale. Il les lit en silence et choisit celle qu’il va lire à voix haute. Evidemment, il sera le premier à y répondre ainsi que les autres dans l’ordre du tour. Ici, après que chaque joueur aura donné sa réponse, vous devrez voter ! Pour cela, vous prendrez l’urne et glisserez dans la faction vous ayant le plus convaincu un jeton vote. Attention, vous ne pouvez pas voter pour vous-même ^^ Cette phase se termine quand chacun des joueurs de la table a pu lire une question de la pile centrale. 

Evénement  

Ici, c’est la dernière phase de jeu ! Le joueur actif prend les 3 cartes « événement » mises de côté en début de partie. Il en sélectionne une au hasard et la lit à voix haute. Comme précédemment, chaque joueur y répond dans l’ordre du tour. Mais, ici, lors du vote, vous utiliserez votre jeton faction qui compte double ! 

Une fois cette dernière étape franchie, vous passerez au dépouillage de l’urne. Celui ayant le plus de points remporte la partie. 

Mon avis 

Au niveau de la mécanique, on est sur du narratif et clairement, c’est les joueurs qui font tout le boulot. On n’est pas sur une trame d’histoire préconstruite que nous devons suivre comme dans un jeu d’enquêtes ou encore un Times Stories. Cette situation pourrait en laisser plus d’un perplexe à l’heure actuelle où le matériel à foison devient presque le cœur du jeu. 

Pour moi, ce type de mécanique c’est du quitte ou double et cela dépendra uniquement des joueurs autour de la table. Face à des joueurs peu investis dans la partie pour diverses raisons (timidité, bavardages, etc), ce sera clairement un flop total ! Pour autant avec des joueurs pris dans le jeu et qui ne se prennent pas trop le melon, la mécanique autour de la table prendra et ce sera une vraie réussite. 

Allons-nous pour autant enchainer les parties ? Non pas vraiment. Je le mettrai dans la catégorie jeu « tampon ». Pour moi, il permet de relâcher la pression après un très gros jeu où l’on a fait chauffer son cerveau. Avec à la croisée des chemins, on peut partir dans tous les sens ! On a l’impression de ne pas avoir de limite dans nos propositions et cela peut devenir très bizarre XD. 

Pour l’interaction, on est évidemment au rendez-vous ! C’est le cœur du jeu et malheureusement son talon d’Achille. Si l’interaction ou si la cohésion de groupe n’est pas là, le jeu va retomber comme un soufflé trop vite sorti du four. Je le recommanderai plutôt à des joueurs qui se connaissent plutôt que des personnes qui se découvrent pour la première fois… Enfin, cela dépend de la personnalité des personnes autour de la table. On ne peut pas dire que la sauce prendra peut importe les configurations, ce sera du cas par cas. 

Donc, si vous y jouez et que vous êtes mitigé, relancez l’initiative avec un autre groupe de personnes et peut-être que vous aurez une révélation. 

Pour mon côté enseignant, c’est un jeu idéal pour favoriser la prise de parole argumentée ou même un support à la rédaction d’un récit dystopique dans le cadre du cours de français. 

Pour l’esthétique et le matériel, je trouve cela ingénieux d’avoir utilisé la boîte comme une urne. Pour les illustrations, elles sont très jolies et assez abstraite ne permettant pas de s’appuyer dessus laissant libre cours à son imagination. 

Finalement, pour moi, cela a été vraiment de très bons moments avec ce jeu même s’il faut bien se dire que le plaisir autour de la table n’a pas toujours été le même en fonction du groupe avec qui j’y ai joué. En gros expérience très variable dépendant du contexte mais si vous adorez les jeux narratifs, vous faites de l’impro ou si vous aimez les jeux de rôle, je pense que cela devrait bien vous convenir. 

Background cover from freepik.com

Posted on

Sylve, un craquage pour l’esthétique mais en vaut-il le coup ?

Ici, vous incarnez, pour moi, des sortes de druides qui partez à la cueillette de plantes et d’éléments pour ramener et maintenir l’équilibre entre le jour et la nuit. Pour cela, vous utiliserez votre magie, des potions ainsi que les créatures des bois ou vos familiers ! 

Rapide coup d’oeil

Sorti en juin 2022
Environ 60 minutes
À partir de 10 ans
2 à 4 joueurs

Un jeu de placement d’ouvriers grâce au placement de dés combiné avec un système de majorité ainsi une légère gestion de cartes permettant d’effectuer des actions spéciales. La thématique graphique me plonger directement dans un thème très manga avec des accents « Pokémons ». Il ne faudra pas se fier aux jolies illustrations, il y aura de la réflexion et de la stratégie à la clef ! 

Créé par Stevo Torres, illustré par Jake Morrison & Andrew Thompson

Il est édité en VF chez Catch Up Games et en VO par Pandasaurus Games sous le nom « Brew ». ll est distribué en Belgique par Geronimo

Vue globale du jeu

D’habitude je vous explique les règles mais ici, je trouve la vidéo courte et donnant une bonne idée du jeu. 

Pour vraiment avoir plus de détails, je vous mets la vidéo de Ludochrono 

Mon avis !

Il faut bien être clair sur un élément. La direction artistique, j’adore mais ne reflète pas la « complexité » du jeu. On a une DA, toute choupi mais avec une mécanique amenant des caractéristiques de jeux que l’on pourrait qualifier « d’experts ». Je mets évidemment des guillemets car pour les joueurs habitués, vous n’allez pas avoir des choix cornéliens comme pour un beyond the sun ou encore un Oath. Pour autant, les joueurs occasionnels pourraient y voir un vraie casse-tête le tout emballé dans des règles facilement assimilables et compréhensibles sans trop d’exception. 

Les mécaniques de jeux experts que l’on retrouve dans Sylve sont le placement d’ouvriers avec les dés, la gestion de ressources ainsi que le principe de majorité. En fait, c’est le hasard qui va à la fois permettre à des joueurs occasionnels de s’y retrouver tout en étant le point complexe voir de tension pour certains joueurs. 

En gros, on est sur un bel entre deux avec d’un côté des règles accessibles, courtes tout en offrant une belle profondeur de jeu amenant des réflexions et de la stratégie. 

Dans les trois mécaniques joliment mêlées, pour moi, celle qui est la plus payante, c’est la gestion des territoires combinés aux animaux de la même saison. La gestion des territoires permet de bien scorer en fin de partie et en cours de jeu, c’est à cet endroit que va se jouer toute la lutte et développer la majorité de l’interaction entre les joueurs. Le reste de l’interaction sera présent un peu au niveau du plateau central et dans l’acquisition de cartes mais c’est très léger. 

Dans la gestion des majorités, vous pourrez vraiment préparer votre coup sur plusieurs tours en laissant croire un intérêt pour une autre carte sylve ou encore si vous avez des pouvoirs ou des dés permettant de modifier votre majorité sur la carte que vous convoitez. 

C’est ici que le bât blesse ! C’est à la fois le cœur du jeu tout en étant pour certains un défaut. Rien n’est vraiment stable au cours de la partie, le jeu peut être complétement retourné en fonction des pouvoirs des cartes, des dés en sa possession et certains estiment qu’être le dernier joueur de la manche peut donner un avantage. 

Est-ce un défaut ? Si c’est le but recherché non et je pense que cela l’est quand on voit comment le jeu est articulé et surtout le but premier est de permettre aux joueurs d’avoir des interactions fortes. Evidemment, habituellement, dans la pose d’ouvriers, on reproche le manque d’interaction mais cela plaît aux joueurs voulant établir des coups sur une longue portée. Dans le cas, ici, votre stratégie sera chamboulée à chaque tour et vous devrez être très adaptable pour tirer un profit maximal de vos dés, vos potions et vos animaux. 

Les animaux, parlons-en ! Un petit côté engine builder mais tout léger. En cours de partie, lorsque vous les apprivoisez, il vous donne un pouvoir supplémentaire, top ! Vous pouvez en avoir jusqu’à 3 en même temps, à vous de les combiner pour obtenir cet effet engine. Si vous les relâchez, il vous apporte un point mais si vous le relâchez dans la sylve de son type, boum, ce sera 3 points. 

C’est pour ça que je vous disais que l’on n’est pas face à un jeu si doux et gentil comme pourrait le prédire la cover. On est quand même sur un jeu plutôt passif-agressif. Et bien sûr, cela fonction à deux mais cela à tout son sens quand on y joue à 3 ou à 4 car cela fait exploser les interactions. 

Mais, je ne le recommande pas du tout aux joueurs amoureux de la stratégie au cordeau sur plusieurs tours. Il faut apprécier élaborer une variété de solutions tout en acceptant de choisir quelquefois la moins mauvaise solution tout en vivant la frustration de s’être fait cramer son coup du siècle. 

De plus, le jeu se veut évolutif avec la possibilité de démarrer avec des pouvoirs asymétriques et quand on a eu une des premières boîtes, on se retrouve avec des familiers permettant de rajouter des pouvoirs supplémentaires. 

On est sur une jolie courbe de progression où des joueurs occasionnels pourraient se retrouver sans aucun souci surtout que l’esthétique de la DA est à tomber (pour moi) et le matériel est très beau. J’ai été assez conquis par les dés gravés que je trouve très beau. J’aurai apprécié des jetons un peu plus grands pour mieux les identifier au moment de la partie. Le rapport qualité-prix est bien au rendez-vous par rapport au matériel et la qualité du jeu en lui-même. Ce n’est pas un mauvais investissement. 

En gros, un jeu simple à expliquer mais demandant au moins deux parties pour bien combiner les différents pouvoirs des animaux, potions et des dés. Cela offre une chouette variété de partie grâce à cette mécanique assez fluctuante (hasard dés + pouvoirs) tout en offrant des sensations de pose d’ouvriers avec cet aspect stratégie. 

La petite dose de frustration n’est pas un problème, pour moi, cela demande de tirer profit de chaque situation. Cela contrebalance les gros jeux de pose d’ouvriers où certaines mauvaises actions te mettent dans les difficultés sur plusieurs tours. Ici, tu peux toujours t’en sortir même en ne réalisant pas le coup le plus optimal. Cela laisse le sentiment d’avoir obtenu toujours quelque chose mais laisse le sentiment que l’on aurait pu faire mieux. C’est une occasion de s’y relancer ! La durée de vie du jeu est assez correcte avec le hasard fourni par les dés, les 36 créatures, 8 potions, l’asymétrie ainsi que les cartes goodies avec les familiers. 

Un bon et beau jeu d’initiation que je vous recommande. 

La cover est faite à partir d’une image venant de Freepik. Les images d’illustration proviennent du site de l’éditeur Catch Up Games.

Posted on

Trek 12, plutôt forêt tropicale ou monts rocheux ?

Trek 12, Amazonie : Explorer l’Amazonie avec des blocs de feuille et un coffre-fort

Les alentours grouillent de bêtes sauvages, il fait une chaleur étouffante et vous devez emprunter un canoé pour accéder aux zones les plus reculées… c’est bien la forêt tropicale qui vous entoure. En tant que cartographe, vous allez avoir du pain sur la planche ! … Et peu de marge d’erreur. Votre chemin sera semé d’embûches et de compétiteurs, mais recèlera aussi nombres de surprises. Alors, prêts à troquer l’Himalaya pour ce voyage en Amazonie ? 

Rapide coup d’œil

Sorti en septembre 2021
Environ 20 minutes
1 à 50 joueurs
À partir de 8 ans

Roll and write sur le thème de l’exploration de la forêt amazonienne, avec beaucoup de matériel et de règles à découvrir au fil du jeu. 2ème opus, totalement indépendant, de la série Trek 12.

Pour ceux qui découvrent les trucs and write, ou pour ceux qui les aiment déjà et qui ont envie d’un jeu rapide et efficace, avec une rejouabilité assez forte dûe à la quantité de matériel à découvrir. 

Créé par Bruno Cathala et Corentin Lebrat et illustré par Olivier Derouetteau et Maxime Morin.

Aux éditions Lumberjacks Studio.

Présentation et règles

Même format de boîte que son prédécesseur, Trek 12 Amazonie a quand même bien belle allure sur les rayons de notre ludothèque (tout en ne les encombrant pas trop). En effet, c’est avec un thème tout beau tout neuf qu’il nous revient : la très colorée forêt amazonienne. Je suis ravie, le matériel est bien plus gai et attractif que la boîte précédente. 

Toutefois, rien ne change (trop) : on a toujours notre bloc de feuilles, nos deux dés et les quelques règles du jeu. C’est tout ? Non… loin de là ! 80% du matériel de jeu est caché dans des enveloppes et scellé dans un coffre-fort occupant la bonne moitié de la boîte. Première surprise de taille et gros changement. Oui, du matériel était aussi à découvrir dans la première boîte mais pas à ce point ! 

De quoi nous rendre bien trop curieux, et vouloir entamer directement la première partie. Le début est simple : on reprend les règles de la version Himalaya et on leur ajoute 1-2 petits twists. On lance donc les deux dés, comportant des chiffres de 0 à 6, puis on décide de rentrer une valeur sur notre feuille, étant soit la soustraction entre les deux chiffres, soit leur addition, leur multiplication ou un des deux chiffres seul. On ne peut choisir que 4 fois chaque option. Pas de règle de remplissage particulière, hormis être adjacent à un chiffre déjà inscrit.

Mais, ce n’est pas parce qu’on peut mettre un chiffre quelque part que ce sera le bon emplacement pour faire des points ! En effet, des mêmes chiffres adjacents créeront une zone et des chiffres ordonnés en une suite logique créeront un chemin de co, tandis que des chiffres au-dessus de 12 ou isolés nous donneront des malus. Restent deux suppléments spéciaux Amazonie : le canoé et les animaux. Le canoé s’utilise en sélectionnant le chiffre le plus élevé des deux dés, et il vous permettra d’inscrire ce chiffre sur une case de rivière sans prendre de malus. 3 animaux sont chacun associés à un chiffre et, à chaque fois que vous inscrirez ce chiffre sur votre feuille, vous aurez des points bonus allant crescendo. 

L’objectif est clair, faire le plus de points après 20 lancers ! Et le temps passera vite, car une partie se plie en 15min.

Mon avis

Vu mon explication succincte d’une partie, les fans de Trek 12 la première boîte n’y verront rien de neuf sous le soleil, tandis que les novices n’auront peut-être pas envie de jeter un œil au jeu. Mais comment rendre compte de la richesse de ce nouvel opus quand 80% de son contenu est secret ? Vous spoiler serait bien trop dommage… Il faudra donc me croire sur parole si vous écrit que la boîte regorge de nouveautés et de matériel, venant largement renouveler le gameplay du jeu, en lui ajouter les subtilités et la tacticité qui manquaient à mon sens au premier opus. 

Les emplacements vides de la règle de jeu vont se remplir et vous aurez bien plus à vous mettre sous le crayon qu’un seul bloc de feuilles. Le mode solo quant à lui sera aussi longuement développé car il aura la même évolution que le reste du jeu. 

Une partie durant un quart d’heure, et un poil plus tant qu’on rajoute de la complexité au jeu, il sera très facilement sortable à table ou entre deux plus gros jeux.

En plus, la quantité folle à découvrir obligera et donnera surtout envie d’y revenir assez régulièrement. Autant dire que le prix déjà bas du jeu sera très vite rentabilisé !

Trek 12, Himalaya : au retour de la jungle amazonienne, attachons nos mousquetons pour gravir l’Himalaya ⛰️🧗!

Sortez vos piolets, vos mousquetons et n’oubliez pas de mettre de bonne chaussure ! Aujourd’hui, vous partez à l’assaut de l’Himalaya, rien que ça. Vous voilà presque au sommet du monde, l’horizon à perte de vue.  En tant que cartographe, vous allez avoir du pain sur la planche ! … Et peu de marge d’erreur. Votre chemin devra être scrupuleusement étudié pour déterminer les zones et poser les chemins de corde. Attention, faites attention aux passages les plus dangereux, la chute pourrait s’avérer mortelle ! 

Nous n’allons pas revenir sur la mécanique de ce jeu qui est presque à l’identique du deuxième opus. On pourrait se poser la question des motivations à avoir les deux boîtes à la maison… Ariane met en évidence les raisons qui l’ont poussée à plutôt apprécier le deuxième opus plutôt que le premier. Clairement, on constate des corrections sont apportées par les auteurs. 

Conclusion : Himalaya ou Amazonie ?

Mais, le jeu en lui-même, vaut-il vraiment le coup ? Dans un monde qui se sature de trucs and write, la question de la relevance d’un second opus se pose. Le thème est clairement très différent de son prédécesseur, et je pense qu’il s’adressera à d’autres personnes (dont moi !). Maintenant malheureusement, le thème est un poil plaqué… En effet, le gros reproche que je fais à Trek 12 de façon générale, est son côté trop mathématique. Non pas qu’on soit pris dans des calculs impossibles, mais parce que les chiffres ne s’éclipsent pas vraiment au profit d’autre chose. Le lien entre ces chiffres et l’exploration de l’Amazonie est loin… et, en jouant, je me retrouve vite à ne penser que « suite de chiffres » et à éclipser totalement le thème. Il est vrai que c’est un exercice ardu pour cette classification de jeux de société, mais pas impossible (coucou Welcome to ! your new home). Ce défaut viendra toutefois s’atténuer avec les derniers blocs de feuille, où l’objectif sera un peu différent (mais, chut, je n’en dis pas plus !). 

Et, si je veux tenter l’aventure Trek 12, j’achète les 2 boites ou est-ce qu’une seule me suffirait ? De mon point de vue, les deux Trek 12 offrent des propositions assez similaires dans leur mécanique et on n’est pas face à deux jeux vraiment différents. A partir de là, acheter les 2 boites n’est à mon sens pas nécessaire, sauf pour les plus grands fans de la franchise. En effet, c’est vraiment le thème mais surtout les ajouts et leur côté legacy qui marquent une réelle différence entre les deux opus. Et, en ce sens, je trouve cette version Amazonie bien plus aboutie. 

La correction majeure vient des objectifs communs apportés par les animaux. Pour autant, je rejoins entièrement Ariane que la présence des chiffres et du côté calculatoire reste majoritaire dans les deux versions et l’est d’autant plus dans la première version. C’est souvent le premier reproche que l’on peut faire à ce type de mécanique et le second porte sur l’absence d’interaction. Ariane mentionne Welcome To the Moon qui adoucit le côté calculatoire. De mon côté, pour l’interaction, je vous invite à découvrir Kyudo. 

A choisir, je partirais aussi sur la deuxième boîte car elle amène des subtilités et des corrections légères mais suffisamment importantes. Mais, le premier opus fonctionnera mieux avec des plus jeunes ou des novices. On sent vraiment que la seconde boîte a été construite pour les joueurs connaissant déjà la première et souhaitant des nouveautés. 

Quelles différences ?

Similitudes

  • Des jeux évolutifs
  • Une mécanique assez identique dans les deux opus, et toujours très calculatoire
  • Des thèmes relativement plaqués
  • De bons modes solo
  • L’assez bonne durée des jeux (pour débloquer tous les éléments)
  • Des éditions soignées
  • Pour un public familial, familial +
  • Un prix accessible 

Différences

  • L’apparition d’objectifs communs dans la version Amazonie
  • Un aspect trop répétitif dans la version Himalaya, gommé ensuite
  • Une esthétique plus accrocheuse et colorée dans la version Amazonie 
  • Plus de surprises dans la version Amazonie
Posted on

Kyudo, la voie de l’arc – Un tir en plein cœur de cible 

Dans ce jeu de Bruno Cathala et Ludovic Maublanc, vous devrez décocher les meilleures flèches sous l’ovation de la foule ! Ne vous inquiétez pas, personne ne sera blessé durant vos parties autour de la table, tout ce fait avec des dés dans ce Roll & Fight très joliement illustré par Camille Chaussy et édité par Offline edition 

Kyudo permet à 2, 3 ou 4 joueurs d’incarner des tireurs à l’arc dans une thématique japonisante pour des parties de maximum 30 minutes. Comme dans l’ensemble des jeux de cette gamme, chacun reçoit sa feuille et chacun à son tour, vous lancerez 4 dés maximum 3 fois afin d’obtenir les combinaisons les plus avantageuses. 

Mais qu’apporte-t-il de neuf ? Je vais y venir mais d’abord décrivons la feuille de jeu ainsi que les combinaisons possibles à réaliser. Chaque feuille sont identiques dans la boîte de jeu et son structurée de la sorte : 

  • Au-dessus, vous retrouvez 5 fanions avec 2 ou 3 cases. Cette partie vous permettra de récolter des palets afin d’activer des pouvoirs spéciaux ou de cocher des cases dans la cible ;
  • La cible occupe l’espace droit de la feuille. Elle est composée de cercles concentriques de couleurs différentes ainsi qu’un nombre de case à cocher croissant en partant de l’extérieur. De plus, vous remarquerez un nombre de personnage barré allant aussi crescendo de l’extérieur vers l’intérieur. Cela correspond au nombre de spectateur que vous pourrez faire perdre à vos adversaires
  • Les spectateurs sont sur la partie gauche de la feuille. Chaque joueur en possède 20 au début de la partie. 

Au tour du joueur, vous lancez vos 4 dés. Vous pouvez obtenir sur chaque dé 1 des 5 couleurs correspond aux différents cercles de la cible ainsi qu’un symbole flèche. Vous avez la possibilité de relancer jusqu’à 3 fois vos dés et en fonction des faces obtenues, vous aurez la possibilité de les associer de différentes manières comme suit : 

  • 2 faces de même couleur vous permettent de cocher autant de cases dans les fanions que de dés de la couleur correspondante
  • 1 face flèche avec une couleur obtenue permet de viser la cible et de cocher une case de la couleur correspondante
  • 4 flèches, c’est le coup ultime ! L’ensemble des adversaires perdent 4 spectateurs
  • 4 faces de couleurs différentes vous permettent de déclencher le pouvoir de votre personnage. En effet en début de partie, chaque joueur reçoit une carte personnage lui donnant un pouvoir unique. 

Mais comment faire perdre des spectateurs ?

Grâce à l’association de 4 flèches lors d’un lancer ! Mais, aussi, si vous arrivez à tirer une flèche dans une portion de votre cible déjà fermée ! Une portion de cible est considérée comme fermée lorsque vous avez coché l’ensemble des cases de celle-ci. 

C’est ici que se joue la particularité de ce jeu, c’est son interaction avec les autres joueurs. En effet, souvent, les jeux avec cette mécanique sont assez froids où chacun joue dans son coin. Ici, cet élément permet vraiment d’introduire une chouette interaction. 

L’interaction vient aussi des pouvoirs spéciaux des fanions permettant de se prémunir d’attaque ennemie, augmenter la force de son attaque et sans oublier le pouvoir de son personnage permettant de supprimer un dé, augmenter le nombre de case dans une portion de la cible, etc. Les pouvoirs des fanions permettant aussi de modifier la face de ses dés ou encore de cocher une ou plusieurs cases dans les parties de la cible. 

La partie prendra fin lorsqu’un joueur aura fermé l’ensemble des portions de sa cible tout en ayant le maximum de spectateurs. Dans d’autres cas, la partie continue et que le meilleur gagne ! 

Mon avis

Du côté de la mécanique, on n’est pas dans le Roll & Write habituel ! D’ailleurs, on est plutôt dans dur Roll & Fight ^^ En effet, habituellement ce type de jeu est une véritable course aux points mais ne favorisant pas l’interaction entre les joueurs. Ici, les auteurs ont réussi à apporter cette saveur faisant souvent défaut dans les autres opus de cette catégorie. 

Vous serez amené à faire des choix pertinents entre fermer au plus vite des cercles de votre cible tout en attaquant suffisamment afin de vous assurer la victoire. La présence des coups spéciaux permet de rendre assez dynamique la partie car ils rajoutent du peps. D’autant plus que ces palets symbolisant les pouvoirs spéciaux sont volables entre les joueurs. On ne peut pas s’embarquer dans une collecte de ceux-ci empêchant les autres de s’en emparer. Une erreur d’ailleurs que j’avais commises lors des premières parties et cela me chiffonnait grandement. Le fait de pouvoir se les voler ajoute encore un petit plus. 

La possibilité de lancer jusqu’à 3 fois les dés permet vraiment d’avoir ce sentiment d’hasard contrôlé. C’est à la fois agréable pour les joueurs réguliers tout en permettant l’introduction de ce type de mécanique auprès d’un public plus novice. 

De plus, même si vous vous retrouvez avec votre cible entièrement fermée, vous ne devrez pas attendre que les autres terminent avec pour seuls objectifs leur faire perdre des spectateurs ! 

Côté matos, on est sur du très bon et très beau. On peut dire que l’on est gâté dans cette boîte avec déjà une piste de dés numérotée et unique à laquelle se rajoute une pochette permettant de ranger les palets en résine symbolisant les pouvoirs spéciaux ainsi que 4 dés joliment gravés. Sans oublier le travail de l’illustratrice Camille Chaussy. 

Si je devais trouver un élément à redire, cela porterait sur deux choses. D’une part, en tant que daltonien, malgré les symboles propres à chaque couleur, la différence entre l’orange et le vert n’est pas évidente. D’autre part, je suis impatient qu’Offline Edition avec les auteurs sortent des autres fiches de jeu pour diversifier les parties. 

Au final, Kyudo est un très jeu de la gamme des Roll & Write apportant ses spécificités avec une véritable facilité de prise en main où les tours s’enchaînent sans aucune difficulté et temps mort. Qualité ludique et esthétique sont au cœur de la cible ce jeu ! 

Cover background from freepik.com

Posted on

Bureau of Investigation : Enquêtes à Arkham & autres contrées

Je vais vous parler d’un très bon jeu mais qui demande du temps et de l’investissement pour en venir à bout ! Nous devons ce petit bijou à l’auteur Grégory Privat et à l’éditeur Space Cowboys. Il est, donc, évidemment distribué par Asmodee. Dans ce jeu, 1 à 8 joueurs aurons l’unique chance de revêtir le badge des enquêteurs du bureau of investigation pour une durée moyenne entre 2h à 3h dépendant du livret d’enquête sélectionné. En revanche, il faut un âge minimum pour entrer dans l’équipe ! Il faudra avoir au minimum 16 ans, vu la thématique, cela se comprend aisément. Il est important de souligner que ce jeu n’est pas une traduction de « Mythos Tales »

Le plus simple pour vous expliquer la mécanique du jeu est de faire référence à ses grands frères à savoir la série de Sherlock Holmes, détective conseil. Même si, dans notre cas, des améliorations non négligeables y ont été apportés ! Votre objectif sera de résoudre l’enquête dans un temps imparti variant en fonction du livret et de vos découvertes. Le tout dans l’univers du célèbre H.P. Lovecraft. Une fois le temps imparti écoulé, vous devrez sélectionner des lieux où intervenir ! A vous de les choisir judicieusement afin de résoudre l’enquête. 

En début de partie, vous serez amené à lire l’introduction du livret d’enquête choisi vous donnant le contexte, des indices ainsi que le temps disponible pour votre enquête ainsi que de vous munir de l’annuaire du Massachussetts et la carte d’Arkham ou de Boston dépendant de votre enquête. De plus, dans certains scénarios, vous devrez prendre du matériel supplémentaire se présentant comme des coupures de presse. 

Dans ce livret d’enquête, vous aurez deux parties : les entretiens d’un côté et de l’autre, les investigations. En fonction de vos choix, vous en découvrirez de plus en plus sur ce qui se trame dans cette contrée quitte à en perdre la tête.

Mon avis

Je ne sais pas par où commencer tellement j’ai apprécié le jeu. Commençons par un élément objectif le distinguant de ces grands frères outre la thématique. L’obligation d’intervenir en un nombre de tour. Cela rajoute une véritable tension avec ce sentiment de contre la montre. Cela oblige les joueurs à chercher les réponses contrairement à Sherlock Holmes où l’on pouvait « flâner » car le trop grand nombre de pistes utilisées n’étaient impactant qu’au décompte des points. Cela permet d’accélérer le jeu et d’avoir le véritable sentiment d’être face à des dilemmes. 

Une fois le temps écoulé, vous devez désigner 3 lieux où envoyer vos troupes. Le système d’onglets dans le livret est très pratique et plus efficace, même si lors de ma première partie, j’ai été un peu perturbé entre « interrogatoire » et « investigations ». Cela m’est arrivé de choisir l’un pour l’autre tellement les informations se mélangeaient dans ma tête. Il faut dire que je m’étais éparpillé et je suivais des multiples pistes me détournant totalement de mon sujet principal. 

Du côté de la thématique, si vous êtes fan de l’univers de Lovecraft, vous serez ravi d’y jouer. Les récits sont admirablement bien écrits ne dénotant absolument pas de l’univers. Toutes les caractéristiques s’y retrouvent. C’est un vrai régal. Les fans d’enquêtes se plairont à parcourir les 5 livrets mais c’est vrai que si vous êtes quelqu’un de très terre à terre, cela pourrait potentiellement vous déstabiliser. Il faut bien avoir en tête que vous êtes face à du surnaturelle ! Ma belle-mère de 72 ans, très terre à terre, lorsque nous y avons joué tentait de trop faire des liens « habituels » dans les jeux d’enquêtes. 

Un point appréciable est la diversité présente dans les 5 livrets en matière de difficulté, de durée ainsi que de thématique permettant à tout le monde au final de s’y retrouver. Même si il vous faudra être persévérant sur l’affaire Spartacus. C’est presque mon seul point négatif dans ce jeu ! La quantité de document pourrait clairement en décourager plus d’un dans ce livret. 

Au final, on peut clairement remercier l’auteur de ce jeu pour avoir réussi de transposer avec brio l’univers de Lovecraft dans un jeu d’enquêtes classiques en y apportant les modifications nécessaires pour palier à ces défauts de base. Lancez-vous dans une partie avec une musique d’ambiance, tamisé la lumière et c’est parti pour frissonner, n’est-ce pas Ariane ? 

Même si vous n’êtes pas un amoureux des récits cosmogoniques, vous serez happé par l’univers policiers avec l’irrésistible envie et besoin de résoudre cette affaire. Vous devrez faire appel à toutes vos capacités d’analyse et de concentration même si par moment, vous serez un peu fatigué après de nombreuses lectures. N’hésitez pas à passer le livret à un de vos condisciples ! Sans oublier, il vous faudra prendre des notes et échanger avec vos camarades pour établir des liens afin d’intervenir dans les lieux adéquats. 

On ne peut pas jouer à ce jeu sur un coin de table ou s’y lancer par surprise ! Il faut se mettre dans un mind set spécifique et s’assurer que les autres joueurs sont prêts à s’y investir pleinement. C’est la clef de la réussite de votre partie, vous plongez à corps perdu dans l’aventure se déroulant devant vous. 

Une véritable réussite où vous en aurez pour votre argent tant par la durée de jeu que par la qualité du récit. On recommande vivement d’y frissonner de plaisir. 

Posted on

Gutenberg, CMD + P, imprimons !

Avouez-le, vous avez toujours rêvé d’ouvrir votre propre restaurant, de bâtir une chambre d’hôtes ou encore de construire votre imprimerie ! Merveilleux, car c’est bien ce dernier souhait inavoué que vous allez enfin pouvoir réaliser aujourd’hui, en 1400 et des. A vous les belles lettres, l’écriture de vos propres livres et la flatterie auprès des mécènes de la région. Mais, malheureusement, vous n’êtes pas le seul à chérir ce rêve… l’imprimerie est en plein essor et nombre d’entrepreneurs véreux voudront remplir plus de commandes que vous et vous piquer la vedette.

Rapide coup d’œil

Sorti en mars 2022
Environ 60-100 minutes
1 à 4 joueurs
À partir de 10 ans
 
Jeu sur le thème de l’imprimerie au XVème siècle, mêlant enchères et gestion avec une belle flopée de matériel de qualité.
 
Pour des amis ou une famille de joueurs qui ont envie d’un jeu fluide et tranquille, avec quand même quelques dilemmes d’optimisation et des objectifs à remplir. Ou tout simplement quand on a des invités qu’on veut impressionner avec du (très) beau matériel à table.
 
Créé par Katarzyna Cioch et Wojciech Wiśniewski et illustré par Szłapa.
Aux éditions Granna, distribué par Atalia.

Présentation et règles

Gutenberg, c’est une grosse boîte, du matériel à foison et… pas de plastique. Je salue vivement la démarche car je constate avec plaisir que des solutions de rangement en carton et tissu ont été prévues dans la boîte : chaque petite lettre et chaque encre a sa place, soit dans une boîte en carton avec de chouettes pictogrammes pour s’y retrouver, soit dans un petit sac en tissu.

Mais pourquoi donc un jeu sur le thème de l’imprimerie ? Univers qui n’inspirera pas grand monde et une illustration très à l’allemande sur le devant, pour en rajouter une couche. Heureusement, quand on ouvre la boîte de jeu on découvre que l’imprimerie ça peut aussi être beau !

Cependant, je ne vais pas vous le cacher, l’installation de la première partie sera fastidieuse. Outre la qualité indéniable du matériel, il y en a quand même beaucoup, et on ne sait plus où donner de la tête pour mettre en place le jeu. Du coup on a aussi l’impression d’un jeu très lourd et seulement pour les joueurs avertis. En effet, autant il a été difficile de motiver les troupes à la maison pour jouer à ce jeu d’apparence « trop compliqué », mais autant Gutenberg a fait pousser des cris de joie aux amis gros joueurs qui imaginaient un jeu long et à la mécanique très dense.

Eh bien, ne vous fiez pas aux apparences car tous se trompaient.

Malgré son aspect, Gutenberg est un jeu qui reprend des mécaniques classiques et qui s’explique en un temps record. Sa subtilité vient à la fois de son univers, embellissant et donnant du sens à un système de jeu déjà-vu, mais aussi de son principe d’enchères, permettant une belle interaction entre joueurs. Les joueurs fréquents y trouveront tout à fait leur compte s’ils désirent un jeu assez fluide et tranquille ; tandis que les familles ou joueurs occasionnels y prendront également du plaisir. Pour cela, j’ai bien aimé ce côté fédérateur de Gutenberg.

Mais alors, comment ça se joue ?

Le but du jeu va être de réussir à faire le maximum de points en honorant des commandes de livres. Une commande est toujours constituée de lettres, mais on peut aussi venir l’agrémenter d’encres de couleurs et de belles finitions. Une même commande peut donc nous rapporter plus ou moins de points de victoire en fonction de la qualité d’exécution qu’on souhaite lui donner. Vaudra-t-il mieux enchainer plusieurs commandes un peu bâclées ou alors bien finaliser moins de commandes ? Entrent en jeu également les mécènes qui, s’ils sont flattés correctement (c’est-à-dire si nous les fournissons en encres et en compétences), nous rapporteront aussi des points en fin de partie.

Il va donc être question d’aller récolter des lettres, des encres, de booster nos compétences et d’agrémenter notre imprimerie d’engrenages. Ces derniers nous offrent des bonus différents à chaque tour. On peut prendre tous ces éléments sur le plateau de jeu. Mais pas comme on le désire… 

En effet, avant le tour des joueurs, il va falloir, face cachée, miser des jetons (au nombre fort limité…) sur chacune des potentielles choses à récupérer. Ensuite on dévoile, et celui qui a parié le plus sur un élément de jeu le choisira en premier. Et il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde ! 
Bref, pas mal de paramètres à prendre en compte et à mettre ensemble pour se faire quelques nœuds au cerveau. Et tout ceci en seulement 6 tours de jeu ! Donc 6 mises seulement sur chacun des éléments à récolter.

Mon avis

J’avoue que ce n’est pas le jeu expert auquel je m’attendais, et que j’y rejouerai sûrement plus avec ma famille qu’avec mes amis joueurs. Mais… et pourquoi pas ? En effet, Gutenberg est un jeu fluide, avec des règles évidentes et qui sait garder une belle intelligence malgré tout. Et ça, ce n’est pas si fréquent ni évident à faire. C’est typiquement le jeu à sortir quand mon entourage moins chevronné veut se frotter à du « plus gros jeu » ou veut doucement « monter en niveau ». Quelques parties seront nécessaires pour perfectionner une bonne stratégie, et avec un aussi beau matériel, on aurait tort de ne pas y revenir !

La durée est parfaite : 6 tours c’est juste ce qu’il faut pour que la partie ne s’éternise pas, pour avoir un peu (mais pas assez peut-être !) de frustration et pour ne pas s’ennuyer (car les manches se ressemble malheureusement trop). 

Mais, un jeu à enchères, est-ce que ça marche à 2 joueurs ? Oui. Le plateau de jeu est différent suivant qu’on soit 2 ou 3/4 joueurs, et offre donc des possibilités plus limitées à 2 joueurs. Du coup il reste très important de pouvoir jouer en premier si on veut avoir un choix. Maintenant, je trouve malgré tout que les enchères ne sont jamais ultra tendues, que ce soit à 2 ou à 4 joueurs… il est très peu fréquent que le dernier joueur se retrouve totalement lésé. Et quand bien même, cela se résoudra vite par la suite. Les frustrations sont peu présentes ! 

Petite recommandation : utilisez les tuiles personnages asymétriques dès la première partie. A mon sens le jeu n’est pas assez complexe que pour l’alléger, et ça apporte un joli décalage entre joueurs.

Conclusion

Gutenberg est un jeu qui donne envie : de par son matériel impeccable, et de par sa limpidité d’explication et de jeu. Mais surtout c’est, je l’espère, un jeu qui donnera envie à mon entourage moins joueur de le devenir un peu plus. C’est le parfait jeu d’apprentissage, à l’orée entre le jeu familial et le jeu presque-expert. Mais c’est surtout, et c’est ça sa plus grande qualité : un jeu fédérateur. Entre générations, joueurs et moins joueurs, entre écolo et maniaques du rangement de leurs jeux.

Les plus

  • Un thème original, pourquoi pas !
  • Une évidence des règles
  • Un jeu plutôt tranquille : intelligent sans être prise de tête
  • Ca se joue aussi bien en famille qu’entre joueurs
  • Le système d’enchères
  • On fait évoluer son imprimerie à la manière d’une petite machine (pour remplir de plus en plus de commandes)
  • Tout ça en seulement 6 tours !
  • L’effet waouh du matériel autour de la table !
  • Le très beau système d’engrenages en carton
  • La conception éco-responsable du jeu
  • Le très bon rapport qualité-prix

Les moins

  • Beaucoup de matériel et un look trop expert, pour un jeu qui ne l’est pas
  • Chaque manche se répète un peu trop 
  • Pas assez de tension ni de frustration